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  • Le revenu de base universel, une idée d'apparence généreuse, mais dangereuse !

    L'Ardennais/l'Union de ce dimanche consacre une pleine page à cette idée. Une fois n'est pas coutume venant de cette presse bouffée par le monde de la finance, je tiens à souligner la qualité de cet article pour sa synthèse des différentes propositions, dans notre pays et à l'étranger.
    Le revenu de base apparait comme une idée séduisante pour plein de raisons :
    - déjà pour lutter contre la misère, en particulier des jeunes,
    - par son universalité, intéressante dans notre société fragmentée, où la jalousie des bénéficiaires du RSA par ceux qui travaillent et n'y arrivent pas du fait de leur salaire de misère est exploitée par l’extrême droite et où la culpabilisation des personnes en recherche d'emplois est scandaleuse,
    - pour sa solution apparente face à la précarité de l'emploi, au développement de l'autoentrepreneuriat, du free-lance.
    Mais c'est une idée dangereuse !
    Déjà, étonnons nous qu'elle puisse être défendue par des tenants de l'idéologie libérale. Certes, comme le dit l'article de l'Ardennais/l'Union, il s'agit pour eux d'un revenu insuffisant pour vivre pour inciter au travail. Alors, pourquoi le défendent ils ? Pour avoir la paix sociale et surtout pour maximiser les profits ! Car quelle occasion magnifique pour baisser les salaires (il y a en complément le revenu de base), supprimer les indemnités chômage, les indemnités journalières en cas de maladie, baisser les retraites : bref, baisser le coût du travail. On Vaut Mieux Que Cela ont dit tous les jeunes et les moins jeunes contre la loi El Khomri et à juste titre !
    Donner un revenu suffisant pour permettre de vivre, disent, pour reprendre les termes de l'article "les partisans d'une vision émancipatrice" avec en ligne de mire la possibilité d'avoir du temps pour des activités associatives, culturelles ... avec des pistes légitimes pour en trouver les moyens, mais avec une ligne de partage bien floue  avec la précédente proposition, car cela pourrait facilement être récupéré en "on crée déjà le revenu universel et on en augmentera le montant quand on en aura les moyens". Autant dire la possibilité grande ouverte pour justifier la baisse du coût du travail pour des gouvernements malhonnêtes et à cela, on a gouté !
    Alors, il y a la proposition portée par Bernard Friot, de salaire à vie qui pourrait paraître plus progressiste. Il l'illustre souvent, encore dans un débat à la fête de l'Humanité, repris par l'Humanité de vendredi dernier, (à lire en cliquant ici) par la fonction publique hospitalière. Cet exemple même montre l'insuffisance de la proposition car ces personnels sont majoritairement en souffrance actuellement du fait d'une distorsion majeure entre leurs aspirations à un travail bien fait et les contraintes qu'ils subissent. Les conséquences en sont gravissimes, avec des suicides qui se multiplient, au delà de ceux révélés publiquement, et un absentéisme entraînant un véritable cercle vicieux sur les conditions de travail, mais des arrêts bien justifiés pour se protéger du point de rupture, du burn out. Cela montre bien que la " copropriété d'usage de son outil de production" pour reprendre l'expression de B. Friot  ne suffit pas à assurer l'émancipation dans le travail dans une société non communiste ! Il faudrait que ce soit une copropriété donnant des pouvoirs et cela suppose que notre peuple reprenne le pouvoir sur la finance, sur l'oligarchie médiatico-politique liée à la finance qui nous gouverne !
    D'autres solutions existent, moins "sexy" mais plus sures pour mettre en difficulté le capital !
    Elles sont, à la fois projets à porter dans ces campagnes électorales qui s'annoncent, et objets de lutte !
    - lutter contre la misère avec l'augmentation des minima sociaux et pour la jeunesse une allocation d'autonomie (plutôt qu'un revenu universel hypothétique pour tous, assurons donc un revenu universel à ceux qui portent l'avenir de notre pays et en ont besoin pour se former !)
    - développer l'emploi en le sécurisant avec la sécurité sociale professionnelle que porte la CGT, avec une forte diminution du temps de travail (32 et pourquoi pas 30 h), créatrice d'emploi ... et donnant du temps pour d'autres activités, associatives, culturelles.
    - assurer des droits nouveaux aux salariés dans leurs entreprises
    - se battre pour le développement du service public (et la prise en compte de toutes ces taches d'utilité sociale des associations)
    - reconnaître l'importance de la culture, du sport pour tous et exigeons en les moyens
    Reprenons le pouvoir sur celui de l'argent en luttant contre l'évasion fiscale, en exigeant un nouveau rôle pour les banques liant le crédit à son utilité sociale et environnemental. J'arrête là, mais vous voyez bien que cela implique tout plein d'autres choses, en terme de changement constitutionnel, de refonte complète de l'Europe ....Mais on ne gagnera pas une société émancipatrice d'un coup de baguette magique  et évitons les retours de bâtons d'idées récupérables par le grand capital !

    Catégories : Ardennes, Au fil des jours Lien permanent 0 commentaire
  • Pour le gouvernement, l'insertion des personnes en situation de handicap, ça passe après tout le reste !

    On vient d'apprendre une ponction de 30 millions d'euros sur le FIPHFP décidée par le gouvernement pour financer la sécurité des universités !
    C'est quoi le FIPHFP ? Le fond pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique. Il y a en effet une obligation d'embauche de 6% de travailleurs handicapés, avec amende pour les employeurs ne respectant pas cette obligation, amende versée à l'AGEFIPH dans le privé, au FIPHFP dans la fonction publique, ces deux fonds utilisant les ressources ainsi trouvées pour faciliter l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap : formation, aménagement de postes ...
    C'est un mécanisme vertueux, incitant les employeurs à embaucher des personnes en situation de handicap, tout en réservant les recettes ainsi trouvées (en principe) à améliorer la situation de ces personnes.
    Les universités avaient un régime de "faveur" avec une dérogation pour n'acquitter que le tiers de la somme due au FIPHFP, soit 15 millions en 2015 au lieu de 45. On peut déjà se demander pourquoi leur avoir accorder cette dérogation, contraire à l'esprit d'incitation à l'emploi de travailleurs handicapés. On sait les difficultés financières des universités, mais c'était déjà une tricherie des gouvernements successifs : diminuer les ressources du FIPHFP au lieu d'augmenter le budget des universités.
    La dérogation devait prendre fin cette année.
    Le gouvernement vient d'annoncer la prolongation de cette dérogation pour au moins un an.  Najat Vallaud-Belkacem a justifé cette décision par les dépenses que les universités doivent engager pour la sécurité à la suite des attentats ! Sans commentaire !

    Catégories : Au fil des jours, Education, formation, santé et protection sociale Lien permanent 1 commentaire