Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un PLFSS au service du grand patronat et de la finance

Grand moment de l’automne au Parlement, le débat sur le PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) risque d’être tronqué par l’utilisation de 49.3
Ce faisant, le gouvernement cherche à masquer la réalité de ce texte : un PLFSS au service du grand patronat, de la finance et tant pis pour l’hôpital public, les EHPAD et l’ensemble des besoins sociaux !
Notons l’instabilité des discours,  laissant supposer des amendements du gouvernement au fur et à mesure de la navette parlementaire, en fonction de la résistance de l’opinion publique, des organisations associatives, syndicales et politiques : l’exemple en est le doublement des franchises, disparu du texte actuel du fait du tollé soulevé mais dont les économies que cela permettrait restent budgétées au titre de la responsabilisation des patients, comme si on était responsable d’être malade.
Le projet actuel est focalisé autour de l’assurance maladie mais distille aussi le lent poison de la destruction de la Sécurité Sociale d’Ambroise Croizat. On y cherche en vain des avancées pour les familles, comme le financement d’un vrai service public de la petite enfance, des mesures pour lutter contre la non-déclaration des accidents du travail ou maladies professionnelles ou, enfin, une vraie prise en charge solidaire de l’autonomie.
Côté santé, il veut assumer un virage vers la prévention, avec des mesures certes intéressantes, mais sans la vision collective indispensable passant par la prévention à l’école, au travail, sans s’intéresser aux déterminants de santé conditionnés par le logement, l’alimentation …
Le chiffre de progression de l’ONDAM (objectif national des dépenses d'assurance maladie) résume la pensée gouvernementale : faire des économies quoi qu’il en coûte. Avec un chiffre à 3,2 %, en dessous de l’inflation, il condamne l’hôpital public, les EHPAD, alors que la crise actuelle du système de soins fait des morts. La Fédération Hospitalière de France, présidée par le maire de Reims, soutien de la majorité actuelle, réclame au moins 5 %. la CGT avance le chiffre de 10 % : il faut en plus compenser le sous financement de cette année !
Pas un mot sur la psychiatrie, alors que les besoins s’amplifient, particulièrement chez les jeunes. Aucune allusion à la désertification médicale.
Par contre, ce PLFSS se livre à un coup de communication : la réduction de la T2A. Mais si celle-ci a été tant décriée à juste titre, outil de réduction des dépenses de santé et de mise en concurrence privé/public, elle n’est qu’une technique pouvant être remplacée par d’autres, aussi perverses, pour atteindre les mêmes buts tant que l’ONDAM subsiste pour étrangler financièrement le service public de santé. D’ailleurs la réduction annoncée s’avère homéopathique.
Alors qu’il faudrait aller vers un remboursement à 100 % des soins par la Sécurité Sociale, ce PLFSS poursuit le transfert vers les complémentaires, avec une baisse des remboursements des soins dentaires et tâtonne sur la recherche de restes à charge plus importants pour les patients. Directement ou par l’intermédiaire des complémentaires, c’est une attaque au pouvoir d’achat. L’augmentation des cotisations des mutuelles s’annonce à deux chiffres.
Sans aucune pudeur, ce projet renforce le contrôle du patronat sur les arrêts de travail, trouvant sans doute insuffisant le harcèlement actuel des médecins généralistes pour réduire ce chapitre des dépenses.
Avec ce texte le gouvernement avance masqué vers la démolition de la Sécurité Sociale, la vidant de son contenu et de ses moyens. Alors que la place de la cotisation est passée en 2022 sous la barre symbolique des 50 % de ressources de la sécurité sociale, c’est encore la grande confusion des financements, mélangeant Sécurité Sociale et budget de l’État, et le lancement de tentacules vers les mutuelles, l’UNEDIC, l’AGIRC ARRCO, et pourquoi pas vers les collectivités à travers des expérimentations de nouveaux modes de financement de l’autonomie. Curieusement, les laboratoires pharmaceutiques sont épargnés !
Comme jamais, la population, avec ses organisations syndicales, sait où trouver l’argent nécessaire : les quelques 80 milliards d’exonérations de cotisation ne laissent pas indifférents. La proposition du PCF d’augmenter la masse des cotisations en les modulant selon les politiques des entreprises d’emploi, de formation, d’implication dans la transition écologique, traduit concrètement cette volonté populaire : augmenter les ressources de la Sécu, favoriser l’emploi tout en évitant les trappes à bas salaires, respecter notre planète. Cela doit s’accompagner par une cotisation sur les revenus financiers des entreprises.
Entre exaspération de la population comparant difficultés d’accès aux soins et cadeaux au patronat et tergiversations gouvernementales, il y a place pour la mobilisation ! Signez la pétition pour que le PLFSS réponde aux besoins de la population : https://www.convergence-sp.fr/petition-plfss-2024/

Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire

Les commentaires sont fermés.