Rappelons les faits : le laboratoire qui faisait les analyses médicales à Revin a déménagé à Charleville Mézières, laissant toute une population démunie, car si les infirmières peuvent faire les prélèvements, tout prend du retard et la qualité liée à la proximité n'est plus au rendez vous pour les Revinois, une population d'autant plus âgée que la situation de l'emploi est désastreuse, les jeunes partis chercher du travail ailleurs, avec donc un besoin d'accompagnement humain particulièrement important.
Le laboratoire Bio Ard'Aisne s'installerait bien, mais il lui faut une autorisation qui traîne, traîne ...
Les communistes de Revin ont fait signé une pétition que nous avons été remettre aujourd'hui à la déléguée territoriale de l'ARS dans les Ardennes : plus de 2200 signatures et ce matin encore, les gens se pressaient pour signer quand France 3 est venu à Revin
Pour l'ARS, si une autorisation était donnée avant que le laboratoire ne soit accrédité, cette autorisation serait cassée par le tribunal administratif à la demande de l'ancien laboratoire, maintenant installé à Charleville Mézières, appartenant à un grand groupe, bénéficiant d'avocats et autres experts et qui évidemment veut garder la clientèle de Revin, sans en avoir les inconvénients !
Il faut donc attendre que le laboratoire Bio ArdAisne soit accrédité, ce qui peut demander des années !
De quoi s'agit_il ? C'est une procédure nouvelle qui remplace des vérifications de qualité qui existaient déjà. Cette accréditation n'est pas faite par les pouvoirs publics mais par le COFRAC (comité français d'accréditation), une structure de droit privé : l'accréditation des laboratoires d'analyse médicale est sur le même plan que la labellisation des inspecteurs qui classent les hôtels ! Et les organismes accrédités, ou leur groupement, sont membres du conseil d'administration du COFRAC. On peut donc se demander si tout n'est pas fait pour limiter l'entrée de nouveaux membres dans le cercle fermé des "accrédités", avec le risque d'accélérer la fermeture des petits laboratoires, le regroupement des laboratoires et leur dépendance de la finance avec, avant tout, une logique de rentabilité.
La réglementation repose sur l'ordonnance du 13 janvier 2010, modifiée par la loi du 30 mai 2013.
Les parlementaires du PCF et du Front de Gauche s'étaient abstenus sur cette loi en posant en particulier la question de la désertification qu'elle risquait d'entraîner. Laurence Cohen, sénatrice communiste du Val de Marne expliquait alors au Sénat : « Pour autant, nous ne sommes pas dupes … un grand nombre d’établissements de proximité ne pourront pas entreprendre les travaux et mises aux normes exigées pour pouvoir être accrédités. Ces derniers n’auront alors plus que deux choix : fermer, en agrandissant encore un peu plus ces déserts sanitaires que nous combattons, ou bien vendre aux groupes financiers, au risque de voir l’activité des centres se réduire aux seuls prélèvements.
Fondé sur un principe de sécurité sanitaire, sans accompagnement particulier, notamment financier, le passage des normes existantes à l’accréditation pourrait ainsi participer, au final, à ce mouvement de financiarisation que la présente proposition de loi entend pourtant freiner. »
La situation revinoise confirme bien ces craintes et l'agrandissement des déserts sanitaires ! Cette loi doit être changée !
Les communistes revinois vont évidemment continuer leurs actions, en se rapprochant du laboratoire Bio Ard'Aisne pour avoir plus d'informations sur l'état d'avancement des démarches, avant d'aller demander au COFRAC d'accélérer les procédures.
Une fois de plus, la finance passe avant l'Humain : c'est scandaleux !