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Petit bilan de 11 ans à s'occuper de la formation professionnelle en Champagne Ardenne

Presque au terme de deux mandats en charge de la formation professionnelle au conseil régional de Champagne Ardenne un petit bilan s'impose.
Au delà du qualitatif ci-dessous, juste une indication qualitative : le taux d'accès à la formation professionnelle des demandeurs d'emploi en Champagne Ardenne (29,8) est plus élevé qu'en Alsace (25,5) et surtout qu'en Lorraine(18,3%). Avis à ceux qui auraient l'intention de voter pour l'un ou l'autre des présidents sortants de ces régions.
Et pour que l'on ne m'accuse pas de ne parler que d'eux, je n'ai jamais compris ce que cherchait EELV, ce n'est pas faute d'avoir eu une présidente de commission formation professionnelle appartenant à ce parti. Mais à part lutter contre l'illettrisme (bien mais tous les demandeurs d'emploi ne sont pas illettrés) et former aux métiers "verts", mais les personnes en recherche d'emploi ne sont pas des jeunes qui se préparent à travailler dans 5 ou 10 ans : ils veulent un emploi tout de suite ! Et comme je l'ai encore expliqué au CREFOP vendredi, c'est surtout intégrer l'environnement dans toutes les pratiques qui est nécessaire. Je les vois fort mal gérer une région : il faut s'occuper de tout, pas uniquement de ce qui intéresse !
Je ne parle pas du FHaine : une constance chez eux, voter contre l'Ecole de la deuxième chance !

Le fil directeur des deux mandats depuis 2004 a été d'orienter la formation professionnelle vers la satisfaction des besoins des Champardennais, avec ce que cela comprend
- à titre individuel, d'émancipation mais aussi, en particulier pour les personnes en recherche d'emploi, d'aides très concrètes pour aboutir à une embauche, et
- à titre collectif pour la région d'élévation des niveaux de qualification, de renouvellement de celles-ci pour faire face aux enjeux nouveaux, en particulier en terme d'environnement, en résumé d'augmentation des potentialités de développement humain, sans jamais répondre aux sirènes d'un patronat avant tout préoccupé par sa recherche du profit immédiat, même pas pour investir, mais pour enrichir les actionnaires.

La formation professionnelle des demandeurs d'emploi représente l'essentiel du budget formation professionnelle (hors apprentissage) du Conseil régional. Présentée actuellement par le gouvernement comme la panacée au chômage, dans une visée culpabilisatrice des demandeurs d'emploi – « ils n'ont qu'à se former » - beaucoup trop éloignée de ce que pourrait être une Sécurité Emploi Formation ou une sécurité sociale professionnelle, elle ne fait que changer de place les demandeurs d'emploi dans la file du chômage !
La formation n'est pas le traitement du chômage ! C'est avant tout une aide à des hommes et des femmes en difficulté, car sans emploi. Accessoirement c'est une participation à l'effort collectif d'élévation des niveaux de qualification. Cela impose plus que tout un haut niveau de qualité des formations !
La lutte contre la marchandisation de la formation a été un axe fort du mandat en Champagne Ardenne, le mandat 2010/2015 ayant débuté avec la mise en place concrète du service économique d'intérêt général (SIEG), les traités européens interdisant un vrai service public et la loi du 5 mars 2014, créant un service public régional n'étant que l'un des cas d'imposture sémantique de l'ère Hollande : la suite du texte de la même loi fait fonctionner ce service public à coup d'appels d'offres et de mise en concurrence. Le SIEG a concrètement permis de structurer les bases d'un appareil public de formation autour de l'AFPA, des GRETA et CFFPPA et des organismes de formation sans but lucratif et à gouvernance citoyenne (Economie Sociale et Solidaire ) avec un financement couvrant leurs besoins au lieu de répondre à la loi du moins disant, suicidaire en terme de qualité. Le transfert de compétences nouvelles aux Conseils régionaux au 1er janvier 2015, en particulier celle de l'illettrisme, a permis de compléter la structuration d'un appareil de formation de qualité permettant de vrais parcours pour les demandeurs d'emploi avec le dispositif TONIC, alliant la remise à niveau sur des savoirs scolaires et la formation professionnelle.
L'accompagnement des demandeurs d'emploi en formation, c'est évidemment leur en donner les moyens matériels, c'est à dire, outre la rémunération légale de stagiaire de la formation, des indemnités de déplacement, la possibilité d'hébergement dans les formations à recrutement régional. L'aide à la mobilité s'est progressivement enrichie : aide au permis de conduire de jeunes suivis par les missions locales, aide au permis de conduire pour les licenciés économiques, soutien à des associations prêtant des moyens de locomotion motorisés et plus récemment soutien aux auto écoles associatives permettant à des personnes ayant des difficultés d'apprentissage de la conduite d’accéder au permis de conduire.
Certaines politiques sont à destination des jeunes demandeurs d'emploi : l'Ecole de la deuxième chance, présente sur tous les territoires régionaux, le soutien aux missions locales, orienté vers l'accompagnement dans l'entrée en formation et qui se veut sans objectif quantitatif, permettant ainsi aux missions locales d'assurer l'accompagnement des jeunes dans leur globalité, même des plus en difficulté, l'évaluation régionale restant qualitative. La région cofinance évidemment aussi la formation des emplois d'avenir pour que ce dispositif national soit à la hauteur des ambitions initialement affichées !
Concertation, démocratie, intervention citoyenne au coeur de la structuration de la formation professionnelle en Champagne Ardenne : comme le mille feuille territorial, le labyrinthe de la formation professionnelle ne peut se simplifier en rayant certains acteurs, une pratique appauvrissante, mais bien en améliorant les possibilités de concertation, d'intervention citoyenne, en confortant le rôle de créateur de nouvelles idées des syndicats, des associations... Ces principes ont guidés l'élaboration du Contrat de plan régional de développement des formations, signé en juin 2011, mettant en place de nouveaux modes de dialogue dans l'élaboration des cartes des formations professionnelles et aboutissant à faire des dispositifs des uns et des autres une vraie complémentarité comme le protocole d'accord avec Pôle Emploi, dans le respect des prérogatives de chacun, mais avec toujours la volonté de mieux répondre aux besoins.
Développer l'intervention citoyenne, pour mieux adapter les politiques aux réalités des besoins est aussi la raison d'être des réunions participatives tenues chaque année dans les départements avec des représentants des organisations syndicales et patronales, des élus locaux…
Le fil directeur de satisfaction des besoins sans répondre aux sirènes du patronat guide également la contribution de la région à la formation des salariés avec un but, avoir un effet incitatif sur la formation de ceux qui ont le moins accès à la formation, les moins qualifiés, les femmes, les salariés des TPE, mais plus globalement à donner de l'ambition à notre région à travers la formation en la préparant à l'avenir. Le travail sur les mutations futures est le sens de l'accord qui a été signé en 2014 entre l’État, la région et toutes les organisations syndicales et patronales. Cela passe aussi par l'appui à la  gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les territoires, avec là aussi l'exigence de l'écoute des acteurs, du développement de l'intervention citoyenne.
Faciliter l'intervention citoyenne par la formation : dans la corbeille de la mariée avec les régions voisines, la Champagne Ardenne va pouvoir s'enorgueillir d'une plateforme de formation gratuite à destination des bénévoles et des salariés associatifs, un élément qui avec d'autres, comme le travail avec les têtes de réseaux associatifs, permet à notre Conseil régional d'avoir une politique structurante dans ce domaine, à l'opposé d'une  politique de guichet, voir, de ce qui est trop fréquemment le cas en ce qui concerne les associations, d'une politique purement clientéliste !
Le labyrinthe de la formation professionnelle en Champagne Ardenne n'est plus celui qu'il était en 2004 : malgré les obstacles levés par les gouvernements successifs, il répond mieux aux besoins des Champardennais ! Il reste évidemment beaucoup à faire. Les idées force doivent être : réponse aux besoins humains, service public, ne pas écouter les sirènes du patronat !

Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire

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