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Non à l'enrichissement des Vinci & Co avec l'argent public pour la reconstruction des barrages sur la Meuse

Ce point, à l'ordre du jour du dernier conseil municipal de Charleville Mézières, a justifié une intervention de Sylvain Dalla Rosa. La voici :

C’est un dossier important pour la modernisation des installations présentes sur la Meuse que nous examinons ce soir. Je regrette que sa présentation se fasse sous cette forme. En effet, nous sommes en pleine enquête publique sur ce dossier et celle-ci doit s’achever le 6 novembre. Il est dommage, qu’à cette occasion, notre collectivité ne saisisse pas l’opportunité de poser les questions qui sont à ce jour sans réponse et que nous nous contentions d’une information. La modernisation des barrages manuels (dit barrages à aiguilles) qui sont au nombre de 19 dans notre département, est un élément essentiel à mes yeux, pour améliorer le débit de la Meuse et donc lutter contre les inondations dont notre département et notre ville gardent encore en mémoire l’impact catastrophique des années 1993 et 1995.

Dans cette affaire, Voies navigables de France délègue sa compétence au privé à travers une concession partenariat public–privé (PPP) tant dans le domaine de la construction que de l’exploitation. Outre la nature de ce marché, qui suscite des inquiétudes, une réponse que j’ai reçue de VNF m’inquiète. Ils m’écrivent que ces ouvrages ne sont pas conçus pour la lutte contre les inondations. Je vais donc, ce soir, reposer les questions auxquelles, je crois, que notre collectivité devrait exiger des réponses. Quel impact les nouveaux barrages vont-ils avoir sur le débit de la Meuse ? Comment fonctionnera le système de prévention des crues et qui en sera chargé ? Quelle sera la hauteur retenue pour les seuils ? Qui sera chargé de l’entretien des berges après les travaux ?

Sur les questions des seuils et de l’entretien des berges, celles-ci sont déterminantes pour une bonne régulation du fleuve. Malheureusement, sur l’entretien, VNF ne disposant plus des moyens de le faire, ce sont les collectivités qui doivent le prendre en charge. L’exemple du SIVU avec Warcq est significatif de ce point de vue. Chaque année, ce syndicat est obligé d’agir pour faire enlever les embâcles sur la Meuse ce qui engendre une dépense supplémentaire à la charge des communes.

Enfin, ce qui m’amènera définitivement à voter contre ce dossier, c’est la forme du marché retenue, un PPP. Les entreprises attributaires, les sociétés Baméo et Vinci, vont largement s’enrichir sur l’argent public. A l’exemple de ce qui se passe pour les autoroutes, c’est une rentabilité pour elles de 20 à 24% par an qui risque d’arriver. Le privé faisant l’investissement et les pouvoirs publics payant au prix fort les annuités. Comme vient de le rappeler un rapport parlementaire, cette pratique est inquiétante. Alors oui aux investissements, mais non au racket.

Pour conclure, je m’interroge sur l’absence de référence concernant la création d’un centre d’interprétation permanent promis dans le cahier des charges et permettant de conserver la mémoire des barrages à aiguilles qui datent du 19ème siècle avec un savoir faire des agents de VNF irremplaçable. J’avais proposé à VNF de conserver sur notre territoire un exemple de barrage à aiguilles sur un bras mort de la Meuse, c’est un refus que j’ai reçu. Le centre d’interprétation peut être un palliatif intéressant mais encore faut-il qu’il voit le jour.

Catégories : Ardennes Lien permanent 1 commentaire

Commentaires

  • Bonjour, je réagi à votre interpellation concernant les barrages sur la Meuse, vos commentaires ne prennent pas en compte le fait que nous avons en aval une centrale nucléaire dont le fonctionnement est attaché indéniablement au débit de la rivière, que ce soit en période de crue ou d'étiage hors ces paramètres sont cruciaux pour la sécurité, notamment pour le refroidissement.
    Les travaux prévus ne prennent pas ces paramètres puisque la reconstruction n'inclue pas l'abaissement du seuil des nouveaux barrages.
    Que ce soit en période de crue, c'est à dire débordement avec embâcles, donc obturation des captages comme cela s'est produit au Japon ou le refroidissement en période de faible débit .
    La modification des seuils serait à même de palier à ces incidents qui, comme nous l'avons vu dernièrement ont des effets meurtriers sur plusieurs générations .

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