Voilà l'intervention de Sylvain Dalla Rosa, conseiller municipal PCF au dernier conseil municipal :
Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec vous Monsieur le Maire. La politique d’austérité a des effets ravageurs sur les collectivités. Les élus locaux sont obligés et contraints de tailler dans les projets, les équipements et les services à la population. A Charleville Mézières, vous n’échappez pas à cette régression et les chiffres du budget primitif qui nous sont communiqués ce soir le prouvent.
Malgré une présentation du budget très édulcorée, 7 pages d’explication pour détailler un budget de 90 millions d’euros, vous ne pouvez pas masquer cette réalité. Sur les investissements, je n’y reviens pas, cela a été dit, avec un montant de 14,88 millions d’euros vous n’envisagez rien de nouveau et vous poursuivez les projets décidés depuis plusieurs années. En revanche, c’est sur le fonctionnement que vous avez concentré vos attaques. Tout d’abord je voudrais dire que la baisse de la dotation globale de fonctionnement, la DGF, que vous estimez à 1%, se voit atténuée par des recettes nouvelles. Tout d’abord, nous récupérons le fameux Fonds de péréquation de la taxe professionnelle contre laquelle vous aviez voté au Conseil général en votre qualité de vice président pour un montant de 494 694 €. Vous bénéficiez également d’une baisse des taux d’intérêts bancaires de 8% ce qui vous fait économiser 266 000 €. Mais vous ne profitez pas de ces quelques bonnes nouvelles pour renforcer le fonctionnement. Sur ce chapitre les dépenses sont en baisse de presque 2%. C’est le service public municipal qui est mis en péril. Je ne prendrais que quelques exemples. Tout d’abord ce qui fait l’ossature du fonctionnement municipal, son personnel, et qui est nécessaire au maintien du service public. Vous prévoyez une hausse de la masse salariale de 0,85%, c’est notoirement insuffisant pour renouveler les effectifs. Il faudrait pour cela que la hausse tourne entre 1% et 1,2%. Deux hypothèses à cela. La 1ère, vous envisagez de ne pas renouveler les postes qui se libèrent ou alors vous avez sous estimé volontairement les besoins de la collectivité et vous envisagez une rallonge au budget supplémentaire. Mais un constat simple s’impose, si vous maintenez ce chiffre en l’état, je peux vous prédire qu’en fin d’année, certains services se verront contraints de mettre la clef sous la porte.
En examinant dans le détail le budget, je constate que le poste recettes de stationnement est en baisse, vous vous privez de 200 000 €. Cela pose à nouveau la question du stationnement en centre ville ou l’anarchie règne du fait de l’absence de surveillance.
Autre chiffre qui doit nous alerter, c’est la baisse considérable, de 80%, de l’autofinancement net. C’est un indicateur important de la bonne santé financière d’une collectivité et qui conditionne nos investissements. D’un chiffre positif à 231 023 € en 2014 nous tombons en 2015 à 47 624€. Enfin, toujours sur les chiffres vous continuez à avoir recours à l’emprunt pour un montant de 6,62 millions d’euros soit une hausse par rapport à l’année dernière de 221 574 €. Je constate que sur le fonctionnement vous effectuez un numéro d’équilibriste. Pour le service public, outre des choix qui affaiblisse l’emploi, ce sont les conditions de travail des personnels qui sont touchées avec, par exemple, la diminution de 27 800 € sur les vêtements de travail ou de 10 715 € sur les fournitures administratives.
Pour terminer, je souhaite quelques éclaircissements sur des sommes qui apparaissent sans explication. 10 000 € sur les futurs projets, c’est un manque notoire d’ambition ? 50 000 € pour les gens du voyage, s’agit-il du lancement d’une étude ou du démarrage des travaux sur un terrain éventuel? Enfin le recul enregistré dans les sommes attribuées aux conseils des habitants, 25 000 € en investissement, soit 5000 € par quartier, c’est moitié moins que ce que la municipalité précédente affectait.