La loi de programmation militaire acte une armée à deux vitesses : d’un côté une force d’interventions extérieures qui bénéficie de toutes les attentions financières, et de l’autre le reste de l’armée qui doit se contenter de la disette budgétaire. Il s’agit de privilégier les besoins stratégiques de l’OTAN au détriment de la protection du territoire national.
C'est dans ce cadre que le 3ème génie est menacé.
Ce projet de loi n'est que la continuité du livre blanc sur la défense adopté par la droite en 2008.
Sylvain Dalla Rosa, secrétaire départemental de la Fédération des Ardennes du PCF, a écrit au ministre de la défense :
Monsieur le Ministre,
Vous venez de présenter, en Conseil des Ministres, la loi de programmation militaire 2014 – 2019. Celle-ci est axée sur un modèle dominant, celui de la projection extérieure des forces armées et une intégration renforcée à l’OTAN. En cela, vous vous inscrivez dans la continuité des choix politiques qui ont été faits par le livre blanc sur la défense adopté par la majorité précédente en 2008. Le choix est fait d’une armée professionnelle, sous domination de l’OTAN, orientée vers l’intervention extérieure, particulièrement en Afrique (ex : le Mali).
Cette conception de la défense nationale s’accompagne d’une cure d’austérité qui engendre un sévère amaigrissement du budget des armées. Cela a, notamment, pour conséquence la suppression de 24 000 postes au sein des forces armées, auxquels s’ajoutent les 10 000 programmées par la majorité précédente. C’est à ce titre que pourrait être menacé, à nouveau, le 3e Régiment du Génie basé à Charleville-Mézières. Outre qu’il constitue un élément important dans la défense de notre territoire, ce régiment composé d’un millier de soldat au savoir faire reconnu est un poumon économique et social de notre département. Il est, je crois, inutile de vous démontrer le préjudice irréversible que subirait les Ardennes si le 3e Régiment du Génie devait disparaître.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de retirer votre loi de programmation militaire, de retravailler le livre blanc de la défense nationale et d’initier un vrai débat démocratique national qui associe les élus et les citoyens.