Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le projet de loi El Khomri doit être retiré !

    La mobilisation dans les Ardennes se diffuse !
    Je ne reviendrais pas sur l'analyse du projet de loi : d'autres, plus familiers que moi avec le droit du travail, se sont mieux exprimés que je ne saurais le faire. Simplement, je veux insister sur le fait que ce projet de loi n'est pas amendable et doit être retiré. C'est en effet sa "philosophie" qui n'est pas acceptable en passant par pertes et profits l'asymétrie entre les salariés et les patrons dans les rapports dans l'entreprise, en oubliant tout simplement la domination exercée par le patron, une domination qui a des racines objectives : celui qui possède l'entreprise a plus de pouvoirs réels que le salarié, d'autant plus que l'on connaît les ravages du chantage à l'emploi actuel. La loi doit être là pour protéger le dominé, pas pour le renvoyer dos à dos avec le patron ... en attendant des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, une urgence.
    Des députés socialistes, comme celui des Ardennes, ont annoncé leur volonté de voter contre ce projet de loi : ils ne doivent pas se faire manipuler par des amendements opportunistes, pour une sortie par le haut comme le disent les politicards, de la difficile situation du gouvernement, en fait, la compromission : rien ne peut véritablement améliorer le sens profond de cette loi. Ils devront aussi aller jusqu'au bout de leurs convictions par la motion de censure si le gouvernement décidait du passage en force par le 49.3.
    Le gouvernement, les députés, doivent entendre le mécontentement profond de notre pays qui se cristallise sur ce projet de loi, mais le dépasse.
    Dans les Ardennes, la mobilisation s'organise dans la durée.
    Après le 28 avril, les organisations syndicales ont décidé la participation à la journée nationale d'action du 12 mai, avec barbecue au pont des deux villes à partir de 12 h 30 et manifestation à partir de 14 h 30 avec une dislocation prévue place ducale.
    manif2804.jpgPas de passage en face du siège de la presse locale : dommage, mesdames et messiers les journalistes, on sait que vous êtes de moins en moins nombreux, mais il va vous falloir sortir de vos locaux pour voir la manifestation : cela vous évitera de la résumer au cortège du cours Briand du 28 avril en toute fin de manifestation et qui ne rassemblait plus que ceux qui avaient laisser leur voiture près de la place ducale.
    Renouvellement des modes de protestation aussi, avec la décision prise le premier mai d'organiser un rassemblement débat sur l'esplanade du Métropolis, là où beaucoup de gens passent, mardi 3 mai. Et le 3 mai le débat a conduit à la nécessité de renouveler ce genre d'initiative une fois par semaine.
    Rendez vous donc mardi 10 mai à 18 h à nouveau sur l'esplanade du cinéma.
    Au programme, se montrer, discuter, manger, boire, faire de la musique...s'adresser à tous ceux qui ne veulent pas de cette loi, mais ne peuvent se joindre à des manifestations en journée, quelqu'en soient les raisons ...
    musique.jpg
    Quelques mots sur les débats du 3 mai : ils ont eu un peu de mal à démarrer, militants syndicaux d'un côté, ceux qui se revendiquaient plus d'un mouvement citoyen de l'autre, mais la musique, le barbecue ont eu raison de ces hésitations.
    Mais c'est bien sur cette question que les débats se sont le plus cristallisés, sur cette question et évidemment sur les suites, avec la décision de renouveler toutes les semaines ! J'ai apprécié celui qui a dit que tout était bon à prendre, venant des syndicats ou du mouvement citoyen, avec la volonté de rassemblement. Mais on sent bien ce refus de l'ordre établi, qui mélange tout dans le même sac, le gouvernement, les syndicats, les partis politiques, comme si tous étaient responsables de la situation actuelle et qui veut promouvoir le mouvement citoyen seul ! Et pourtant, il y a bien besoin de syndicats ! Et pourtant, les partis politiques contribuent à l'organisation de la citoyenneté : rassemblés, on a plus de force ! Et sans opposer à l'initiative citoyenne, indispensable à la vie démocratique, qu'il faut soutenir, aider à se développer !
    En arrière plan un sentiment d'inquiétude, de fatalisme, vis à vis de l'évolution politique de notre pays, qui se jouerait sans nous, entre quelques personnalités. De ce point de vue, je tiens à souligner l'intérêt de l'appel des cents du premier mai, à retrouver sur Médiapart en cliquant ici ou sur l'Humanité ici. Il y avait eu les appels à des primaires à gauche, faisant débat, car empêtrés dans ce régime présidentiel de la France que nous critiquons, même s'il faut bien tenir compte de la constitution actuelle ! Cet appel du premier mai pose les questions de fond, pas celles du casting, mais bien celles de l'urgence du débat, "ouvert à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer significativement et rapidement les conditions de vie de toutes et tous."

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire
  • Groupements hospitaliers de territoire : késako ? Une machine à fermer des lits d'hôpitaux !

    Le décret attendu pour la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) est sorti le vendredi 29 avril. La ministre s'est fendue d'un communiqué présentant cette réforme comme une "innovation majeure (qui) permettra le renforcement du service hospitalier"
    Au delà des mensonges dont sont devenus coutumiers nos dirigeants, il s'agit d'une réforme visant à réduire les dépenses des hôpitaux (car n'en déplaise à Madame la Ministre, il y a bien longtemps que l'on ne peut plus faire d'économies à l'hôpital par une nouvelle organisation sans toucher à la qualité des soins), à favoriser les privatisations du service public hospitalier ou tout du moins de ce qui peut en être source de profits, au prix d'une réduction du peu de démocratie existant actuellement !
    Le décret ne fait que confirmer tous les dangers de la loi de modernisation de notre service de santé, en fait la loi HPST2 qui complète la loi HPST1, la loi hôpital patient santé territoire de Sarkozy & Co.
    Au fait, de quoi il s'agit ?
    D'obliger tous les hôpitaux d'un territoire à adhérer au groupement, à charge pour celui-ci d'avoir un projet médical commun et de mutualiser certaines fonctions sous la responsabilité de l'établissement "support", plus exactement sous la responsabilité du directeur de celui-ci.
    Il y aura solidarité financière entre les établissements !
    Comment est défini le territoire ?
    Déjà là commence l'opacité et l'atteinte à la démocratie ! Sylvain Dalla Rosa, conseiller municipal PCF de Charleville-Mézières, s'est adressé au directeur général de l'ARS pour savoir où on en était. Ce qui lui a permis d'apprendre par une réponse accompagnée de nombreuses copies de courrier, que le territoire était déjà défini, après une concertation large ! Une concertation en fait limitée aux directeurs des établissements (difficile pour eux de dire quoi que ce soit contre le directeur de l'ARS !), aux maires présidents des conseils de surveillance et aux présidents des CME (commission médicale d'établissement) et débutée "tout au long de l'année 2015" alors que la loi n'était pas votée ! Les représentants des personnels ont eux été réduits aux miettes d'information diffusées par les directions, sans même que leur avis ne soit requis !
    Dans les Ardennes, le GHT1 regroupera les hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville, Fumay, l'hôpital psychiatrique de Belair et le GCS Nord Ardenne. Trois remarques :
    - L'intégration du GCS (groupement de coopération sanitaire) - le mécanisme juridique qui a permis d'intégrer la polyclinique dans l'hôpital -, de droit privé, dans ce groupement hospitalier de territoire m'interpelle fort sur la conception du service public !
    - L'hôpital de Belair en fait partie. Ce n'est pas une spécificité ardennaise, mais une question globale de conception de la psychiatrie, contre laquelle des luttes sont d'ailleurs en train de s'organiser, l'assimilation du soin psychiatrique aux autres soins avec pour but de normaliser les comportements, en abusant des traitements médicamenteux, sans chercher les causes de la souffrance psychique, sans chercher à soigner véritablement les personnes, à soulager leur souffrance. Et ce n'est pas l'attention particulière que demande le directeur de l'ARS pour la psychiatrie qui réglera la question !
    - Ma dernière remarque concerne le Sud Ardenne : le GHSA va être intégré dans le GHT de la Marne. Seul le maire de Rethel a reçu un courrier de l'ARS. Vouziers est passé aux oubliettes !
    Les buts inavoués, faire des coupes sombres dans les dépenses hospitalières et donner un coup d'accélérateur à la privatisation :
    Il y a déjà la mutualisation des services généraux, citée dans la loi, reprise dans le décret, et rien que ça, ce sont déjà des suppressions de poste, dans l'Aube par exemple, où la loi a été anticipée largement, avec une direction commune de tous les hôpitaux. Et ne pensez surtout pas que c'est la suppression d'un certain nombre de postes "en doublon", comme on dit. C'est en perspective une moins bonne réponse des services généraux aux attentes des services de soins !
    Mais il y a tout ce qui n'est pas dit : cette terrible hypocrisie de chercher à faire porter aux médecins la responsabilité de fermeture de services ! Prenons le cas concret de notre département : on va faire écrire aux médecins la répartition des activités de soins entre Charleville-Mézières et Sedan, la prise en compte de Fumay. Sauf qu'on ne leur donne pas les moyens pour développer les activités nécessaires de proximité, que les questions de démographie médicale s'inscrivent en arrière plan de toute réflexion (mais outre la nécessaire suppression du numérus clausus, donner un travail intéressant pourrait éviter des départs de médecins vers le privé !). Si les médecins qui portent un projet un peu ambitieux arrivent à le faire passer dans leurs instances, le directeur de l'ARS refusera leur projet, puisqu'il en a le pouvoir ! Et malheureusement, les difficultés actuelles, aggravées par une direction qui a usé les médecins voulant lui résister (peut être peut on même parler harcèlement vis à vis de certains) pourraient pousser des médecins à accepter par résignation devant les pénuries, des "regroupements de services", en clair, la fermeture de service à Charleville-Mézières ou à Sedan. Faire porter la responsabilité de la fermeture du pôle mère enfant de Sedan aux médecins, ce serait le jack pot pour l'ARS et Marisol Touraine.
    Les mêmes difficultés actuelles, brisant les résistances, vont évidemment faciliter, ici ou là des rapprochements avec le privé.
    Et n'oublions pas : la loi institue une solidarité financière entre les établissements, c'est à dire que les ARS vont avoir un nouveau moyen de pression pour faire fermer les activités jugées non rentables. Mais le soin doit il être rentable ?
    La démocratie est bafouée : invitons nous dans le débat !
    Continuons à exiger le retrait de cette loi !
    Le recul démocratique de la constitution de ces GHT a été suffisamment dénoncé pour que Marisol Touraine soit obligée d'en tenir compte dans l'écriture du décret. Mais elle a tout fait pour que cette démocratie ne soit que de façade, en multipliant les instances sans pouvoir : en particulier, on voit apparaître une "conférence territoriale du dialogue social", à côté de l'instance où siégeront les élus, de celle où siégeront les usagers, sans doute pour éviter le dialogue indispensable entre personnels, usagers et élus et laisser décider seuls les directeurs, assistés des présidents de CME dans le "comité stratégique", un pouvoir qui risque d'ailleurs de se rapprocher du pouvoir personnel, quand la direction des établissements du groupement est assuré par le même directeur !
    Invitons nous dans le débat : exigeons que les orientations stratégiques du projet médical (que le directeur de l'ARS exige pour le 20 juin) soient publiques ! Pas question pour moi de mettre en cause la légitimité des médecins à écrire leur projet médical : ce sont eux qui savent ce qu'ils peuvent faire. Mais il faut inverser le débat : partir des besoins du territoire et non des possibilités actuelles de médecins surmenés et exiger les moyens pour que les orientations stratégiques du projet médical répondent aux besoins des populations, dans la proximité, dans la qualité. Le fatalisme, appuyé sur les difficultés de recrutements médicaux n'est pas possible, surtout quand les directions des hôpitaux cherchent à éliminer des médecins !

    Et, en ce qui concerne notre département, il ne serait pas acceptable que les médecins du GCS, dans lequel des intérêts privés sont en jeu, soient acteurs d'un projet pour le GHT, dont les habitants (élus et simple usagers) seraient dessaisis . Il s'agit là simplement de défendre l'intérêt public !
    Invitons nous dans le débat : venez à la réunion organisée par le collectif de défense de l'hôpital jeudi

    Catégories : Ardennes, santé et protection sociale Lien permanent 1 commentaire