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Orange : un bel exemple de fuite en avant de la dérégulation !

En rentrant chez moi l'autre jour, plus de connexion internet, plus de téléphone fixe donc ! Je débranche la livebox, je rebranche ... D'habitude ça marche. Cette fois-ci, non. Les voyants sont au rouge, tous, même celui traduisant un dysfonctionnement.

C'est la ligne ? C'est la livebox ? Les nombreuses interruptions dans les derniers mois me laissent penser qu'il y a de la friture sur la ligne, mais mon ordinateur ne voit plus la livebox, ce qui ne devrait pas être le cas si c'était la ligne. Et ma livebox commence à être vieille ...

Me voilà partie vers la boutique orange avec ma livebox. Je rencontre en route un copain qui me dit que j'attendrai moins dans une des boutiques franchisées qu'à la boutique orange proprement dite : naïve je lui dis que l'avantage, c'est que si ce n'est pas ma livebox, tester la ligne doit être plus simple chez eux !

Quelle naïveté : une heure d'attente pour entendre que ma livebox est en bonne état, simplement déconfigurée, qu'ils l'ont reconfiguré et que ça doit marcher : sinon, il faut que j'appelle le 3900 pour que l'on teste ma ligne ! Car on n'a qu'un bout du service en allant dans la boutique ! C'est ça le résultat de la dérégulation, privatisation, mise en concurrence ...

Je rentre chez moi, un peu énervée par l'attente ; je rebranche, vaque à diverses activités pour ne pas m'impatienter, comme conseillé, et laisser le temps à la livebox de se remettre en route, mais la patience n'y fait rien : les cinq boutons sont au rouge et ça ne marche pas !

J'appelle le 3900, pour apprendre que ça vient de ma ligne : un technicien s'en occupera dans les 48 h. Je n'ai pas besoin d'être chez moi. Et suit un texto m'annonçant que le rétablissement de ma ligne aura lieu au plus tard ce soir avant 18 h.

Hier - j'étais à la foire de Chalons, pour participer à la manifestation organisée par la CGT à l'occasion de l'inauguration et de la venue de A. Vallini, et rencontrer diverses personnes, en particulier soutenir l'initiative de l'Ecole de la deuxième chance sur la foire - un message du technicien d'Orange m'indiquant qu'il vient chez moi ! Car apparemment la panne est chez moi ! Echange de message par répondeur interposé pour qu'au moins il ne se déplace pas ! Confirmation plus tard par un texto me demandant de prendre rendez vous sans numéro particulier pour rappeler.

Je rappelle donc aujourd'hui le 3900 : ça commence bien. Mon numéro de portable doit être identifié, puisque j'ai quelqu'un au téléphone qui connaît mon nom, le numéro de ma ligne fixe.

La suite est l'exemple même des conversations que l'on peut avoir avec les salariés d'un centre d'appel à qui on demande de traiter le plus vite possible les appels en utilisant toujours les mêmes phrases formatés. En plus, je pense qu'elle n'entendait pas tout ce que je disais, car au début, elle m'a bien dit qu'elle avait entendu un grand blanc. Raison de plus pour elle pour poser les questions qu'elle doit poser, pas forcément adaptées. J'ai eu droit à quelques perles : "avez vous débranché et rebranché votre livebox ? " puis quand j'ai dit que tous les voyants étaient allumés : "est ce que le deuxième voyant est allumé ? " Et quand j'ai enfin réussi à faire comprendre que je n'en étais plus au stade de dépannage par téléphone : "C'est votre ligne qui est en panne, on va la dépanner mais vous n'avez pas besoin d'être chez vous !" Qu'est ce que je plains les personnels de ces centres d'appels à qui l'on donne des scripts tout faits pour gagner du temps et être plus rentables : ça doit marcher 9 fois sur 10, mais la dixième fois, qu'est ce qu'ils doivent avoir l'impression de faire du boulot saboté !

Si je raconte cela, c'est bien parce que j'ai déjà entendu une multitude de fois ce genre de récit - avec Orange ou d'autres opérateurs - la question n'est pas celle de l'opérateur de téléphonie, mais bien celle de tous ces salariés dont on a morcelé le travail au nom d'une meilleure rentabilité, "pour faire face à la concurrence " et qui se rendent compte que leur travail ne satisfait pas les "clients" et de tous ceux, qui comme moi, ne trouvent pas réponse à leurs besoins.

Et c'est ce fonctionnement d'entreprise que veut défendre Valls ? Il n'est pas bon pour l'image de la France pour reprendre un des arguments de Valls devant le MEDEF et faire référence à mon précédent article sur ce blog !

Pour la petite histoire, je viens enfin de trouver la recette pour que ma livebox fonctionne, soit visible sur mon ordinateur et que son interface me confirme que c'est bien un problème sur la ligne téléphonique ! Cela va me permettre d'attendre tranquillement la venue du technicien, sans craindre qu'il ne répare ma ligne, mais ne me dise que si le wifi ne fonctionne pas, ce n'est pas son problème : le wifi marche ! Il fallait appuyer sur le bouton RST, livebox débranchée, la rebrancher tout en gardant le doigt appuyé sur le bouton jusqu'à ce que trois voyants seulement soient allumés (il faut attendre un bon bout de temps) puis attendre encore ... ça ne s'invente pas ! J'ai la chance de pouvoir consulter internet grâce à mon téléphone, mais on voit vite comment ce genre de panne peut devenir le parcours du combattant.

Catégories : Au fil des jours Lien permanent 11 commentaires

Commentaires

  • pour moi c'est plus simple à expliquer: durant la semaine qui vient de s'écouler mon village n'a pas vu de facteur pendant trois jours. Les autres jours pas question de s'en prendre aux deux dévoués qui "remplaçaient" le préposé, ils avaient déjà bien de la peine à s'en sortir.

  • Question:
    que font les syndicats chez orange pour s'opposer à la mort programmée de ce que l'on appelait il n y a pas si longtemps un service public? Ou leur action est bien étouffée, ou il ne font rien . J'espère me tromper et que quelqu'un puisse me renseigner.
    Merci

  • Salut Michel,
    je ne suis pas sure qu'il faille poser la question comme tu le fais et mettre en cause "les syndicats". Tous ne sont pas révolutionnaires mais certains sont tout à fait dans la lutte contre cette dérégulation, je pense à la CGT, je pense aussi à Sud. J'ai des copains qui précisément avaient quitté la CFDT pour Sud au moment de la privatisation de France Télécom. Les militants syndicaux sont comme les militants politiques que nous sommes : ils essaient de convaincre mais l'ambiance n'est pas à l'espoir d'un possible changement révolutionnaire et les conditions de travail (voir l'exemple donné par Jean Pol dans le commentaire précédent) n'aident pas particulièrement car elles usent les salariés, sans parler des menaces faites ici ou là sur les militants syndicaux, sur la criminalisation de l'action syndicale. Nous avons autre chose à faire que de critiquer les syndicats : les divisions au sein du monde du travail sont ce que cherche la bourgeoisie ! La lutte est au contraire dans le rassemblement.

  • Je me suis mal exprimé car je voulais pas mettre en cause l'honnêteté des personnes qui se battent au sein de l'entreprise mais les manœuvres patronales qui visent à créer des syndicats maisons pour diviser les travailleurs. A l'heure d'aujourd'hui avec la propagande patronale et gouvernementale visant à discréditer les véritables syndicats ouvriers de progrès (SUD et CGT en particulier), il est plus que vital à tous les salariés de se syndiquer au sein d'une organisation qui les défende vraiment. "La lutte de classe existe...." disait Warren Buffet, "et nous ( le patronat) l'avons gagné" ajoutait ce milliardaire américain.
    SOYONS VIGILENTS ET SOLIDAIRES et je te remercie Michèle pour ton intervention que je partage.

  • Je sais bien que sur le fond on est d'accord ! La situation actuelle facilite les raccourcis par son mode de communication, le plus caractéristique étant les tweets et à côté de cela elle nécessite aussi d'être précis, car la confusion de vocabulaire est largement utilisée par le libéralisme pour obtenir l'adhésion des foules !

  • Oui Michèle et faisons en sorte de rester audible pour le plus grand nombre qui a besoin de voir une ligne politique sans ambiguité . Je sais que toute ton action que je soutien est basée sur ce principe.

  • Bonjour michèle,
    En 1993 au moment de la loi Quilès qui a démantelé l'administration des PTT les fonctionnaires ont eu le choix: soit conserver leur statut ou alors intégrer les nouveaux grades de la Poste et France Télécom.
    Je faisais partie de la CE CGT PTT à l'époque et demandais que la CGT milite auprès des fonctionnaires pour un refus de ces nouvelles classifications. Ce n'est pas le choix que la CGT PTT a pris avec des arguments comme : "On ne peut pas demander à des agents de ne pas prendre une augmentation de salaire ...."
    Même chose lors de la vente des actions au personnel: aucune campagne de ne pas acheter, 75% en ont pris et Michel Bon l'a pris pour un encouragement à sa politique.
    Plus de 75 % à l'époque, a choisi de changer de statut. Je suis persuadé que si 80% avaient décidé de rester fonctionnaire d'état la réforme en EPIC suivie par la privatisation n'aurait pu se faire pour raisons juridiques déjà et grèves par la suite.
    Bien entendu retour d'ascenseur pour ces "pseudo-syndicalistes" :au niveau national Maryse Dumas qui était contrôleur s'est retrouvée 4-2 (sans concours puisque ça n'existe plus) c'est à dire l'équivalent d'inspecteur principal dans les anciens grades.
    Au niveau départemental c'est pareil avec un responsable CGT PTT (migré dans la Marne depuis) qui était facteur et qui se retrouve 3-2 c'est à dire inspecteur (pour le connaitre je peux dire qu'il n'aurait jamais passé dans le cadre B puis après cadre A par concours)
    J'ai gardé mon grade fonction publique d'état et de 1993 à 2008 aucune promotion ni avancement de grade. Ce n'est qu'un décret de 2004 (de la droite) qui a permis les promotions pour les vrais fonctionnaires.
    Aujourd'hui il reste environ 5000 irréductibles à la Poste et FT.
    C'est triste mais il ne faut pas s'étonner de la pauvre qualité de travail de ces gens là qui n'ont aucune formation et qui se laissent mener par le bout du nez.
    Avant France Télécom avait des instituts de formation partout (IRET) qui prodiguaient un enseignement de qualité. Si on n'avait pas fait la formation on ne travaillait pas sur les équipements.
    Non Michèle ici les syndicats y compris la CGT portent une lourde responsabilité sur la privatisation et ce qui en a découlé (ne parlons pas de la CFDT). La privatisation à été la cerise sur le gâteau de la transformation en EPIC c'est la politique des petits pas.Je suis prêt, l'ayant vécu, à en débattre.

  • Merci pour ce rappel historique et le récit de la vraie vie, c'est à dire y compris des difficultés en interne dans les organisations syndicales et de la politique des petits pas qui permet aux tenants du capitalisme dévastateur de gagner en usant et en divisant !
    J'ai envie, aujourd'hui, d'insister sur cette politique des petits pas, parce que c'est ce que j'ai décrit tout à l'heure dans mon blog, sur un tout autre sujet, celui des collèges ardennais. La la mécanique est la même : utiliser les maillons faibles et ce que je n'ai pas écrit à propos du collège du Chesne, c'est en l'occurrence que de plus en plus de parents ont inscrits leurs enfants en privé ! La baisse des effectifs est amplifiée.
    Mais c'est précisément parce que le capitalisme gagne par cette politique de division et d'opposition des gens entre eux qu'il faut travailler au rassemblement et les syndicats, tout du moins les plus progressistes, sont un outil de ce rassemblement. La gravité de la situation économique, sociale, environnementale, civilisationnelle même, oblige à un effort de tolérance pour que tous ceux qui ne supportent plus cette société inhumaine travaillent ensemble.
    C'est sans naïveté et je râle aussi régulièrement contre telle ou telle décision prise par un syndicat. Le débat interne aux forces progressistes est d'ailleurs nécessaire, mais il ne doit pas pousser à l'inactivité, au fatalisme ! On ne peut pas dire : le syndicat, ça ne sert à rien. Il faut porter plutôt le message de "Syndiquez vous dans le syndicat qui vous parait le plus en rapport avec vos aspirations et participez au débat interne dans votre syndicat pour que les décisions prises, dans le contenu des revendications, dans les modes de luttes, dans les accords signés ... soit le plus en rapport avec ce que vous souhaitez !"

  • Suis maintenant retraité mais j'ai cherché vainement, après 1993,un syndicat qui fait de la lutte des classes le moteur de son action.
    Pendant la grève contre les reformes des retraites de Sarkosy ça faisait mal d'entendre un Thibaud déclarer que "la CGT n'est pas la pour bloquer le pays"
    Ce qu'il faut c'est réintégrer la FSM et quitter cette CES qui n'est que la courroie de transmission de l'Europe et qui croit encore que l'on peut amender la capitalisme.
    Cette CES qu’on nous vante dans les confédérations, n’est qu’une structure de technocrates de la relation sociale qui cherchent à se poser en interlocuteurs très responsables face à la Commission Européenne. D’où l’appel à voter Oui au référendum du 29 mai 2005, en France, repris par la CFDT et toute une fraction de la direction CGT (dont Thibaud) finalement mise en minorité.

    H Krasucki disait avec raison: « Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement. »

  • Merci à Daniel Nicolas pour cette impitoyable explication et qui répond entièrement à ma question. Oui, chaque salarié a pour devoir de se syndiquer mais je lui en conjure d'être vigilant sur le choix de son organisation ( ne pas se faire sodomiser par des syndicats pro-patronaux )et je lui conjure de ne pas se syndiquer uniquement pour la protection juridique en cas de licenciement mais surtout pour défendre les acquis de nos anciens .Il ne suffit pas d'avoir obtenu par le passé des acquis, faut il savoir les conserver car le patronat ne fait jamais de pause quand il s'agit de reprendre ce que la lutte a obtenu. Regarder la réalité en face, n'est pas faire le jeu des patrons mais se rendre crédible auprès de tous nos camarades. Assumons nos erreurs pour ne pas les reproduire.
    Une seule ligne, claire et nette:
    la lutte des classe !
    Assez de complaisance avec le pouvoir et le patronat qui ne cédera que ce qui lui ser

  • sera arraché par la lutte. A.N.I, cice et pacte de responsabilité ne font qu'augmenter les dividendes. Après, ce sera le tour au seuil sociaux, la remise en cause des 35 h, du smic etc. Que du bonheur... pour les actionnaires. avant de délocaliser dans des pays toujours plus pauvres. (Mac Donald teste un robot qui peut préparer seul ses hamburger et menacerait bientôt plus de 3 millions d'emplois dans le monde, le patronat teste des caisses automatiques en supermarché etc.... Bref je pense malheureusement étaler des lapalissades.
    Nous vivons un monde merveilleux et le futur ne manque pas d'avenir ! Elle est pas belle la vie.
    Salut et Fraternité

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