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Le blog de Michèle Leflon - Page 5

  • Sègur, 5ème branche ...La potion toxique du gouvernement !

    La pandémie a mis sur le devant de la scène les soignants, la population a applaudi mais s'est aussi souvenu de toutes les mobilisations depuis un an, car le personnel hospitalier n'en peut plus des coupes sombres faites dans les budgets, des réorganisations qui désorganisent et tout simplement ne supporte plus la contradiction entre leur aspiration à bien soigner et ce qui leur est imposé.
    Et puis la question des EHPAD a aussi été mise en évidence.
    Et il y a également la crise économique, qui se préparait avant l'épidémie, amplifiée par elle, avec des pertes de recettes pour la Sécurité Sociale du fait du chômage partiel, du chômage tout court, majeures.
    Avec ces trois ingrédients, le gouvernement a décidé de faire une potion toxique : privatiser un peu plus le système de santé et mettre en place ce cheval de Troie que serait une 5ème branche de la sécurité sociale dédiée à la perte d'autonomie.
    Réglons tout de suite le cas de la 5ème branche. Ce qui est annoncé ne va pas amener un centime de plus pour les personnes en perte d'autonomie ! Il s'agit pour l'instant de régler la question du déficit de la sécu, d'une manière discutable d'ailleurs, et d'en profiter pour un effet d'annonce. La CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) devait prendre fin en 2024. Le rapport Liebault sur la perte d'autonomie avait proposé qu'à partir de 2024 cette contribution perdure en changeant d'affectation, en la destinant à la perte d'autonomie. En décidant de prolonger jusqu'en 2033 le remboursement de la dette, le gouvernement a décidé de se faire en même temps un coup de pub : une grande annonce sur la perte d'autonomie. Puisque la CRDS n'a plus de raison de s'éteindre en 2024, il faut trouver autre chose. Qu'à cela ne tienne : il annonce le transfert d'une fraction de la CSG prélevée vers cette 5ème branche : il n'y a aucune recette supplémentaire pour la sécu !
    Mais en plus, il prépare le terrain pour le morcellement de la sécu, l'entrée de l'assurance privée et cette absurdité de fractionner ce qui relève de la maladie et ce qui relève de la perte d'autonomie, comme si la santé ne demandait pas une prise en charge globale et comme si, précisément, actuellement les établissements ne souffraient pas de cette séparation entre ce qui relève de l'assurance maladie et ce qui relève de la perte d'autonomie, prise en charge par les départements.
    Et faire cela en même temps que le Ségur, cela permet de faire croire que l'on va appliquer la promesse du Président de la République d'un grand plan pour l'hôpital public et en même temps justifier le manque de moyens. Sur le Ségur, passons sur la forme, pour aller au fond. Car la forme s'annonce détestable : lors du lancement la première organisation syndicale de la fonction publique hospitalière n'a pas été autorisée à s'exprimer, pour donner la parole à la 3ème, la CFDT ! Le Ségur sera-t-il celui des copains et des coquins ?
    Quant au fond il est très inquiétant : le mea culpa du Président de la République se traduit par "il faut aller plus vite dans la mise en place de la stratégie Ma Santé 2022". C'est à dire que le but est d'aller plus vite vers l'entrée du privé à l'hôpital public, vers la réduction de la place de l'hôpital sans se donner les moyens d'un service public de soins de premier recours performant, vers des difficultés d'accès renforcées aux soins donc ... sauf pour ceux qui peuvent payer dépassement d'honoraires et autres frais dans les cliniques privées.

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  • Dimanche, le vote anti Macron !

    Les élections municipales sont des élections locales. Pourquoi un tel titre alors ?
    74164972_442192709756146_5363821301188263936_o-300x300.jpgTout simplement parce que ceux qui adhérent formellement, ou tout simplement par leur silence, à la politique gouvernementale actuelle vont pratiquer les mêmes politiques dans leur commune, celles favorisant les plus riches en laissant de côté les autres, en favorisant les centres plutôt que les périphéries, les hommes jeunes plutôt que les femmes avec leurs enfants dans les plans de déplacement, en sacrifiant les services publics etc...
    L'épidémie actuelle de coronarovirus montre bien l'importance du service public hospitalier, en première ligne. Les mouvements sociaux autour de l'hôpital depuis un an témoignent de ses difficultés à répondre aux besoins des populations, et même si les incertitudes liées à l'épidémie imposent de ne pas polémiquer à ce sujet, on peut se demander si les mesures prises ne vont pas aller vers une aggravation des conditions de la prise en charge des malades du quotidien, moins dans l'oeil de mire des médias, avec des retards de prise en charge pouvant être très préjudiciables. Et, à part les belles paroles, pas un geste pour les personnels. Mardi dernier, à Fumay, les discussions avec le personnel ont confirmé l'attrait de la Belgique pour ses salaires : 300€ de plus par mois, ce que demandent l'intersyndicale des personnels hospitaliers et les différents collectifs depuis l'automne.
    logo-municipales-Sedan-définitif-grand-scaled.jpg Regardons donc, avant d'aller voter, qui soutient les revendications des hospitaliers. Vous trouverez sur le site du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes les réponses des candidat.e.s à Charleville-Mézières et Sedan en cliquant ici.
    Regardons les programmes : qui soutient la création d'un centre de santé ? Qui soutient la gratuité des transports collectifs, une vraie mesure en faveur de l'écologie, ne consistant pas à culpabiliser comme trop souvent les propositions de ceux qui se disent écologistes ?
    Ceux qui regardent mon blog ne seront pas étonnés que j'apporte mon soutien à la liste menée à Charleville-Mézières par Sylvain Dalla-Rosa, un soutien que j'ai d'ailleurs souhaité concrétiser en étant en fin de liste (place aux jeunes pour être élus !).
    A Sedan, Nouzonville, Revin, votez pour les listes où il y a des candidats communistes, celles menées par Anne Du Souich, Florian Lecoultre, Christophe Léonard. C'est le vote anti Macron, c'est la garantie d'avoir des élus oeuvrant dans l'intérêt de toute la population.

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  • Le Dr Buzyn ne parle qu'aux médecins.

    Quelle considération pour l'ensemble des personnels hospitaliers, pour les usagers, pour les élus !
    Vendredi 14 février, la mobilisation était grande pour l'hôpital public, pour déclarer sa flamme, en ce jour de la Saint Valentin, à ce service public essentiel, mis à mal sur l'autel de la finance  : plus de 5000 manifestants dans les rues de Paris et une multitude d'actions dans les préfectures, les sous-préfectures ...
    L'entrée massive dans la lutte des médecins hospitaliers, de professeurs de médecine est remarquable : ils n'en peuvent plus d'un fonctionnement hospitalier contraire à toute éthique et ont décidé de le dire. Cela doit être salué, d'autant plus qu'ils ne se préoccupent pas que d'eux, mais ont fait sienne une revendication du personnel d'augmentation des salaires ! Cette nouveauté de médecins massivement contestataires intéresse les médias, tirant le mouvement, un mouvement profondément unitaire : c'est à cette unité qu'il doit la réussite de ce 14 février.
    Si le Dr Buzyn, ministre de la santé, a réussi à convaincre le Président de la République et le Premier Ministre d'une loi de finances rectificative de financement de la Sécurité Sociale 2020 augmentant notablement l'ONDAM, ce chiffre maximum de dépenses de l'Assurance Maladie, elle peut l'annoncer à tous !
    Mais l'annonce qu'elle va recevoir les médecins du CIH (collectif inter hôpitaux) n'en est pas le signe ! Et cela témoigne d'un profond mépris pour les personnels des hôpitaux, pour les usagers, pour les élus, pour les organisations syndicales, les associations d'usagers, les associations d'élus.
    La crise de l'hôpital ne se résoudra ni avec des bonnes paroles, ni avec de nouvelles annonces de "réorganisation", faisant fi des besoins de la population, de la nécessaire proximité, gage d'une vraie sécurité. Ni non plus avec un numéro d'appel nouveau, doublon du 15 pour favoriser la privatisation des soins.
    Les députés communistes ont déposé à l'automne une proposition de loi. Si le Dr Buzyn cherche des solutions, elles sont dans ce texte !

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  • Pour l'ARS du Grand Est, le service public hospitalier n'existe pas !

    Dans l'édition du 22 janvier du recueil des actes administratifs de la préfecture de région (édition spéciale ARS), on découvre que l'ARS lance un appel à candidature pour la permanence des soins (à retrouver ici).
    Je cite :
    " Lorsque le directeur général de l'agence régionale de santé constate, après confrontation des besoins tels qu'ils résultent du volet du schéma régional de santé dédié à l'organisation de la permanence des soins avec la liste prévue à l'article R. 6111-48, que la mission de permanence des soins mentionnée à l'article L. 6111-1-3 n'est pas assurée dans les conditions prévues, il ouvre une procédure d'appel à candidatures. "
    ...
    " Pour procéder à cette désignation, l’ARS Grand Est fait le choix de procéder à une mise en concurrence de tout ou partie des établissements susceptibles de répondre à la mission de PDSES." (PDSES = permanence des soins en établissement de santé)"
    En clair, cela veut dire que l'ARS, face au défi d'assurer la permanence des soins spécialisée ne se préoccupe pas de donner aux hôpitaux publics les moyens nécessaires, mais cherche ailleurs !
    Après cette introduction, les différents "appels à candidature" sont détaillés correspondant vraisemblablement aux manques actuels !
    Selon les spécialités, l'appel à candidature est fait au niveau des territoires des Groupements hospitaliers de territoire (appelée zone de référence) - on n'est déjà plus dans la proximité - ou pour ce qui est très spécialisé, au niveau en gros des anciennes régions autour des CHU (appelée zone de recours).
    Cela témoigne d'une situation très grave en radiologie puisque quasiment tous les territoires sont concernés à l'exception du Nord Ardennes et en néphrologie pour la prise en charge des patients en insuffisance rénale aigüe : là tous les territoires sont concernés ! Evitez donc que l'on ne vous découvre une insuffisance rénale aiguë grave un samedi après midi ! Car précisons bien que cela ne concerne que les urgences la nuit et le week end !
    L'ARS affiche clairement la mise en concurrence du privé et du public et n'hésite pas à dire quels établissements elle met en concurrence.
    On y apprend que pour la chirurgie de la main dans la zone de recours ouest, le CHU de Reims est mis en concurrence avec la clinique de Bézannes.
    Pour l'urologie " Sur le bassin de population de la zone urbaine de Metz, deux établissements, le CHR Metz-Thionville, site  Mercy  et  les  Hôpitaux  Privés  de  Metz  (HPM)  revendiquent  cette  ligne.  Les  HPM  bien  que  ne disposant pas d’un service des urgences mettent en avant son équipe médicale nombreuse. L’AAC  porte  sur  1  ligne  d’astreinte  opérationnelle  sur  la  zone  de  référence  n°6  avec  mise  en  concurrence de deux établissements, le CHR Metz Thionville et les Hôpitaux Privés de Metz".
    Le choix sera effectué par le Directeur Général de l'ARS, après avis des Fédérations représentant les établissements ! c'est à dire que la Fédération de l'Hospitalisation privée aura son mot à dire. Mais ni les élus, ni les usagers ne seront consultés ! Quelle démocratie !
    Avec, incontestablement le soutien de la ministre, l'ARS du Grand Est organise la casse du service public hospitalier.

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  • Pour le retrait du projet de loi retraites

    Même le Conseil d'Etat, dans son avis rendu public vendredi (à retrouver ici) trouve disproportionné le peu de temps qu'il a eu pour étudier ce texte avec son importance : il " vise à réaliser une réforme de grande ampleur".
    On y lit avec intérêt que : "Toutefois, le Conseil d’Etat constate que les projections financière ainsi transmises restent lacunaires et que, dans certains cas, cette étude reste en deçà de ce qu'elle devrait être, de sorte qu'il incombe au Gouvernement de l'améliorer encore avant le dépôt du projet de loi au Parlement, en particulier sur les différences qu’entraînent les changements législatifs sur la situation individuelle des assurés et des employeurs, l’impact de l’âge moyen plus avancé de départ à la retraite, qui résulterait selon le Gouvernement de la réforme, sur le taux d’emploi des seniors, les dépenses d’assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux."
    Loin de moi l'idée de vous commenter plus en détail (en plus j'en serais bien incapable !) la longue analyse juridique faite par le Conseil d'Etat - c'est son rôle - mais juste une remarque : à plusieurs reprises sont citées l'incertitude pour le devenir des carrières actives de la Fonction Publique Hospitalière et la non prise en compte des périodes de chômage non indemnisées. est ce un message sub-liminal pour le gouvernement ? Il y en a d'ailleurs d'autres !
    Le Président de la République s'entête et a tort ! Une réforme de cette envergure mérite d'en prendre le temps et de voir les alternatives : celle proposée par les partis de gauche, avec la coordination du PCF, mercredi devrait retenir son attention, sauf à vouloir confirmer ce que pensent la plupart des Français : Macron est le président des patrons, de la bourgeoisie !
    En attendant, la mobilisation populaire ne faiblit pas : ci-dessous une vidéo de la manifestation vendredi dans les Ardennes. La prochaine grande initiative est prévue le mercredi 29 janvier !
    Et le vendredi 7 février (18 h salle de Nevers) venez nombreux discuter des alternatives avec Cathy Apourceau-Poly, sénatrice PCF du Pas de Calais.


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