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Chronique estivale n°3 : les dessous de l'imposture de la baisse des impôts !

Peut-être est il intéressant de faire un tout petit peu d'histoire pour mieux comprendre la signification de l'impôt.
Les impôts n'ont jamais été populaires, et pour cause : ils sont un prélèvement sur les ressources de chacun ! Et un prélèvement qui, historiquement, ne servait pas le peuple comme la dime, dont le but était de fournir des ressources à l'église ou les impôts prélevés par les seigneurs et rois, leur permettant de mener une vie fastueuse sans travailler et même de guerroyer, troublant ainsi la vie de la majorité des femmes et des hommes qui n'avaient que faire de ces combats de pouvoir. Parfois, quand même, l'oligarchie dirigeante en utilisait une part pour des travaux utiles à tous comme les canaux ou routes.
Avec, en France la révolution de 1789 et les évolutions démocratiques dans les autres pays, l'impôt change en principe de sens : ce n'est plus le prélèvement du monarque sur le peuple, mais le prélèvement du peuple sur les ressources du peuple pour des travaux d'intérêt collectif, pour une utilisation décidée démocratiquement. Je vous fais grâce des épisodes de l'empire et de la restauration et des détails historiques pour rester dans la signification profonde : avec la République, l'impôt devient l'argent public, un instrument de mise en commun des richesses du pays. Progressivement, après la première guerre mondiale l'impôt devient aussi, à la suite des luttes, un instrument de redistribution.
L'impôt républicain, c'est donc le fondement de la vie en commun.
Oui, mais ... N'oublions pas que la révolution de 1789 a été une révolution bourgeoise, la prise de pouvoir, non pas du peuple, non pas des travailleurs, mais de la bourgeoisie, de ceux qui possèdent le capital. Pas de suffrage universel à l'époque, mais un suffrage censitaire et il faudra même attendre 1945 pour que les femmes aient le droit de vote ! Et malgré le suffrage universel la bourgeoisie a gardé tous ses pouvoirs, sous des formes différentes : j'y reviendrai dans ma prochaine chronique.
Intéressant aussi de rappeler quelques chiffres !
En 2017, la loi de finance  prévoit des recettes fiscales nettes de 292 milliards d'euros dont un peu plus de la moitié provient de la TVA, un peu moins du cinquième de l'impôt sur le revenu, un peu plus du septième de l'impôt sur les sociétés et à peu près la même somme des autres impôts, dont l'ISF et la taxe sur les produits pétroliers (Références et chiffres exacts en cliquant ici, mais j'ai choisi de volontairement ne donner que des approximations pour vous permettre de mémoriser !).
L'importance de la TVA doit être soulignée, car trop souvent, on entend dire que certains ne paient pas d'impôts : or, tous paient la TVA ! Et il s'agit bien de l'impôt le plus injuste : payé au fil de l'eau, en faisant ses courses, il a trop tendance à être oublié, mais la part du revenu consommé est plus importante pour les ménages les plus modestes et donc, proportionnellement à leur revenu, ce sont eux qui en paient le plus !
L'imposture de la baisse des impôts :
L'impôt, c'est ce qui fait République et nous en avons besoin pour l'école, la justice, les équipements collectifs, tous les services publics ...Il ne s'agit donc pas de les baisser, mais d'en envisager une autre répartition et d'améliorer la démocratie dans les décisions prises sur l'utilisation de l'argent (et la passivité des députés de La République En Marche n'est pas un bon signe du contrôle par le parlement des décisions gouvernementales !). Très curieusement, les décisions de baisse annoncées ne touchent pas à la TVA. Ceci témoigne bien de la volonté de communiquer, la TVA étant le plus mauvais impôt en terme de communication, de communiquer pour mieux cacher le but recherché : réduire avant tout l'impôt des plus riches, aller en sens inverse de l'histoire, en sens inverse de la redistribution, en sens inverse des freins nécessaires à un développement économique anarchique, destructeur de la planète et des hommes, dominé par la recherche du profit. Si besoin encore d'une preuve, le coup de frein donné par Macron à la mise en place d'une taxe européenne sur les transactions financières, qui outre l'intérêt de doper les ressources de l'Europe, freineraient les jeux boursiers, si délétères à l'économie. Sans parler de l'annonce de la suppression de la taxe d'habitation : certes une réforme est nécessaire pour rendre les impôts locaux plus justes, mais là, il s'agit bien de priver les communes de possibilité financière, en particulier celles qui ont des services publics locaux de qualité, contribuent au sport ou à la culture pour tous. Bref, la baisse des impôts va surtout diminuer la qualité de vie, obliger à payer des services jusque là gratuits (avec un effet contradictoire sur le pouvoir d'achat avec celui annoncé) ... et encore une fois servir avant tout les plus riches

Catégories : Au fil des jours Lien permanent 0 commentaire

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