La situation de l'AFPA est précaire, justifiant les craintes de ses salariés pour leurs emplois. Ils manifestent demain, à juste titre !
On croit rêver quand on lit que le Président de la République a déclaré lors d’un déplacement à l’École polytechnique fédérale de Lausanne le 16 avril qu'"À compter du mois de septembre, tous les demandeurs d’emploi en France auront un accès gratuit, illimité à tous les services numériques d’OpenClassrooms"
Le renvoi continuel des demandeurs d'emploi à leur responsabilité individuelle, maintenant à la possibilité de formations sur internet gratuites, est une tromperie, dont le seul but est de masquer la responsabilité de F. Hollande et celle de son gouvernement dans le chômage : ce n'est pas une politique d'austérité qui réglera la question, tout au contraire, ni de cadeaux aux entreprises, à la recherche des profits maxima, et donc à la recherche de toutes les suppressions d'emploi possibles, à la recherche des salaires les plus bas possibles, et le chômage leur va bien pour faire accepter ces salaires de misère !
Plutôt de que renvoyer les personnes en recherche d'emploi vers internet, F. Hollande ferait bien de demander la construction d'un véritable service public de formation d'adulte : l'AFPA étant, avec les GRETA, les CFPPA, le CNAM une pièce majeure de ce service public à construire.
La loi de mars 2014 sur la formation, en créant un service public régional de formation, reste beaucoup dans le discours ! Et même si je me suis battue pour que le service économique d'intérêt général soit une réalité dans notre région et si je ferai tout mon possible pour qu'il devienne la règle dans la future grande région, ce n'est qu'un pâle Ersatz d'un vrai service public : c'est malheureusement la seule chose possible dans le cadre législatif actuel permettant de reconnaître à sa vraie valeur les obligations de service public !
Monsieur le Président de la République, plutôt que d'aller chercher des solutions en Suisse, proposez une loi créant un vrai service public de formation, s'affranchissant des règles de la concurrence des traités européens, qui considèrent la formation comme une marchandise.
Et dans l'immédiat, donnez les moyens à l'AFPA de vivre. Les incertitudes sur l'immobilier de l'AFPA sont de la responsabilité de l'Etat. Après des décennies de non entretien des locaux, propriété de l'Etat, il faudrait maintenant que l'AFPA paie des loyers, en plus des indispensables opérations de rénovation : c'est insupportable !
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Marion salariée de l'afpa