C'est ce qu'annonce le dossier de presse du projet de loi de finances 2014 de la sécurité sociale en en prévoyant le financement par les fonds d'intervention régionaux des Agences Régionales de Santé.
Présentée comme une des mesures phare des transformations du financement des établissements de santé – on notera au passage avec inquiétude la vision positive de la tarification à l'activité, qu'il suffirait d'amender – cette première tentative de régionalisation des financements ne peut que faire craindre le développement d'inégalités des prises en charge, d'autant plus que le but avoué est de diminuer les dépenses !
Elément du puzzle d'une stratégie globale visant à se conformer aux principes austéritaires de la commission européenne, cette proposition traduit une fois de plus l'hypocrisie de l'actuelle politique de santé : faire croire à l'amélioration des prises en charge, à la reconnaissance du besoin de véritables parcours de soin pour mettre en place des mesures d'économies : le recours au décret pour en fixer les modalités confirme l'opacité voulue au projet ! Cassant le principe républicain de l'accès aux mêmes droits sur l'ensemble du territoire français, la création de dérogations, à géométrie régionale, aux règles habituelles de financement des soins pourrait se traduire par des restes à charge pour les malades, variables selon leur lieu d'habitation, dans une affection normalement prise en charge à 100%. Le détournement des besoins exprimés se retrouve malheureusement ailleurs, comme par exemple dans le développement de la chirurgie ambulatoire, une économie pour la sécurité sociale faite par une augmentation des restes à charge pour les patients rentrés chez eux !
Pour le PCF, l'indispensable amélioration des parcours de soin des malades chroniques nécessite des financements répondant aux besoins élaborés démocratiquement et permettant une prise en charge à 100% par la sécurité sociale. L'enveloppe fermée de l'ONDAM est insupportable quand ce qui pèse sur les comptes de la sécurité sociale, c'est le coût du capital, limitant la masse salariale et les cotisations qui permettraient de répondre aux besoins.