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Sortie de l'euro ou sortie de l'exploitation capitaliste ?

Les événements en Grèce ont focalisé les débats sur la sortie de l'euro voir sur ce que certains appellent la "trahison" d'Alexis Tsipras avec la signature de l'accord du 13 juillet.
L'accord est scandaleux. Cela ne supporte pas débat.
Par contre le débat pour ou contre Tsipras suscité en France est malsain. Je ne m'étendrai pas sur la dérive d'un Sapir, prêt à des alliances nauséabondes pour promouvoir la sortie de l'euro. Un autre économiste connu, Frédéric Lordon, lui aussi partisan de la sortie de l'euro a très bien répondu. A lire en cliquant ici. Mais s'il parle de fétichisme de la sortie de l'euro, il ne va pas assez loin en ce sens à mon avis : j'y reviendrai.
Une première remarque s'impose : celle de la démarche démocratique.
On n'a pas oublié le référendum du 5 juillet. Et maintenant, car évidemment l'accord qui a suivi n'était pas celui qu'attendaient tous ceux qui avaient voté OXI, la démission de Tsipras et l'organisation de nouvelles élections législatives.
Que dire devant cela des gouvernements français qui ont depuis 2005 bafoué l'expression du peuple français au moment du référendum sur le projet de constitution européenne
Qu'a fait Hollande  depuis qu'il a dit que son ennemi c'était la finance ?  Le contraire, sans pour cela consulter le peuple français, pire, sans écouter les avertissements des élections municipales, départementales, européennes !
Tsipras a au moins donné une leçon concrète de démocratie aux gouvernements européens !
Ensuite pas question pour moi de faire du "Tsipras" inconditionnel ! Ce serait complètement contraire à ma conception que l'homme (ou la femme) providentiel n'existe pas.
Mais si l'on n'a pas oublié le référendum, on a eu tendance à oublier ce qui s'est passé dans les jours précédents, la fermeture des banques  avec des conséquences concrètes pour le peuple grec, qui a d'ailleurs remarquablement compris le chantage que voulait par là exercer le monde de la finance sur sa décision. Quelles auraient été les conséquences de la prolongation d'une telle situation ? A Tsipras a considéré que c'était plus dangereux pour l'avenir de son pays que ce terrible accord. A-t-il eu tort ? Sans doute pas, car comme toujours, ce sont les plus pauvres qui auraient le plus souffert d'un chaos économique ! Réécrire l'histoire n'est pas possible et nul ne saura s'il a eu raison ou tort !
Quant à parler de plan B, on en parle, mais il n'est pas encore trouvé ! D'ailleurs est il possible pour un seul des états de la zone euro ?
Troisièmement, n'oublions pas que la sortie de l'euro de la Grèce était souhaitée par les plus conservateurs de la commission européenne. C'est bien que les capitalistes avaient à y gagner. Car cela ne réglait en rien la question de la dette, mais risquait au contraire de l'aggraver par la dévaluation de la monnaie grecque.
Car il me semble que la question n'est pas celle de la sortie de l'euro, mais bien celle de la fin de l'exploitation capitaliste, de la fin d'un système bancaire qui fait la pluie et le beau temps, en dehors des volontés populaires, de la fin de la mise en concurrence des peuples entre eux !
Pour l'instant, la finance a gagné la première manche du combat des Grecs et elle utilise cette victoire au maximum par la division des forces de gauche (de la vraie gauche évidemment, de celle qui n'est pas soumise à la finance) en pour ou contre la sortie de l'euro, pour ou contre un instrument, certes symbolique, mais un simple instrument. Le meilleur moyen pour gagner la seconde manche, en ne permettant pas le rassemblement des peuples européens contre les vrais ennemis, les capitalistes !

Catégories : Au fil des jours Lien permanent 5 commentaires

Commentaires

  • On peut aussi considérer l'euro comme un outil du capitalisme : donc pour sortir du capitalisme , il faut bien sortir de l'euro !! On ne peut pas " refonder " la capitalisme !!!!

  • Il semble que les propos de Sapir ont été déformés déformés, comme dans la presse mainstream. Dans son dernier article Inconséquences" du 29/08, il écrit au contraire : que le premier principe de compatibilité minimale avec les forces d’opposition à l’euro aboutira à exclure certaines d’entre elles, aujourd’hui le FN ...Par contre il mentionne le sectarisme qui conduit à refuser de faire " front " avec Dupont-Aignant . Ce terrorisme intellectuel qui permet de qualifier de rouge-brun tous les opposants à l’euro en faisant l’amalgame avec le FN, laisse le champs libre à ce dernier . Il suffit de voir le résultat des dernières européennes : l’entre-soi, c’est vraiment payant, continuons comme ça !

  • Tout ce qui s'est passé en grèce montre qu'il n'y a aucune alternative, populaire et démocratique possible sans briser les chaînes de l'Europe et de sa monnaie.
    Cette UE s'autodéfini comme "une économie de marché, ouverte au monde et où la concurrence est libre et non faussée"
    Et bien moi ma préférence va à un système étatisé et planifié c'est à dire une transition socialiste vers le communisme et je trouve lamentable que des Pierre laurent et des Dartigolles puissent se féliciter en disant que la Grèce a marqué des points.
    Ainsi l’écrasement de la Grèce de Tsipras vient de démontrer que rester dans l’euro c’est se livrer pieds et poing liés à la violence des marchés capitalistes armés de l’UE et de l’euro qui sont leurs armes d’exploitation massive.
    C’est s’interdire de fait toute possibilité de changement du système
    Ces institutions n'accepteront jamais le moindre paragraphe atténuant leur dictature.
    Prétendre le contraire c'est croire qu'un requin peut devenir végétarien.
    Les priorités d'un parti communiste digne de ce nom devraient être:l’indépendance nationale, le progrès social, la coopération internationale, la nationalisation des grands moyen de production et d'échange et la relance planifiée du « produire en France

  • Tout ce qui s'est passé en grèce montre qu'il n'y a aucune alternative, populaire et démocratique possible sans briser les chaînes de l'Europe et de sa monnaie.
    Cette UE s'autodéfini comme "une économie de marché, ouverte au monde et où la concurrence est libre et non faussée"
    Et bien moi ma préférence va à un système étatisé et planifié c'est à dire une transition socialiste vers le communisme et je trouve lamentable que des Pierre laurent et des Dartigolles puissent se féliciter en disant que la Grèce a marqué des points.
    Ainsi l’écrasement de la Grèce de Tsipras vient de démontrer que rester dans l’euro c’est se livrer pieds et poing liés à la violence des marchés capitalistes armés de l’UE et de l’euro qui sont leurs armes d’exploitation massive.
    C’est s’interdire de fait toute possibilité de changement du système
    Ces institutions n'accepteront jamais le moindre paragraphe atténuant leur dictature.
    Prétendre le contraire c'est croire qu'un requin peut devenir végétarien.
    Les priorités d'un parti communiste digne de ce nom devraient être:l’indépendance nationale, le progrès social, la coopération internationale, la nationalisation des grands moyen de production et d'échange et la relance planifiée du « produire en France

  • Les textes et propos de Sapir sont hélas aussi scandaleux, catastrophiques, indéfendables et honteux que ce que dit Michèle. Ils ne sont en rien déformés et on ne peut pas en minimiser la gravité. La meilleure réplique est en effet venue de Frédéric Lordon, membre des économistes atterrés, partisan de la sortie de l'euro et peu soupçonnable de dérive sociale-démocrate. Il y a aussi celle des jeunes du PRCF, pas du genre pourtant à être complaisants avec le système européen, (ni avec la direction du PCF par ailleurs).
    De plus en plus convaincu à titre personnel qu'un "plan B" incluant une sortie de l'UE et de l'euro est devenu un moyen pratique difficilement contournable pour desserrer l'étau du capital, je pense que Sapir est devenu un des pires ennemis de la cause qu'il prétend défendre, et l'un des meilleurs alliés du coup des tenants du système.
    Enfin, dans le débat et la réflexion que méritent l'épisode grec et ce que nous pouvons en tirer, je reste persuadé que c'est la qualité des arguments et des analyses qui doit primer et qui sera convaincante, non les épithètes ou qualificatifs approximatifs et peu judicieux que quelques-uns (de part et d'autre) s'empressent bien trop vite de balancer, en oubliant qu'il n'y a guère de vérité absolue et définitive (on pourrait ainsi citer les nationalisations, absentes du discours du PCF en 1937, mais mises en oeuvre en 1945). L'objectif, et là je rejoins totalement Michèle, est non de diviser mais bien de progresser, de penser au mieux. Cela n'interdit pas les convictions et la vigilance pour que la démocratie perdure dans le parti, pour que celui-ci conserve bien une ligne marxiste digne de ce nom, mais nous n'avons pas trop de toutes nos forces pour les batailles à mener. L'ennemi est bien le capital.

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