Et des mesures ambigues,
porteuses de menaces pour l'avenir.
Heureusement que les
luttes sont passées par là ! Et il va falloir poursuivre
car les annonces du Ministre de la Santé à la remise du
rapport sur le Ségur par Nicole Notat sont minimalistes et
ambiguës, porteuses de menaces pour l’avenir !
L’accord sur les salaires avait donné le « la » : avec les mobilisations successives, la ténacité des organisations syndicales (surtout celles présentes aux négociations, mais qui n'ont pas signé !) les augmentations proposées avaient été revues à la hausse, même si elles restent très insuffisantes. Elles se sont accompagnées de mesures de nature à aggraver les conditions de travail des personnels comme la possibilité d’accords locaux sur le temps de travail et l’intéressement collectif : un piège à divisions dans les collectifs de travail et un outil de premier plan pour les autorités imbibées de l'idéologie néolibérale d'austérité et de casse du service public pour favoriser des projets plus conformes aux buts qu'elles poursuivent qu'à l'intérêt des malades.
Côté formation, pas un mot pour augmenter le nombre de médecins formés. La même politique est poursuivie : faire travailler à l’hôpital les médecins libéraux et en ville les médecins hospitaliers. Cela n’a jamais dégagé de temps médical, mais contribue à la disparition de la notion de service public.
Le service public est d'ailleurs le grand absent du discours ministériel, plus prompt à rassurer l'hospitalisation privée et les médecins libéraux qu'à s'engager du côté de l'intérêt général. D'ailleurs la non-réponse aux revendications des médecins concernant leur temps de travail de nuit traduit bien cette volonté de ne pas s'intéresser à la spécificité du service public : la permanence de l'accueil !
Autre attaque caractérisée sur le service public : l’insistance sur la création du SAS service d'accueil aux soins, un numéro de téléphone pour orienter les patients vers une structure d'accueil. Le numéro existe, c'est le 15. Encore faudrait il lui en donner les moyens, mais le 15 a le défaut pour O. Véran d'être un service public.
Côté capacités d’accueil, 4000 lits temporaires en zone touristique (et avec quel personnel ?) ne régleront pas les attentes d’un lit libre sur les brancards des services d’urgence dans des hôpitaux saturés la majeure partie de l’année. Pendant que le ministre parle, des services de soins non programmés sont fermés pour l’été, comme à La Réole ou Valognes et des hôpitaux rechignent à embaucher les médecins nécessaires à leurs maternités comme à Digne les Bains ou Dinan : les personnels et la population doivent se mobiliser pour simplement obtenir une recherche active des professionnels nécessaires. Les groupements hospitaliers de territoire, l’usine à casser la proximité, ne sont pas remis en cause par le Ministre. Et les exemples se multiplient des refus d'embaucher de nouveaux médecins dans les hôpitaux non support de GHT pour mieux fermer des services.
Annonces à minima aussi sur la gouvernance ! Changer le nom des instances de démocratie sanitaire ne donne pas plus de pouvoirs aux élus, aux personnels et aux usagers, surtout quand les représentants des usagers sont désignés par les directeurs d’ARS, en privilégiant ceux qui ne font pas de vagues. Il y a urgence à revenir à des élections des représentants des assurés pour la gestion de la Sécurité Sociale permettant un contrôle démocratique des dépenses de santé.
Donner un rôle accru aux collectivités peut être bien, si c'est pour mieux adapter le service de santé aux besoins des territoires, mais on sent la tentation de leur demander une participation financière alors qu'elles sont déjà pour beaucoup exsangues financièrement, surtout dans les zones en difficulté économique, zones par définition aussi de difficultés sociales accrues. Où serait la solidarité financière ?
Quand à la démocratie à l'hôpital (osons ce mot) le ministre valide les propositions du rapport Claris, un rapport récent antidémocratique ! Il néglige les derniers de cordée, pourtant à l'honneur pendant le confinement et même les premiers de cordée pour accorder plus de droits uniquement aux premiers des premiers, dans une vision hiérarchique de l'hôpital où pour avoir son mot à dire, il faut oublier le soin et l'intérêt du patient et se passionner pour la gestion en oubliant l'humain : ce n'est pas cela qui permettra aux jeunes médecins de rester à l'hôpital alors que même dans les cliniques privées les directeurs écoutent leur desiderata car ils ont bien compris que c'était une condition pour garder les meilleurs ! A quand de vrais droits d'interventions des personnels médicaux et non médicaux dans l'organisation de leur travail, dans la gestion de leur hôpital ?
En l’absence d’un bond démocratique, les milliards d’investissement laissent interrogatifs : rénover en fermant à nouveau des lits, des services de proximité, en augmentant les restes à charges sous forme de forfait « chambre individuelle » imposé ou répondre aux besoins ? Développer le service public ou donner de nouveaux gages à l’hospitalisation privée ?
Même si le gouvernement a partiellement réussi son entreprise de diversion et de division avec l'accord sur les salaires, la mobilisation des personnels et des usagers va évidemment se poursuivre !
Avec une étape essentielle à la rentrée : celle du débat sur le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale). L'inquiétude est de rigueur. Déjà est acté que la reprise partielle des emprunts des hôpitaux annoncée à l'automne dernier soit à la charge de la Sécu, contrairement à ce qui a pu être fait pour la SNCF par exemple, tandis que le gouvernement vient de décider de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour l'emploi des jeunes, alors même que la compensation par le budget de l'état des exonérations n'est plus la règle. Méfiance ! Il ne faudrait pas que le déficit organisé devienne le prétexte à de nouvelles économies déguisées, à des tours de passe passe, à conséquences désastreuses pour la population. Oui, vraiment, il nous faut reprendre le contrôle démocratique de notre Sécurité Sociale !
L’accord sur les salaires avait donné le « la » : avec les mobilisations successives, la ténacité des organisations syndicales (surtout celles présentes aux négociations, mais qui n'ont pas signé !) les augmentations proposées avaient été revues à la hausse, même si elles restent très insuffisantes. Elles se sont accompagnées de mesures de nature à aggraver les conditions de travail des personnels comme la possibilité d’accords locaux sur le temps de travail et l’intéressement collectif : un piège à divisions dans les collectifs de travail et un outil de premier plan pour les autorités imbibées de l'idéologie néolibérale d'austérité et de casse du service public pour favoriser des projets plus conformes aux buts qu'elles poursuivent qu'à l'intérêt des malades.
Côté formation, pas un mot pour augmenter le nombre de médecins formés. La même politique est poursuivie : faire travailler à l’hôpital les médecins libéraux et en ville les médecins hospitaliers. Cela n’a jamais dégagé de temps médical, mais contribue à la disparition de la notion de service public.
Le service public est d'ailleurs le grand absent du discours ministériel, plus prompt à rassurer l'hospitalisation privée et les médecins libéraux qu'à s'engager du côté de l'intérêt général. D'ailleurs la non-réponse aux revendications des médecins concernant leur temps de travail de nuit traduit bien cette volonté de ne pas s'intéresser à la spécificité du service public : la permanence de l'accueil !
Autre attaque caractérisée sur le service public : l’insistance sur la création du SAS service d'accueil aux soins, un numéro de téléphone pour orienter les patients vers une structure d'accueil. Le numéro existe, c'est le 15. Encore faudrait il lui en donner les moyens, mais le 15 a le défaut pour O. Véran d'être un service public.
Côté capacités d’accueil, 4000 lits temporaires en zone touristique (et avec quel personnel ?) ne régleront pas les attentes d’un lit libre sur les brancards des services d’urgence dans des hôpitaux saturés la majeure partie de l’année. Pendant que le ministre parle, des services de soins non programmés sont fermés pour l’été, comme à La Réole ou Valognes et des hôpitaux rechignent à embaucher les médecins nécessaires à leurs maternités comme à Digne les Bains ou Dinan : les personnels et la population doivent se mobiliser pour simplement obtenir une recherche active des professionnels nécessaires. Les groupements hospitaliers de territoire, l’usine à casser la proximité, ne sont pas remis en cause par le Ministre. Et les exemples se multiplient des refus d'embaucher de nouveaux médecins dans les hôpitaux non support de GHT pour mieux fermer des services.
Annonces à minima aussi sur la gouvernance ! Changer le nom des instances de démocratie sanitaire ne donne pas plus de pouvoirs aux élus, aux personnels et aux usagers, surtout quand les représentants des usagers sont désignés par les directeurs d’ARS, en privilégiant ceux qui ne font pas de vagues. Il y a urgence à revenir à des élections des représentants des assurés pour la gestion de la Sécurité Sociale permettant un contrôle démocratique des dépenses de santé.
Donner un rôle accru aux collectivités peut être bien, si c'est pour mieux adapter le service de santé aux besoins des territoires, mais on sent la tentation de leur demander une participation financière alors qu'elles sont déjà pour beaucoup exsangues financièrement, surtout dans les zones en difficulté économique, zones par définition aussi de difficultés sociales accrues. Où serait la solidarité financière ?
Quand à la démocratie à l'hôpital (osons ce mot) le ministre valide les propositions du rapport Claris, un rapport récent antidémocratique ! Il néglige les derniers de cordée, pourtant à l'honneur pendant le confinement et même les premiers de cordée pour accorder plus de droits uniquement aux premiers des premiers, dans une vision hiérarchique de l'hôpital où pour avoir son mot à dire, il faut oublier le soin et l'intérêt du patient et se passionner pour la gestion en oubliant l'humain : ce n'est pas cela qui permettra aux jeunes médecins de rester à l'hôpital alors que même dans les cliniques privées les directeurs écoutent leur desiderata car ils ont bien compris que c'était une condition pour garder les meilleurs ! A quand de vrais droits d'interventions des personnels médicaux et non médicaux dans l'organisation de leur travail, dans la gestion de leur hôpital ?
En l’absence d’un bond démocratique, les milliards d’investissement laissent interrogatifs : rénover en fermant à nouveau des lits, des services de proximité, en augmentant les restes à charges sous forme de forfait « chambre individuelle » imposé ou répondre aux besoins ? Développer le service public ou donner de nouveaux gages à l’hospitalisation privée ?
Même si le gouvernement a partiellement réussi son entreprise de diversion et de division avec l'accord sur les salaires, la mobilisation des personnels et des usagers va évidemment se poursuivre !
Avec une étape essentielle à la rentrée : celle du débat sur le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale). L'inquiétude est de rigueur. Déjà est acté que la reprise partielle des emprunts des hôpitaux annoncée à l'automne dernier soit à la charge de la Sécu, contrairement à ce qui a pu être fait pour la SNCF par exemple, tandis que le gouvernement vient de décider de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour l'emploi des jeunes, alors même que la compensation par le budget de l'état des exonérations n'est plus la règle. Méfiance ! Il ne faudrait pas que le déficit organisé devienne le prétexte à de nouvelles économies déguisées, à des tours de passe passe, à conséquences désastreuses pour la population. Oui, vraiment, il nous faut reprendre le contrôle démocratique de notre Sécurité Sociale !