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santé et protection sociale

  • Menaces sur les hôpitaux de Rethel et Vouziers !

    La Cour régionale des comptes du Grand Est vient de publier un avis à la demande de l'Agence Régionale de Santé sur le Groupement Hospitalier Sud Ardenne (GHSA) qui regroupe depuis 2005 les deux hôpitaux de Rethel et Vouziers.
    Il y a des difficultés financières : diminuez la masse salariale ! Vive la précarité de l'emploi.
    Cette scandaleuse conclusion témoigne à quel point pour les autorités de notre pays, les économies comptent plus que la santé de la population !
    Ce rapport incite à quelques remarques :
    - la fusion n'est pas la panacée financière. On le savait, mais là, la lourde antériorité de la fusion des hôpitaux de Rethel et de Vouziers (18 ans) confirme les pronostics ! De plus, en 18 ans, le GHSA a perdu la seule maternité qui lui restait, à Rethel et le site de Vouziers a vu ses services fermer les uns après les autres, tout récemment son service d'urgence, transformé en un service de soins non programmés ouvert seulement aux heures ouvrables. C'est pourtant le site le plus isolé géographiquement mais comme les médecins préfèrent travailler à Rethel ("Ya le train, l'autoroute ...") on a laissé faire ! Comme chacun sait, écologiquement, il vaut mieux déplacer dix malades qu'un médecin !
    - il y aurait eu des négligences dans la gestion. Il ne s'agit pas de juger la réalité de celles-ci mais par contre de s'interroger. Le rapport ne fait aucune référence au conseil de surveillance ! Cela témoigne à quel point les conseillers de la Cour des Comptes considèrent qu'il ne sert à rien ! C'est une belle preuve des conséquences néfastes de la loi Bachelot qui a transformé les conseils d'administration en conseil de surveillance, limitant le rôle des élus à une simple participation à une chambre d'enregistrement. Même si l'on sait que les informations données sont souvent incomplètes, la question se pose quand même de l'absence d'alerte par les maires de Rethel et Vouziers !
    - les éléments donnés sur l'EHPAD de Vouziers trahissent bien les intentions du rapport : donner des éléments à l'ARS pour contraindre à réduire les dépenses de personnel, sans aucune attention à la qualité des soins. Le rapport note en effet que la reconstruction de l'EHPAD s'est accompagnée d'une diminution de lits, à personnel quasi identique. Mais aucune mention n'est faite d'un quelconque ratio par rapport au nombre de résidents ! La qualité des prises en charge est le dernier des soucis de la Cour des Comptes. Et en plus, elle reproche la diminution des contrats précaires et la titularisation de personnels !
    Rappelons par ailleurs que la construction de l'EHPAD privée du groupe Orpea à Vouziers a bénéficié d'aides publiques : la diminution du nombre de lits de l'EHPAD de l'hôpital est en fait un transfert du public vers le privé avec la bénédiction du conseil départemental et de l'ARS.
    En conclusion, la mobilisation s'impose ! Le GHSA ne doit pas réduire sa masse salariale, mais bénéficier de plus d'aides pour ses investissements et pour tenir compte de la faible densité de la population de l'Argonne qui doit avoir accès aux mêmes soins que dans le reste du territoire national : la transformation du service d'urgence en service de soins non programmé ouvert uniquement aux heures ouvrables met en danger la population !

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  • Confiance dans les professionnels de santé ou uberisation du soin ?

    A l’initiative de la députée Rist, une proposition de loi (PPL) a été déposée à l’assemblée nationale intitulée « portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé ».
    En fait de confiance, cette PPL pose des pions pour uberiser les soignants et renvoyer la responsabilité de l’organisation des soins à l’initiative individuelle des malades et de leurs familles en aggravant les inégalités dans l’accès aux soins.
    Cette PPL a pour but de préciser le cadre des pratiques avancées des infirmiers et de permettre le recours à des infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes sans prescription médicale. Elle fait suite à un rapport de l’IGAS de novembre 2021 intitulé « Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé ». Dans ses premières pages, ce rapport plante le décor en évoquant les «  caractéristiques du système libéral qui freinent le développement des coopérations » contrairement à d’autres pays comme la Grande Bretagne, l’Espagne ou des pays scandinaves. Qu’à cela ne tienne ! La suite du rapport analyse les mesures à prendre pour faire rentrer dans le cadre libéral les pratiques avancées !
    Dans la suite de cette note, ce sera surtout les pratiques avancées des infirmières qui seront étudiées. On analysera successivement les motivations, le cadre actuel de la pratique avancée, avant de discuter cette PPL pour terminer sur les vraies propositions. 

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  • Quelques remarques sur le Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale 2023

    Il ne s'agit pas là d'une analyse complète mais plutôt d'une lecture rapide de l'ensemble en développant les commentaires sur certains articles plus ou moins symboliques.
    En préalable, rappelons que cet exercice annuel de débat sur la loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) est un exercice antidémocratique et tronqué : antidémocratique, car cela ne laisse pas aux salariés la gestion de cette fraction de leur travail consacrée à la solidarité et tronqué car le débat ne porte pas sur les recettes et sur la nécessaire augmentation des cotisations patronales qui serait nécessaire pour faire face aux besoins de la population. Précisons pour celles et ceux qui mettent en avant les toutes petites entreprises qu'une telle augmentation pourrait être modulée en fonction des politiques d'emploi et environnementales des entreprises, histoire de prendre l'argent là où il est et de pousser à la réorientation d'une économie plus vertueuse !

    Notons que dans les prévisions pluriannuelles (en annexe au PLFSS), le gouvernement ne prévoit pas d'augmentation du SMIC autre que légale et confirme que l'augmentation des prestations a un an de retard sur l'inflation : il va falloir, après le succès des manifestations du 29 septembre, accroitre encore le niveau de pression pour porter l'exigence de l'augmentation des salaires et retraites !

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  • La crise des urgences vue par le nouveau ministre de la santé !

    Devant la crise majeure de l’hospitalisation publique, dont les effets les plus visibles concernent les urgences et les maternités, le Président Macron a annoncé entre l’élection présidentielles et les élections législatives une mission flash pour donner des éléments de solution pour l’été. Notons l’inutilité de cette mission : l’état des lieux et des pistes de réforme avaient déjà fait l’objet d’un rapport sénatorial. Cette mission a été confiée à celui qui était son conseiller santé pendant la campagne des élections présidentielles, F. Braun, devenu ministre de la santé dans le deuxième gouvernement Borne.
    Au delà de leur quasi-totale inefficacité, les mesures proposées, acceptées par la Première Ministre, de cette mission flash témoignent des présupposés idéologiques qui vont guider l’action gouvernementale en matière de santé dans ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’accélérer les réformes engagées par les précédents gouvernements, accentuées durant le premier quinquennat d’E. Macron, pour substituer à l’hôpital public le privé, dès lors que des profits peuvent être faits et restreindre les dépenses publiques de santé en limitant au maximum les durées d’hospitalisation, sans égard pour les charges accrues d’accompagnement pour les familles, les soins insuffisants et sans la mise en place d’un véritable service public de soins de premier recours, seul capable d’organiser les coopérations entre les différents professionnels pour répondre aux besoins des populations. L’augmentation du nombre de soignants n’est pas à l’ordre du jour. A l’image des plateformes, le développement du numérique permettrait une meilleure organisation des soins ambulatoires : bonjour la déshumanisation !
    Cette note revient sur le contexte, analyse les mesures proposées et les réponses à apporter.

    I Le contexte
    La crise de l’hôpital public est celle de l’ensemble du système de santé, construite par les gouvernements successifs à travers la réduction du nombre de médecins formés (numerus clausus) et l’austérité imposée. Cette crise globale s’exprime publiquement surtout autour des urgences. En effet, les services d’urgences se sont transformées en secteur d’hospitalisation (le plus souvent sur brancards) faute de lits disponibles avec des conditions indignes pour les malades, monopolisant le personnel des urgences, au détriment de leur vrai rôle, la prise en charge de nouveaux arrivants, tandis que le nombre de ceux-ci a fortement augmenté en lien avec l’absence de permanence des soins en ville et des délais de rendez-vous. Ce n’est que la traduction de la crise globale, d’une médecine de ville, qui ne répond plus aux besoins de la population et d’un hôpital public gangrené par l’austérité. Cette crise avait éclatée au grand jour à l’été 2019, avant même la COVID.
    Le PCF et ses élus avaient anticipé avec un plan d’urgence pour l’hôpital public en 2018 et le tour de France des hôpitaux par ses parlementaires. En 2018 le nombre de créations de postes nécessaires dans les hôpitaux était déjà estimé à 100 000.
    La COVID est passée par là, fatiguant les équipes. Plus que la surcharge de travail, c’est le désespoir en lien avec l’absence de perspectives d’amélioration et le mépris gouvernemental qui mine l’hôpital public. Témoin de ce désespoir, en 2017 déjà, un sondage indiquait que 40 % des aides-soignantes avaient voté pour Marine Le Pen. Aux bas salaires et au manque de personnel s’ajoute la dégradation des conditions de travail liée à une gestion ne visant que la rentabilité, cassant les solidarités d’équipe et ne laissant plus de place à la relation humaine avec les malades, faisant perdre tout intérêt aux métiers du soins. En 2019 des personnels des urgences justifiaient déjà leur mouvement en disant que c’était la grève de la dernière chance et qu’en cas d’échec ils quitteraient l’hôpital public. La période du premier confinement, avec une administration presque absente, laissant la place à l’initiative et à la solidarité des équipes, la reconnaissance par les applaudissements et le discours de Mulhouse d’E. Macron avait fait renaître un espoir, très vite tué : la gestion économique a repris le dessus et les augmentations de salaires du Ségur, insuffisantes, se sont accompagnées de contre-parties divisant les salariés entre eux et aggravant les organisations de travail.
    Le processus de casse de l’hôpital public, engagé avec le plan Juppé en 1995 et le vote par le parlement de la limitation des dépenses de santé, poursuivi par les lois Bachelot, Touraine et Buzyn est arrivé à son terme. L’administration n’a plus besoin de décider de réduction du nombre de lits : ils sont fermés faute de personnels dans un mouvement devenu incontrôlable : chaque départ aggrave les conditions de celles et ceux qui restent, entraînant de nouvelles démissions.
    Pas plus l’hôpital public que la médecine de ville ne sont en état de répondre aux besoins de la population, non seulement cet été, mais au delà, et il y aura des conséquences sanitaires dramatiques, quoi que l’on fasse.
    Cela ne doit évidemment pas se traduire par du renoncement mais par des propositions de reconstruction d’un service public de santé, hospitalier et de premier recours et des mesures d’urgence pour amoindrir les conséquences de la crise dans les mois à venir.

    II Analyse de la mission flash
    a) Principes de base : abandonner l’hôpital public au profit de la médecine libérale et de l’hospitalisation privée
    Cette mission flash ne tire le bilan du « pacte de refondation des urgences » de 2019 que pour souligner que les réformes n’ont pas été assez vite et confirmer l’orientation donnée : tout faire pour réduire le nombre de passages aux urgences en renvoyant la population vers la ville, sans considération véritable pour l’incapacité actuelle de ce secteur à répondre aux besoins de la population en tout point du territoire.
    Rien, à part quelques mesures très ponctuelles dont on attend que les annonces deviennent réalité, comme celle concernant les PADHUE (médecins à diplôme hors Europe) – cf infra – ne concerne l’hôpital public, alors que le problème majeur des urgences est l’absence de lits d’aval.
    Dans la continuité, mais avec la volonté d’accélérer le processus, cette mission flash, qui traduit la philosophie du gouvernement, condamne l’hôpital public. La poursuite de sa dégradation va permettre au secteur privé lucratif de récupérer les « parts de marchés rentables » en abandonnant tout ce qui avait fait le succès du système hospitalier public français.
    Et en abandonnant toute une partie de la population qui a besoin de soins complexes mal standardisés, tout particulièrement les personnes âgées, sauf à ce qu’elles aient les moyens de mettre la main au porte-monnaie, comme en témoigne des ballons d’essai réguliers pour limiter les remboursements de la Sécurité Sociale à un panier de soins.

    b) Les 41 mesures de la mission
    Le premier groupe de mesures consiste à proposer des parcours de soins en amont, sans recourir aux services d’urgences : elles reposent sur l’information de la population de la nécessité d’un appel au 15 avant déplacement aux urgences. Comme les centres 15 vont exploser si ce conseil est suivi, avec comme risque le retard au traitement d’un appel pour une urgence vitale, la mission propose de retarder la nécessaire formation des ARM (assistants de régulation médicale) dont 10 % des postes sont déjà vacants et d’élargir la présence de médecins libéraux comme régulateurs, avec à la clé une rémunération de 100€ de l’heure (les médecins hospitaliers assurant aussi la régulation apprécieront les écarts de salaires !). Des mesures sont proposées pour que les médecins libéraux participent plus à la permanence des soins : augmentation de la cotation de la consultation, cumul retraite/activité libérale, élargissement de la plage de permanence des soins au samedi matin. Le développement annoncé de la télémédecine nécessiterait une note à lui seul, comme l’implication des autres professionnels du soin libéraux ! Enfin, dans le bras de fer actuel entre service public et privé pour les transports de malades, la mission choisit de favoriser le privé.
    Au total il s’agit de restreindre l’accès au service public et à l’expertise médicale avec un risque majoré de non recours aux soins des populations non familiarisées avec les arcanes de l’organisation des soins.
    Le deuxième groupe de mesures vise à rassurer la population en annonçant maintenir la réponse aux urgences graves par des procédures dégradées qui pourraient être pérennisées après l’été.
    Le troisième groupe de mesures concerne l’activité des services d’urgences en autorisant le tri des malades et les fermetures partielles ! Le renforcement des personnels se fait par l’appel au volontariat du libéral, (alors que l’absence d’obligation de participation à la permanence des soins  est un facteur influençant fortement le choix des médecins dans certaines spécialités en faveur des établissements privés), le recours aux heures supplémentaires …
    On notera deux mesures particulièrement dangereuses pour l’avenir :
    - « fluidifier les parcours de soins en psychiatrie » en développant l’intersectoriel, préparant la fin des secteurs de psychiatrie, une organisation qui avait fait la preuve de son efficacité en décloisonnant hospitalisation et soins ambulatoires
    - « favoriser le recrutement de professionnels de santé libéraux qui acceptent de participer à l’activité hospitalière en plus de leur activité libérale » avec des rémunérations attractives, une manière de préparer la casse du statut de la fonction publique hospitalière ou des praticiens hospitaliers.
    Trois mesures sont positives, mais restent très limitées et nécessitent d’attendre pour voir leur effective mise en œuvre.
    - La titularisation plus rapide de contractuels dans la fonction publique hospitalière, limitée par le renvoi vers des accords locaux.
    - L’amélioration de la reconnaissance financière du travail de nuit, limitée à la période estivale
    - La prolongation de l’autorisation d’exercice des PADHUE (praticien à diplôme hors Union Européenne) : reste à savoir si l’assouplissement dans les procédures actuelles permettra de mettre fin au scandale actuel de médecins compétents, sous payés tout en faisant fonctionner de très nombreux services !
    Évidemment le privé n’est pas oublié avec des mesures financières pour les services d’urgences privés, sans contre partie sur un fonctionnement 24h/24, 7 jours/7.
    Le dernier groupe de mesures concerne l’aval. Le problème majeur des services d’urgence – trouver où hospitaliser les patients le nécessitant – est traité par des gadgets, montrant la volonté de ne pas revenir sur les fermetures de lits. Faire gérer les lits vides par un « bed manager » ou l’ARS ne crée pas de lits. La première mesure associe à son inefficacité la torture morale : demander aux services de spécialités de trouver dans les quatre heures un lit vacant pour répondre à la demande d’un libéral, en pratique demander au médecin de choisir quel malade il va mettre à la porte de son service dans les 4 h !

    c) les pistes d’avenir pour la mission
    Le rapport de la mission se termine par des pistes pour l’avenir. Au delà des déclarations de bonnes intentions avec lesquelles on ne peut être que d’accord comme d’adapter l’offre de soins aux besoins, cette partie confirme les orientations : rien pour l’hôpital, sauf un paragraphe sur les ressources humaines. Il s’agit de conforter la place de la médecine libérale et du secteur privé.
    L’hôpital est relégué à la sixième place dans les pistes et il n’y a pas un mot pour des réouvertures de lits ou de services ! Il suffirait de « dynamiser la politique RH ». Quelques propositions vont dans le bon sens : envisager un retour vers une organisation par service, l’arrêt de l’injonction de la polyvalence à outrance et la formation continue des soignants. La revalorisation du travail de nuit proposée est nécessaire mais ne doit pas être exclusive d’un rattrapage généralisé des salaires. Le développement d’incitations financières à la mise en place d’une politique de qualité de vie au travail pourrait s’accompagner de pressions fortes sur les organisations syndicales. On notera dans ce chapitre une déclaration de bonnes intentions sur le développement de l’enseignement et de la recherche, avec une inquiétude : ne s’agit-il pas aussi de préparer à une décentralisation des facultés de médecine, dégageant l’État de ses responsabilités ?
    La première piste témoigne sans le dire du mépris des auteurs de cette mission, et en premier lieu donc du nouveau ministre, pour les forts consommateurs de services d’urgence, en particulier dans le champ de la santé mentale. Il faudrait mettre en place localement des mesures adaptées, sous la responsabilité des CPTS (communauté professionnelle de territoire de santé). Le rapport insiste encore plus loin (piste 7) sur le contrôle par les CPTS de la réponse aux besoins de santé en psychiatrie, encore un signe de la volonté d’en finir avec la spécificité de la psychiatrie et de son organisation en secteur.
    Les autres mesures consistent avant tout à donner des outils aux professionnels libéraux et aux établissements de santé privés pour répondre un peu mieux aux besoins de santé en se coordonnant pour remplacer le service public ou toute velléité de service public de soins primaires.
    La généralisation du SAS (service d’accès aux soins) a pour objectif d’aider à trouver le bon professionnel libéral en s’appuyant sur les technologies de l’information, et les CPTS sont mises au coeur du dispositif.
    Rappelons que les CPTS (Communauté professionnelle de territoire de santé), créées par la loi Touraine ont vocation à rassembler tous les professionnels de santé dans un territoire pour assurer la coordination et en particulier répondre à l’objectif de permanence des soins. L’exercice libéral étant antagoniste de cette coordination, elles ne fonctionnent bien, malgré l’importance des crédits délégués par les ARS, que dans les territoires où des professionnels s’y sont impliqués volontairement pour répondre au bien commun, en particulier là où des centres de santé y ont contribué.
    C’est sur ces CPTS que veut s’appuyer cette mission en ignorant totalement les centres de santé et toute médecine salariée. Il est explicitement écrit « Les soins primaires doivent s’organiser avec les professionnels de santé libéraux réunis au sein des CPTS. »
    La volonté de développer les statuts mixtes libéral/salarié et la complémentarité entre public et privé confirme la volonté de mieux inscrire le système de santé dans l’économie libérale.
    Télémédecine et développement des pratiques infirmières avancées complètent la panoplie des propositions pour suppléer les médecins manquants pour les soins de premier recours.

    III Propositions
    Il ne peut s’agir d’opposer l’hôpital au service de soins primaires et un hôpital fort est nécessaire pour un service de soins primaires de qualité !
    Contrairement au projet gouvernemental, les nécessaires mesures structurantes ne peuvent attendre l’automne ! Il faudrait dès maintenant :
    - annoncer un changement de politique, ce que le gouvernement actuel est évidemment incapable de faire, pour redonner espoir aux soignants et arrêter l’hémorragie. Cela pourrait être une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité sociale
    - préparer la rentrée universitaire pour augmenter dès cette année massivement le nombre de professionnels formés.
    Le plan d’urgence pour l’hôpital du PCF est plus que jamais d’actualité : il faut donner les moyens à l’hôpital public de s’adapter aux évolutions scientifiques et techniques, à la transition épidémiologique avec le vieillissement de la population et assurer une réponse socialement efficace et de proximité aux besoins de santé des territoires en s’inscrivant dans une nouvelle organisation des soins articulant service public hospitalier et structures de soins primaires.
    - Les propositions de formations concernent tant l’hôpital que la ville : elles sont à articuler avec les propositions de sécurité emploi formation et de salaire pendant les études en échange d’un engagement à travailler dans le service public. Les besoins concernent toutes les catégories professionnelles.
    - La réponse aux déserts médicaux doit être une réponse politique, structurante, de création d’un service public de soins de premier recours autour de centres de santé pluriprofessionnels maillant l’ensemble du territoire national. On lira avec intérêt l'article de Richard Lopez dans le dernier numéro des cahiers de santé publique et de protection sociale. On peut le trouver en cliquant ici

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  • Macron confirme la faillite d'une politique de prévention en France !

    Autant historiquement le système de soins français était bien classé, autant la prévention a toujours été à la traîne.
    Mais avec Macron, nous sommes passés à une prévention punitive ... le contraire de ce qu'il faudrait faire !
    C'est en lien avec ses présupposés idéologiques : que le meilleur gagne et tant pis pour les autres, en économie, comme dans toute la vie ! En oubliant que l'être humain est structurellement dépendant des autres et en nous préparant un pays plus déshumanisé !
    L'écologie punitive a déjà conduit à la crise des gilets jaunes tandis notre pays  stagne dans sa lutte contre le réchauffement climatique ; la prévention punitive freine  la mise en place des mesures nécessaires contre l'épidémie de COVID tout en contribuant à la désinformation de la population ! Elle permet surtout de distiller les prémices d'une société réduisant encore les dépenses publiques dans l'intérêt des grandes fortunes.
    Dans plusieurs avis, l'académie de Médecine a conseillé la vaccination obligatoire ; certes, il n'appartient pas aux médecins de l'imposer, c'est une décision politique. Mais Macron et le gouvernement ont fui leurs responsabilités en ne suivant pas cet avis préférant jouer avec le feu, la carte de la division de la population et poser quelques briques d'une société liberticide !
    Aucune campagne n'a été menée pour faciliter l'acceptation du vaccin : le mépris du peuple est tel que les campagnes de promotion du vaccin ont été simplistes laissant la population s'informer sur les réseaux sociaux et se désinformer auprès de complotistes jouant par exemple sur la proximité des initiales de l'ADN et de l'ARN. On n'a pas rassuré en expliquant que les recherches sur l'ARNm étaient anciennes et là on impose des rappels, sans même faire d'analogie avec les vaccinations des enfants et les injections à 2 mois, 4 mois puis un an ....
    Rien n'a été fait non plus pour vacciner dans la proximité et l'on s'étonne que des personnes âgées viennent seulement maintenant pour une première dose lorsqu'enfin, il y a possibilité de vaccination à côté de chez elles.
    Et en refusant de plaider la suspension des brevets sur les vaccins pour permettre un accès plus facile à toute la population mondiale, Macron accrédite l'idée que ces vaccins ne sont là que pour enrichir les Pfizer et Moderna !
    Non, plutôt que de rendre la vaccination obligatoire pour toutes et tous, de faire campagne pour son acceptation (et les chiffres sont là pour prouver l'efficacité !) le gouvernement a choisi la méthode punitive, stigmatiser les soignants en imposant à eux seuls la vaccination (mais il fallait bien faire contre poids aux applaudissements des soignants lors du premier confinement), priver de bars, de cinéma ou de stades les non vaccinés !
    Avec un résultat catastrophique : certains confondent opposition à Macron et opposition à la vaccination ou opposition aux profits de Big Pharma et refus de la vaccination (remarquons que les mêmes ne refusent pas souvent l'usage de l'auto, pourtant également génératrices de bons profits patronaux !). Sans parler de tous ces populistes qui surfent sur la notion de liberté et sautent sur tout ce qui bouge dans l'espoir d'alimenter ainsi les urnes des élections présidentielles : une notion fort libérale de la liberté, celle de contaminer son voisin, similaire à la liberté d'exploiter son salarié.
    Et pendant ce temps là, Macron, cheville ouvrière du grand patronat, avance ses pions : la casse du droit du travail avec des salariés non licenciés, mais sans salaire et le contrôle de la population par elle-même car n'est ce pas cela, la vérification des pass sanitaires par les garçons de café ?
    Car c'est contre cela qu'il faut se battre, pas contre le vaccin, ni même contre le pass qu'il soit sanitaire ou vaccinal mais bien contre ces atteintes qui risquent d'être le cheval de Troie vers des transformations plus graves encore de notre société mettant en cause la dignité humaine.
    Et une petite musique se fait de plus en plus entendre, celle qu'il ne faudrait pas soigner ceux qui ne sont pas vaccinés ! Une petite musique très dangereuse !
    Depuis le début, le gouvernement a joué de la crise de l'hôpital : les mesures de confinement ont été prises parce que les capacités de réanimation étaient dépassées. Comme si ce n'était pas grave que des gens aillent en réanimation, meurent éventuellement et comme s'il ne fallait pas tout faire pour éviter les contaminations, quelque soient les capacités hospitalières ! Et des populistes de lier les confinements à l'état de l'hôpital.
    L'état de l'hôpital public est catastrophique et il n'avait pas besoin de la COVID pour être en crise avec des gouvernements successifs qui n'ont eu comme but que de  réduire les dépenses et de faciliter le développement de l'hospitalisation privée.
    Mais à faire le lien comme le gouvernement l'a fait, entre manque de lits et confinement, mais aussi comme d'autres, dans une réponse primaire au macronisme, disent autrement la même chose, croyant défendre l'hôpital public, on dénie toute importance à la prévention ! Tant pis pour les morts, tant pis pour ceux qui mettent des mois à se remettre d'un COVID grave après les souffrances d'un passage en réa, tant pis pour les inquiétudes des familles !
    A jouer de la crise de l'hôpital et des divisions de la population entre partisans et opposants à la vaccination, le gouvernement laisse se développer cette idée folle : il ne faudrait pas soigner ceux qui ne sont pas vaccinés. Mais c'est sa politique de prévention, répressive au lieu d'être éducative, facilitatrice, qui est responsable des non vaccinations ! Et demain, cela pourrait être d'autres motifs de refus de soins (ou plus vraisemblablement de non remboursement ce qui reviendra au même pour une bonne moitié de la population ) : l'alcool, le tabac, la drogue par exemple (et on sait pourtant que les toxicomanies sont des maladies). Les complémentaires rêvent d'augmenter les cotisations en fonction du risque : demain, on pourrait ne plus être remboursé d'une affection cardiaque si l'on n'a pas fait ses 10 000 pas par jour attestés par une appli sur son smartphone ou acheté un Maroilles. Voulons nous d'une vie réglée par notre complémentaire santé ou par une Sécurité Sociale réduite à un panier de soins pour satisfaire la volonté du patronat de réduire les dépenses publiques ?
    La France a besoin de se doter d'une vraie politique de prévention, avec des médecins scolaires , une médecine du travail indépendante du patronat, des campagnes d'éducation à la santé, l'interdiction de certains toxiques. La prévention punitive à la mode Macron consiste à mettre les pièces d'un puzzle déshumanisant pour satisfaire la finance.

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