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santé et protection sociale - Page 7

  • Des lits, des postes !

    La ministre de la santé tourne autour du pot pour ne pas répondre aux revendications des personnels hospitaliers. Mais les annonces de lundi montrent bien qu'elle est ébranlée, que la lutte paie et qu'il n'y a plus qu'à l'amplifier ... ce que font les personnels, comme hier à Charleville-Mézières avec le soutien des usagers du comité de défense, avec même le soutien des jeunes du mouvement de la jeunesse communiste !
    Elle n'a qu'une solution : que les gens ne viennent plus aux urgences !
    Bien sur, la crise des urgences est aussi le reflet de la désorganisation du système global de soins dans notre pays, de la pénurie de professionnels construite de longue date.
    Mais réorganiser va prendre du temps et pour l'instant, la population doit être prise en charge dans les urgences car c'est souvent le seul recours.
    En plus A. Buzyn s'y prend comme un pied pour réorganiser l'offre de soins extrahospitalière ou plus exactement avec la vision jupitérienne de l'iniitiative individuelle alors que précisément le secteur de la médecine libérale a montré sa faillite dans sa capacité à répondre aux besoins de la population : ses propositions sont dangereuses et l'argent qu'elle prétend injecter (plutôt du recyclage) un gâchis.
    Presque la moitié de la somme va être consacrée au SAS, un centre d'appel ... sauf que cela existe déjà : cela s'appelle le centre 15. Mais le gadget à près de 400 millions d'euros d'A. Buzyn est là pour donner des gages au secteur privé, enfoncer un peu plus le service public.
    Quant à l'objectif de zéro passages aux urgences pour les personnes âgées, il est à la fois irréaliste et profondément discriminant ! Irréaliste, car si les personnes âgées passent plus de temps que d'autres aux urgences, c'est souvent faute de lits et l'incantation ne va pas en créer. C'est aussi profondément discriminant, car une personne âgée peut avoir les mêmes raisons qu'une jeune d'aller aux urgences et les mêmes besoins de prise en charge technique, rapide.
    Sans réouverture de lits, sans création de postes de personnels, les mesures proposées ne règlent rien. Il faut aussi revaloriser les salaires. Les infirmières sont parmi les plus mal payées de l'OCDE. Ne parlons pas des aide-soignantes et ASH ! Ces métiers sont très largement occupés par des femmes et c'est aussi pour cela qu'ils sont mal payés. C'est un objectif de luttes contre inégalités entre les femmes et les hommes !
    Bref, il faut adapter les budgets des hôpitaux aux besoins des populations : cela doit avoir une traduction claire dans le prochain budget de la Sécurité Sociale avec une augmentation conséquente de ce fameux ONDAM, objectif national des dépenses d'assurance maladie, voté chaque année à l'automne par le parlement.

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  • La fermeture des urgences de Vouziers témoignerait de la faillite d'un système qui privilégie l'hospitalisation privée

    La presse locale du jour annonce un risque de fermeture des urgences de Vouziers, faute de médecins. Dans ce secteur rural où les distances sont grandes, ceci serait lourd de conséquences pour la population, mettant en cause sa sécurité. L'Ardennais a interviewé le délégué territorial de l'ARS des Ardennes, lui-même un urgentiste ... qui a cherché un travail loin des urgences ! Il se contente d'incantations et d'appel aux urgentistes de Rethel.
    Ce qui serait logique, c'est l'appel à la solidarité marnaise,puisque le GHSA (l'hôpital sud Ardennes) a été rattaché au groupement hospitalier de territoire de Reims : appel à la solidarité du CHU, mais sans doute plus encore appel à la solidarité du groupe Courlancy : ce groupe privé a su réduire l'offre médicale publique dans le sud des Ardennes pour attirer des malades et pour ses profits. Il porte donc une lourde responsabilité dont il serait bien qu'il assume les conséquences : c'est cela que devrait exiger l'ARS !

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  • Plus de 200 services d'urgences en grève dans le pays faute de personnel suffisant et le député du Sedanais explique à la ministre comment faire avec moins !

    (Photo de février 2018 à Sedan)
    C'est un peu par hasard que j'ai découvert cette perle : je vous l'explique en fin de post.
    Le député Warsmann a voulu se faire moussé et a adressé à la presse locale une question écrite qu'il avait posé à la ministre de la santé et dont il venait d'avoir la réponse (à retrouver en cliquant ici). Cela lui vaut une pleine page dans l'Ardennais-L'Union du jour, avec l'annonce d'une IRM à l'hôpital de Sedan en 2020.
    Rien de neuf sous le soleil ! Le plan de performance signé il y a un an stipulait : "A Sedan, des investissements dans le matériel d’endoscopie doivent accompagner la montée en charge de ces activités (530 k€). La réhabilitation des bâtiments actuels, afin d’y accueillir les nouvelles capacités de SSR entraînera un investissement de 1 050 k€. Le remplacement du scanner et de plusieurs matériels d’imagerie médicale et de bloc opératoire conforteront également le plateau technique de l’établissement (450 k€).
    A Fumay, l’acquisition d’un scanner viendra renforcer l’offre de proximité, en lien avec le CH de Charleville-Mézières et confortera la gradation des soins entre les deux établissements (600 k€)."
    Tout au plus cela révèle au grand public une décision passée inaperçue, celle de l'ARS d'autoriser plutôt un achat d'IRM que de scanner, une évolution logique qui aurait d'ailleurs du être actée avec la signature du plan de performance.
    Je cite une partie de la réponse de la Ministre car elle n'est pas dans la presse, ne concernant pas Sedan mais Fumay : "Un nouveau scanner a, par ailleurs, été autorisé dans le même département par l'ARS, et va être installé au centre de Fumay. Il sera opérationnel à la fin du troisième trimestre 2019." A peine plus de deux mois ! Quand le comité de défense des hôpitaux des Ardennes a rencontré le délégué territorial des Ardennes de l'ARS en mai, il était encore incapable de donner un calendrier !
    La suite de la réponse de la ministre confirme sa volonté d'un insupportable mélange public/privé qui ne règle rien pour le recrutement de praticiens, mais est source de difficultés d'accès et financières pour la population.
    Mais cela m'a amené à aller lire les questions écrites par le député Warsmann et voici la dernière que je recopie in extenso : "M. Jean-Luc Warsmann attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les améliorations possibles dans les services d'urgence. Ayant été amené, il y a quelques semaines, à fréquenter un service d'urgence de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, il a en effet remarqué que la première file d'attente avait des raisons administratives afin d'ouvrir le dossier de chaque patient. Il se permet de suggérer la mise en place de bornes pour que les personnes venant en urgence, en état d'effectuer ces démarches, ou leur accompagnant, puissent remplir elles-mêmes le dossier. L'agent de l'hôpital n'aurait plus qu'un simple travail de vérification, ce qui réduirait considérablement cette file d'attente administrative et permettrait aux personnes fréquentant les urgences de rencontrer beaucoup plus rapidement un médecin. Il lui demande quelle est sa position sur cette question. ".
    Comme commente une amie : "Il a juste oublié qu'on pourrait aussi créer un distributeur où on pourrait retirer du matériel pour se recoudre tout seul, un autre où on pourrait retirer des bandelettes de plâtre pour plâtrer sa jambe tout seul, ... et quoi d'autre encore pour pallier le manque de soignants ?"
    La question date du 23 juillet et la ministre n'a donc pas encore répondu !
    Le député du Sedanais, macroncompatible, comme on dit, sait-il seulement que les médecins ne se tournent pas les pouces en attendant que les malades remplissent des papiers administratifs, que les attentes dans les services d'urgence ne sont pas dus à des temps "administratifs", mais au manque de personnel, au manque de lits d'aval, que le personnel administratif ne fera pas des soins à la place de son travail administratif et que sa proposition vise tout simplement à déshumaniser encore un peu plus des urgences en difficulté ?

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  • Changeons de regard sur la vieillesse dans notre société de luttes de classe !

    Silo, l'agora des pensées critiques, présente un très intéressant dossier intitulé "Chances et défis de l'allongement de la vie - Changeons de regard sur la vieillesse". Vous pouvez le retrouver en cliquant ici.
    Une contribution m'a incitée à commentaires : celle de Christian Heslon « Sortir du mythe du vieillissement démographique  pour inventer une société à quatre ou cinq générations ». Ce texte est très intéressant en allant à contre-courant de ce que nous distille chaque jour l’idéologie dominante : le poids croissant de la vieillesse justifiant toutes les régressions, des retraites en particulier.
    Certes, l'espérance de vie n'augmente quasiment plus : elle a même régressé en 2015 pour les deux sexes et depuis n'a progressé que pour les hommes (+0,2 ans depuis 2014) d'après l'INSEE et cela mérite de se poser quelques questions sur le devenir actuel de notre système de santé et sur le recul de l'âge de la retraite et la France est sous la moyenne européenne pour l'espérance de vie en bonne santé selon Eurostat sur des statistiques portant sur l’année 2016, chiffres repris dans un article du Monde du 19 février dernier.
    Mais la transformation de notre société est indéniable : de 1900 à 2000, l’espérance de vie en France est passée de 48 à 79 ans ! Donner une place à nos aînés devient un enjeu de société pour une société de tous les âges, pour le vivre ensemble essentiel face à une idéologie dévastatrice mettant en concurrence ceux qui travaillent et les retraités (mais aussi ceux qui n'arrivent pas à vivre correctement de leurs salaires et les chômeurs etc...)
    Pourtant, la partie "propositions" de cette contribution, si elle fait rêver (et il y a besoin de rêve et d'utopies) est dangereuse : nous ne sommes pas dans une société de bisounours mais dans une société de luttes de classe ! Quand nous en serons sortis, peut être pourrons nous envisager de travailler jusqu'à 75 ans, d'un travail choisi, sans domination. Mais pour l'instant, c'est le monde de l'exploitation capitaliste. Alors, ne donnons pas d'armes au capital. Oui au bénévolat, oui à l'engagement associatif, citoyen pour les retraités, mais il y a 5,5 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi, sans parler de ceux qui ont renoncés à être inscrits alors la diminution du temps de travail (tout au long de la vie et tout au long de la semaine) est plus que jamais d'actualité, même si la diminution du temps de travail n'est pas le seul remède au chômage et si la satisfaction de besoins non couverts aujourd'hui est une nécessité pour le social et pour l'environnement et serait créatrice d'emplois.
    L'enjeu est bien que le peuple puisse se réapproprier les milliards que le patronat prélève chaque année sur son travail.
    Alors, oui évidemment à une alternance travail formation tout au long de la vie, mais cadrons les choses par un statut assurant une sécurité emploi  formation entre 18 et 60 ans, dans laquelle on pourrait inclure la possibilité de périodes consacrées à l'engagement associatif, citoyen et évitons de promouvoir le revenu universel. Il fait même partie de la panoplie des libéraux les plus extrêmes comme mesure pour assurer la paix civile malgré les insupportables prélèvements du capital et il aurait un effet très négatif sur les nécessaires augmentations de salaires pour que les travailleurs se réapproprient le fruit de leur travail.

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  • APA (aide personnalisée à l'autonomie) - une étude de la DREES

    La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) vient de publier (12 juillet 2019) une étude sur les disparités d'APA à domicile entre départements. On peut la retrouver en cliquant ici.
    Pas question de revenir sur la complexité de cette étude et de ses calculs, mais simplement dire ici que les Ardennes (comme le Pas de Calais et l'Aisne) y sont souvent citées pour leur particularité.
    De nombreuses remarques peuvent être faites : j'en ferai 3.
    1° ce dossier montre que les disparités entre départements ne sont que faiblement liées aux politiques départementales mais à d'autres facteurs. La solidarité nationale doit donc s'imposer avec des dotations plus élevées dans les départements où le taux d'APA est plus élevé comme les Ardennes.
    2° un facteur est complétement laissé sous silence, c'est le pourcentage EHPAD publics/privés et donc le prix de journée. Un faible nombre de place en EHPAD public est sans doute plus corrélé à un faible recours à l'hébergement dans les cas de pertes de dépendance les plus élevées.
    A l'évidence, cela demande des études complémentaires et il serait bien que le conseil général et l'ARS s'emparent de cette question.

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