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Le blog de Michèle Leflon - Page 2

  • La crise des urgences vue par le nouveau ministre de la santé !

    Devant la crise majeure de l’hospitalisation publique, dont les effets les plus visibles concernent les urgences et les maternités, le Président Macron a annoncé entre l’élection présidentielles et les élections législatives une mission flash pour donner des éléments de solution pour l’été. Notons l’inutilité de cette mission : l’état des lieux et des pistes de réforme avaient déjà fait l’objet d’un rapport sénatorial. Cette mission a été confiée à celui qui était son conseiller santé pendant la campagne des élections présidentielles, F. Braun, devenu ministre de la santé dans le deuxième gouvernement Borne.
    Au delà de leur quasi-totale inefficacité, les mesures proposées, acceptées par la Première Ministre, de cette mission flash témoignent des présupposés idéologiques qui vont guider l’action gouvernementale en matière de santé dans ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’accélérer les réformes engagées par les précédents gouvernements, accentuées durant le premier quinquennat d’E. Macron, pour substituer à l’hôpital public le privé, dès lors que des profits peuvent être faits et restreindre les dépenses publiques de santé en limitant au maximum les durées d’hospitalisation, sans égard pour les charges accrues d’accompagnement pour les familles, les soins insuffisants et sans la mise en place d’un véritable service public de soins de premier recours, seul capable d’organiser les coopérations entre les différents professionnels pour répondre aux besoins des populations. L’augmentation du nombre de soignants n’est pas à l’ordre du jour. A l’image des plateformes, le développement du numérique permettrait une meilleure organisation des soins ambulatoires : bonjour la déshumanisation !
    Cette note revient sur le contexte, analyse les mesures proposées et les réponses à apporter.

    I Le contexte
    La crise de l’hôpital public est celle de l’ensemble du système de santé, construite par les gouvernements successifs à travers la réduction du nombre de médecins formés (numerus clausus) et l’austérité imposée. Cette crise globale s’exprime publiquement surtout autour des urgences. En effet, les services d’urgences se sont transformées en secteur d’hospitalisation (le plus souvent sur brancards) faute de lits disponibles avec des conditions indignes pour les malades, monopolisant le personnel des urgences, au détriment de leur vrai rôle, la prise en charge de nouveaux arrivants, tandis que le nombre de ceux-ci a fortement augmenté en lien avec l’absence de permanence des soins en ville et des délais de rendez-vous. Ce n’est que la traduction de la crise globale, d’une médecine de ville, qui ne répond plus aux besoins de la population et d’un hôpital public gangrené par l’austérité. Cette crise avait éclatée au grand jour à l’été 2019, avant même la COVID.
    Le PCF et ses élus avaient anticipé avec un plan d’urgence pour l’hôpital public en 2018 et le tour de France des hôpitaux par ses parlementaires. En 2018 le nombre de créations de postes nécessaires dans les hôpitaux était déjà estimé à 100 000.
    La COVID est passée par là, fatiguant les équipes. Plus que la surcharge de travail, c’est le désespoir en lien avec l’absence de perspectives d’amélioration et le mépris gouvernemental qui mine l’hôpital public. Témoin de ce désespoir, en 2017 déjà, un sondage indiquait que 40 % des aides-soignantes avaient voté pour Marine Le Pen. Aux bas salaires et au manque de personnel s’ajoute la dégradation des conditions de travail liée à une gestion ne visant que la rentabilité, cassant les solidarités d’équipe et ne laissant plus de place à la relation humaine avec les malades, faisant perdre tout intérêt aux métiers du soins. En 2019 des personnels des urgences justifiaient déjà leur mouvement en disant que c’était la grève de la dernière chance et qu’en cas d’échec ils quitteraient l’hôpital public. La période du premier confinement, avec une administration presque absente, laissant la place à l’initiative et à la solidarité des équipes, la reconnaissance par les applaudissements et le discours de Mulhouse d’E. Macron avait fait renaître un espoir, très vite tué : la gestion économique a repris le dessus et les augmentations de salaires du Ségur, insuffisantes, se sont accompagnées de contre-parties divisant les salariés entre eux et aggravant les organisations de travail.
    Le processus de casse de l’hôpital public, engagé avec le plan Juppé en 1995 et le vote par le parlement de la limitation des dépenses de santé, poursuivi par les lois Bachelot, Touraine et Buzyn est arrivé à son terme. L’administration n’a plus besoin de décider de réduction du nombre de lits : ils sont fermés faute de personnels dans un mouvement devenu incontrôlable : chaque départ aggrave les conditions de celles et ceux qui restent, entraînant de nouvelles démissions.
    Pas plus l’hôpital public que la médecine de ville ne sont en état de répondre aux besoins de la population, non seulement cet été, mais au delà, et il y aura des conséquences sanitaires dramatiques, quoi que l’on fasse.
    Cela ne doit évidemment pas se traduire par du renoncement mais par des propositions de reconstruction d’un service public de santé, hospitalier et de premier recours et des mesures d’urgence pour amoindrir les conséquences de la crise dans les mois à venir.

    II Analyse de la mission flash
    a) Principes de base : abandonner l’hôpital public au profit de la médecine libérale et de l’hospitalisation privée
    Cette mission flash ne tire le bilan du « pacte de refondation des urgences » de 2019 que pour souligner que les réformes n’ont pas été assez vite et confirmer l’orientation donnée : tout faire pour réduire le nombre de passages aux urgences en renvoyant la population vers la ville, sans considération véritable pour l’incapacité actuelle de ce secteur à répondre aux besoins de la population en tout point du territoire.
    Rien, à part quelques mesures très ponctuelles dont on attend que les annonces deviennent réalité, comme celle concernant les PADHUE (médecins à diplôme hors Europe) – cf infra – ne concerne l’hôpital public, alors que le problème majeur des urgences est l’absence de lits d’aval.
    Dans la continuité, mais avec la volonté d’accélérer le processus, cette mission flash, qui traduit la philosophie du gouvernement, condamne l’hôpital public. La poursuite de sa dégradation va permettre au secteur privé lucratif de récupérer les « parts de marchés rentables » en abandonnant tout ce qui avait fait le succès du système hospitalier public français.
    Et en abandonnant toute une partie de la population qui a besoin de soins complexes mal standardisés, tout particulièrement les personnes âgées, sauf à ce qu’elles aient les moyens de mettre la main au porte-monnaie, comme en témoigne des ballons d’essai réguliers pour limiter les remboursements de la Sécurité Sociale à un panier de soins.

    b) Les 41 mesures de la mission
    Le premier groupe de mesures consiste à proposer des parcours de soins en amont, sans recourir aux services d’urgences : elles reposent sur l’information de la population de la nécessité d’un appel au 15 avant déplacement aux urgences. Comme les centres 15 vont exploser si ce conseil est suivi, avec comme risque le retard au traitement d’un appel pour une urgence vitale, la mission propose de retarder la nécessaire formation des ARM (assistants de régulation médicale) dont 10 % des postes sont déjà vacants et d’élargir la présence de médecins libéraux comme régulateurs, avec à la clé une rémunération de 100€ de l’heure (les médecins hospitaliers assurant aussi la régulation apprécieront les écarts de salaires !). Des mesures sont proposées pour que les médecins libéraux participent plus à la permanence des soins : augmentation de la cotation de la consultation, cumul retraite/activité libérale, élargissement de la plage de permanence des soins au samedi matin. Le développement annoncé de la télémédecine nécessiterait une note à lui seul, comme l’implication des autres professionnels du soin libéraux ! Enfin, dans le bras de fer actuel entre service public et privé pour les transports de malades, la mission choisit de favoriser le privé.
    Au total il s’agit de restreindre l’accès au service public et à l’expertise médicale avec un risque majoré de non recours aux soins des populations non familiarisées avec les arcanes de l’organisation des soins.
    Le deuxième groupe de mesures vise à rassurer la population en annonçant maintenir la réponse aux urgences graves par des procédures dégradées qui pourraient être pérennisées après l’été.
    Le troisième groupe de mesures concerne l’activité des services d’urgences en autorisant le tri des malades et les fermetures partielles ! Le renforcement des personnels se fait par l’appel au volontariat du libéral, (alors que l’absence d’obligation de participation à la permanence des soins  est un facteur influençant fortement le choix des médecins dans certaines spécialités en faveur des établissements privés), le recours aux heures supplémentaires …
    On notera deux mesures particulièrement dangereuses pour l’avenir :
    - « fluidifier les parcours de soins en psychiatrie » en développant l’intersectoriel, préparant la fin des secteurs de psychiatrie, une organisation qui avait fait la preuve de son efficacité en décloisonnant hospitalisation et soins ambulatoires
    - « favoriser le recrutement de professionnels de santé libéraux qui acceptent de participer à l’activité hospitalière en plus de leur activité libérale » avec des rémunérations attractives, une manière de préparer la casse du statut de la fonction publique hospitalière ou des praticiens hospitaliers.
    Trois mesures sont positives, mais restent très limitées et nécessitent d’attendre pour voir leur effective mise en œuvre.
    - La titularisation plus rapide de contractuels dans la fonction publique hospitalière, limitée par le renvoi vers des accords locaux.
    - L’amélioration de la reconnaissance financière du travail de nuit, limitée à la période estivale
    - La prolongation de l’autorisation d’exercice des PADHUE (praticien à diplôme hors Union Européenne) : reste à savoir si l’assouplissement dans les procédures actuelles permettra de mettre fin au scandale actuel de médecins compétents, sous payés tout en faisant fonctionner de très nombreux services !
    Évidemment le privé n’est pas oublié avec des mesures financières pour les services d’urgences privés, sans contre partie sur un fonctionnement 24h/24, 7 jours/7.
    Le dernier groupe de mesures concerne l’aval. Le problème majeur des services d’urgence – trouver où hospitaliser les patients le nécessitant – est traité par des gadgets, montrant la volonté de ne pas revenir sur les fermetures de lits. Faire gérer les lits vides par un « bed manager » ou l’ARS ne crée pas de lits. La première mesure associe à son inefficacité la torture morale : demander aux services de spécialités de trouver dans les quatre heures un lit vacant pour répondre à la demande d’un libéral, en pratique demander au médecin de choisir quel malade il va mettre à la porte de son service dans les 4 h !

    c) les pistes d’avenir pour la mission
    Le rapport de la mission se termine par des pistes pour l’avenir. Au delà des déclarations de bonnes intentions avec lesquelles on ne peut être que d’accord comme d’adapter l’offre de soins aux besoins, cette partie confirme les orientations : rien pour l’hôpital, sauf un paragraphe sur les ressources humaines. Il s’agit de conforter la place de la médecine libérale et du secteur privé.
    L’hôpital est relégué à la sixième place dans les pistes et il n’y a pas un mot pour des réouvertures de lits ou de services ! Il suffirait de « dynamiser la politique RH ». Quelques propositions vont dans le bon sens : envisager un retour vers une organisation par service, l’arrêt de l’injonction de la polyvalence à outrance et la formation continue des soignants. La revalorisation du travail de nuit proposée est nécessaire mais ne doit pas être exclusive d’un rattrapage généralisé des salaires. Le développement d’incitations financières à la mise en place d’une politique de qualité de vie au travail pourrait s’accompagner de pressions fortes sur les organisations syndicales. On notera dans ce chapitre une déclaration de bonnes intentions sur le développement de l’enseignement et de la recherche, avec une inquiétude : ne s’agit-il pas aussi de préparer à une décentralisation des facultés de médecine, dégageant l’État de ses responsabilités ?
    La première piste témoigne sans le dire du mépris des auteurs de cette mission, et en premier lieu donc du nouveau ministre, pour les forts consommateurs de services d’urgence, en particulier dans le champ de la santé mentale. Il faudrait mettre en place localement des mesures adaptées, sous la responsabilité des CPTS (communauté professionnelle de territoire de santé). Le rapport insiste encore plus loin (piste 7) sur le contrôle par les CPTS de la réponse aux besoins de santé en psychiatrie, encore un signe de la volonté d’en finir avec la spécificité de la psychiatrie et de son organisation en secteur.
    Les autres mesures consistent avant tout à donner des outils aux professionnels libéraux et aux établissements de santé privés pour répondre un peu mieux aux besoins de santé en se coordonnant pour remplacer le service public ou toute velléité de service public de soins primaires.
    La généralisation du SAS (service d’accès aux soins) a pour objectif d’aider à trouver le bon professionnel libéral en s’appuyant sur les technologies de l’information, et les CPTS sont mises au coeur du dispositif.
    Rappelons que les CPTS (Communauté professionnelle de territoire de santé), créées par la loi Touraine ont vocation à rassembler tous les professionnels de santé dans un territoire pour assurer la coordination et en particulier répondre à l’objectif de permanence des soins. L’exercice libéral étant antagoniste de cette coordination, elles ne fonctionnent bien, malgré l’importance des crédits délégués par les ARS, que dans les territoires où des professionnels s’y sont impliqués volontairement pour répondre au bien commun, en particulier là où des centres de santé y ont contribué.
    C’est sur ces CPTS que veut s’appuyer cette mission en ignorant totalement les centres de santé et toute médecine salariée. Il est explicitement écrit « Les soins primaires doivent s’organiser avec les professionnels de santé libéraux réunis au sein des CPTS. »
    La volonté de développer les statuts mixtes libéral/salarié et la complémentarité entre public et privé confirme la volonté de mieux inscrire le système de santé dans l’économie libérale.
    Télémédecine et développement des pratiques infirmières avancées complètent la panoplie des propositions pour suppléer les médecins manquants pour les soins de premier recours.

    III Propositions
    Il ne peut s’agir d’opposer l’hôpital au service de soins primaires et un hôpital fort est nécessaire pour un service de soins primaires de qualité !
    Contrairement au projet gouvernemental, les nécessaires mesures structurantes ne peuvent attendre l’automne ! Il faudrait dès maintenant :
    - annoncer un changement de politique, ce que le gouvernement actuel est évidemment incapable de faire, pour redonner espoir aux soignants et arrêter l’hémorragie. Cela pourrait être une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité sociale
    - préparer la rentrée universitaire pour augmenter dès cette année massivement le nombre de professionnels formés.
    Le plan d’urgence pour l’hôpital du PCF est plus que jamais d’actualité : il faut donner les moyens à l’hôpital public de s’adapter aux évolutions scientifiques et techniques, à la transition épidémiologique avec le vieillissement de la population et assurer une réponse socialement efficace et de proximité aux besoins de santé des territoires en s’inscrivant dans une nouvelle organisation des soins articulant service public hospitalier et structures de soins primaires.
    - Les propositions de formations concernent tant l’hôpital que la ville : elles sont à articuler avec les propositions de sécurité emploi formation et de salaire pendant les études en échange d’un engagement à travailler dans le service public. Les besoins concernent toutes les catégories professionnelles.
    - La réponse aux déserts médicaux doit être une réponse politique, structurante, de création d’un service public de soins de premier recours autour de centres de santé pluriprofessionnels maillant l’ensemble du territoire national. On lira avec intérêt l'article de Richard Lopez dans le dernier numéro des cahiers de santé publique et de protection sociale. On peut le trouver en cliquant ici

    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire
  • Après le 10 avril

     Sans doute faudrait-il attendre plus longtemps que l'émotion, la colère voir le désespoir à la suite du premier tour des élections présidentielles soient passés pour être audible d'un grand nombre mais il y a aussi urgence face au risque de l'élection de Marine Le Pen le 24 avril.

    Car avant d'aller plus loin dans l'analyse de la situation politique disons le clairement : il ne suffit pas de s'abstenir ou de voter blanc le 24 avril, il faut voter contre Marine Le Pen, contre la haine de l'autre, le racisme, la xénophobie.

    Comme ailleurs dans le monde, le capitalisme cherche désespérément comment se survivre face à des contradictions de plus en plus profondes, face à son incapacité à répondre aux enjeux sociaux, écologiques, au développement humain tout simplement. En France la haute bourgeoisie, le grand patronat ont un plan A et un plan B mais sans doute aussi un plan C. Le plan A, c'est le chemin le plus direct, c'est être quasiment à la tête de l'État avec Macron le président des patrons. Le plan B c'est de jouer sur la division des salariés, des peuples, de restreindre les libertés, les possibilités de manifester, de s'exprimer, de s'organiser, c'est Marine Le Pen. Le plan B est moins bien pour le capitalisme en enfermant l'économie dans les frontières nationales, mais quand  la servitude volontaire décrite par La Boétie ne suffit plus à juguler la colère populaire, que le risque est trop grand d'une prise du pouvoir par le peuple, c'est un remarquable coup de frein, un obstacle majeur sur le chemin de l'émancipation humaine qu'il faudrait des années voir des décennies pour franchir.

    Le plan C c'est de laisser filer le pouvoir politique mais de s'arc-bouter sur le pouvoir économique. C'est ce qui a été fait en particulier sous le quinquennat de F. Hollande.

    Car pour changer le monde, pour construire une vraie société d'émancipation humaine il faut gagner le pouvoir politique mais aussi le pouvoir économique et social.

    Et c'est à l'aune de ces objectifs qu'il faut analyser la situation actuelle.

    Gagner le pouvoir politique a le mérite d'être le plus concret, de paraître le plus abordable.

    Quelle est la situation politique ? En schématisant la population française est divisée en quatre quarts : les abstentionnistes voir les non inscrits sur les listes électorales, l'extrême droite enfermée dans sa préférence nationale et attribuant tous les malheurs à l’autre (qui au fait ?), les libéraux (droite et LREM) gagnés à l'idée que le capitalisme est le meilleur des mondes et que le salut est individuel et la gauche qui cherche comment améliorer la vie de toutes et tous.

    On peut tourner dans tous les sens, un tiers des votants cela ne permet pas de gagner un second tour car, n'en déplaise aux partisans de la fin du clivage droite-gauche, il reste une différence fondamentale entre les tenants du chacun pour soi et ceux de la solidarité, pourtant  fondement de l'humain. La bataille du 24 avril est une bataille entre deux groupes de partisans du chacun pour soi, la seule différence étant qu'un des deux  groupes rajoute la haine de l'autre mais ils auraient fait front face à la gauche !

    Le caractère antidémocratique de la Vème république, aggravé par les réformes constitutionnelles successives, et contre lequel le PCF s'est toujours battu, ne doit pas nous faire oublier ce fait majeur : dans une démocratie, pour prendre le pouvoir, il faut être majoritaire !

    Par contre il faut se poser la question des raisons, non pas du déclin de la gauche - la réponse est trop facilement dans les trahisons du PS - mais du recul des idées de solidarité, d'une solidarité constitutive de la République avec ce que cela comporte : les services publics, la Sécurité sociale...

    Pourtant la COVID, en particulier avec le premier confinement, plus récemment la guerre en Ukraine, témoignent de la capacité du peuple français à faire preuve de solidarité.

    Une des clés en est peut-être dans l'éloignement des citoyens de ces services publics, de la Sécurité Sociale : éloignement géographique, formalités complexes dont l’hermétisme est aggravé par la dématérialisation, règles changeantes au gré d'un management plus soucieux de répondre aux impératifs d'économie des gouvernements successifs qu'à l'intérêt général.

    Il y a urgence à démocratiser les services publics, à les rendre aux citoyens !

    Comme il y a urgence à engager une vraie réforme de l'éducation nationale pour mettre fin au tri des élèves en fonction de leur origine sociale, car ils ne connaissent pas les codes. C'est un vrai gâchis et cela contribue au rejet de l'en commun que devrait être la République.

    Sur tous ces sujets (la Sécu, c'est aussi les retraites) et d'autres nous avons besoin de députés combatifs, pas uniquement dans la dénonciation en attendant la prochaine élection présidentielle mais qui, à l'image d'André Chassaigne, le président du groupe communiste à l,'Assemblée nationale, rassemble pour gagner, comme sur les retraites des agriculteurs.

    Car le combat politique ne s' arrête pas pour cinq ans !

    Il faut aussi gagner le pouvoir économique et social !


    Car la lutte des classes est plus vivace que jamais. Le pouvoir politique peut aider mais seule la lutte des opprimés contre le patronat permettra de gagner. Il ne s'agit pas d'aménager le capitalisme - les tentatives de gouvernements de gauche depuis 40 ans ont bien montré que cela était voué à l'échec - mais de le dépasser et tel est le sens du programme des jours heureux brillamment défendu par Fabien Roussel. L'appel au vote utile en lien avec les modalités de l'élection présidentielle a occulté le débat mais il s'agit bien toujours de la même division fondamentale que celle du congrès de Tours en 1920 : révolutionner ou aménager.

    Un aparté sur la Sécurité Sociale, germe de communisme par ses principes : sa création à la libération a été un obstacle dont le patronat a bien du mal à se débarrasser. Une amie à qui je parlais gentiment du flou du programme de JLM sur la question cotisation/fiscalisation m'a renvoyée vers la réforme fiscale de son programme, la progressivité de la CSG, c'est à dire l'abandon de la cotisation, l'achèvement de l'expropriation par l'Etat de ce bien des salariés qu'est la Sécu, l’aboutissement du rêve du patronat ! D'ailleurs seul Fabien Roussel a parlé de salaire brut, respectant les cotisations.

    La lutte des classes n’est pas rythmée par les élections présidentielles et le mouvement social va continuer. Il doit enrichir le politique, tout en en restant strictement indépendant, qu’il s’agisse des syndicats, des associations : l’augmentation du pouvoir d’achat, c’est dans les entreprises et dans la rue que cela se gagne !

    Syndicats et associations ont un rôle majeur à jouer pour des services publics au service de l’intérêt général, un véritable service public de santé à la fois d’hospitalisation et de soins de premier recours par exemple, des services publics que la population considère comme sa propriété, c’est à dire largement démocratisés avec des possibilités d’intervention dans leur gestion élargies pour les personnels, mais aussi pour les usagers et les élus.

    Il faut certes se poser la question des difficultés actuelles du mouvement social et l'absence de débouchés politique en est une mais cela ne doit pas conduire à le renier. Car il doit contribuer à redonner goût à l'action collective, porter l'exigence d'en finir avec le hold up sur le travail des salariés, des autoentrepreneurs, des agriculteurs, des artisans… , par le monde de la finance et la grande bourgeoisie parasite (et non par l'Etat ou la Sécu comme on voudrait nous le faire croire, même si on peut discuter certains choix) et augmenter ainsi les revenus du travail. Des avancées sont possibles pour conquérir de nouveaux droits démocratiques concrets dans la gestion des services publics. Comme pour aller vers la suppression du chômage par de vraies formations. Comme gagner un revenu étudiant etc....

    Alors, le 24 avril on vote contre le fascisme (pour ceux qui ont du mal à mettre un bulletin Macron dans l’urne, pensez à vos amis étrangers), on contribue au mouvement social, avec un premier temps fort le 1er mai et on fait élire le maximum de députés de gauche, en particulier communistes.

    Catégories : Au fil des jours Lien permanent 0 commentaire
  • Macron confirme la faillite d'une politique de prévention en France !

    Autant historiquement le système de soins français était bien classé, autant la prévention a toujours été à la traîne.
    Mais avec Macron, nous sommes passés à une prévention punitive ... le contraire de ce qu'il faudrait faire !
    C'est en lien avec ses présupposés idéologiques : que le meilleur gagne et tant pis pour les autres, en économie, comme dans toute la vie ! En oubliant que l'être humain est structurellement dépendant des autres et en nous préparant un pays plus déshumanisé !
    L'écologie punitive a déjà conduit à la crise des gilets jaunes tandis notre pays  stagne dans sa lutte contre le réchauffement climatique ; la prévention punitive freine  la mise en place des mesures nécessaires contre l'épidémie de COVID tout en contribuant à la désinformation de la population ! Elle permet surtout de distiller les prémices d'une société réduisant encore les dépenses publiques dans l'intérêt des grandes fortunes.
    Dans plusieurs avis, l'académie de Médecine a conseillé la vaccination obligatoire ; certes, il n'appartient pas aux médecins de l'imposer, c'est une décision politique. Mais Macron et le gouvernement ont fui leurs responsabilités en ne suivant pas cet avis préférant jouer avec le feu, la carte de la division de la population et poser quelques briques d'une société liberticide !
    Aucune campagne n'a été menée pour faciliter l'acceptation du vaccin : le mépris du peuple est tel que les campagnes de promotion du vaccin ont été simplistes laissant la population s'informer sur les réseaux sociaux et se désinformer auprès de complotistes jouant par exemple sur la proximité des initiales de l'ADN et de l'ARN. On n'a pas rassuré en expliquant que les recherches sur l'ARNm étaient anciennes et là on impose des rappels, sans même faire d'analogie avec les vaccinations des enfants et les injections à 2 mois, 4 mois puis un an ....
    Rien n'a été fait non plus pour vacciner dans la proximité et l'on s'étonne que des personnes âgées viennent seulement maintenant pour une première dose lorsqu'enfin, il y a possibilité de vaccination à côté de chez elles.
    Et en refusant de plaider la suspension des brevets sur les vaccins pour permettre un accès plus facile à toute la population mondiale, Macron accrédite l'idée que ces vaccins ne sont là que pour enrichir les Pfizer et Moderna !
    Non, plutôt que de rendre la vaccination obligatoire pour toutes et tous, de faire campagne pour son acceptation (et les chiffres sont là pour prouver l'efficacité !) le gouvernement a choisi la méthode punitive, stigmatiser les soignants en imposant à eux seuls la vaccination (mais il fallait bien faire contre poids aux applaudissements des soignants lors du premier confinement), priver de bars, de cinéma ou de stades les non vaccinés !
    Avec un résultat catastrophique : certains confondent opposition à Macron et opposition à la vaccination ou opposition aux profits de Big Pharma et refus de la vaccination (remarquons que les mêmes ne refusent pas souvent l'usage de l'auto, pourtant également génératrices de bons profits patronaux !). Sans parler de tous ces populistes qui surfent sur la notion de liberté et sautent sur tout ce qui bouge dans l'espoir d'alimenter ainsi les urnes des élections présidentielles : une notion fort libérale de la liberté, celle de contaminer son voisin, similaire à la liberté d'exploiter son salarié.
    Et pendant ce temps là, Macron, cheville ouvrière du grand patronat, avance ses pions : la casse du droit du travail avec des salariés non licenciés, mais sans salaire et le contrôle de la population par elle-même car n'est ce pas cela, la vérification des pass sanitaires par les garçons de café ?
    Car c'est contre cela qu'il faut se battre, pas contre le vaccin, ni même contre le pass qu'il soit sanitaire ou vaccinal mais bien contre ces atteintes qui risquent d'être le cheval de Troie vers des transformations plus graves encore de notre société mettant en cause la dignité humaine.
    Et une petite musique se fait de plus en plus entendre, celle qu'il ne faudrait pas soigner ceux qui ne sont pas vaccinés ! Une petite musique très dangereuse !
    Depuis le début, le gouvernement a joué de la crise de l'hôpital : les mesures de confinement ont été prises parce que les capacités de réanimation étaient dépassées. Comme si ce n'était pas grave que des gens aillent en réanimation, meurent éventuellement et comme s'il ne fallait pas tout faire pour éviter les contaminations, quelque soient les capacités hospitalières ! Et des populistes de lier les confinements à l'état de l'hôpital.
    L'état de l'hôpital public est catastrophique et il n'avait pas besoin de la COVID pour être en crise avec des gouvernements successifs qui n'ont eu comme but que de  réduire les dépenses et de faciliter le développement de l'hospitalisation privée.
    Mais à faire le lien comme le gouvernement l'a fait, entre manque de lits et confinement, mais aussi comme d'autres, dans une réponse primaire au macronisme, disent autrement la même chose, croyant défendre l'hôpital public, on dénie toute importance à la prévention ! Tant pis pour les morts, tant pis pour ceux qui mettent des mois à se remettre d'un COVID grave après les souffrances d'un passage en réa, tant pis pour les inquiétudes des familles !
    A jouer de la crise de l'hôpital et des divisions de la population entre partisans et opposants à la vaccination, le gouvernement laisse se développer cette idée folle : il ne faudrait pas soigner ceux qui ne sont pas vaccinés. Mais c'est sa politique de prévention, répressive au lieu d'être éducative, facilitatrice, qui est responsable des non vaccinations ! Et demain, cela pourrait être d'autres motifs de refus de soins (ou plus vraisemblablement de non remboursement ce qui reviendra au même pour une bonne moitié de la population ) : l'alcool, le tabac, la drogue par exemple (et on sait pourtant que les toxicomanies sont des maladies). Les complémentaires rêvent d'augmenter les cotisations en fonction du risque : demain, on pourrait ne plus être remboursé d'une affection cardiaque si l'on n'a pas fait ses 10 000 pas par jour attestés par une appli sur son smartphone ou acheté un Maroilles. Voulons nous d'une vie réglée par notre complémentaire santé ou par une Sécurité Sociale réduite à un panier de soins pour satisfaire la volonté du patronat de réduire les dépenses publiques ?
    La France a besoin de se doter d'une vraie politique de prévention, avec des médecins scolaires , une médecine du travail indépendante du patronat, des campagnes d'éducation à la santé, l'interdiction de certains toxiques. La prévention punitive à la mode Macron consiste à mettre les pièces d'un puzzle déshumanisant pour satisfaire la finance.

    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire
  • Extrême urgence pour l’hôpital public !

    La situation de l’hôpital public est dramatique. L’austérité l’a enfoncé dans un cercle vicieux de déclin autorisant le gouvernement à se dire « non coupable » et faisant « tout ce qu’il peut », c’est à dire rien ! Ce fatalisme n’est pas de rigueur ! Les solutions existent, même si le retour à la normale demandera du temps et si la complexité de la situation impose des mesures d’ordre varié : encore faut il en avoir la volonté politique ! Et cela, tout de suite !
    L’hôpital public part à la dérive : 5700 lits ont été fermés en 2020 et l’hécatombe continue.

    La bataille des chiffres officiels témoigne surtout de la désorganisation entre lits fermés officiellement et lits fermés officieusement, faute de personnels. Car le gouvernement et les ARS n’ont plus besoin de justifier des fermetures pour des raisons d’économies : là on ferme parce qu’il n’y a pas de médecins, ici parce qu’il n’y a pas d’infirmières, à Sarlat, on ferme la maternité quelques jours faute de sage-femmes etc ...
    Faute de collègues en nombre suffisant, le personnel, épuisé, quitte l’hôpital. La dégradation des conditions de travail ne date pas de la pandémie : une étude des services du ministère de la santé lui-même montre l’aggravation des conditions de travail entre 2016 et 2019 !
    Les conséquences pour la population sont gravissimes avec des retards de prise en charge, des morts évitables, non évitées, l’aggravation des pathologies, l’angoisse de l’attente pour les patients et leur famille, les patients psychiatriques laissés dans la souffrance. Il y a report d’une partie des soins traditionnellement confiés à l’hôpital vers le secteur ambulatoire des soins primaires, lui-même en grande difficulté.
    Ceci est la conséquence des politiques des gouvernements successifs, reposant sur deux principes, faire des économies sur la santé et la sécurité sociale et favoriser le secteur privé lucratif avec comme conséquence un gel du point d’indice de la fonction publique hospitalière et la limitation des effectifs. La mise en place de cette politique austéritaire s’est faite à l’aide de l’instauration d’une gestion de type privée de l’hôpital public, privilégiant la rentabilité financière à l’intérêt général et s’opposant à l’éthique des soignants, dont on a de plus limité drastiquement toute possibilité d’intervention dans la gestion de leur établissement.
    Les Véran, Castex et Macron sont en train de donner le coup de grâce à l’hôpital public ! Les miettes du Ségur de la santé, fruit des luttes, sont utilisées par le gouvernement pour diviser les personnels, les opposer à la population. Ils entreprennent en plus la chasse aux intérimaires, sans en traiter les causes, et même aux médecins étrangers non européens avec un seul but : réduire encore le nombre de médecins travaillant à l’hôpital pour fermer des lits et des services, laissant le secteur privé lucratif, de plus en plus géré par les fonds de pension et autres instruments financiers, prospérer librement. C’est un développement sans précédent dans notre pays d’une médecine à deux vitesses où ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des dépassements d’honoraires et autres restes à charge vont être de moins en moins bien soignés.
    Le 4 décembre une journée d’action nationale réclamait un plan d’urgence pour l’hôpital public. L’appel émanait de syndicats de soignants médicaux et non médicaux et de collectifs liés à la santé, mais c’est aussi plus de 80 organisations associatives, mutualistes, syndicales ou politiques (dont le PCF) qui répondaient à l’appel à l’action lancé par la Coordination des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, traduisant ainsi l’exigence de la population d’agir pour l’hôpital public. Malgré une importante mobilisation à Paris et en province, la délégation reçue au ministère n’a rencontré qu’un sous-fifre chargé de dire que le ministre faisait tout ce qu’il pouvait … c’est à dire rien !

    L’hôpital public est le bien de ceux qui n’ont rien ! C’est aussi le bien de tous ! C’est grâce à lui que la France avait atteint une très haute qualité de soins reconnue à l’échelle internationale et cet hôpital public est en train de partir en lambeaux, pour un système à la mode américaine, plus cher, moins performant et très inégalitaire, pour la seule satisfaction de la classe dominante !
    Le PCF avait dès 2019 proposé un plan d’urgence pour l’hôpital public. Il est plus que jamais d’actualité
    - il faut augmenter les salaires
    - il faut créer 100 000 emplois à l’hôpital
    - il faut donner envie aux personnels de rester à l’hôpital, d’y venir, en reconstituant des équipes soignantes avec des conditions de travail préservées, le respect de l’éthique professionnelle, sur la base d’une collaboration au sein des services et d’un pouvoir décisionnel des instances représentatives.
    Il n’y a pas contradiction entre la nécessaire création de postes et les difficultés de recrutement ! Et il y a extrême urgence à créer des postes, à soulager les soignants et à les retenir à l’hôpital avant un départ pour se protéger du burn-out !
    Le fatalisme diffusé dans les médias, reprenant en boucle le manque de médecins, la longueur de leur formation, comme une excuse pour le Président de la République, n’est pas de rigueur. Certes, la situation est très difficile demandant des réponses multiples, mais des solutions peuvent être trouvées à une condition : ouvrir les vannes financières des hôpitaux et retrouver une gestion visant au meilleur soin plutôt qu’à un œil rivé sur le tableau des dépenses! C’est pour cela que le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2022 qui vient d’être adopté est criminel !
    Quelques mots sur les médecins : il faut évidemment augmenter le nombre de médecins formés chaque année, transformer les études et le recrutement avec un revenu étudiant en échange d’un engagement de service public. Ce n’est pas le but de cet article, consacré à l’extrême urgence ! Car dans l’extrême urgence, il faut déjà garder ceux que l’on a ! Trois raisons à leur départ : le salaire (le revenu est facilement 2 fois plus élevé dans le privé pour certaines spécialités), la pénibilité liée aux obligations de service public de continuité des soins, et l’incapacité de faire leur métier comme ils le voudraient.
    Le salaire : plus que le salaire lui-même, c’est sans doute la comparaison avec le privé avec une valeur symbolique dans la société actuelle, susceptible de favoriser le développement de l’hospitalisation privée (« Il gagne plus car il est meilleur »). Quelques éléments chiffrés : sans rentrer dans la complexité des mesures post Ségur où ceux en milieu de carrière se sont retrouvés désavantagés, un praticien hospitalier gagne 52 933€ brut par an au 1er échelon, 107 009 au dernier auxquels s’ajoute 1010€ mensuel brut de prime de service public exclusif pour ceux qui n’ont pas de secteur privé. D’après la CARMF (caisse autonome de retraite des médecins de France), le revenu annuel moyen en 2019 d’un cancérologue libéral était de 316 365 €, d’un anesthésiste de 164 798, d’un chirurgien de 143 429 mais celui des gériatres n’est que de 58 000. Sans doute est il encore utile d’augmenter les salaires des praticiens hospitaliers en début et milieu de carrière (milieu oublié par le Ségur) mais des renégociations des conventions s’imposent réduisant les revenus liés à certains actes très surévalués : ce ne serait que justice aussi de rétablir un peu d’égalité entre les spécialistes et avec la médecine générale (77 417€ de revenu moyen) !
    La pénibilité : la pénibilité est d’autant moins pénible qu’elle se partage ! La fin en 2002 de l’obligation de garde des médecins généralistes a reporté vers les médecins hospitaliers la charge de la permanence des soins la nuit et le dimanche. Cerise sur le gâteau des centres privés de soins immédiats se créent (Troyes, Blois, Nancy, Poitiers …) prenant leur part de l’activité de jour, réduisant sans doute le nombre de médecins nécessaires aux urgences publiques avec en contre partie une augmentation de leur nombre de nuits et de dimanches  à travailler ! A côté de mesures beaucoup plus discutables, la proposition de la FHF(Fédération Hospitalière de France) de réinstaurer une obligation de participation à la permanence des soins quelque soit le mode d’exercice est entendable !
    Le Ségur a d’autant moins réglé la question du salaire des personnels que les accords se sont accompagnés de mesures visant à détricoter le statut de la fonction publique hospitalière, divisant les personnels
    L’incapacité de faire leur métier comme ils le voudraient concerne tous les soignants : des améliorations importantes rapides pourraient être apportées pour autant qu’il y en ait volonté politique. La gestion à la recherche de la rentabilité a conduit, à la fois à des réductions dans les moyens matériels et de personnels.
    La pression a été telle que le gouvernement a du ouvrir les vannes sur les « équipements du quotidien ». Mais outre l’étroitesse financière, la poursuite d’une gestion de type privée, plus attachée à la rentabilité qu’au bien commun ne permet pas une véritable amélioration et le désespoir saisit toujours les soignants quand leur manque le B.A BA de leur matériel, quand il faut passer des minutes précieuses à quémander dans un autre service des draps, un médicament pour une urgence ou du petit matériel ! Il faut inverser pour avoir une logistique au service des soignants et des malades et non aux ordres du directeur financier ! Cela passe par un véritable pouvoir de décision démocratique des personnels et de leurs organisations syndicales.
    Il faut d’extrême urgence du personnel supplémentaire. Et il n’y a pas de fatalisme ! La répétition du manque de médecins et de la durée de leur formation ne doit pas masquer deux choses :
    - il y a 20 ans on disait déjà la même chose en argumentant sur la longueur des études pour justifier l’immobilisme. Il faut donc des décisions rapides !
    - Le manque de personnels n’est pas que celui du personnel le plus qualifié ! Pour accroître la rentabilité on a supprimé de nombreux emplois dans le secrétariat, l’entretien, l’accueil, le nursing … au prétexte que qui peut le plus peut le moins et surchargeant les médecins, les infirmières … de taches annexes. On a externalisé le ménage ou le secrétariat, « rationaliser » la livraison des repas … et l’infirmière est seule avec l’aide-soignante pour répondre au téléphone, prendre un rendez vous pour un de ses malades ou passer la serpillière pour réparer un incident …
    On peut créer tout de suite des postes (et les pourvoir) d’ASH, de brancardiers, de secrétaires, d’agents d’accueil …en leur offrant des perspectives de formation continue. Et il faut faire exploser le nombre de formations continues qualifiantes, permettant à des professionnels exténués de reprendre goût au soin à travers de nouvelles qualifications, un nouveau métier ! Comment peut on concevoir qu’alors que l’on manque d’infirmières, des aides soignantes admises en école d’infirmière se voient refuser le financement de leur formation ?
    Et bien sur il faut ouvrir les formations initiales, mettre fin aux quota officiels ou officieux en donnant des moyens aux universités et écoles professionnelles. Des pré-recrutements, salariant les jeunes pendant leur formation, en échange d’un engagement de service public permettraient à de nombreux jeunes d’échapper à la misère étudiante, tout en facilitant une orientation vers le domaine du soin et de l’accompagnement social.  
    L’hôpital, la santé plus généralement peuvent être le terrain de mise en place d’une véritable sécurité d’emploi et de formation avec un statut dès le début de la prise d’un poste ou de la formation qualifiante et de vraies perspectives d’évolution de carrière à travers des formations continues qualifiantes sans rupture de revenus.
    L’hôpital est avant tout malade du capitalisme ! La résolution de la crise passe par une transformation de la gestion, orientée vers le bien commun et associant salariés, élus et usagers à la place de « contrôleurs des dépenses » et par le desserrement des contraintes financières !

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  • Coup de colère sur les choix de circulation à Charleville-Mézières

    Screenshot_20210612_112628.jpgLe petit Gonzague de ce jour m'amène à réagir, tant il décrit la situation actuelle à Charleville-Mézières. Pourtant ce billet journalier a beaucoup perdu de son intérêt : souvent, comme d'ailleurs aujourd'hui, il stigmatise les comportements.
    Mais la conclusion est là : l'auteur va échanger son vélo pour sa voiture !
    Il y a pourtant urgence climatique, urgence toute simplement pour la santé à changer nos modes de transport.
    Le vélo est un atout essentiel. Encore faut il qu'il puisse rentrer dans les mœurs dès le plus jeune âge, qu'il fasse partie de l'éducation. Mais quel parent osera laisser son enfant aller au collège en vélo, au sport ou ailleurs dans notre ville ?
    Il ne s'agit pas de stigmatiser les automobilistes, les piétons ou les vélos : chacun, qui souvent alterne les moyens de locomotion, se croit dans son bon droit
    Mais en voulant développer des pistes cyclables low cost Boris Ravignon engendre l'insécurité ! Car il ne s'agit pas d'opposer les modes de mobilité, d'insulter les cyclistes le jour où on a pris sa voiture et les automobilistes quand on prend son vélo mais bien de construire une ville en commun pour toutes et tous.
    La place de l'hôtel de ville et de la Préfecture sont un exemple d'insécurité et si les travaux peuvent expliquer certaines choses, ils n'expliquent pas tout et doivent nécessiter des précautions, évidemment des habitants, mais aussi des services de la ville. Le stop en arrivant sur la place de la Préfecture en venant du Theux a disparu : ni panneau, ni ligne blanche. La priorité aurait elle changée ? Mais rien n'indique ce changement de priorité à ceux qui viennent du porche, le seul moyen maintenant pour contourner la place de l'Hôtel de ville en allant vers Charleville. Quand la mairie s'occupera-t-elle de cela ?
    Le maire, par ailleurs candidat à l'élection régionale, préfère fanfaronner dans le quartier de Manchester avec le Préfet que de s'occuper de la sécurité routière. L'indispensable lutte contre les trafics à Manchester nécessite une police d'Etat de proximité, pas une fanfaronnade avec à la clé l'interpellation d'une pauvre femme, énervée par la perte de son RSA, faute d'accès à internet.

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