Je reprends ici le sens d'un article écrit il y a déjà deux ou trois semaines, au moment où la polémique se répandait dans les colonnes du journal local, un article malencontreusement disparu de mon blog.
Rappelons le contexte : le PS a modifié la loi inique de Sarkozy créant des conseillers territoriaux en réintroduisant des conseillers départementaux (un nouveau nom pour ceux qui sont actuellement les conseillers généraux) et en inventant un artifice permettant de corriger un des inconvénients d'un scrutin majoritaire à deux tours, l'absence de parité dans les institutions, en divisant par deux le nombre des cantons pour que chacun d'entre eux aient deux élus, un homme et une femme. Il faut donc redécouper les cantons en en profitant pour rééquilibrer ceux-ci : il était en effet très injuste que les cantons aient un nombre d'habitants très variable - 10 269 électeurs inscrits pour un conseiller général dans le canton de Givet, 1703 dans le canton de Buzancy (chiffres des élections de 2008). Les Givetois ont il 6 fois moins d'importance que les habitants de Buzancy ?
La loi votée par le PS a donc réglé quelques problèmes à la marge, celui de la parité, celui de la distorsion dans la représentation des zones rurales et urbaines (il y a pire que dans les Ardennes, dans les banlieues nouvelles ...) mais en gardant un suffrage majoritaire à deux tours elle n'a pas réglé la question de fond, celle de la juste représentation de la population par un scrutin proportionnel. Elle est donc profondément injuste.
Et en plus le redécoupage des cantons peut donner lieu à tous les tripatouillages possibles !
Et dans lesquels la droite ferait sans doute mieux de se taire, ses propositions législatives étant encore pires !
Prenant acte de la loi votée, la Fédération des Ardennes du PCF, regrettant l'absence de scrutin proportionnel, a cependant fait des propositions pour donner des régles logiques au nouveau découpage, essayer d'éviter l'arbitraire et faire en sorte que les conseillers représentent au mieux la population qui les a élus : des règles que je vais vous illustrer à partir des exemples ayant fait l'objet de polémiques.
- La carte de l'intercommunalité vient d'être redéfinie (là aussi, les communistes ont beaucoup de critiques). Il paraît logique d'en tenir compte et de faire en sorte qu'aucun canton ne soit à cheval sur deux intercommunalités : une commune comme Joigny sur Meuse, qui fait partie de la communauté de communes Meuse et Semoy devrait donc être intégrée au canton de Monthermé.
- Les conseillers généraux, quand ils ne sont pas en même temps conseillers municipaux, ont du mal à être identifiés par les habitants dans les zones urbaines. Il serait donc intéressant que dans les villes de Charleville Mézières et Sedan les cantons s'inscrivent dans le périmètre de ces communes. Quel sens a par exemple pour les habitants du Theux celui d'appartenir au canton de Villers Semeuse ? Le canton de Charleville centre pourrait donc, d'une manière plus logique et donc conforme à l'intérêt démocratique, être élargi vers d'autres quartiers de Charleville Mézières plutôt que vers Nouzonville, un canton qui pourrait lui-même intégrer d'autres communes de la périphérie carolomacérienne appartenant à la communauté d'agglomération.
J'ajouterai pour conclure les inquiétudes fortes que peuvent avoir les communistes, vis à vis de l'utilisation de la réduction du nombre des cantons en zone rurale pour réduire aussi les services publics, un collège par canton dans les futurs cantons de l'Argonne ardennaise par exemple pour faire le lien avec les actualités de juin dans le département. Le tripatouillage ne doit pas être en plus une cause de disparition des services publics !