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santé et protection sociale - Page 4

  • Conclusions minimalistes du Ségur de la Santé !

    Et des mesures ambigues, porteuses de menaces pour l'avenir.

    Heureusement que les luttes sont passées par là ! Et il va falloir poursuivre car les annonces du Ministre de la Santé à la remise du rapport sur le Ségur par Nicole Notat sont minimalistes et ambiguës, porteuses de menaces pour l’avenir !
    L’accord sur les salaires avait donné le « la » : avec les mobilisations successives, la ténacité des organisations syndicales (surtout celles présentes aux négociations, mais qui n'ont pas signé !) les augmentations  proposées avaient été revues à la hausse, même si elles restent très insuffisantes. Elles se sont accompagnées de mesures de nature à aggraver les conditions de travail des personnels comme la possibilité d’accords locaux sur le temps de travail et l’intéressement collectif : un piège à divisions dans les collectifs de travail et un outil de premier plan pour les autorités imbibées de l'idéologie néolibérale d'austérité et de casse du service public pour favoriser des projets plus conformes aux buts qu'elles poursuivent qu'à l'intérêt des malades.
    Côté formation, pas un mot pour augmenter le nombre de médecins formés. La même politique est poursuivie : faire travailler à l’hôpital les médecins libéraux et en ville les médecins hospitaliers. Cela n’a jamais dégagé de temps médical, mais contribue à la disparition de la notion de service public.
    Le service public est d'ailleurs le grand absent du discours ministériel, plus prompt à rassurer l'hospitalisation privée et les médecins libéraux qu'à s'engager du côté de l'intérêt général. D'ailleurs la non-réponse aux revendications des médecins concernant leur temps de travail de nuit traduit bien cette volonté de ne pas s'intéresser à la spécificité du service public : la permanence de l'accueil !
    Autre attaque caractérisée sur le service public : l’insistance sur la création du SAS service d'accueil aux soins, un numéro de téléphone pour orienter les patients vers une structure d'accueil. Le numéro existe, c'est le 15. Encore faudrait il lui en donner les moyens, mais le 15 a le défaut pour O. Véran d'être un service public.
    Côté capacités d’accueil, 4000 lits temporaires en zone touristique (et avec quel personnel ?) ne régleront pas les attentes d’un lit libre sur les brancards des services d’urgence dans des hôpitaux saturés la majeure partie de l’année. Pendant que le ministre parle, des services de soins non programmés sont fermés pour l’été, comme à La Réole ou Valognes et des hôpitaux rechignent à embaucher les médecins nécessaires à leurs maternités comme à Digne les Bains ou Dinan : les personnels et la population doivent se mobiliser pour simplement obtenir une recherche active des professionnels nécessaires. Les groupements hospitaliers de territoire, l’usine à casser la proximité, ne sont pas remis en cause par le Ministre. Et les exemples se multiplient des refus d'embaucher de nouveaux médecins dans les hôpitaux non support de GHT pour mieux fermer des services.
    Annonces à minima aussi sur la gouvernance ! Changer le nom des instances de démocratie sanitaire ne donne pas plus de pouvoirs aux élus, aux personnels et aux usagers, surtout quand les représentants des usagers sont désignés par les directeurs d’ARS, en privilégiant ceux qui ne font pas de vagues. Il y a urgence à revenir à des élections des représentants des assurés pour la gestion de la Sécurité Sociale permettant un contrôle démocratique des dépenses de santé.
    Donner un rôle accru aux collectivités peut être bien, si c'est pour mieux adapter le service de santé aux besoins des territoires, mais on sent la tentation de leur demander une participation financière alors qu'elles sont déjà pour beaucoup exsangues financièrement, surtout dans les zones en difficulté économique, zones par définition aussi de difficultés sociales accrues. Où serait la solidarité financière ?
    Quand à la démocratie à l'hôpital (osons ce mot) le ministre valide les propositions du rapport Claris, un rapport récent antidémocratique ! Il néglige les derniers de cordée, pourtant à l'honneur pendant le confinement et même les premiers de cordée pour accorder plus de droits uniquement aux premiers des premiers, dans une vision hiérarchique de l'hôpital où pour avoir son mot à dire, il faut oublier le soin et l'intérêt du patient et se passionner pour la gestion en oubliant l'humain : ce n'est pas cela qui permettra aux jeunes médecins de rester à l'hôpital alors que même dans les cliniques privées les directeurs écoutent leur desiderata car ils ont bien compris que c'était une condition pour garder les meilleurs ! A quand de vrais droits d'interventions des personnels médicaux et non médicaux dans l'organisation de leur travail, dans la gestion de leur hôpital ?
    En l’absence d’un bond démocratique, les milliards d’investissement laissent interrogatifs : rénover en fermant à nouveau des lits, des services de proximité, en augmentant les restes à charges sous forme de forfait « chambre individuelle » imposé ou répondre aux besoins ? Développer le service public ou donner de nouveaux gages à l’hospitalisation privée ?
    Même si le gouvernement a partiellement réussi son entreprise de diversion et de division avec l'accord sur les salaires, la mobilisation des personnels et des usagers va évidemment se poursuivre !
    Avec une étape essentielle à la rentrée : celle du débat sur le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale). L'inquiétude est de rigueur. Déjà est acté que la reprise partielle des emprunts des hôpitaux annoncée à l'automne dernier soit à la charge de la Sécu, contrairement à ce qui a pu être fait pour la SNCF par exemple, tandis que le gouvernement vient de décider de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour l'emploi des jeunes, alors même que la compensation par le budget de l'état des exonérations n'est plus la règle. Méfiance ! Il ne faudrait pas que le déficit organisé devienne le prétexte à de nouvelles économies déguisées, à des tours de passe passe, à conséquences désastreuses pour la population. Oui, vraiment, il nous faut reprendre le contrôle démocratique de notre Sécurité Sociale !

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  • Sègur, 5ème branche ...La potion toxique du gouvernement !

    La pandémie a mis sur le devant de la scène les soignants, la population a applaudi mais s'est aussi souvenu de toutes les mobilisations depuis un an, car le personnel hospitalier n'en peut plus des coupes sombres faites dans les budgets, des réorganisations qui désorganisent et tout simplement ne supporte plus la contradiction entre leur aspiration à bien soigner et ce qui leur est imposé.
    Et puis la question des EHPAD a aussi été mise en évidence.
    Et il y a également la crise économique, qui se préparait avant l'épidémie, amplifiée par elle, avec des pertes de recettes pour la Sécurité Sociale du fait du chômage partiel, du chômage tout court, majeures.
    Avec ces trois ingrédients, le gouvernement a décidé de faire une potion toxique : privatiser un peu plus le système de santé et mettre en place ce cheval de Troie que serait une 5ème branche de la sécurité sociale dédiée à la perte d'autonomie.
    Réglons tout de suite le cas de la 5ème branche. Ce qui est annoncé ne va pas amener un centime de plus pour les personnes en perte d'autonomie ! Il s'agit pour l'instant de régler la question du déficit de la sécu, d'une manière discutable d'ailleurs, et d'en profiter pour un effet d'annonce. La CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) devait prendre fin en 2024. Le rapport Liebault sur la perte d'autonomie avait proposé qu'à partir de 2024 cette contribution perdure en changeant d'affectation, en la destinant à la perte d'autonomie. En décidant de prolonger jusqu'en 2033 le remboursement de la dette, le gouvernement a décidé de se faire en même temps un coup de pub : une grande annonce sur la perte d'autonomie. Puisque la CRDS n'a plus de raison de s'éteindre en 2024, il faut trouver autre chose. Qu'à cela ne tienne : il annonce le transfert d'une fraction de la CSG prélevée vers cette 5ème branche : il n'y a aucune recette supplémentaire pour la sécu !
    Mais en plus, il prépare le terrain pour le morcellement de la sécu, l'entrée de l'assurance privée et cette absurdité de fractionner ce qui relève de la maladie et ce qui relève de la perte d'autonomie, comme si la santé ne demandait pas une prise en charge globale et comme si, précisément, actuellement les établissements ne souffraient pas de cette séparation entre ce qui relève de l'assurance maladie et ce qui relève de la perte d'autonomie, prise en charge par les départements.
    Et faire cela en même temps que le Ségur, cela permet de faire croire que l'on va appliquer la promesse du Président de la République d'un grand plan pour l'hôpital public et en même temps justifier le manque de moyens. Sur le Ségur, passons sur la forme, pour aller au fond. Car la forme s'annonce détestable : lors du lancement la première organisation syndicale de la fonction publique hospitalière n'a pas été autorisée à s'exprimer, pour donner la parole à la 3ème, la CFDT ! Le Ségur sera-t-il celui des copains et des coquins ?
    Quant au fond il est très inquiétant : le mea culpa du Président de la République se traduit par "il faut aller plus vite dans la mise en place de la stratégie Ma Santé 2022". C'est à dire que le but est d'aller plus vite vers l'entrée du privé à l'hôpital public, vers la réduction de la place de l'hôpital sans se donner les moyens d'un service public de soins de premier recours performant, vers des difficultés d'accès renforcées aux soins donc ... sauf pour ceux qui peuvent payer dépassement d'honoraires et autres frais dans les cliniques privées.

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  • Dimanche, le vote anti Macron !

    Les élections municipales sont des élections locales. Pourquoi un tel titre alors ?
    74164972_442192709756146_5363821301188263936_o-300x300.jpgTout simplement parce que ceux qui adhérent formellement, ou tout simplement par leur silence, à la politique gouvernementale actuelle vont pratiquer les mêmes politiques dans leur commune, celles favorisant les plus riches en laissant de côté les autres, en favorisant les centres plutôt que les périphéries, les hommes jeunes plutôt que les femmes avec leurs enfants dans les plans de déplacement, en sacrifiant les services publics etc...
    L'épidémie actuelle de coronarovirus montre bien l'importance du service public hospitalier, en première ligne. Les mouvements sociaux autour de l'hôpital depuis un an témoignent de ses difficultés à répondre aux besoins des populations, et même si les incertitudes liées à l'épidémie imposent de ne pas polémiquer à ce sujet, on peut se demander si les mesures prises ne vont pas aller vers une aggravation des conditions de la prise en charge des malades du quotidien, moins dans l'oeil de mire des médias, avec des retards de prise en charge pouvant être très préjudiciables. Et, à part les belles paroles, pas un geste pour les personnels. Mardi dernier, à Fumay, les discussions avec le personnel ont confirmé l'attrait de la Belgique pour ses salaires : 300€ de plus par mois, ce que demandent l'intersyndicale des personnels hospitaliers et les différents collectifs depuis l'automne.
    logo-municipales-Sedan-définitif-grand-scaled.jpg Regardons donc, avant d'aller voter, qui soutient les revendications des hospitaliers. Vous trouverez sur le site du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes les réponses des candidat.e.s à Charleville-Mézières et Sedan en cliquant ici.
    Regardons les programmes : qui soutient la création d'un centre de santé ? Qui soutient la gratuité des transports collectifs, une vraie mesure en faveur de l'écologie, ne consistant pas à culpabiliser comme trop souvent les propositions de ceux qui se disent écologistes ?
    Ceux qui regardent mon blog ne seront pas étonnés que j'apporte mon soutien à la liste menée à Charleville-Mézières par Sylvain Dalla-Rosa, un soutien que j'ai d'ailleurs souhaité concrétiser en étant en fin de liste (place aux jeunes pour être élus !).
    A Sedan, Nouzonville, Revin, votez pour les listes où il y a des candidats communistes, celles menées par Anne Du Souich, Florian Lecoultre, Christophe Léonard. C'est le vote anti Macron, c'est la garantie d'avoir des élus oeuvrant dans l'intérêt de toute la population.

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  • Le Dr Buzyn ne parle qu'aux médecins.

    Quelle considération pour l'ensemble des personnels hospitaliers, pour les usagers, pour les élus !
    Vendredi 14 février, la mobilisation était grande pour l'hôpital public, pour déclarer sa flamme, en ce jour de la Saint Valentin, à ce service public essentiel, mis à mal sur l'autel de la finance  : plus de 5000 manifestants dans les rues de Paris et une multitude d'actions dans les préfectures, les sous-préfectures ...
    L'entrée massive dans la lutte des médecins hospitaliers, de professeurs de médecine est remarquable : ils n'en peuvent plus d'un fonctionnement hospitalier contraire à toute éthique et ont décidé de le dire. Cela doit être salué, d'autant plus qu'ils ne se préoccupent pas que d'eux, mais ont fait sienne une revendication du personnel d'augmentation des salaires ! Cette nouveauté de médecins massivement contestataires intéresse les médias, tirant le mouvement, un mouvement profondément unitaire : c'est à cette unité qu'il doit la réussite de ce 14 février.
    Si le Dr Buzyn, ministre de la santé, a réussi à convaincre le Président de la République et le Premier Ministre d'une loi de finances rectificative de financement de la Sécurité Sociale 2020 augmentant notablement l'ONDAM, ce chiffre maximum de dépenses de l'Assurance Maladie, elle peut l'annoncer à tous !
    Mais l'annonce qu'elle va recevoir les médecins du CIH (collectif inter hôpitaux) n'en est pas le signe ! Et cela témoigne d'un profond mépris pour les personnels des hôpitaux, pour les usagers, pour les élus, pour les organisations syndicales, les associations d'usagers, les associations d'élus.
    La crise de l'hôpital ne se résoudra ni avec des bonnes paroles, ni avec de nouvelles annonces de "réorganisation", faisant fi des besoins de la population, de la nécessaire proximité, gage d'une vraie sécurité. Ni non plus avec un numéro d'appel nouveau, doublon du 15 pour favoriser la privatisation des soins.
    Les députés communistes ont déposé à l'automne une proposition de loi. Si le Dr Buzyn cherche des solutions, elles sont dans ce texte !

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  • Pour l'ARS du Grand Est, le service public hospitalier n'existe pas !

    Dans l'édition du 22 janvier du recueil des actes administratifs de la préfecture de région (édition spéciale ARS), on découvre que l'ARS lance un appel à candidature pour la permanence des soins (à retrouver ici).
    Je cite :
    " Lorsque le directeur général de l'agence régionale de santé constate, après confrontation des besoins tels qu'ils résultent du volet du schéma régional de santé dédié à l'organisation de la permanence des soins avec la liste prévue à l'article R. 6111-48, que la mission de permanence des soins mentionnée à l'article L. 6111-1-3 n'est pas assurée dans les conditions prévues, il ouvre une procédure d'appel à candidatures. "
    ...
    " Pour procéder à cette désignation, l’ARS Grand Est fait le choix de procéder à une mise en concurrence de tout ou partie des établissements susceptibles de répondre à la mission de PDSES." (PDSES = permanence des soins en établissement de santé)"
    En clair, cela veut dire que l'ARS, face au défi d'assurer la permanence des soins spécialisée ne se préoccupe pas de donner aux hôpitaux publics les moyens nécessaires, mais cherche ailleurs !
    Après cette introduction, les différents "appels à candidature" sont détaillés correspondant vraisemblablement aux manques actuels !
    Selon les spécialités, l'appel à candidature est fait au niveau des territoires des Groupements hospitaliers de territoire (appelée zone de référence) - on n'est déjà plus dans la proximité - ou pour ce qui est très spécialisé, au niveau en gros des anciennes régions autour des CHU (appelée zone de recours).
    Cela témoigne d'une situation très grave en radiologie puisque quasiment tous les territoires sont concernés à l'exception du Nord Ardennes et en néphrologie pour la prise en charge des patients en insuffisance rénale aigüe : là tous les territoires sont concernés ! Evitez donc que l'on ne vous découvre une insuffisance rénale aiguë grave un samedi après midi ! Car précisons bien que cela ne concerne que les urgences la nuit et le week end !
    L'ARS affiche clairement la mise en concurrence du privé et du public et n'hésite pas à dire quels établissements elle met en concurrence.
    On y apprend que pour la chirurgie de la main dans la zone de recours ouest, le CHU de Reims est mis en concurrence avec la clinique de Bézannes.
    Pour l'urologie " Sur le bassin de population de la zone urbaine de Metz, deux établissements, le CHR Metz-Thionville, site  Mercy  et  les  Hôpitaux  Privés  de  Metz  (HPM)  revendiquent  cette  ligne.  Les  HPM  bien  que  ne disposant pas d’un service des urgences mettent en avant son équipe médicale nombreuse. L’AAC  porte  sur  1  ligne  d’astreinte  opérationnelle  sur  la  zone  de  référence  n°6  avec  mise  en  concurrence de deux établissements, le CHR Metz Thionville et les Hôpitaux Privés de Metz".
    Le choix sera effectué par le Directeur Général de l'ARS, après avis des Fédérations représentant les établissements ! c'est à dire que la Fédération de l'Hospitalisation privée aura son mot à dire. Mais ni les élus, ni les usagers ne seront consultés ! Quelle démocratie !
    Avec, incontestablement le soutien de la ministre, l'ARS du Grand Est organise la casse du service public hospitalier.

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