Les Copé et autres consorts de l'UMP ne manquent pas de culot ! Le gouvernement précédent a accéléré la réduction du temps scolaire, avant hier de 30h, hier de 27 puis 26 h, aujourd'hui 24. La réduction du temps scolaire s'est accompagnée d'un alourdissement des programmes : langues, informatique... Plus le temps de respirer ! Et la plongée en apnée dans l'école, cela fatigue, cela fatigue les enfants, cela fatigue les enseignants.
Il faut rappeler cette histoire pour ne pas se tromper dans les responsabilités : celle de la droite est énorme. Et cette aggravation des conditions de scolarité s'est accompagnée d'une réduction massive du nombre des enseignants.
Le challenge du changement était donc difficile pour le PS : le simple retour à la situation antérieure du samedi matin était impossible. Comment demander à des enseignants extenués par l'apnée prolongée de travailler plus alors qu'ils ont vécu la suppression du samedi matin comme l'accession enfin à la réduction du temps de travail que d'autres ont obtenu à l'époque de Jospin ? Rappelons deux choses : tout d'abord que le travail des enseignants va bien au delà de leur temps de présence en classe, qu'il leur faut préparer, corriger mais aussi que leurs salaires ont entraîné les mêmes baisses de pouvoir d'achat que ceux qui ont accédé à des réductions de temps de travail. Et pour en finir avec la question vu du côté enseignants, réaugmenter le temps d'école ne peut donc passer que par l'augmentation du nombre d'enseignants, mettre plus d'enseignants que de classes à une échelle sans comparaison avec ce qui a été fait à cette rentrée.
Car, pour les enfants il faut réaugmenter le temps scolaire et pas seulement pour les garder à l'école en attendant les parents, ni même pour les faire profiter d'activités sportives ou culturelles sans lien avec l'école. Réaugmenter le temps scolaire mais en les défatiguant, en leur donnant le temps de respirer.
Car on les met en bas du lit ( au moins pour ceux qui restaient chez eux, mais avec le chômage des pères et mères, il y en avait beaucoup ) un jour de plus par semaine, les journées d'écoles proprement dites sont plus courtes mais toujours aussi intenses, en apnée et suivies sans le temps d'un souffle par une activité culturelle ou sportive où les intervenants, pleins de bonnes intentions, tiennent à ce que les enfants ne perdent pas une minute. Et il faut aller vite, pas le temps de respirer, d'autant plus que dans la majeure partie des cas, cela ne dure que trois quarts d'heure. Dans le département, les tentatives pour se sortir de ce piège se sont soldées d'ailleurs par un refus du directeur académique de l'Education Nationale.
Alors, oui, la question de la fatigue des enfants n'a pas été solutionnée mais amplifiée. Et d'ailleurs les chronobiologistes ont été invoqués mais leurs avis non suivis quand ils proposent de reporter en seconde partie d'après midi les apprentissages fondamentaux.
Le PS a voulu aller vite, trop vite pour corriger la casse de Sarkozy mais est resté dans l'effet d'annonces, et s'est enfermé dans ses absurdes contraintes d'austérité rejetant sur les communes les indispensables dépenses supplémentaires, déconstruisant le cadre national de l'école, aggravant les inégalités territoriales, sociales. J'ai été scandalisée d'apprendre par exemple que la ville de Bogny sur Meuse, dont le maire a voulu être le bon soldat du PS en appliquant la réforme dès cette rentrée, faisait payer les familles !
Mais reconnaissons que le challenge était difficile pour les communes, car en dehors même des difficultés financières (majeure en cette période où le gouvernement veut baisser les dotations aux collectivités), comment organiser des activités pour les enfants autrement qu'avec des salariés à temps partiel ? Ou en heures sup. - contradictoire dans cette période de chômage massif !
Car soyons sérieux : une bonne réforme demandait un peu de temps, du temps de concertation, du temps pour former de nouveaux enseignants pour allonger la présence des enfants à l'école, pas pour en faire plus mais pour le faire mieux avec des temps de respiration, avec des temps où l'informel vient compléter les enseignements formels, où le temps permet d'avancer vers une prise en compte des enfants comme s'ils n'avaient rien appris chez eux. Cela supposerait que l'ensemble du temps passé à l'école soit pris en charge par les enseignants et donc plus d'enseignants. Cela permettrait des organisations plus souples, plus respectueuses des enfants, moins fatigantes, contribuant à rejeter l'échec scolaire.
Il faut rappeler cette histoire pour ne pas se tromper dans les responsabilités : celle de la droite est énorme. Et cette aggravation des conditions de scolarité s'est accompagnée d'une réduction massive du nombre des enseignants.
Le challenge du changement était donc difficile pour le PS : le simple retour à la situation antérieure du samedi matin était impossible. Comment demander à des enseignants extenués par l'apnée prolongée de travailler plus alors qu'ils ont vécu la suppression du samedi matin comme l'accession enfin à la réduction du temps de travail que d'autres ont obtenu à l'époque de Jospin ? Rappelons deux choses : tout d'abord que le travail des enseignants va bien au delà de leur temps de présence en classe, qu'il leur faut préparer, corriger mais aussi que leurs salaires ont entraîné les mêmes baisses de pouvoir d'achat que ceux qui ont accédé à des réductions de temps de travail. Et pour en finir avec la question vu du côté enseignants, réaugmenter le temps d'école ne peut donc passer que par l'augmentation du nombre d'enseignants, mettre plus d'enseignants que de classes à une échelle sans comparaison avec ce qui a été fait à cette rentrée.
Car, pour les enfants il faut réaugmenter le temps scolaire et pas seulement pour les garder à l'école en attendant les parents, ni même pour les faire profiter d'activités sportives ou culturelles sans lien avec l'école. Réaugmenter le temps scolaire mais en les défatiguant, en leur donnant le temps de respirer.
Car on les met en bas du lit ( au moins pour ceux qui restaient chez eux, mais avec le chômage des pères et mères, il y en avait beaucoup ) un jour de plus par semaine, les journées d'écoles proprement dites sont plus courtes mais toujours aussi intenses, en apnée et suivies sans le temps d'un souffle par une activité culturelle ou sportive où les intervenants, pleins de bonnes intentions, tiennent à ce que les enfants ne perdent pas une minute. Et il faut aller vite, pas le temps de respirer, d'autant plus que dans la majeure partie des cas, cela ne dure que trois quarts d'heure. Dans le département, les tentatives pour se sortir de ce piège se sont soldées d'ailleurs par un refus du directeur académique de l'Education Nationale.
Alors, oui, la question de la fatigue des enfants n'a pas été solutionnée mais amplifiée. Et d'ailleurs les chronobiologistes ont été invoqués mais leurs avis non suivis quand ils proposent de reporter en seconde partie d'après midi les apprentissages fondamentaux.
Le PS a voulu aller vite, trop vite pour corriger la casse de Sarkozy mais est resté dans l'effet d'annonces, et s'est enfermé dans ses absurdes contraintes d'austérité rejetant sur les communes les indispensables dépenses supplémentaires, déconstruisant le cadre national de l'école, aggravant les inégalités territoriales, sociales. J'ai été scandalisée d'apprendre par exemple que la ville de Bogny sur Meuse, dont le maire a voulu être le bon soldat du PS en appliquant la réforme dès cette rentrée, faisait payer les familles !
Mais reconnaissons que le challenge était difficile pour les communes, car en dehors même des difficultés financières (majeure en cette période où le gouvernement veut baisser les dotations aux collectivités), comment organiser des activités pour les enfants autrement qu'avec des salariés à temps partiel ? Ou en heures sup. - contradictoire dans cette période de chômage massif !
Car soyons sérieux : une bonne réforme demandait un peu de temps, du temps de concertation, du temps pour former de nouveaux enseignants pour allonger la présence des enfants à l'école, pas pour en faire plus mais pour le faire mieux avec des temps de respiration, avec des temps où l'informel vient compléter les enseignements formels, où le temps permet d'avancer vers une prise en compte des enfants comme s'ils n'avaient rien appris chez eux. Cela supposerait que l'ensemble du temps passé à l'école soit pris en charge par les enseignants et donc plus d'enseignants. Cela permettrait des organisations plus souples, plus respectueuses des enfants, moins fatigantes, contribuant à rejeter l'échec scolaire.
Un challenge difficile pour les communes : beaucoup ont pris le temps de voir comment les autres essuyaient les plâtres de la réforme, Charleville Mézières par exemple. A l'évidence ce thème sera un de ceux de la campagne des élections municipales : face à la crise sociale, face à la surdité de nos dirigeants nationaux et européens à des politiques plus fondées sur l'humain que sur la réduction du déficit et le soutien aux marchés financiers, les communes peuvent être un rempart, un lieu de reconstruction de solidarités, d'imagination de nouvelles formes d'organisation, un lieu de lutte... L'application dans les communes des textes sur le nouvel aménagement des temps scolaires fera appel à tout cela : l'imagination des formes d'organisation, ce qui suppose une vraie démocratie ne se limitant pas à, comme cela a été le cas à Bogny sur Meuse, la consultation des enseignants, mais avec les parents d'élèves, le tissu associatif, les élus, la solidarité et quelque soit les dispositifs aménagés, ils ne se conçoivent que gratuits pour les enfants, la lutte pour en avoir les moyens.