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champagne ardenne

  • Compte administratif, programme régional de formation professionnelle au conseil régional

    photo_cr.jpgLa commission permanente de ce matin a été suivie cette après midi par une réunion plénière du conseil régional consacrée essentiellement au compte administratif et au programme régional de formation. C'est surtout de formation que je compte vous entretenir pour vous donner les éléments de mon intervention. 

    Mais avant quelques mots sur le compte administratif : un débat fait en fait de longs monologues, l'opposition faisant preuve de mauvaise foi. C'est de bonne guerre, mais pas passionnant ! J'ai retenu que l'UMP a l'air de confondre le conseil régional avec une banque et il faudrait que l'on aide les entreprises sans poser de questions. En ce qui concerne le dispositif Envol de création d'entreprises, c'est le comble de la critique pour la critique, le reproche étant de réserver ce dispositif à des demandeurs d'emplois, alors que c'est bien pour eux que ce dispositif avait été créé quand la droite gérait la Champagne Ardenne.

    Je passe sur le voeu déposé par le groupe EELV sur la transition énergétique, un mélange de propositions intéressantes et de casse de ce qui existe comme service public de l'énergie, obscurci par leurs préjugés. Une fois de plus, je suis persuadée que les meilleurs défenseurs de l'environnement ne sont pas ceux qui en parlent le plus et vouloir traiter de la transition énegétique par un voeu en fin de séance en témoigne d'ailleurs ! Le groupe communiste s'est abstenu.

    Venons en à la formation. Voici les éléments de mon intervention :

    Les débats récents, à l'occasion de la conférence sociale, témoignent bien de la difficulté de la formation des demandeurs d'emploi et cela pas uniquement en Champagne Ardenne ! Prétendre que le taux d'insertion dans l'emploi des actions préparatoires n'est pas bon relève de la pure polémique : comme leur nom l'indique, il ne s'agit pas de formations qualifiantes mais bien de formation préparatoire à une autre formation.

    Comme cela a déjà été dit, la Champagne Ardenne n'a pas du tout à rougir de ce qu'elle fait : avec 31,6% des personnes privées d'emploi accédant à une formation, la région se situe à la 4ème place. L'accord passé avec Pôle Emploi permet une vraie complémentarité des formations financées par cet organisme et par le conseil régional, réglant ainsi les problèmes que d'autres voudraient régler à travers le projet de décentralisation en donnant aux régions l'argent que Pôle Emploi consacre à la formation. Le programme régional de formation que l'assemblée plénière est appelée à voter aujourd'hui est le fruit de longues concertations, avec les branches professionnelles au niveau régional, mais aussi avec les acteurs des différents territoires et nous venons d'ailleurs d'entamer les concertations pour le programme de l'année prochaine à travers nos réunions départementales.

    Il est nécessaire, pour alimenter le débat de rappeler quelques principes :

    - Tous les chômeurs n'ont pas besoin de formation et ce qui manque le plus, ce sont les emplois !

    - La formation des demandeurs d'emploi ne doit pas être mise en concurrence avec la formation des salariés : il n'est pas acceptable que des entreprises licencient pour cause de difficultés économiques liées à l'absence d'évolution des processus de fabrication, à l'absence de qualification des personnels qui n'ont jamais été formés pour que d'autres entreprises reprennent le flambeau, avec d'autres salariés, plus qualifiés.

    - La question des offres d'emploi non satisfaites est complexe. Leur nombre est estimé à un peu plus de 100 000 par Pôle Emploi. Des chiffres beaucoup plus élevés circulent au prétexte que Pôle Emploi ne collecte pas toutes les offres d'emploi. Les entreprises qui ne trouvent pas de réponse à leurs offres d'emploi devraient toutes se rapprocher de Pôle Emploi : cela favoriserait la connaissance des qualifications recherchées. Mais certains ont envie de laisser planer l'idée que de très nombreuses offres d'emploi ne sont pas satisfaites pour accréditer l'idée que les chômeurs ne veulent pas travailler : c'est inacceptable. D'ailleurs l'expérimentation du contrat de transition professionnelle dans les Ardennes avait permis de montrer tout le hiatus qu'il y a entre les déclarations des organisations patronales et la réalité des offres concrètes, en particulier après la fermeture de l'entreprise Lenoir et Mernier. De plus, dans les offres d'emploi non satisfaites, il y a de tout, des contrats de quelques jours, des emplois avec des conditions de travail ou de salaire inacceptables ...

    Le gouvernement a annoncé vendredi vouloir former 30 000 demandeurs d'emploi avant la fin de l'année avec des dispositifs comme la préparation opérationnelle à l'emploi(POE) financées par le FPSPP (fond paritaire de sécurisation des parcours professionnels) : c'est un dispositif intéressant et la région a déjà cofinancé certaines POE. L'autre proposition du gouvernement est de demander aux régions de contribuer. De ce point de vue là, le budget 2013 formation de la région est déjà consommé et il ne sera pas possible de faire plus !

    Adapter le programme de formation de la région aux besoins est, on le voit, un gros travail et je tiens à remercier les personnels du service de la formation professionnelle : en plus ils ne sont pas assez nombreux !

    J'ai essayé dans cette intervention de ne pas être trop polémque, mais j'avoue que depuis vendredi l'expression qui me vient, c'est que JM Ayrault semble avoir inventer le fil à couper le beurre : former 30 000 demandeurs d'emploi en plus c'est bien mais c'est un chiffre pour la France entière et pour la seules Champagne Ardenne, ce sont quelques 18 000 demandeurs d'emploi qui suivent une formation tous les ans ! Quant à former en répèrant des emplois potentiels pour que tous trouvent un emploi à la sortie de la formation, s'il y avait une solution miracle, cela se saurait.

    Je ne dirais pas que la formation c'est bien, mais l'emploi c'est mieux : ce serait dévaloriser la formation et comme je l'ai indiqué plus haut il est y compris important de former les salariés et la formation est un investissement pour l'avenir de notre pays, mais sans emploi, on ne peut pas donner une issue dans l'emploi aux formations ! J'en reste là et je ne vais pas vous faire ce soir le discours du cercle vicieux de l'austérité mais c'est bien cela le problème !

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  • Emplois d'avenir : quelques réflexions ...

    ea.jpgLa création des emplois d'avenir, si ce n'est pas la panacée (il y en a marre des contrats aidés, faisant référence à une pseudo difficulté d'"employabilité", un teme horrible quand on se rend compte qu'il ne renvoie qu'à une acceptation de la soumission aux contraintes d'un travail exploité par d'autres) a donné espoir à de nombreux jeunes et a l'avantage par rapport aux autres contrats aidés, d'obliger à une vraie formation, permettant une évolution professionnelle.

    Le fait est que le dispositif a bien du mal à démarrer ! Et il convient de faire le point à la lumière des réactions du gouvernement qui m'incitent à quelques réflexions.

    Tout d'abord, la désagréable impression que le gouvernement préfère la communication au travail en profondeur pour l'insertion des jeunes !

    Il faut que le dispositif marche à tout prix. Et pour cela, il est prêt à mettre de côté les éléments de qualité du dispositf. A sa demande, les préfets de région sont en train de prendre des arrêtés étendant à quasiment l'ensemble du secteur privé la possibilité d'ambaucher des jeunes en emplois d'avenir. C'est ce qui a été fait en Champagne Ardenne et vous pouvez trouver le nouvel arrêté en cliquant ici : il a été pris tel quel après consultation. Lors de la réunion du CCREFP (comité de coordination régionale de l'emploi et de la formation professionnelle) au cours de laquelle un avis a été demandé, je me suis abstenue (j'étais fort tentée par un vote contre, mais comme je doutais fort à la fois des possibilités d'un vote négatif du comité et encore plus que cet avis consultatif ne soit suivi, j'ai préféré favoriser une dynamique d' expression large d'interrogations sur la justesse d'un tel élargissement) suivie en cela par les représentants de la majorité du conseil régional (toutes tendances politiques confondues) et par la CGT, les autres organisations syndicales présentes semblant inféodées à la politique gouvernementale ! J'ai expliqué que pour moi cette élargissement du champ des entreprises pouvant embaucher en emplois d'avenir mettait en concurrence des jeunes en très grande difficulté avec des jeunes en un peu moins grande difficulté !

    Il faut que le dispositif marche à tout prix. Et si cela ne marche pas, c'est de la faute des autres ! Dans un article du journal Le Monde l'entourage de Michel Sapin, met en cause le département de Seine St Denis ;  le préfet des Bouches du Rhône s'en est prix aux communes de ce département et si ce n'est pas public, je peux vous dire qu'en Champagne Ardenne, les pressions se font multiples pour que le conseil régional intervienne plus dans ce dispositf. Si ce n'est qu'on intervient déjà là où c'est la compétence du conseil régional, la formation, et que l'on réfléchit à quelques embauches, mais il faut un peu de temps pour voir là où ces emplois seront réellement de qualité, car pouvant être pérennisés. Pour voir ce que fait le conseil régional pour la formation des emplois d'avenir, vous pouvez cliquez ici.

    Communiquer, cela évite, après cette mesure d'urgence de créations des emplois d'avenir, de prendre d'autres mesures pour les jeunes : il est urgent de se pencher sur la situation des jeunes,  pour rendre effectifs, maintenant, leurs droits à l’éducation, à la santé, au logement, à un travail qualifié et stable. Le projet de loi de refondation de l'école, qui sera débattue en seconde lecture à l'Assemblée Nationale cette semaine, ne va pas assez loin dans la prévention de l'échec scolaire. A quand une allocation d'autonomie pour les jeunes, leur permettant de se former correctement, d'avoir les moyens de chercher un emploi ? A quand une vraie remise en cause des contrats précaires ?

    Ensuite, se décharger sur les collectivités semble pour le gouvernement dans l'air du temps ! Pour l'emploi des jeunes comme pour le reste ... si ce n'est que l'annonce de baisse de dotation dans les années à venir n'est certainement pas la méthode engageant les communes et autres collectivités à oser se projeter dans l'avenir en embauchant des jeunes ! Et oui, le gouvernement est bien empétré dans ses contradictions en se soumettant aux ordres européens de réduction des déficits !

    Ma dernière remarque sera pour dire que, à l'image du dicton "on ne prête qu'aux riches" il semble, à voir la carte des emplois d'avenir créés, que ce dispositif fonctionne d'autant mieux que le territoire est riche : il y a là évidemment l'avantage d'aider des jeunes en difficultés, mais les jeunes aimeraient aussi trouver des emplois quand ils habitent dans les territoires les plus en difficulté de notre pays.

     

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