Donc il faut qu'ils diminuent encore leurs dépenses !
Cherchez la cohérence !
Ils seraient en meilleure santé que dans d'autres régions ?
Malheureusement les indicateurs sont en contradiction avec une telle explication ! Le taux de mortalité prématuré (avant 65 ans) est de 1,9 pour mille en France, 2,3 pour mille en Champagne Ardenne, 2,4 dans les Ardennes et même 2,6 en Haute Marne. Le taux de mortalité infantile (avant 1 an) est de 3,5 pour mille en France, 3,6 en Champagne Ardenne et atteint 4,3 dans l'Aube (chiffres 2013 sur le site de l'INSEE à retrouver en cliquant ici.)
L'ARS vient de publier un document (que vous pouvez lire en cliquant ici) sur les dépenses de santé en 2013. Alors que la population de Champagne Ardenne représente 2,1% de la population française, les dépenses de santé ne représentent que 2% des dépenses de santé en France, 1,9% même quand il s'agit des soins proprement dits. En 2013, les dépenses des établissements de santé ont augmenté trois fois moins vite que sur la totalité du territoire français. Pour les soins de ville, la différence est moins forte, mais là encore, les Champardennais dépensent moins que la moyenne des Français et de moins en moins.
Lors du dernier conseil de surveillance de l'ARS a été présenté le contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens entre l'ARS et l'Etat, prévoyant de réduire les dépenses de santé avec dans la liste des postes de dépenses à diminuer les transports sanitaires, un poste effectivement un peu plus important que dans d'autres régions, mais cela s'explique tellement facilement par la basse densité de population de la région.
J'ai donc demandé si l'objectif de baisse des dépenses tenait compte de dépenses déjà faibles dans la région et comment on pouvait envisager des baisses de dépenses de transport alors que l'on fermait des structures comme la maternité de Vitry le François et que l'on veut développer l'hospitalisation en ambulatoire.
J'ai eu un oui sans plus d'explications sur le premier point et une réponse extraordinaire sur le second point. Pour le directeur de l'ARS, l'ambulatoire n'augmente pas les transports, puisque c'est comme pour une hospitalisation complète, les gens rentrent et sortent ! Il semble ignorer que la chirurgie en ambulatoire s'accompagne souvent de consultations ou d'examens à l'hôpital avant ... et après, parfois dès le lendemain de l'hospitalisation d'ailleurs. Et la suite des propositions de l'ARS pour faire des économies est aussi surréaliste : les personnes qui viennent tous les jours pendant une période pour faire de la chimiothérapie ou de la radiothérapie, on va faire en sorte, à Reims par exemple, qu'il y ait un hôtel à côté de l'hôpital ! Avec l'hypocrisie de dire que c'est pour le bien de ces personnes, pour leur éviter de se fatiguer dans les transports ! Sauf que cela va priver ces personnes à la fois de l'accompagnement qu'il peut y avoir en étant hospitalisé et du réconfort familial !