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Champagne Ardenne

  • Les élections régionales de juin : battre la droite et l'extrême droite !

    Il est temps !
    Pour l'écologie et la justice sociale dans le Grand Est.


    grandest
    L'impératif, c'est de voter contre la liste de droite de J. Rottner et bien sur contre la liste du rassemblement national : je n'évoquerai que d'une phrase celle-ci : la faillite des gouvernements successifs de la France dans la réponse aux besoins de la population laisse toute une partie de celle-ci sensible aux propositions démagogiques d'une extrême droite qui n'est qu'une alternative pour le grand patronat aux difficultés actuelles de la droite traditionnelle et qui au pouvoir le défendrait, comme Macron, tout en stigmatisant l'autre, hier les juifs, aujourd'hui les musulmans et représente un risque majeur pour nos libertés : rappelons nous Hitler, le bébé de la crise économique de 1929 en Allemagne.
    La liste de droite prend pour moi dans les Ardennes une couleur bien particulière, avec la candidature de Patricia Schneider en 4ème position, susceptible d'être élue donc. Patricia Schneider, directrice déléguée de l'hôpital Belair, est le prototype même de ces cadres hospitaliers qui font la ruine de l'hôpital public et font fuir les personnels. Est ce opportunisme pour faire carrière, ou bêtise, je ne me prononcerai pas sur la question. Mais le résultat est là ! Pour faire marcher la boutique malgré le manque de personnels, tous les moyens sont bons, mais jamais il ne s'agit de défendre le personnel, de crier les manques, d'alerter.  Non, il faut accepter des procédures dégradées, ce à quoi l'urgence peut contraindre, j'en suis consciente, tout simplement dans l'intérêt immédiat des malades,  mais sans jamais le dénoncer, sans jamais dire "une fois c'est bon, cela ne doit pas se renouveler". Car il faut plaire à la hiérarchie !
    En plus de la politique de santé des gouvernements successifs, de l'étranglement financier des hôpitaux avec comme corollaire leur manque de personnel, leur manque de matériel, de tels cadres (et elle n'est pas la seule), contribuent à pourrir la vie des personnels en leur imposant des méthodes de travail contraires à leur éthique. Patricia Schneider est sure d'avoir raison, de savoir, ce qui en soit est déjà signe de bêtise : je l'ai vu proposer à une infirmière anesthésiste de la remplacer alors qu'elle n'en n'a ni les diplômes, ni la capacité. J'ai cru comprendre qu'à Belair, elle sait faire de la psychiatrie ! Mais les personnels fuient Belair, tout simplement pour se préserver.
    Faites en sorte qu'elle ne soit pas élue. Je n'ose penser au sort des personnels de la région si elle devait avoir un quelconque pouvoir sur eux.
    Rassembler pour battre la droite et l'extrême droite tel est le but qu'il fallait atteindre dans notre région pour ces élections régionales. Cela partait plutôt bien, avec l'appel inédit. Mais c'est parti en jus de boudin ! Une vraie démarche citoyenne, pourtant annoncée, aurait supposé s'appuyer sur les lieux de réflexion et d'action que sont les partis politiques. Mais Aurélie Philipetti a préféré la carte de l'aventure individuelle. On a tous des idées géniales le soir : certaines sont bonnes, mais d'autres ne résistent pas à l'analyse de la discussion collective ! C'est tout l'intérêt d'un lieu de discussion commun, suivi, comme dans les partis politiques. Manifestement l'analyse de l'époque Hollande n'a pas été faite, sans remise en cause ni des fondements idéologiques de l'accompagnement du capitalisme, ni des pratiques favorisant les querelle des égos.
    Pour le PCF, il fallait avancer. L'ouverture des écolos était bon signe pour le but donné : rassembler contre la droite et l'extrême droite. Il a tout fait pour faire aboutir à une seule liste. Devant les difficultés il est resté fidèle à ses principes : rassembler et dès lors que les écolos l'acceptaient il fallait rassembler toute la gauche avec eux.
    Même si je regrette ce véritable gâchis (et je sais bien que dans ce genre de choses, les torts sont évidemment partagés et que le Pacte n'est pas tout blanc) j'ai accepté de manifester ouvertement mon soutien au Pacte grand Est, écologiste, citoyen et solidaire en figurant en fin de la liste des Ardennes.
    Il faut battre la droite et l’extrême droite ! J'ai vu avec horreur la casse faite par la majorité actuelle de ce que nous avions pu faire en Champagne Ardenne comme la mise en place d'un service public de formation professionnelle : pour la droite, il vaut mieux former des salariés serviles pour le patronat, avec une formation si limitée à l'intérêt immédiat qu'ils ne servent qu'à une mission !
    Dans ce domaine de la formation professionnelle, il faudrait ouvrir en nombre des places dans le domaine de la santé .... et pas en apprentissage, ce dont le secteur privé rêve pour avoir une main d'oeuvre à bon marché - une voie particulièrement inutile dans le domaine de la santé où le nécessaire compagnonnage existe sans passer par la formule de l'apprentissage - et il faudrait aussi créer des contrats de préembauche, permettant aux étudiants d'avoir un vrai salaire pendant leurs études, moyennant effectivement un engagement à l'exercice dans la région quelques années, ce qui éviterait en plus des départs à l'étranger.
    J'arrête là : le programme du Pacte est ici.

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  • La feuille de route santé du Grand Est : à donner une indigestion de langue de bois !

    Le conseil régional a publié sa feuille de route santé en décembre (à lire ici) : 129 pages sur la santé, prise en sens large du terme, le bien être de la population. Sauf que l'on peut se demander si le but n'est pas de noyer les compétences de la région, en terme de formation du personnel paramédical, pour mieux masquer l'indigence !
    Passons sur le verbiage, dont voici un bel exemple : "L’innovation permettra aussi de développer le concept original d’hôpital 4.0 afin de permettre que les solutions innovantes soient mises au service du monde hospitalier dans l’objectif d’améliorer ou de faciliter un certain nombre de process." L'analyse du vocabulaire de ce texte mériterait de s'y attarder : 72 fois le mot "entreprise", deux fois seulement l'expression de "service public" et uniquement pour parler du service public de l'orientation.
    La santé au sens global du terme, alors tout y passe ou presque : l'eau, l'air, le réchauffement climatique et la politique de transport ... mais même là, ce qui pourrait fâcher le monde de l'entreprise n'est pas mentionné. En ce qui concerne l'eau par exemple aucune mention n'est faite à la préservation et à l'usage partagé de la nappe phréatique du Sud Ouest Vosgien qui a pourtant fait l'objet d'une autosaisine de CESER (à lire ici)
    Tout y passe ou presque mais pas le social, pas les inégalités de santé, pas les étudiants qui doivent aller aux restos du Coeur ou au Secours Populaire pour manger ! Pourtant, si le social n'est pas une compétence particulière des régions, certaines actions volontaires seraient possibles, tout autant que d'autres annoncées dans cette feuille de route. Encore faudrait il sortir de la langue de bois pour être dans le concret comme instaurer une tarification sociale de la restauration dans les lycées, comme il en existait une dans l'ancienne Champagne Ardenne, rapidement oubliée par la droite. Pour rester dans la comparaison avec l'ancienne Champagne Ardenne, on peut s'étonner de la proposition comme d'une nouveauté d'accompagner les jeunes des missions locales dans leur parcours santé !
    Le Conseil Régional revendique une nouvelle gouvernance de l'organisation territoriale de la santé et de sortir de l'approche centrée sur la dimension budgétaire et comptable. Pourtant, ce même Conseil Régional avait approuvé le plan régional de santé présenté par l'ARS. Nous ne sommes pas à une contradiction près ! Autant la critique des ARS est nécessaire, autant il serait indispensable de les remplacer par des structures de gouvernance démocratique, autant on ne peut que s'inquiéter d'un Conseil Régional voulant s'occuper de la santé, comme s'il était tout seul en France ! On peut par exemple s'interroger sur les concertations faites avant l'élaboration de cette feuille de route, dont les représentants dans les instances de concertation de l'ARS n'ont même pas été mis au courant. Réinventer la poudre n'a jamais fait avancer.
    Se vanter de ses actions semble une constante de ce Conseil Régional, mais il ferait mieux de se taire. On apprend par exemple qu'il a fait le choix de se doter d'un plateau médical interne avec 2 médecins, pas un par ancienne région, et 8 infirmières, pas une par département ! Vive la proximité pour ses personnels ! Mais le personnel régional n'est sans doute pas une préoccupation pour ce conseil régional puisque les orientations budgétaires pour 2021 prévoient une baisse de 11% des dépenses d'administration, ce qui ne peut qu'avoir des conséquences sur le personnel régional ... et sa santé !
    La deuxième partie de cette feuille de route veut proposer des "solutions sur mesure pour un égal accès aux soins sur l'ensemble du Grand Est". Enfin se dit-on, nous voici au cœur du problème. Hélas, nous repartons vers le grand bla bla bla avec des propositions comme le soutien aux aménagements paysagers ! Le Conseil Régional cherche à se mettre en valeur pour le plaisir d'exister avec la volonté de s'impliquer dans les contrats locaux de santé proposés par l'ARS. Noyée dans ce charabia, une proposition est concrète : celle d'aider à la construction d'hôtels hospitaliers. C'est en fait une proposition très dangereuse pour accompagner l'ARS et les directions hospitalières dans le développement de l'hospitalisation ambulatoire dans les cas où elle n'est pas socialement acceptable !
    Tout aussi dangereuse la proposition de soutenir des projets visant à maintenir une permanence des soins dans les zones rurales ou périurbaines avec des organisations innovantes comme l'intervention en première ligne de paramédicaux !
    Mais la grande solution proposée par le conseil régional, c'est la télémédecine ! Et à toutes les sauces. De quoi faire haïr la télémédecine, comme vecteur d'inégalités. Alors qu'elle peut être utile dans certaines situations, la promotion qui en est faite, la présenter comme solution là où elle est la plus dangereuse, les zones rurales, les personnes âgées car elle risque de devenir le seul recours, ne peut qu'inquiéter sur l'avenir !
    Au cœur des compétences de la région, la formation des personnels paramédicaux : plus que des discours, il faudrait des chiffres ! L'avis du CESER sur les orientations budgétaires 2021 (à lire ici) demande " à ce que l’augmentation du nombre de places dans les formations sanitaires et sociales, vu l’urgence, correspondent réellement aux besoins". Il semble donc que ce n'est pas le cas ! D'ailleurs, curieusement, l'ARS a financé en 2020 des places de formations en école d'aide soignant ou d'infirmier. C'est elle aussi qui finance les formations d'infirmiers en pratique avancée. C'est un curieux transfert financier, en fait de la Sécurité Sociale (puisque c'est de là que vient la majeure partie des recettes des ARS) vers ce qui devrait être financé par la région, alors que nos hôpitaux auraient tant besoin de cet argent !
    La formation en apprentissage est mise en avant alors que ce n'est sans doute pas là où elle est le plus utile - la formation traditionnelle repose déjà sur un fort compagnonnage - mais risque plutôt de faire des formations à deux vitesses : les groupes privés impliqués dans les EHPAD se sont déjà proposés pour accueillir des apprentis, en gros pour avoir une main d'oeuvre à bas prix.
    Plus utiles seraient certainement des contrats assurant un salaire pendant la formation en échange d'un engagement à travailler dans le service public hospitalier de la région quelques années, tout particulièrement dans cette région où on se plaint du départ des professionnels vers des pays voisins où les salaires sont plus élevés : mais de cela, il n'est pas question !
    Pas un mot non plus sur le nombre de médecins formés en région. Certes, ce n'est pas de la compétence du Conseil Régional, mais il a l'air si tenté de s'exprimer hors de ses compétences : pourtant on forme moins de 900 médecins par an dans la région alors que les départs en retraite sont supérieurs à 1000 par an !
    La dernière partie de cette feuille de route est consacrée aux "moteurs de l'attractivité de la santé dans le Grand Est", un grand fourre tout qui va du thermalisme à la culture. Toute une partie est consacrée à l'innovation et à la recherche : un grand débat démocratique serait nécessaire pour faire la part de ce qui est utile à la population et de ce qui ne servira qu'aux appétits financiers. De même l'hôpital 4.0 annoncé mériterait débat. Il rappelle le lycée 4.0, autre trouvaille de ce conseil régional dont le CESER demande avec insistance une évaluation : pour ma part, je ne sais toujours pas si tous les lycéens ont enfin accès à leurs manuels en ligne. La seule chose que j'ai compris, c'est qu'on les habitue à ne pas pouvoir se passer des logiciels de Microsoft.
    En conclusion, disons que cette feuille de route santé du Grand Est semble essentiellement un outil de communication, la difficulté de sa lecture pouvant faire croire à un vrai projet très complet, mais il ne s'agit que de compilation tout en mettant en évidence les failles de la politique régionale : une politique ignorante des conditions socio-économiques d'une large partie de la population et s'engageant sans sourciller vers une politique de santé à deux vitesses actant le manque de médecins dans les zones rurales et les EHPAD.

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  • Pour l'ARS du Grand Est, le service public hospitalier n'existe pas !

    Dans l'édition du 22 janvier du recueil des actes administratifs de la préfecture de région (édition spéciale ARS), on découvre que l'ARS lance un appel à candidature pour la permanence des soins (à retrouver ici).
    Je cite :
    " Lorsque le directeur général de l'agence régionale de santé constate, après confrontation des besoins tels qu'ils résultent du volet du schéma régional de santé dédié à l'organisation de la permanence des soins avec la liste prévue à l'article R. 6111-48, que la mission de permanence des soins mentionnée à l'article L. 6111-1-3 n'est pas assurée dans les conditions prévues, il ouvre une procédure d'appel à candidatures. "
    ...
    " Pour procéder à cette désignation, l’ARS Grand Est fait le choix de procéder à une mise en concurrence de tout ou partie des établissements susceptibles de répondre à la mission de PDSES." (PDSES = permanence des soins en établissement de santé)"
    En clair, cela veut dire que l'ARS, face au défi d'assurer la permanence des soins spécialisée ne se préoccupe pas de donner aux hôpitaux publics les moyens nécessaires, mais cherche ailleurs !
    Après cette introduction, les différents "appels à candidature" sont détaillés correspondant vraisemblablement aux manques actuels !
    Selon les spécialités, l'appel à candidature est fait au niveau des territoires des Groupements hospitaliers de territoire (appelée zone de référence) - on n'est déjà plus dans la proximité - ou pour ce qui est très spécialisé, au niveau en gros des anciennes régions autour des CHU (appelée zone de recours).
    Cela témoigne d'une situation très grave en radiologie puisque quasiment tous les territoires sont concernés à l'exception du Nord Ardennes et en néphrologie pour la prise en charge des patients en insuffisance rénale aigüe : là tous les territoires sont concernés ! Evitez donc que l'on ne vous découvre une insuffisance rénale aiguë grave un samedi après midi ! Car précisons bien que cela ne concerne que les urgences la nuit et le week end !
    L'ARS affiche clairement la mise en concurrence du privé et du public et n'hésite pas à dire quels établissements elle met en concurrence.
    On y apprend que pour la chirurgie de la main dans la zone de recours ouest, le CHU de Reims est mis en concurrence avec la clinique de Bézannes.
    Pour l'urologie " Sur le bassin de population de la zone urbaine de Metz, deux établissements, le CHR Metz-Thionville, site  Mercy  et  les  Hôpitaux  Privés  de  Metz  (HPM)  revendiquent  cette  ligne.  Les  HPM  bien  que  ne disposant pas d’un service des urgences mettent en avant son équipe médicale nombreuse. L’AAC  porte  sur  1  ligne  d’astreinte  opérationnelle  sur  la  zone  de  référence  n°6  avec  mise  en  concurrence de deux établissements, le CHR Metz Thionville et les Hôpitaux Privés de Metz".
    Le choix sera effectué par le Directeur Général de l'ARS, après avis des Fédérations représentant les établissements ! c'est à dire que la Fédération de l'Hospitalisation privée aura son mot à dire. Mais ni les élus, ni les usagers ne seront consultés ! Quelle démocratie !
    Avec, incontestablement le soutien de la ministre, l'ARS du Grand Est organise la casse du service public hospitalier.

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  • Macron, Rottner et Pénicaud, les complices de la casse de l'AFPA.

    L'AFPA a annoncé le 23 octobre un grand plan de licenciements et de fermetures de sites : 1541 licenciements, 38 sites menacés de fermeture. Dans le Grand Est les sites menacés seraient ceux de Reims, Romilly, Faulquemont, Soultz-sous-Forêts et Thionville Yutz.
    C'est la suite d'une longue histoire, due à la volonté de casser cette institution née avec les grandes réformes sociales de la Libération, pour faciliter la marchandisation de la formation, pour permettre à des entreprises adhérentes au MEDEF de faire des profits. N. Sarkozy avait procédé à son démantèlement en en décentralisant une partie aux régions. Il était malgré tout possible de ne pas mettre en concurrence brutale l'AFPA avec des organismes privés et de tenir compte de sa spécificité (c'est à dire de tout le plus qu'elle amenait aux stagiaires en terme d'accompagnement, de pédagogie...) : c'est ce que nous avions fait en Champagne Ardenne.
    Mais les régions, en particulier de droite, ont abandonné l'AFPA ! Depuis la fusion des régions, la majorité de droite du Grand Est condamne les demandeurs d'emploi à des formations rabougries, le plus courtes possibles, pour simplement satisfaire les employeurs en mal de salariés à exploiter, sans vraiment les former pour leur permettre de rebondir durablement avec un vrai diplôme et des compétences utilisables pas seulement dans une seule entreprise. Cela ne correspond pas aux formations de l'AFPA, des formations qui veulent rester de qualité. Et Rottner, le président de la région, déclare regretter les annonces de l'AFPA !
    Les gouvernements successifs ont laissé pourrir la situation, alors que l'AFPA pourrait être l'épine dorsale d'un grand service public de la formation professionnelle pour ceux qui ont passé l'âge du lycée, avec les GRETA et CFPPA. Et nous en avons bien besoin pour suivre les changements technologiques et sociaux !
    Ce plan de licenciement est l'aboutissement de cet abandon d'une formation de qualité !
    Les réactions des députés communistes n'ont pas tardé : Pierre Darrhéville, député des Bouches du Rhône a écrit à M. Pénicaut, ministre du travail, et Alain Bruneel, député du Nord, l'a interpellé ce 24 octobre à l'Aseemblée Nationale lors de la séance des questions orales au gouvernement (à lire ici). La ministre a l'audace de répondre que c'est pour sauver l'AFPA ! Quelle hypocrisie !

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  • Ni incantation, ni faux débat entre Régions de France à Droite et la Macronie ne régleront les questions de formation et d'emploi.

    Actualité s'il en est, puisque l'Assemblée Nationale a débattu hier sur les crédits "emploi et travail" du budget 2018, tandis que Régions de France, structure représentative des exécutifs des régions, présentait hier aussi ses "18 propositions de réformes de la formation professionnelle et de l’apprentissage pour gagner la bataille de l’emploi."
    Quelques mots déjà du budget de l'état : la grande "nouveauté" de cette année, c'est la coupe dans les emplois aidés, et quoi que l'on pense de ces emplois, ils ne peuvent être supprimés sans solution, à la fois pour les personnes qui en bénéficient et pour les employeurs publics et associatifs pour lesquels ils effectuaient un réel travail, financé par l'Etat, des missions d'utilité sociale qui ne sont plus assurés avec la disparition des financements.
    Les propositions de Régions de Franceretrouver ici) consistent surtout à se renvoyer la balle avec le gouvernement sur les différentes compétences, sans poser les questions de fond de la décentralisation : comment mieux répondre aux besoins avec des décisions appuyées sur une démocratie de proximité ? Comment financer ? Comment assurer l'égalité d'accès aux services publics sur l'ensemble du territoire français ?
    En ce qui concerne la formation professionnelle des jeunes (lycées professionnels, apprentissage), il faut dire que la Macronie est au summum de son idéologie au service des riches en proposant que l'apprentissage soit géré par les branches professionnelles. Alors qu'une précédente loi donnait un rôle aux régions dans la définition de la carte des formations professionnelles, pour plus de cohérence entre lycées et apprentissage, le gouvernement voudrait leur retirer l'apprentissage. L'étape suivante sera-t-elle les lycées professionnels aux mains des branches patronales ? Ping-pong et les régions réclament la gestion des BTS et licences professionnelles, bref, la déconstruction d'un enseignement supérieur géré par l'Etat : il est déjà suffisamment en difficulté pour ne pas être dépecé au détriment des jeunes. Cela serait aller un peu plus vers un enseignement "noble" permettant l'accès à des hauts niveaux de qualification pour certains et à un enseignement professionnel au service du patronat pour les autres, cantonnés dans les formations régionales, correspondant aux besoins de plus en plus important du patronat de salariés qualifiés de niveau III mais bien dociles. Mais ni le gouvernement, ni les régions ne posent les vraies questions, celles des ressources des jeunes pour vivre pendant leurs études, pourtant un argument souvent de poids dans leur choix entre apprentissage et formation de type plus scolaire. La presse locale du jour évoque d'ailleurs les difficultés des élèves infirmières dans le Grand Est, la région étant devenue beaucoup plus restrictive que la Champagne Ardenne dans les critères d'attribution des bourses. Mais cette question essentielle des moyens pour vivre pendant ses études est inconnue de la droite et de la Macronie !
    Pour l'orientation, les régions rêvent de s'approprier le service public d'orientation de l'Education Nationale, pour le mettre au service du patronat, freiner les ardeurs des jeunes à aller vers des formations émancipatrices pour les cantonner aux besoins immédiats du patronat, quelque chose de très dangereux pour l'avenir d'ailleurs en n'anticipant pas les besoins de demain !
    Quant à la formation des demandeurs d'emploi, on est dans la démagogie ! Faire croire que la formation réglera la question du chômage ! Elle règle des situations à l'échelle individuelle et elle contribue globalement au progrès de notre société. Mais le nombre d'emplois vacants est bien inférieur au nombre de personnes privées d'emploi et les emplois soit disant difficiles à pourvoir sont soit hautement qualifiés, dépassant le cadre d'une formation de quelques mois, soit particulièrement précaires et cela n'a rien d'étonnant à ce qu'une entreprise ne trouve pas sur le "marché" de l'emploi quelqu'un qui soit déjà apte à remplacer un salariés formé depuis des années à l'utilisation d'une machine très spécifique ou d'un logiciel ! Il semble que la Macronie soit un peu tentée de se débarrasser du fardeau de Pôle Emploi, synonyme du chômage et que les régions prétendent mieux faire. Très symboliquement, le nouvel exécutif du Grand Est n'a plus de vice-président en charge de la formation professionnelle : l'intitulé est devenu "emploi" avec d'autres élus en charge de l'apprentissage (avec les lycées) de l'orientation (avec la jeunesse) ... mais rien pour la formation des demandeurs d'emploi, pourtant un gros budget pour la région ! Adapter la formation à l'emploi est devenu le leit-motiv à tel point que les formations de "remédiation" disparaissent, c'est à dire qu'un demandeur d'emploi non retenu à des tests d'entrée dans une formation ne pourrait plus accéder à une formation "préparatoire", bref se retrouve dans l'impasse.

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