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santé et protection sociale - Page 28

  • Sanofi Big pharma : un livre à lire !

    cvt_sanofi-big-pharma_9394.jpegSi j'ai un conseil à vous donner, c'est bien de lire ce livre écrit par Danielle Montel, Danier Vergneau, Danielle Sanchez et Thierry Bodin.

    Vous y lirez comment Sanofi est plus préoccupé de profits que de santé ! Comment, pour ne prendre qu'un exemple, la recherche sur les antibiotiques est sacrifiée car non rentable : les traitements antibiotiques sont des traitements courts, et en plus, les nouveaux sont réservés aux cas où les anciens ne fonctionnent plus pour cause de résistance, et à juste titre, pour ne pas développer trop vite de nouvelles résistances. Et cette absence de recherche risque de mener à des impasses thérapeutiques, en l'absence de produits actifs sur des microbes qui résistent de plus en plus aux anciens médicaments !

    Mais surtout vous y lirez un projet de société, un projet où l'Humain compte plus que les profits.

    Avec des réflexions capitales : comment ne pas retomber dans les travers des étatisations de 81 où le changement de propriété ne s'est pas accompagné de l'indispensable démocratie dans la gestion pour qu'il y ait une véritable appropriation collective de cette richesse et de ses potentialités pour la satisfaction des besoins ?

    " Contester le pouvoir des actionnaires, ce n'est donc pas seulement une question de répartition des richesses. Il s'agit de mettre en cause les rapports destructeurs que ceux-ci font peser sur l'entreprise, les salariés, les être humains et la planète, ce qui implique de rompre vraiment avec la logique de la rentabilité "

    Bref, un vrai projet de pôle public du médicament.

    Tout au plus, je regrette cette affirmation que le médicament ne peut être une marchandise ! Le médicament ne peut être source de profits (ou tout du moins ne devrait pas), évidemment. Mais c'est bien un objet, donc échangeable ! Et il me semble que cela ne peut être confondu avec les soins, l'activité humaine : dans ce cas, je me bats pour que ce ne soit pas une marchandise, car cela déshumanise les soins, tout en correspondant aux canons du capital : l'exploitation de la force de travail !

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  • Hôpitaux - suite : les urgences !

    hopital-copie-1.jpgUne nouvelle est sans doute passée inaperçue : la mise en place par l'ARS de Champagne Ardenne d'un observatoire régional des urgences. En cliquant ici, vous pouvez trouver le communiqué de l'ARS.

    Mais c'est vrai que cette nouvelle mérite de rester inaperçue ! Elle a au moins deux métros de retard !

    Du temps où je m'occupais des urgences de l'hôpital Manchester (c'était au siècle dernier !), j'avais bien compris qu'il fallait analyser l'activité pour mieux anticiper tout ce qui était prévisible et j'avais engagé ce travail sans l'aide du précurseur du DIM (département d'information médicale) : les urgences, ça ne comptaient pas ! 25 ans plus tard, voilà que ça devient important !

    Mais ce qui s'annonce est encore très, très insuffisant ! Car cet observatoire devrait confronter l'analyse faite par les professionnels aux besoins de la population. Or, il ne regroupe que des professionnels ! Où sont les usagers ?

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  • Economies à l'hôpital ... et sur le terrain ?

    hopital-copie-1.jpgJe citai dans un de mes précédents articles (à relire en cliquant ici) la collaboration de la Fédération Hospitalière de France au plan d'économie gouvernementale, alors que l'on aurait pu espérer que cette fédération prenne la défense de l'hôpital. Vous pouvez trouver en cliquant ici les propositions de la FHF Admirez particulièrement la proposition 5 : " Moderniser les organisations de travail et soutenir les établissements de santé dans leurs efforts de maîtrise de la masse salariale."

    Economies ... mais aussi application sans modification de la loi Hôpital Patients Santé et Territoires (la loi Bachelot), une loi parfaitement antidémocratique par les pouvoirs donnés à l'administration contre les personnels, les usagers et les élus, une loi qui ignore la notion de service public.

    Et avant même l'application du plan d'économies proposée par la FHF, voici quelques nouvelles sur les hôpitaux de Champagne Ardenne.

    A Reims, ce sont les chirurgiens qui tirent la sonnette d'alarme dénonçant le manque de matériel, de personnel, la fermeture des blocs opératoires dès 15 h (Vous pouvez trouver plus de détails sur le site de l'Union en cliquant ici, avec toutes les réserves liées au fait que maintenant ce site est payant !).

    Chalons, Chaumont, Epernay, Saint Dizier : il a été précisé lors de la dernière réunion de la CRSA (Commission Régionale de la Santé et de l'Autonomie) la poursuite du rapprochement public privé, même à Saint Dizier où récemment, les médecins ont dit qu'ils n'en voulaient pas !

    Charleville Mézières : en plus de ses mesures d'économies, le directeur continuerait ses méfaits en cherchant à faire partir un médecin urgentiste. Trop de médecins à Charleville Mézières ? Non, mais il faut des médecins obéissant au directeur. Ce ne sont pas les compétences professionnelles qui comptent mais l'acceptation de l'inacceptable !

    "Quand ils sont venus chercher les communistes,
    je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
    je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus chercher les juifs,
    je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.

    Quand ils sont venus chercher les catholiques,
    je n’ai rien dit, j’étais protestant.

    Puis ils sont venus me chercher.

    Et il ne restait personne pour protester…"

     

     

     

    Pasteur Martin Niemoller (1892-1984)

     

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  • Stratégie nationale de santé : le MEDEF vole au secours du gouvernement !

    c7443db650a4eb9fe91c16a9a11d1bc1.pngDans le cadre de l'inféodation du gouvernement aux volontés du MEDEF, la contribution de celui-ci au débat sur la Stratégie Nationale de Santé mérite d'être lue avec grande attention. (Vous pouvez la trouver en cliquant ici).

    Ballon d'essai pour la future feuille de route du gouvernement ? L'affichage de celui-ci de ne pas toucher au coût du capital, mais de s'en prendre aux salariés, retraités ou privés d'emploi peut le laisser penser !

    Deux remarques préalables, avant de vous résumer les propositions du MEDEF :

    - la volonté, mais on n'en attend pas moins du MEDEF, de favoriser l'opposition entre les générations, en insistant sur le poids de la dette pour les générations futures, dans une perspective de séduction de la jeunesse à ses propositions.

    Evidemment, en omettant de dire que la dette n'existe que par la ponction des banques et la charge des profits. Et bien loin de l'esprit pérenne du Conseil National de la Résistance de solidarité intergénérationnelle, de solidarité tout simplement, condition de l'émancipation humaine.

    - la deuxième remarque sera ironique : c'est la valorisation dans ce texte de la prévention : "trop curatif et pas assez préventif", c'est ainsi que le MEDEF caractérise notre système de santé. Une banalité ? Pas dans la bouche du MEDEF. On pourrait rêver que dans la bouche de cette organisation patronale, ce ne soit pas que des mots et que cela s'accompagne de propositions pour la prévention au travail, un intérêt pour la réduction des nuisances environnementales, une volonté de prévention des risques psychosociaux au travail ... Que nenni ! Le silence sur le rôle des conditions de travail dans la maladie est un signe manifeste de l'obscurantisme de cette organisation.

    Venons en aux propositions du MEDEF : ce n'est rien moins qu'une ponction de 25 à 30 milliards d'euros sur les salaires, une dégradation du rapport rémunération du capital, rémunération du travail sans précédent dans le seul but de mieux rémunérer les actionnaires. Je schématise ? Non : réduire le budget de la sécurité sociale, c'est réduire les salaires, même si c'est indirectement !

    Ces milliards se répartissent en 15 à 20 milliards de réduction des soins ou d'augmentation des restes à charge et le complément en charge pour les salariés et en développement des inégalités de santé.

    - La réduction des soins est affichée sous le discours trompeur d'efficience et d'innovation, mais comme concrètement les rémunérations des personnels de santé représentent autour des trois quarts des dépenses, cela va être une saignée sans précédent dans ces personnels et l'on sait toute leur importance. Notons à ce propos la collaboration de la Fédération Hospitalière de France, dirigée par un élu de droite, qui vient d'annoncer comment faire des économies à l'hôpital (dans un discours langue de bois, mais dont la traduction concrète c'est suppression de personnel et fermeture de services). Ils font assaut de sornettes et le MEDEF va jusqu'à prôner des organisations dites innovantes autour du "do it yourself", faites le vous même. Où est l'Humain ?

    On remarquera au passage sa défense du secteur privé (il est dans son rôle de défense de sa chapelle !), vantant les capacités du privé pour prendre en charge les urgences (en oubliant évidemment la question majeure des " déserts médicaux" où c'est moins rentable), réclamant le retour à la convergence tarifaire, la reprise par le privé des hôpitaux en "quasi faillite" plutôt que leur soutien par les ARS.

    C'est aussi l'appel à la responsabilité des assurés pour reporter quelques milliards d'euros de dépenses sur eux : jour de carence, recentrage des affections de longue durée prises en charge à 100% sur les atteintes les plus graves, dans une perspective de santé publique totalement irresponsable : la prise en charge précoce de pathologies comme le diabète ou l'hypertension artérielle peut permettre d'éviter des accidents de santé dramatiques ... et couteux !

    - La deuxième partie des propositions du MEDEF repose sur la remise en cause de la protection sociale. Evidemment, on ne peut que s'associer à la demande d'un débat démocratique et à la critique des incohérences de la politique actuelle. Mais les convergences ne peuvent dépasser des simples remarques préliminaires.

    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

    Faire simple, en répondant aux aspirations de la population, ce serait suivre les propositions du PCF de remboursement à 100% des dépenses de santé par la sécurité sociale, supprimant effectivement la double gestion par la sécu et par les mutuelles et permettant à toutes et tous d'accéder aux soins nécessaires.

    Mais cette efficacité et cette simplicité ne sont pas celles du MEDEF, avant tout préoccupé par le bien être des actionnaires. Son aspiration à tuer la sécu pour pousser à un modèle "concurrentiel" transparait. Mais il préfère rester "réaliste" dans un discours qui ne peut que faire craindre qu'il n'ait déjà l'approbation des Vall's & Co : réduire les dépenses de la branche maladie pour les reporter sur les mutuelles, pas tant sur le socle obligatoire pour les salariés du secteur privé, conformément à l'ANI de 2013 couvrant "un panier de soins minimum défini au niveau du panier ANI" que vers la liberté pour les femmes et les hommes de prendre une assurance complémentaire, en fait la liberté de réduire leur pouvoir d'achat et de ne pas se soigner ! Bref, à l'opposé des propositions du PCF, le MEDEF veut accentuer les inégalités de santé !

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  • Lamentable !!! Les étudiants infirmiers pris en otage par la FHP

    Tel est le titre du communiqué commun des organisations syndicales CFDT, CGT et FO à la suite de la décision de la Fédération de l'Hospitalisation Privée de ne plus prendre en stage les étudiants des IFSI et il m'a paru intéressant de vous le faire connaître :

    Les Organisations Syndicales CFDT, CGT et CGT-FO dénoncent avec fermeté le chantage odieux et la prise en otage des étudiants-es infirmiers-ières !
    Se sentant « maltraitée » par rapport aux hôpitaux, la Fédération de l’Hospitalisation Privée a décidé de suspendre l’accueil des étudiants-es infirmiers-ières.
    Plus de 30 000 stagiaires pris en otages par cette Organisation Patronale. « Cette route barrée » faite aux étudiants-es est la remise en cause de la carrière de milliers de futurs-es salariés-es.
    Pour ceux-ci, l’enjeu est de taille. Déjà dans les entreprises, leurs stages ne sont plus planifiés. Les élèves se posent donc aujourd’hui, la question de la validation de leur année.
    La Fédération Nationale des Etudiants en soins infirmiers s'est d'ailleurs indignée de l'annonce de la FHP dans un communiqué en date du 5 février dernier.
    Non contente de percevoir le montant du CICE et de la baisse programmée des cotisations patronales, la FHP en demande toujours plus.
    Alors que l’hospitalisation privée a toujours choisi, avec l’accord des tutelles, d’investir uniquement les activités les plus rentables, elle voudrait aujourd’hui continuer à rémunérer grassement ses actionnaires en oubliant au passage ses propres salariés-es.
    Pour arriver à ses fins, elle n’hésite pas à mettre en péril une année d’étude pour une partie des 30 000 élèves.
    Ce chantage n’est pas digne d’une Organisation Syndicale Patronale qui par ailleurs rappelle à qui veut l’entendre ses besoins en matière de professionnels qualifiés !

    QUELLE IDÉE SE FORGE LES STAGIAIRES DE NOTRE SECTEUR AU REGARD DE CE QUI LEUR ARRIVE ?
    EST-CE LÀ, L’ATTRACTIVITÉ DU SECTEUR ?

    Quant à la rémunération des salariés-es de la branche, elle est soumise à une grille des salaires non réévaluée depuis 2002 avec un grand nombre de salariés-es rémunérés au SMIC.
    La FHP a une volonté toujours plus grande de réduire la masse salariale au détriment des conditions de travail et de la qualité des soins. Constat fait par les salariés-es dans la plupart des entreprises.

    LA QUALITÉ DES SOINS ET LA SÉCURITÉ DES PATIENTS NE SONT PLUS UNE PRIORITÉ
    POUR LA FHP.
    LES ORGANISATIONS SYNDICALES APPELLENT LA FHP À PLUS DE RESPONSABILITÉ EN
    CESSANT IMMEDIATEMENT CE CHANTAGE.

    J'ajouterai juste un commentaire pour celles et ceux qui pensent que privé ou public, c'est pareil et qu'il faut avant tout garantir une offre de soins : la démonstration est faite que le privé peut s'affranchir de répondre à l'intérêt général. C'est bien une raison supplémentaire pour abolir la loi Bachelot qui mélange tout !

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