Quelques réflexions par ces temps d'été, qui n'empêchent pas le
capitalisme de poursuivre son carnage rapace !
Grèce, élections régionales, deux sujets en fait fort imbriqués, car il s'agit bien pour l'un et pour l'autre de savoir comment on se sort du cadre imposé par la bourgeoisie française et européenne, par un patronat avide de profits toujours plus élevés quelles qu'en soient les conséquences pour les femmes et les hommes et pour la planète, car écologie et social, qualité de vie sont intimement liés.
La Grèce : la magnifique résistance du peuple grec, de Syriza, d'Alexis Tsipras, le non massif au référendum du 5 juillet, avait fait rêver à une Troïka qui cède ! Un peu une lutte par procuration pour nous Français qui avons, comme les autres peuples européens, tant intérêt à une refondation de la politique européenne !
Alors évitons de juger, de nous immiscer dans la politique grecque, en pensant en "Français ", en oubliant que les rapports à l'Union européenne ne sont pas les mêmes dans les pays fondateurs de la CEE et dans ceux qui ont rêvé d'y être accueillis, car c'était signe d'un rapprochement avec les pays les plus "développés", pour certains aussi le rejet dans le passé de la dictature.
Evitons ce debat dans lequel voudrait nous enfermer l'oligarchie européenne, un débat sur la sortie ou non de l'euro pour nous diviser et masquer les vraies nécessités, celle d'une autre utilisation de l'argent, celle d'une vraie démocratie européenne, celle d'un débat permettant de construire un nouveau projet européen qui fasse rêver, car il respecte les aspirations de chaque peuple, car il met l'Humain d'abord, car il lie indissociablement objectifs sociaux et écologiques.
L'histoire n'est pas un long fleuve tranquille : des contradictions terribles traversent ce monde capitaliste moribond dont les soubresaults font tant de mal ! L'accord du 13 juillet est un très mauvais accord, mais ce n'est pas la fin de l'histoire grecque, ni de la résistance de son peuple ! Les Grecs ont réussi à faire la une de l'histoire européenne pendant cinq mois, à lancer un débat sur la finance dans lequel les ultra libéraux ont de plus en plus de mal à masquer leur nocivité et l'accord contient de quoi continuer la lutte, même si pour l'instant c'est dur, très dur pour le peuple grec : plus que par un Grexit, il y a quelques atouts pour batailler pour un nouveau développement économique en Grèce : allez donc lire en cliquant ici cette tribune de l'Humanité.
Hollande n'a pas brillé dans l'histoire et malgré ces discours, mais il devient maître dans le faire le contraire de ce qu'il dit, il a été de tous les renoncements !
Alors, dans ce cadre politique, dans cet abandon total par Hollande et son gouvernement des valeurs de résistance au capitalisme, Monsieur Masseret, il n'est plus possible de faire, dès le premier tour des élections régionales, une liste commune. Nous avons trop de valeurs différentes à défendre. Mais ce n'est pas qu'un choix idéologique : concrètement le cadre imposé de réductions des dotations aux collectivités, l'affiliation du gouvernement, que vous soutenez, au MEDEF, ne sont pas de nature à permettre des politiques régionales de solidarité et de progrès social ! Car le but n'est pas d'avoir des élus pour avoir des élus, mais bien d'avoir des élus pour transformer les orientations politiques et amener du concret pour les gens !
Comment espérer amener du concret pour les gens avec un prétendant à la présidence de région comme vous, Monsieur Masseret, qui vote au Sénat ce que lui demande le gouvernement, même quand c'est aussi dangereux pour les libertés que la loi sur le renseignement ! Cette loi liberticide, vous l'avez voté avec ceux qui se disent les Républicains. La loi Macron, la loi sur le dialogue social, vous vous êtes abstenus, comme le souhaitait le gouvernement, comme la majeure partie des sénateurs socialistes, car elle avait été transformée par la droite, mais sans voter contre, pour signifier votre refus du texte initial, comme l'on fait les membres du groupe communistes, républicain et citoyens et certains socialistes.
Et je ne parle même pas de la réforme territoriale, où votre seul discours a été sur la forme des régions qui fusionnaient, mais jamais sur le fond, sur cette absurdité des mégarégions, sur le sens de cette réforme, mettre en concurrence les territoires au lieu de développer la solidarité, sans parler de l'objectif avoué par le gouvernement : faire des économies !
Depuis 2004, nous avons effectivement su travailler ensemble, socialistes et communistes, pour le bien des populations lorraines et champardennaises. Jusqu'en 2012, on pouvait même ensemble mener des politiques contraires à ce que demandait le gouvernement. C'était parfois un peu politicard, chez vous socialistes, d'opposition pour l'opposition avec le gouvernement, mais au moins, cela permettait de travailler, et puis vous aviez besoin de nous alors on a pu faire avancer certains dossiers.
Mais là, vraiment, le petit doigt sur la couture du pantalon dès que le gouvernement demande quelque chose ... qu'est ce qu'on va pouvoir faire ? Il faudrait développer l'apprentissage pour le plaisir de faire du nombre et que le gouvernement remplisse ses objectifs chiffrés pour ne prendre qu'un exemple dans le domaine de la formation ! Dans ce domaine rappelons d'ailleurs que la Lorraine a été la seule des régions ayant un président PS à accepter les procédures voulues par le gouvernement Fillon Sarkozy pour casser l'AFPA, sans la moindre hésitation, sans demande, comme cela a été fait dans toutes les autres régions, pour prolonger le régime de la subvention !
Les communistes, les militants du Front de Gauche écoutent les gens : Monsieur Masseret, ne rêvez pas ! Il n'y aura pas d'alliance au premier tour entre les socialistes et le Front de Gauche : les gens veulent pouvoir dire à travers ses élections, tout à la fois leur rejet de la politique gouvernementale, de cette aberration qu'est ACAL et leur volonté d'une autre politique sociale, solidaire, écologique, démocratique, avec pleins d'idées sur la manière de mettre ces politiques en oeuvre au niveau de la région et sur les luttes à mener pour que les régions aient les moyens financiers des politiques publiques nécessaires. Ne les rejettons pas dans l'abstention : il y a tant besoin de faciliter l'action !
Commentaires
Magnifique résistance de Tsipras !!
Vu comme cela c'est présenter une reculade pour une avancée.
A ce compte là, si P Laurent et le PGE avait été confronté en 1938 aux accords de Munich je suis certain qu'ils auraient présenté ce traité comme une étape pour la paix.
On ne négocie pas avec un révolver sur la tempe sans brandir la seule menace valable: sortir de la zone Euro et de l'eurodictature.
Dans cette affaire le parti communiste de Grèce le KKE a vu juste quand il exige que la Grèce sorte toutes dettes annulées, du mouroir de l’euro et de l’U.E atlantique, qu’il se tourne allègrement vers les B.R.I.C.S et l’Alba et qu’elle prenne le seul chemin capable de préserver la vie et l’honneur de leur Nation: celui du socialisme.
On voit là toute la différence entre un parti mutant et un parti qui a gardé tous les fondamentaux qui doivent être le socle de l'action des partis communiste.
La Troïka a obtenu ce qu'elle voulait.
Tsipras: un pas en avant 10 pas en arrière.