Le MEDEF voudrait sauver les retraites complémentaires, entend-on à la radio et à la télé ! Et les mesures qu'il propose, suicidaires, seraient les seules possibles.
Pourtant, c'est lui qui a organisé le déficit des régimes complémentaires par une politique de contraction de l’emploi et des salaires et rejeté toute augmentation des ressources ! Aujourd’hui, il passe à l’étape supérieure : permettre aux marchés financiers de s’accaparer la manne de la protection sociale, à commencer par les retraites complémentaires, et d’organiser durablement la baisse du prix du travail.
La crise, provoquée par la fuite en avant dans la financiarisation de l’économie, sert d’argument pour exiger des réformes structurelles de l’ensemble des droits sociaux. Au nom de l’austérité, le monde du travail paye un lourd tribut. A terme, c’est la déstructuration de toute protection et reconnaissance sociales qui est recherchée.
La proposition de fusion de l’Agirc et de l’Arrco ne règle en rien le financement des régimes, puisqu’on ajoute des déficits. Mais elle induit la disparition de l’Agirc.Si cette attaque frontale, démagogique, sur l’Agirc percute d’abord les cadres, elle pose plus structurellement l’enjeu de la reconnaissance du travail qualifié, levier pour sortir de la crise et refuser le partage de la pénurie au sein du salariat. Et n'oublions pas que toute attaque sur les salaires dans le privé fragilise les retraites des salariés du secteur public : ce sont donc bien tous les salariés qui sont concernés par ses mensonges !
N'oublions jamais le coût du capital : ainsi, une étude de l’Insee de 2012 souligne « que le coût de la protection sociale pour les entreprises non financières totalisait 150 milliards d’euros, tandis que le coût des emprunts et des dividendes versés aux actionnaires s’élevait
à 315 milliards d’euros ».
Ce n’est donc pas en s’exonérant de nouvelles contributions sur les cotisations que le Medef résoudra le problème de la compétitivité des entreprises.
La CGT porte des propositions concrètes, immédiates et structurantes pour la pérennité des régimes.
Elles permettraient de maintenir l’ensemble des droits sociaux sur la base d’un principe d’égalité :
– égaliser les taux de cotisations entre cadres et non-cadres, en augmentant de 2,45 points le taux de cotisation Agirc, permettrait de retrouver l’équilibre de l’Agirc jusqu’en 2040 ;
– investir l’enjeu de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, en créant une contribution d’équilibre transitoire à la charge des employeurs et dégressive selon les résultats en matière d’égalité salariale, aurait un double impact : mettre fin à un Medef hors la loi et accélérer la réduction des discriminations salariales ; engranger des ressources supplémentaires dans les caisses de retraite, qui annuleraient tout déficit à l’Arrco et réduirait de moitié le déficit de l’Agirc. Mais le Medef s’oppose vivement à ces propositions, arguant d’un impact négatif sur la compétitivité des entreprises.
La mobilisation est à l'ordre du jour !