Si ce n'est que ce n'est pas un jeu !
J'ai déjà écrit sur ce blog à ce sujet, mais il y a encore tant de choses à dire que depuis quelques semaines, j'hésite sur ce par quoi je vais commencer ! Et l'été laissant un peu de temps à la réflexion, c'est plutôt vers des questionnements de fond que je me tourne.
Mais déjà, soyez sur que ce n'est pas qu'un truc d'élu ! La liste des conséquences que cela aura sur votre vie est longue. Juste un exemple : une région, ce sont des dispositifs de solidarité mis en place, comme en Champagne Ardenne, la carte Lycéo pour les lycéens, le Pass'Solidaire permettant aux familles aux revenus les plus modestes de bénéficier de réductions majeures sur les trains régionaux. Ces dispositifs sont différents d'une région à l'autre. Dans le cadre prédéfini d'économies, ce sera le nivellement par le bas : moins de solidarité ! C'est bien sur le peuple que ce feront les économies ! Car ceux qui font croire que cela va permettre des économies de structure mentent : cela va être plus de frais de déplacement, mais surtout des dépenses de réorganisation, de la pagaille couteuse ...
Une réforme territoriale, ce ne doit pas être un jeu, mais le résultat de débats : une bonne réforme territoriale devrait améliorer la démocratie ; elle devrait mieux répondre aux besoins des hommes et des femmes quelque soit leur lieu d'habitation ...
Sur l'amélioration de la démocratie, la réforme proposée a tout faux : elle éloigne les citoyens des lieux de décision.
La question de la réponse aux besoins nécessite sans doute des développements plus longs. Je préfère parler de réponse aux besoins que d'économie, même si c'est bien l'économie qui permet de répondre aux besoins, mais cela permet de préciser les buts que l'on recherche, pas les profits maxima, pas les intérêts de la finance, mais bien une économie pour l'humain d'abord.
Cela pose fondamentalement la question de la répartition des richesses, de changement de modèle économique, car évidemment, tout développement économique, s'il reste dans un cadre d'exploitation de certains hommes par d'autres, ne permettra pas de répondre aux besoins des exploités.
Ce changement de modèle nécessite une volonté politique forte d'un peuple rassemblé, ce que le patronat a bien compris : la division, l'opposition, la stigmatisation de telle ou telle partie de la population, c'est du pain béni pour lui, pour continuer à exploiter.
Gardons ces ambitions de changement ! Ne faisons rien qui soit susceptible de rajouter des obstacles ! Toute réflexion sur la manière de mieux répondre aux besoins des hommes et des femmes comprend donc évidemment l'indispensable nécessité de ne pas casser l'appareil productif actuel, agricole ou industriel, mais de lui donner les moyens d'innover pour mieux répondre aux besoins (et par cette expression globale, j'entends aussi une meilleure adaptation aux impératifs environnementaux, sinon, ce ne serait qu'une réponse passagère aux besoins, pas la réponse durable nécessaire).
Ne pas casser l'appareil productif actuel, c'est lui donner les moyens de perdurer, de se moderniser là où il est ! On nous dit que la taille de la région conditionne son développement économique. Mais ce qui permet le développement économique, c'est la capacité des entreprises à investir dans l'avenir, plutôt qu'à engranger les profits, c'est la volonté des banques de faire crédit sans exiger des taux faramineux de retour sur investissement, c'est un état décidé à reconstruire de grandes filières industrielles sans les fragmenter aux limites régionales. Les régions ne sont là que pour animer, pour accompagner !
Pour innover, il faut des idées, vous allez me dire, et il y a plus d'idées dans plusieurs têtes que dans une - et j'en suis bien d'accord - d'où l'intérêt de rassembler : cela pourrait être l'intérêt de ces grandes régions. Comme j'ai déjà été longue, j'y reviendrai dans un article ultérieur, car c'est un point central, mais pour moi, cette question d'aménagement du territoire ne peut être abordée comme elle l'est par le gouvernement.
Vous le voyez bien : le débat doit avoir lieu ! Un débat populaire, pas un débat limité au parlement ! Exigeons le !