Ce n'est pas un replâtrage des précédentes réformes que les Français attendent, la nième réforme pour se conformer aux exigences de la Troïka (l'Union européenne, la banque centrale européenne et le Fond monétaire international), avec comme alibi l'augmentation de l'espérance de vie ... en oubliant la phénoménale augmentation de la productivité depuis la création de la sécurité sociale, mais c'est une vraie réforme de gauche que le peuple français attend, une réforme qui réponde aux besoins humains, aux besoins des retraités qui ne sont pas tous, quoi qu'en disent les médias, plus aisés que ceux qui travaillent, des femmes frappées par les inégalités salariales, de tous ces salariés âgés qui peinent dans leur travail, des jeunes qui ont l'impression de cotiser sais garantie sur leurs retraites ... ou qui s'inquiètent de voir se repousser de plus en plus le moment où ils commenceront à cotiser, faute d'emplois.
Ce n'est pas une petite sucette pour faire passer la pilule qui suffira à répondre aux attentes des Français : attention à ne pas créer de désillusions ! De ce point de vue, la récente proposition de compte pénibilité faite par le Premier Ministre ne doit pas se limiter à un discours, mais il faut des actes pour imposer au patronat des avancées pour le monde du travail : il faut d'urgence imposer au MEDEF de vraies négociations interprofessionnelles à conclure par un accord majoritaire. Ces négociations doivent définir les critères de pénibilité et déterminer les conditions de compensation de cette pénibilité avec par exemple la réduction du temps de travail journalier ou hebdomadaire, l'aménagement d'horaire, le départ anticipé en retraite : il faut des mesures claires et à mettre en œuvre facilement.
C'est une réforme de gauche socialement efficace et donc obligatoirement réellement alternative que le peuple français attend. Cela suppose de sortir du cadre idéologique martelé par le capital : ce n'est pas le travail qui coûte, mais c'est le poids du capital qui grève la compétitivité, qui mine l'emploi, qui ruine notre pays : rappelons que les entreprises françaises paient chaque année deux fois plus de charges d'intérêts et de dividendes (319 milliards d'€) que de cotisations sociales patronales (145 milliards d'€) - chiffres 2011. C'est ce cancer financier qu'il faut combattre.
Le gouvernement veut aller vite, très vite, ne pas faire connaître son projet de loi avant le 18 septembre, espérant d'ici là démobiliser pour la journée d'action du 10 septembre en faisant croire qu'il a entendu les attentes, comme celle de la prise en compte de la pénibilité, pour aller très vite ensuite et faire voter son projet avant celui du projet de loi de finance de la sécurité sociale de 2014, permettant ainsi la déclinaison de certaines mesures dans ce projet de lui, avant la fin de l'année donc ! Le gouvernement espère ainsi, tout à la fois juguler la contestation qui se développe y compris dans les rangs du PS et remplir les caisses de l'Etat. Car certaines mesures du rapport Moreau ne rempliront pas les caisses de la sécu, mais celle de l'Etat comme la fiscalisation des majorations de retraites pour enfants !
La mobilisation du 10 septembre organisée par plusieurs syndicats dont la CGT est donc particulièrement importante pour faire entendre cette exigence d'une vraie réforme de gauche des retraites. A Charleville Mézières, rassemblement prévu place ducale à 13 h 30 pour se diriger ensuite en manifestation vers la préfecture. Et dès à présent, vous pouvez signer l'appel collectif pour défendre nos retraites en cliquant ici.
Commentaires
Les efforts sont toujours indispensables pour le bon peuple et impossibles pour nos députés et sénateurs.Les économies de l’État sont toujours sans précédent mais douloureuses pour les contribuables .
L'usage des superlatifs démontre le manque d'idées et de courage .