J'ai peu abordé dans ce blog le scandale du
projet de loi El Khomri. L'immense succès de la manifestation
d'hier ... et l'inacceptable position de défensive du premier
ministre, qui ne trouve rien d'autre à dire que de demander à la
CGT de ne plus organiser de telles manifestations, tant il se sent
faible ... montrent bien le rejet de ce projet dans notre pays et
plus profondément d'ailleurs la compréhension des Français qu'une
autre politique économique et sociale est possible.
J'en ai peu parlé, non pas que je sous estime l'importance de ce sujet - l'issue de ce conflit social aura sans doute un rôle déterminant pour l'avenir de notre pays - mais tout simplement pour éviter de répéter ce qui est mieux dit ailleurs !
Mais je voudrais aujourd'hui donner quelques éléments sur l'article 44, celui qui concerne la médecine du travail.
Car il n'y a pas que l'article 2 qu'il faut retirer. C'est tout l'esprit de la loi qui est mauvais en refusant d'admettre que le salarié n'est pas dans un rapport d'égal à égal avec son patron ! Alors, évidemment, comme dans toutes les lois Valls, le gouvernement a essayé de masquer l'inacceptable derrière ce qui pourrait être de bonnes mesures. Dans la loi Touraine, il y avait le tiers payant pour masquer le reste, ce qui est en train de conduire à une casse généralisée du service public hospitalier. C'était une mesure qui se donnait des airs de gauche, mais qui n'allait pas au fond du problème en ne revenant pas sur les franchises, les déremboursements, tout ce qui fait que le taux de remboursement est maintenant de l'ordre de 50% pour ceux qui ne sont pas en ALD (affection de longue durée), sans parler des avancées vers la casse des mutuelles historiques et la marchandisation de la protection sociale. Dans le projet El Khomri, il y a, pour se donner l'air d'être auprès des salariés, le compte personnel d'activité. L'aspect misérabiliste du projet, bien loin de la sécurité sociale professionnelle demandée par la CGT, est bien insuffisant pour masquer tout le reste de la loi.
Venons en à la médecine du travail. Comme dans le reste de la santé, le nombre insuffisant des professionnels formés sert à casser ! Cela ne suffit pas : l'indépendance des médecins du travail est de plus en plus remise en cause et depuis quelques années, médecins du travail mais aussi médecins généralistes et psychiatres sont sous le coup de plaintes d'employeurs devant le conseil de l'ordre pour avoir constaté, dans le cadre de leur fonction, le lien entre l'état de santé de salariés et leurs conditions de travail. Les employeurs profitent de l'introduction dans un décret de 2007 du mot « notamment » dans la liste des personnes autorisées à porter plainte devant le conseil de l'ordre pour s'immiscer dans la relation médecin/patient salarié. Les médecins ne peuvent se défendre, au risque de trahir le secret médical.
Le projet de loi El Khomri veut aller plus loin encore en faisant passer la médecine du travail d'une médecine de prévention pour les salariés en une médecine de sélection des plus aptes pour le patronat ! Plus de visites médicales d'embauche, sauf pour les postes dits à risques ! Pour les autres, une simple visite d'information et de prévention, réalisée par un collaborateur du médecin (en pratique une infirmière). Quand on sait que pour de nombreux salariés, en particulier les plus jeunes, le médecin du travail est le seul médecin qu'ils avaient l'occasion de rencontrer ! Et il va rester au médecin du travail à sélectionner les plus aptes ... pour les postes à risque, bref, à choisir ceux qui seront soumis à un travail nocif pour leur santé. C'est tout l'inverse du sens de l'engagement des médecins du travail : faire acte de prévention, éviter les risques professionnels. Pour plus d'informations, vous pouvez aller lire un bon article sur les blogs de Médiapart en cliquant ici.
Vraiment, le gouvernement doit retirer ce projet de loi nocif !
J'en ai peu parlé, non pas que je sous estime l'importance de ce sujet - l'issue de ce conflit social aura sans doute un rôle déterminant pour l'avenir de notre pays - mais tout simplement pour éviter de répéter ce qui est mieux dit ailleurs !
Mais je voudrais aujourd'hui donner quelques éléments sur l'article 44, celui qui concerne la médecine du travail.
Car il n'y a pas que l'article 2 qu'il faut retirer. C'est tout l'esprit de la loi qui est mauvais en refusant d'admettre que le salarié n'est pas dans un rapport d'égal à égal avec son patron ! Alors, évidemment, comme dans toutes les lois Valls, le gouvernement a essayé de masquer l'inacceptable derrière ce qui pourrait être de bonnes mesures. Dans la loi Touraine, il y avait le tiers payant pour masquer le reste, ce qui est en train de conduire à une casse généralisée du service public hospitalier. C'était une mesure qui se donnait des airs de gauche, mais qui n'allait pas au fond du problème en ne revenant pas sur les franchises, les déremboursements, tout ce qui fait que le taux de remboursement est maintenant de l'ordre de 50% pour ceux qui ne sont pas en ALD (affection de longue durée), sans parler des avancées vers la casse des mutuelles historiques et la marchandisation de la protection sociale. Dans le projet El Khomri, il y a, pour se donner l'air d'être auprès des salariés, le compte personnel d'activité. L'aspect misérabiliste du projet, bien loin de la sécurité sociale professionnelle demandée par la CGT, est bien insuffisant pour masquer tout le reste de la loi.
Venons en à la médecine du travail. Comme dans le reste de la santé, le nombre insuffisant des professionnels formés sert à casser ! Cela ne suffit pas : l'indépendance des médecins du travail est de plus en plus remise en cause et depuis quelques années, médecins du travail mais aussi médecins généralistes et psychiatres sont sous le coup de plaintes d'employeurs devant le conseil de l'ordre pour avoir constaté, dans le cadre de leur fonction, le lien entre l'état de santé de salariés et leurs conditions de travail. Les employeurs profitent de l'introduction dans un décret de 2007 du mot « notamment » dans la liste des personnes autorisées à porter plainte devant le conseil de l'ordre pour s'immiscer dans la relation médecin/patient salarié. Les médecins ne peuvent se défendre, au risque de trahir le secret médical.
Le projet de loi El Khomri veut aller plus loin encore en faisant passer la médecine du travail d'une médecine de prévention pour les salariés en une médecine de sélection des plus aptes pour le patronat ! Plus de visites médicales d'embauche, sauf pour les postes dits à risques ! Pour les autres, une simple visite d'information et de prévention, réalisée par un collaborateur du médecin (en pratique une infirmière). Quand on sait que pour de nombreux salariés, en particulier les plus jeunes, le médecin du travail est le seul médecin qu'ils avaient l'occasion de rencontrer ! Et il va rester au médecin du travail à sélectionner les plus aptes ... pour les postes à risque, bref, à choisir ceux qui seront soumis à un travail nocif pour leur santé. C'est tout l'inverse du sens de l'engagement des médecins du travail : faire acte de prévention, éviter les risques professionnels. Pour plus d'informations, vous pouvez aller lire un bon article sur les blogs de Médiapart en cliquant ici.
Vraiment, le gouvernement doit retirer ce projet de loi nocif !