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  • Macron, Rottner et Pénicaud, les complices de la casse de l'AFPA.

    L'AFPA a annoncé le 23 octobre un grand plan de licenciements et de fermetures de sites : 1541 licenciements, 38 sites menacés de fermeture. Dans le Grand Est les sites menacés seraient ceux de Reims, Romilly, Faulquemont, Soultz-sous-Forêts et Thionville Yutz.
    C'est la suite d'une longue histoire, due à la volonté de casser cette institution née avec les grandes réformes sociales de la Libération, pour faciliter la marchandisation de la formation, pour permettre à des entreprises adhérentes au MEDEF de faire des profits. N. Sarkozy avait procédé à son démantèlement en en décentralisant une partie aux régions. Il était malgré tout possible de ne pas mettre en concurrence brutale l'AFPA avec des organismes privés et de tenir compte de sa spécificité (c'est à dire de tout le plus qu'elle amenait aux stagiaires en terme d'accompagnement, de pédagogie...) : c'est ce que nous avions fait en Champagne Ardenne.
    Mais les régions, en particulier de droite, ont abandonné l'AFPA ! Depuis la fusion des régions, la majorité de droite du Grand Est condamne les demandeurs d'emploi à des formations rabougries, le plus courtes possibles, pour simplement satisfaire les employeurs en mal de salariés à exploiter, sans vraiment les former pour leur permettre de rebondir durablement avec un vrai diplôme et des compétences utilisables pas seulement dans une seule entreprise. Cela ne correspond pas aux formations de l'AFPA, des formations qui veulent rester de qualité. Et Rottner, le président de la région, déclare regretter les annonces de l'AFPA !
    Les gouvernements successifs ont laissé pourrir la situation, alors que l'AFPA pourrait être l'épine dorsale d'un grand service public de la formation professionnelle pour ceux qui ont passé l'âge du lycée, avec les GRETA et CFPPA. Et nous en avons bien besoin pour suivre les changements technologiques et sociaux !
    Ce plan de licenciement est l'aboutissement de cet abandon d'une formation de qualité !
    Les réactions des députés communistes n'ont pas tardé : Pierre Darrhéville, député des Bouches du Rhône a écrit à M. Pénicaut, ministre du travail, et Alain Bruneel, député du Nord, l'a interpellé ce 24 octobre à l'Aseemblée Nationale lors de la séance des questions orales au gouvernement (à lire ici). La ministre a l'audace de répondre que c'est pour sauver l'AFPA ! Quelle hypocrisie !

    Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • L'hôpital était à l'ordre du jour ce dernier jeudi dans les Ardennes

    20181004_140710.jpgDans le cadre de la journée d'action des personnels à l'appel de la CGT santé, il y avait un rassemblement devant l'hôpital Manchester.
    Les raisons de mécontentement du personnel ne manquent pas ! Leur nombre insuffisant en particulier ne leur permettant pas une prise en charge correcte des malades.
    Après la signature du plan de performance avec ses annonces de suppression d'emploi, la direction et l'Agence Régionale de Santé, aux ordres de la ministre veulent aller plus loin en fusionnant les hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville et Fumay, avec de nouveaux risques de suppression d'emploi et de services à la population.
    20181004_141937.jpg Les annonces du plan de santé Macron, avec un verbiage de proximité vidée de son sens, et la confirmation de l'entrée du privé dans l'hôpital en rajoute au mécontentement. Les annonces concernant le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2019 où l'augmentation des budgets des hôpitaux va être mangée par l'inflation n'est pas là pour rassurer !
    20181004_142926.jpgLe comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes était venu manifester son soutien aux personnels.
    On remarquait aussi la présence du secrétaire général de l'Union départementale CGT, Pascal Lattuada, de la secrétaire de l'UL CGT, Valérie Pierrard et du secrétaire départemental du PCF, Franck Tuot. Voici une vidéo.
    20181004_185149.jpgHasard du calendrier, le soir, le comité de défense des hôpitaux de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes et l'intersyndicale du personnel de l'hôpital de Sedan tenaient une réunion publique au centre social le lac à Sedan pour expliquer la situation actuelle de l'hôpital, dire à la fois que l'on pouvait continuer à faire confiance à l'hôpital et y aller, mais aussi les craintes pour l'avenir : une cinquantaine de personnes avaient répondu à l'invitation et le débat fut intéressant sur les difficultés actuelles du personnel et les conséquences que pourrait avoir le plan de santé d'E. Macron sur les hôpitaux ardennais.
    En vidéo la réponse à deux questions.

    Catégories : Ardennes, santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire
  • Ma santé 2022 ou l'uberisation de la médecine !

    Les luttes des personnels de santé et du médico-social criant leur souffrance de ne pas faire correctement leur travail, celles des usagers demandant l'accès aux soins pour toutes et tous partout, ont suffisamment mis en difficulté le Président de la République et son gouvernement pour que les annonces d'un plan santé soient repoussées à deux reprises et que le diagnostic porté soit partagé : les déserts médicaux se multiplient, les personnels souffrent...
    Mais toute la duplicité du pouvoir jupitérien consiste à s'appuyer sur la catastrophe sanitaire en cours d'installation pour mettre en œuvre dans ce domaine comme dans d'autres son projet de société : celui des premiers de cordée, celui de l'individualisme, celui du fric qui appelle le fric et tant pis pour ceux qui n'en n'ont pas.
    Le Président de la République compare l'importance de la réforme annoncée à celle des CHU en 1958. Cette réforme avait permis, dans un contexte de gouvernement de droite, mais avec une forte opposition du parti communiste, de faire passer l'hôpital de la charité au service public. Le changement de paradigme revendiqué par E. Macron comme ayant pour but de « recentrer le système autour du  patient » s'avère, à la lecture des annonces, la fin de l'hôpital public au nom du décloisonnement avec le secteur privé. L'initiative des personnels libéraux, aidée des techniques du numérique et de quelques incitations financières, organiserait la coopération autour du malade, sans doute comme la main invisible d'Adam Smith génère la richesse des nations ou plutôt les crises financières ! Le titre de cet article est sans doute provocateur, mais à l'image d'UBER, la satisfaction  des usagers sera mesurée en attendant la plate forme pour choisir son professionnel de santé en fonction du nombre de clics... et de ses possibilités financières.
    Pas de miracle pour permettre des dépenses nouvelles de santé en lien avec le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et le progrès scientifiques car, pour le Président de la République, « notre système de santé ne souffre pas d'abord d'un problème de sous-financement ». L'austérité reste de rigueur, avec à peine un petit coup de pouce à l'ONDAM (Objectif National des Dépenses d'Assurance Maladie)
    Cet article a pour but de décrypter les propositions de « Ma Santé 2022 », à l'aune des attentes : celle du développement de la prévention, celle de la lutte contre les déserts médicaux, symbolisée par l'exigence de la suppression du numerus clausus, celle de la proximité et de la continuité des soins, celle des personnels : bien faire son travail.
    Les luttes ont permis de mettre ces attentes à l'ordre du jour du calendrier présidentiel. Il faut maintenant qu'elles en transforment les réponses : du bla-bla-bla pour masquer la politique ultralibérale de Jupiter ou le développement du service public financé par une Sécurité Sociale du XXIème siècle. La dernière partie de cet article résumera donc quelques propositions répondant véritablement aux besoins.

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    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire