La ministre de la santé tourne autour du pot
pour ne pas répondre aux revendications des personnels
hospitaliers. Mais les annonces de lundi montrent bien qu'elle est
ébranlée, que la lutte paie et qu'il n'y a plus qu'à l'amplifier
... ce que font les personnels, comme hier à Charleville-Mézières
avec le soutien des usagers du comité de défense, avec même le
soutien des jeunes du mouvement de la jeunesse communiste !
Elle n'a qu'une solution : que les gens ne viennent plus aux
urgences !
Bien sur, la crise des urgences est aussi le reflet de la
désorganisation du système global de soins dans notre pays, de la
pénurie de professionnels construite de longue date.
Mais réorganiser va prendre du temps et pour l'instant, la
population doit être prise en charge dans les urgences car c'est
souvent le seul recours.
En plus A. Buzyn s'y prend comme un pied pour réorganiser l'offre
de soins extrahospitalière ou plus exactement avec la vision
jupitérienne de l'iniitiative individuelle alors que précisément
le secteur de la médecine libérale a montré sa faillite dans sa
capacité à répondre aux besoins de la population : ses
propositions sont dangereuses et l'argent qu'elle prétend injecter
(plutôt du recyclage) un gâchis.
Presque la moitié de la somme va être consacrée au SAS, un centre
d'appel ... sauf que cela existe déjà : cela s'appelle le centre
15. Mais le gadget à près de 400 millions d'euros d'A. Buzyn est
là pour donner des gages au secteur privé, enfoncer un peu plus le
service public.
Quant à l'objectif de zéro passages aux urgences pour les
personnes âgées, il est à la fois irréaliste et profondément
discriminant ! Irréaliste, car si les personnes âgées passent plus
de temps que d'autres aux urgences, c'est souvent faute de lits et
l'incantation ne va pas en créer. C'est aussi profondément
discriminant, car une personne âgée peut avoir les mêmes raisons
qu'une jeune d'aller aux urgences et les mêmes besoins de prise en
charge technique, rapide.
Sans réouverture de lits, sans création de postes de personnels,
les mesures proposées ne règlent rien. Il faut aussi revaloriser
les salaires. Les infirmières sont parmi les plus mal payées de
l'OCDE. Ne parlons pas des aide-soignantes et ASH ! Ces métiers
sont très largement occupés par des femmes et c'est aussi pour
cela qu'ils sont mal payés. C'est un objectif de luttes contre
inégalités entre les femmes et les hommes !
Bref, il faut adapter les budgets des hôpitaux aux besoins des
populations : cela doit avoir une traduction claire dans le
prochain budget de la Sécurité Sociale avec une augmentation
conséquente de ce fameux ONDAM, objectif national des dépenses
d'assurance maladie, voté chaque année à l'automne par le
parlement.