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Vitry le François : l'hôpital dans la tourmente.

vitry_hopital.jpgEpisode 1 : deux petites phrases dans les 500 et quelques pages du SROS (Schéma régional d'organisation sanitaire), un des volets du plan régional de santé publié par l'ARS début 2012 : "Les plateaux chirurgicaux de Vitry le François et de Rethel devront faire l'objet de coopérations avec d'autres établissements partenaires" et "Les implantations prévues à Vitry le François et Langres pourront être revues en fonction des évolutions quantitatives et qualitatives. Cette révision pourra conduire à la transformation en centre périnatal de proximité".

Episode 2 : audit, réalisé par le groupe Montaigne (qu'est ce qu'elles doivent se faire comme sous les sociétés d'audit avec les hôpitaux !) et présentation par l'ARS à quelques élus triés sur le volet (le député, le maire) de scenarii. Evidemment, le personnel est soigneusement écarté des discussions. A croire qu'il faut désintéresser les salariés de leur outil de travail. Les deux scenarii retenus comme plausibles sont :

- Le moins pire : transformer la chirurgie conventionnelle en une unité d'hospitalisation de courte durée, mise en oeuvre de l'autorisation de 30 lits de SSR, création d'une unité de médecine gériatrique. Dans ce scenario, la maternité serait maintenue (pour l'instant, car on sait bien qu'une maternité sans chirurgie dans le même hôpital ça ne dure jamais bien longtemps !)

- Le scénario catastrophe : fermeture de la chirurgie, fermeture de la maternité, ouverture d'un centre périnatal de proximité, SSR et gériatrie comme dans le scenario précédent.

Le choix sera fait début juin en fonction d'une analyse financière plus poussée. Mais où sont donc les besoins de la population vitryate ? Certes l'hôpital a un déficit cumulé de 9,5 millions d'euros à raison de 2 millions par an, mais ce ne sont pas les habitants de Vitry les responsables, ce sont les adeptes de la tarification à l'activité, les députés qui année après année votent la loi de financement de la sécurité sociale qui limite le taux d'augmentation des dépenses hospitalières en dessous des dépenses imposées par les nouvelles normes, l'évolution des salaires (si faible soit elle) ..., les adeptes de l'austérité et de sa spirale du déclin : ce sont une soixantaine d'emplois qui sont en jeu, une soixantaine de chômeurs en plus à Vitry qui n'a pas besoin de cela, une soixantaine de personnes de plus qui vont réduire leur consommation, avec les conséquences sur le commerce local ...

Episode 3 : la population vitryate, les salariés de l'hôpital sont en train de l'écrire. Car la résignation n'est pas de rigueur et l'objectif, c'est un troisième scenario écrit en fonction des besoins de santé du secteur ! Entre signatures papiers et signature sur internet, ce sont déjà 6000 signatures pour défendre l'hôpital qui ont été recueillis. Pour signer la pétition sur internet, cliquez ici.

Un grand rassemblement avec information et débat est prévu le dimanche 9 juin entre 15 h et 17 h à la salle du Manège. Le collectif de défense de l'hôpital de Charleville Mézières a décidé lors de son dernier CA d'envoyer une délégation de soutien. Car ce sont bien les mêmes politiques qui ruinent nos hôpitaux !

Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 3 commentaires

Commentaires

  • Bien que situé dans une petite ville et de petite taille, cet hôpital fonctionne très bien et réalise une médecine de grande qualité grâce à la qualité du personnel qui y effectue un travail remarquable, ce que j'ai eu l'occasion de vérifier. Il est bien la preuve que peut exister une médecine hospitalière de qualité à taille humaine.

  • Je suis représentante du personnel dans ce centre hospitalier et je vais maintenant rentrer, avec d'autres personnes motivées comme moi ,dans le comité de défense de cet hôpital. Michèle a bien résumé la situation. Notre personnel et la population sont dans l'inquiètude totale. Mais comment peut on immaginer un bassin de vie de 47 000 habitants démuni de ses services essentiels de soins ou de prise en charge? Combien de futures mamans vont devoir accoucher dans le stress et parfois dans leur voiture ou sur le bord de la route? Mais comment peut-on mettre en place de telles perspectives en France, 5ème puissance mondiale? Et l'urgence vitale, a t-on bien réfléchi? Allonger considérablement le temps de prise en charge de part les transports, est-ce bien ça optimiser la qualité? Ne serait-ce pas plutôt augmenter les risques de mortalité ou d'handicap comme pour l'AVC par exemple....? De nombreux autres hôpitaux de proximité sont dans la même tourmente que nous, mais jusqu'où allons nous aller dans l'inhumanité et la négligence ???
    Et tout celà au profit de la rentabilité.....et des finances.
    La santé n'est pas une marchandise, excusez moi mais je suis outrée!
    Merci Michèle pour votre soutien et votre engagement.

  • C'est comme dans l'Education Nationale, les retombées futures d'un service performant ne sont pas quantifiables en € donc on peut, comme pour la santé, faire des économies pour compenser certains abus ailleurs... CQFD ! la France, 5ème puissance économique mondiale... on croit rêver !

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