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  • Les salariés de l'AFPA manifestent le 22 avril : soutenons les !

    La situation de l'AFPA est précaire, justifiant les craintes de ses salariés pour leurs emplois. Ils manifestent demain, à juste titre !

    On croit rêver quand on lit que le Président de la République a déclaré lors d’un déplacement à l’École polytechnique fédérale de Lausanne le 16 avril qu'"À compter du mois de septembre, tous les demandeurs d’emploi en France auront un accès gratuit, illimité à tous les services numériques d’OpenClassrooms"
    Le renvoi continuel des demandeurs d'emploi à leur responsabilité individuelle, maintenant à la possibilité de formations sur internet gratuites, est une tromperie, dont le seul but est de masquer la responsabilité de F. Hollande et celle de son gouvernement dans le chômage : ce n'est pas une politique d'austérité qui réglera la question, tout au contraire, ni de cadeaux aux entreprises, à la recherche des profits maxima, et donc à la recherche de toutes les suppressions d'emploi possibles, à la recherche des salaires les plus bas possibles, et le chômage leur va bien pour faire accepter ces salaires de misère !

    Plutôt de que renvoyer les personnes en recherche d'emploi vers internet, F. Hollande ferait bien de demander la construction d'un véritable service public de formation d'adulte : l'AFPA étant, avec les GRETA, les CFPPA, le CNAM une pièce majeure de ce service public à construire.

    La loi de mars 2014 sur la formation, en créant un service public régional de formation, reste beaucoup dans le discours ! Et même si je me suis battue pour que le service économique d'intérêt général soit une réalité dans notre région et si je ferai tout mon possible pour qu'il devienne la règle dans la future grande région, ce n'est qu'un pâle Ersatz d'un vrai service public : c'est malheureusement la seule chose possible dans le cadre législatif actuel permettant de reconnaître à sa vraie valeur les obligations de service public !

    Monsieur le Président de la République, plutôt que d'aller chercher des solutions en Suisse, proposez une loi créant un vrai service public de formation, s'affranchissant des règles de la concurrence des traités européens, qui considèrent la formation comme une marchandise.

    Et dans l'immédiat, donnez les moyens à l'AFPA de vivre. Les incertitudes sur l'immobilier de l'AFPA sont de la responsabilité de l'Etat. Après des décennies de non entretien des locaux, propriété de l'Etat, il faudrait maintenant que l'AFPA paie des loyers, en plus des indispensables opérations de rénovation : c'est insupportable !

     

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  • Lycée de Revin, CIO, CDEN

    Pour faire suite à mon précédent article, quelques éléments sur le lycée de Revin et le CIO.

    Même si les lycées n'étaient pas à l'ordre du jour du CDEN, le lycée de Revin et la fermeture annoncée d'une classe de seconde à la prochaine rentrée a fait partie des discussions : à juste titre, un représentant de la FCPE est intervenu pour demander au directeur académique de bien vouloir servir d'intermédiaire pour que les représentants du conseil d'administration du lycée de Revin puissent avoir un entretien avec le Recteur. J'ai confirmé le bien fondé de la démarche en expliquant le refus actuel d'une audience ! Plus tard dans la réunion, nous avons eu droit à cette réflexion extraordinaire du Directeur Académique expliquant qu'il aurait pu fermer dès la rentrée dernière cette quatrième classe de seconde !

    En ce qui concerne les CIO, un projet de réorganisation est actuellement en cours qui pourrait être la fermeture de tous les CIO du département sauf celui de Charleville sachant que contrairement à d'autres départements où l'Education Nationale utilise le désengagement des conseils généraux en terme de locaux pour ces fermetures, ce ne peut être le cas dans notre département. J'ai confirmation, au moins en ce qui concerne celui de Revin, qu'il s'agit de locaux appartenant à l'Etat !

    J'ai rebondi vendredi au conseil départemental de l'Education Nationale sur la déclaration d'un délégué de la FSU sur ce sujet pour faire part de mon inquiétude : la loi du 5 mars 2014 a bien clarifié les responsabilités en terme d'orientation, de l'Etat en ce qui concerne l'orientation des jeunes en formation initiale, des régions pour la coordination de l'orientation en ce qui concerne les autres publics. Petite précision et pas des moindre : cette compétence nouvelle des régions leur a été donnée sans le moindre centime ! En Champagne Ardenne, on ne part pas de rien en ce qui concerne la coordination de l'orientation, puisqu'avant cette loi existait déjà une charte incluant l'Education Nationale à travers ses CIO et permettant la coopération de tous dans le strict respect des compétences de chacun (missions locales, Pôle Emploi, Points d'information jeunesse, Espace Métiers). Des groupements ont été mis en place dans les différents territoires permettant aux professionnels de l'orientation de mieux se connaître pour être mieux complémentaires. Ces annonces de fermetures de CIO me donnent la désagréable impression que ceux qui voulaient retirer à l'Education Nationale sa mission d'orientation, battus dans le vote de la loi, en particulier grâce à la mobilisation des personnels d'orientation de l'EN, cherchent à prendre leur revanche en coupant les moyens. La réponse apportée par le Directeur Académique est si scandaleuse que si je ne l'avais revue sur le site du SNUIPP, j'aurais eu peur d'avoir mal compris et je n'aurais pas osé vous en faire part. Elle fait référence au fait que la fermeture des CIO ne sera pas un obstacle à la proximité avec les entreprises. Sauf que précisément, si la loi demande à l'Education Nationale de s'occuper de l'orientation des jeunes, c'est pour permettre de donner à chacun les mêmes possibilités dans l'ensemble du territoire de notre République, c'est pour permettre aux jeunes de se sortir des stéréotypes sociaux, c'est pour leur permettre d'avoir une véritable éducation au choix ! (pour voir l'article du SNUIPP, cliquez ici, vous y aurez en plus tout leur compte rendu du CDEN).

    Je termine cet article en vous communiquant le texte du courrier que j'ai adressé à la ministre de l'Education Nationale cette semaine :

    Madame la Ministre,

    Permettez moi de vous interpeller sur deux sujets concernant la situation à Revin dans le Nord des Ardennes : l'annonce de la fermeture du CIO et la suppression d'une classe de seconde à la rentrée prochaine au lycée.
    Il s'agit d'un bassin de population où les difficultés sociales sont amplifiées par une succession de fermetures d'entreprises industrielles avec tout dernièrement le désengagement du groupe Electrolux.
    Alors qu'il est particulièrement important d'aider les jeunes à s'imaginer un futur différent de celui de leurs parents, la fermeture du CIO apparaît comme la condamnation supplémentaire aux difficultés socio-économiques. Pour les jeunes de Givet, cela va représenter deux heures minimum de transport pour accéder au CIO de Charleville-Mézières, pas de quoi inciter ceux qui en auraient le plus besoin !
    L'annonce de la fermeture à la rentrée prochaine d'une classe de seconde au lycée de Revin est la deuxième mauvaise nouvelle dans le secteur. Pourtant un travail important de collaboration avec le lycée de Givet a été entrepris à la suite de la mobilisation de l'ensemble de la communauté éducative et des élus, dont d'ailleurs votre ministère avait été saisi il y a deux ans. Cette annonce est d'autant plus mal comprise qu'elle repose sur des taux d'accès à la seconde des élèves de troisième du secteur très faibles, paraissant anticiper des stratégies d'évitement de ce lycée, à l'encontre de la mixité sociale souhaitable. La demande de rencontre de représentants du conseil d'administration de cet établissement avec le Recteur de l'Académie s'est soldée par une fin de non-recevoir, alors même qu'il serait intéressant de chercher à prévenir ces stratégies d'évitement plutôt que de les utiliser pour réduire le nombre de classes.
    Je vous remercie, Madame la Ministre, de bien vouloir faire étudier avec bienveillance ces dossiers : ils sont vécus comme la punition supplémentaire aux difficultés économiques du secteur et la mise en œuvre effective des mesures annoncées y auraient des conséquences particulièrement graves pour les jeunes.

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  • Le conseil Départemental de l'Education Nationale s'est prononcé à l'unanimité contre le projet de carte scolaire !

    Beaucoup de choses à dire en ce qui concerne l'éducation en ce moment ! J'aborderai dans un autre article la situation à Revin mais elle a aussi été abordée au CDEN.

    Juste deux éléments avant de parler de cette grand messe de l'Education Nationale qu'a été la réunion de vendredi du CDEN :

    - c'est un peu curieux que la publication des travaux de l'INSEE Champagne Ardenne concernant la projection en 2030 des effectifs scolaires paraisse au moment même où ont lieu les annonces sur les mesures de la rentrée scolaire prochaine. Cette étude de l'INSEE, vous pouvez la trouver en cliquant ici. Annoncer 18 000 élèves de moins en 2030 par simple projection des courbes actuelles - effectivement les jeunes couples ont tendance à partir ailleurs en espérant trouver plus facilement un emploi ; ce sont eux les parents des enfants qui seront scolarisés d'ici 2030 - sans dire que c'est à situation politique, économique ... identique, c'est contribuer au fatalisme ambiant. Pourtant, on sait bien qu'une autre politique, une autre économie ne reposant pas uniquement le profit maximum pourraient permettre de relocaliser des emplois et les Ardennais savent bien que l'on vit bien dans ce département pour autant que l'on ait de quoi vivre, c'est à dire un emploi décent ! Le fatalisme n'est pas de rigueur. Et c'est sans doute le refus de voir compliquer un nouveau développement de nos territoires par la suppression de ce service public essentiel qu'est l'Education Nationale qui explique le rejet massif des réductions de moyens accordés par le ministre de l'Education Nationale à notre académie, à notre département, par l'ensemble des représentants des Ardennais présents au CDEN, qu'il soient représentants des personnels, des parents ou élus.

    - deuxième élément de contexte : la réforme annoncée des collèges. Pour ne pas allonger, je vous renvoie à la question posée à la Ministre de l'Education Nationale par Patrick Abaté, sénateur communiste de la Moselle (à retrouver en cliquant ici).

    Venons en à cette réunion de vendredi, tout d'abord pour dire ma satisfaction de voir autant de personnes rassemblées devant la préfecture pour protester contre toutes les fermetures annoncées, alors que l'appel à rassemblement avait été particulièrement discret.

    Cette réunion du CDEN n'a pas failli à la tradition de grandes déclarations, d'autant plus longues que chacun sait que le vote au bout sera méprisé par le ministre et n'influencera pas les décisions, le seul droit restant étant de causer, autant le faire ! L'enthousiasme avec lequel le Directeur Académique défend la politique de l'Education Nationale, un enthousiasme, qui aurait plutôt tendance à friser le dépassement de la réserve demandée aux fonctionnaires, en rajoute à cette ambiance !

    Pour ma part je me suis contentée de dire qu'en fonction des objectifs du conseil régional d'élévation des niveaux de formation et d’aménagement équilibré des territoires, je ne pouvais que souscrire aux déclarations précédentes, ( faites par les organisations syndicales, par la FCPE ) et j'ai consacré la suite de mon intervention à des sujets plus précis : lycée de Revin, CIO. J'y reviendrais.

    Après les multiples déclarations préliminaires a débuté l'étude précise des différentes fermetures et adaptations des moyens donnés aux écoles. Le maire de Neufmanil a profité de sa position de représentant du président Huré pour opposer ruralité et bassin industriel de notre département. Comme je l'ai indiqué, les difficultés sociales existent dans l'ensemble du département, aggravées d'ailleurs par les difficultés de déplacement et il n'y a pas de raison de demander la non fermeture à Neufmanif sans défendre aussi Wasigny : les chiffres d'effectifs des deux écoles sont complètement identiques. Ce sont bien ces deux fermetures qui ne sont pas acceptables. J'ai fait référence à des discussions avec des personnes qui travaillent dans le cadre de l'insertion professionnelle témoignant de la gravité particulière des difficultés en zone rurale. Je me suis abstenue d'être provocatrice, mais le témoignage qui m'a le plus marqué est celui d'une personne qui a travaillé dans différents territoires du département avec des demandeurs d'emploi de longue durée : pour elle la situation la pire se trouve dans le canton du président du conseil général !

    L'enthousiasme sans borne du Directeur Académique l'a conduit a nous expliqué les dépenses liées au maintien d'un poste d'enseignant : je n'ai pas pu faire autrement que de lui faire remarquer que les enseignants, ce n'était pas un coût, mais une richesse !

    Le temps consacré aux collèges a été court : la majorité des décisions ne relevant plus du niveau départemental ! J'ai posé une question dont je pensais la réponse simple, l'évolution des effectifs dans les collèges privés (car l'on sait bien que toute fermeture de site s'accompagne de transfert du public vers le privé) : je devrai attendre le prochain CDEN pour avoir la réponse !

    Le vote du CDEN sur les mesures prévues pour la rentrée prochaine a été sans appel : unanimité contre !

    Une date à retenir : c'est le 21 mai que sera présenté l'état de la réflexion actuelle sur le réseau des collèges ardennais.

     

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  • Commission permanente au conseil régional : formation, associations, ligne Charleville/Givet ...

    Commençons par la formation : dans les dossiers présentés aujourd'hui, je voudrais parler de ceux, présentés maintenant chaque année, concernant l'Economie Sociale et Solidaire et tout particulièrement les associations, constituant tout un ensemble constitué progressivement avec la filière universitaire d'Administration et de Gestion des Entreprises de l'Economie sociale et solidaire (DAGEES), la plateforme de formation des bénévoles et salariés des associations, et les formations actions de soutien aux têtes de réseaux associatifs.

    Pour détailler ces dispositifs ou au moins les deux derniers :

    - la plateforme de formation des salariés et des bénévoles des associations permet aux responsables des associations de se former gratuitement dans des domaines aussi variés que la comptabilité ou la création de sites internet, avec cette particularité que peuvent être accueillis ensemble les administrateurs bénévoles et les salariés, facilitant l'échange. Cette plateforme est financée entièrement par le conseil régional et portée par la CRESCA (Chambre régionale de l'Economie Sociale de Champagne Ardenne). Pour en savoir plus, vous pouvez aller voir sur le site de la CRESCA en cliquant ici.

    - les formations actions de soutien aux têtes de réseaux associatifs sont le fruit d'un accord entre le conseil régional et la DJRSCS (avec donc des financements état et région) pour soutenir des réseaux associatifs (et le travail interréseau) dans le développement de projet de territoires favorisant le mieux vivre ensemble et l'engagement bénévole. Cela a permis des projets fort intéressants les années précédentes. Concrètement, il va y avoir dans quelques jours, maintenant que cela a été voté par la commission permanente, publication d'un appel à manifestation d'intérêt, comme les années précédentes auquel doivent répondre les réseaux associatifs souhaitant bénéficier de ce soutien.

    Il y a quelques jours, nous avons eu une réunion avec le directeur régional de la DRJSCS, la présidente de la CRESCA, le responsable du mouvement associatif et celui du CRAJEP pour travailler à l'argumentation de l'intérêt de l'appel à manifestation d'intérêt en prévision de la création de la grande région (les services de l'état ne sont concernés que par ce dernier dispositf). Je résumerai par un commentaire que j'ai entendu : "là où ailleurs il n'y a que du quantitatif, l'ensemble de ces dispositifs nous a permis un saut qualitatif." Je retiens avec plaisir cette expression, bilan d'un travail que j'ai effectué avec constance depuis 2004, à l'écoute du milieu associatif pour voir ce que le conseil régional pouvait apporter et traduire les demandes en actions concrètes, avec ce que cela impliquait de travailler au niveau régional, c'est à dire non en soutien direct à chaque association - c'est le rôle des collectivités locales - mais en aide à la structuration et à partir des compétences régionales, la formation.

    Deuxième sujet annoncé dans le titre de cet article, beaucoup plus politicard : à l'ordre du jour de la commission permanente un avenant à la convention TER a donné lieu à un débat de bas niveau : un élu UMP nous a lu les commentaires de B. Dekens, membre de la commission transport du conseil régional, mais pas de la commission permanente, mettant en cause le fonctionnement de la commission et demandant à son groupe de voter contre cet avenant. Les dysfonctionnements de la ligne Givet/Charleville, car c'est bien cela essentiellement qui intéresse le président de la communauté de communes Ardennes Rives de Meuse, on les connaît tous ! Mais B. Dekens se trompe de colère : ce n'est pas le conseil régional la cause, mais bien la SNCF et RFF avec le retard pris à l'entretien de la ligne et le manque de personnel et la convention entre la région et la SNCF avec ses multiples avenants, dont celui d'aujourd'hui encadre précisément la SNCF pour limiter les dysfonctionnements : bref un vote démagogique et politicard !

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  • Compte personnel de formation : de l'art du MEDEF à récupérer une bonne idée !

    Ou comment retourner à son profit ce qui aurait pu être une avancée sociale, avec la complicité du gouvernement et de son allié syndical !
    Quelques mots d'introduction : l'accord national interprofessionnel du 14/12/2013 a été le résultat d'un marchandage : le compte personnel de formation (CPF), avancée sociale, en échange de la suppression de l'obligation de financement de la formation. C'est un accord que la CGT n'avait, à juste titre, pas paraphé.

    Le compte personnel de formation est un progrès indéniable par rapport au Droit Individuel à la Formation, en particulier parce qu'il est transférable, suivant la personne tout au long de sa vie professionnelle, même s'il change d'entreprise, a plusieurs employeurs est à temps partiel ou  demandeur d'emploi. Pour éviter les formations bidons, et garantir la qualité, le choix effectué par les organisations patronales et syndicales signataires de l'ANI a été de créer des listes de formation certifiante ou qualifiante : l'utilisation du CPF ne peut se faire que dans ce cadre. Ce choix m'a interrogé dès le début, mais pourquoi pas ?

    Corollaire de cet accord, des modifications conséquentes du mode de financement de la formation. J'ai entendu un représentant du MEDEF les résumer ainsi : c'est "passer de l'obligation de financer à l'obligation de former, donc à la liberté d'investir". D'investir pourquoi ? Sans commentaire ! La CGT a, elle, estimé à quelques 4 milliards d'euros la baisse des ressources consacrées à la formation dans notre pays. Alors, évidemment, on peut brocarder quelques formations "vacances" de cadres. Comme dans tout système, les dérives doivent être combattues mais elles ne doivent pas masquer la réalité : la majorité des formations destinées aux cadres sont nécessaires et l'indispensable effort à faire pour former les moins qualifiés ne peut se faire en opposant les salariés les uns aux autres, mais bien en augmentant le budget global de la formation professionnelle dans notre pays. Il est baissé ! C'est inconcevable dans notre société qui bouge de plus en plus vite, nécessitant, pour tous, des découvertes nouvelles, l'apprentissage de nouveaux savoirs. Pour couronner l'ensemble, une "gouvernance" avec des pouvoirs nouveaux donnés aux "partenaires sociaux", comme celui d'élaborer les listes du CPF, de quoi faire rêver les vendeurs d'illusions de la cogestion. Cela ne change rien aux rapports dans l'entreprise et ne donne pas les droits nouveaux qui seraient nécessaires aux salariés pour pouvoir intervenir dans la gestion de leur entreprise !

    Tout cela a été traduit dans la loi du 5 mars 2014. Où en sommes nous un an plus tard ?

    Comme sur la reforme, que je n'ai que survolé  - rien que sur le CPF, j'ai omis tant d'éléments fondamentaux - je ne vais vous  donner que deux points illustrant mon titre, juste sur l'élaboration des listes des formations accessibles  au CPF. C'est une usine à gaz technique et je vous fais grâce de la multiplicité des listes, nationales, de branche, régionales pour les salariés ou pour les demandeurs d'emploi. Le MEDEF y a mis les moyens, avec l'aide de sa branche "formation", la FFP, ce qui lui donne un avantage net vis à vis ds autres organisations, en particulier syndicales, divisées, d'autant plus que la CFDT est prête à toutes les concessions pour démontrer que cette nouvelle "gouvernance" est bien, qu'il est possible de s'entendre avec le patronat, voir (et ceci sans mettre en cause ses militants de base, sans doute bien loin de ces négociations) pour le simple plaisir d'un pouvoir nouveau.

    Premier résultat et inquiétude : les formations listées sont concentrées sur les besoins immédiats du MEDEF ! Si on peut concevoir que pour un demandeur d'emploi, il est essentiel de trouver un emploi à la fin de la formation pour se sortir de la spirale de l'exclusion sociale, et s'il est plus facile de trouver un emploi dans certains secteurs que dans d'autres, il existe cependant des départs à la retraite dans toutes les branches et donc une diversité d'emplois possibles, en dehors des branches où le MEDEF est le plus influent et les profits immédiats les plus élevés. C'est encore plus dramatique pour les salariés. Le MEDEF a réussi à transformer un droit individuel à la formation en une soumission à ses intérêts immédiats, privant les salariés de la possibilité d'une formation émancipatrice, privant aussi l'économie française d'innovation ! Le nombre élevé de formations de niveau supérieur dans la première liste nationale parue a été relevé, donné comme un indicateur, qu'une fois de plus cette réforme ne bénéficierait qu'à ceux qui sont déjà le plus formés. Il s'agit là d'un raccourci ne posant pas les bonnes questions. La capacité de cette réforme à aller vers les moins qualifiés dépend d'autres choses, en particulier de la mise en place effective du conseil en évolution professionnelle - j'y reviendrai dans un autre article sur ce blog. La multiplicité des formations proposées, à tout niveau, est en effet seule garante qu'il s'agit bien de l'initiative individuelle des salariés, pas de l'intérêt déguisé du patronat, intérêt, je le répète, immédiat et contraire à une vision d'un développement économique nouveau, répondant aux besoins des populations et aux enjeux environnementaux.
    Ma deuxième inquiétude concerne, pour un même métier, le choix de la qualification ou des qualifications retenues dans les listes. Difficile de s'y retrouver dans la multiplicité des listes, mais on n'y voit pas forcément les titres professionnels du ministère du travail, dont on sait qu'ils sont préparés essentiellement par l'AFPA. Cela semble plus facile de retrouver les CQP, certificats de qualification professionnelle, préparés surtout dans les organismes de formation dépendant du patronat. Serait-ce la nouvelle technique trouvée par le patronat pour tuer l'AFPA et essayer de se faire un peu de fric sur la formation aussi ? Sans parler d'éventuelles conséquences sur les salaires !

    En cliquant ici vous pouvez télécharger la liste des formations éligibles au CPF à la date du 2 mars 2015, telle qu'elle est sur le site du FPSPP. Cette liste est prévue pour être évolutive.

    Et malgré mes critiques, je ne saurais que vous encourager à utiliser votre compte personnel de formation. En cliquant ici, vous vous trouverez sur le site dédié. Et n'hésitez pas à dire haut et fort tous les freins à l'utilisation de ce compte !

    Catégories : Education, formation Lien permanent 0 commentaire