Une fois encore, l'école dans les Ardennes subit des annonces calamiteuses de suppression de postes d'enseignants.
Pourtant, l'école était une priorité du candidat Hollande. Ces dernières semaines, le président, le premier ministre, la ministre de l'éducation disent tous l'importance de l'école pour l'avenir de notre pays. Mais, dans les établissements scolaires, la situation est de plus en plus difficile. Face à la montée des inégalités, les enseignants manquent de moyens pour faire leur métier et assurer la réussite de tous les élèves. C'est ce qu'ils étaient venus dire, ce matin, dans les rues de Charleville-Mézières, rejoints par des élus du PCF et des militants du Front de Gauche.
Un projet pour l'école, c'est un projet pour la société. Quel avenir se prépare un pays qui sacrifie l'éducation et la réussite de sa jeunesse aux dogmes de l'austérité ?
La France a besoin d'une éducation ambitieuse pour tous les enfants, sur tout le territoire. L'accès à l'éducation ne peut pas dépendre des ressources de la commune ou de la région dans laquelle on vit ! Et puisque le gouvernement parle de mixité sociale, qu'attend-il pour rétablir une carte scolaire contraignante ?
La France a besoin d'enseignants et de personnels d'éducation nombreux, rendus capables par une formation de haut niveau de faire réussir tous les élèves. L'éducation nationale peine à recruter : il est urgent de redonner du sens aux métiers de l'éducation, en augmentant les salaires, qui baissent depuis trop longtemps, en repensant la formation initiale et continue, en instaurant un pré-recrutement pour une entrée progressive dans le métier.
La France a besoin d'une école qui construise et mette en partage une culture commune de haut niveau, pour tous les enfants. L'individualisation des apprentissages et des parcours, l'autonomiste toujours plus grande des établissements sont des pièges: loin de répondre aux difficultés scolaires, elles isolent les élèves et creusent les inégalités. Nous avons au contraire besoin de construire du commun même si cela prend du temps: la scolarité obligatoire doit être prolongée, de 3 à 18 ans, avec un droit à l'école dès 2 ans pour les familles qui le souhaitent. Une même formation doit déboucher sur une qualification égale.
Il n'y aura pas de sortie de crise sans un développement de l'éducation, de la formation et de l'ensemble des services publics. Le peuple grec fait la démonstration qu'il existe une autre voie en Europe que celle de la dictature des marchés financiers et de l'austérité. En France, c'est possible aussi : construisons le rassemblement qui nous permettra de rompre avec l'austérité pour imposer des politiques de progrès et de solidarité. C'est ce message qu'est venu porter cet après midi Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, dans la manifestation parisienne.