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Le blog de Michèle Leflon - Page 27

  • Chronique estivale n°2 : les pratiques démocratiques doivent s'enrichir, pas se rabougrir !

    Ce premier semestre 2017 laisse un goût amer : les dirigeants de notre pays ont été choisis par moins d'un quart des votants au premier tour de l'élection présidentielle, moins d'un cinquième des Français en âge de voter, compte tenu de l'abstention ... et encore ... le choix de certains n'a été que ce qu'ils considéraient comme un vote utile contre le FN, pas un vote d'adhésion au projet macroniste !
    Depuis le début de la Vème république, les communistes se sont constamment prononcés contre ce régime présidentiel : il vient une fois de plus de montrer son incapacité à représenter la diversité de nos concitoyens et la dernière réforme, transformant les élections législatives en un troisième tour de l'élection présidentielle n'a fait qu'aggraver la situation de non représentativité !
    D'où une première conclusion : il faut changer ce régime présidentiel, changer la constitution.
    Sous des formes différentes, l'importance de la participation aux primaires, de droite, comme de gauche et le succès de mouvements prétendant se différencier des partis politiques montre la volonté des Français de s'impliquer dans les choix, tout comme le désaveu des pratiques actuelles. Autre constat, c'est l'importance, à la fois de l'abstention aux élections législatives et du vote pour les candidats de la République en Marche, traduisant le sentiment que les jeux étaient faits, mais aussi un désir d'efficacité : puisque Macron était élu, il fallait lui donner les moyens : "on a essayé la droite, la gauche, essayons Macron !" presque comme on avait entendu "on a essayé la droite, la gauche, essayons le FN !"
    A des degrés divers, cela témoigne de l'attente forte de nos concitoyens de changements, de progrès social et de leur capacité à se mobiliser dans ce but.
    Cela n'exclut malheureusement pas une perte de repère idéologique forte, avec par exemple une confusion totale entre la gauche et le PS, alors même que l'équipe dirigeante de celui-ci n'incarne plus les valeurs de gauche, mais seulement celles du renoncement au progrès social ! Confusion totale aussi sur le sens des impôts : j'y reviendrai dans une prochaine chronique. Plusieurs explications à ceci : des alternances gouvernementales entre la droite et le PS pour faire des politiques très proches, soumises aux doctrines ultralibérales, une concentration des médias dans les mains du grand capital, l'échec du socialisme dans les pays de l'est, théorisé comme l'impossibilité du communisme en général ...
    Le capitalisme a toujours su se maintenir en s'aidant de son emprise idéologique sur les peuples : ceci est plus que jamais vrai : ne baissons pas la garde de la bataille idéologique et en particulier diffusons L'Humanité, le seul quotidien non soumis au capitalisme.
    Le renoncement des dirigeants successifs de notre pays et des autres dirigeants européens devant les exigences des grandes multinationales, et le CETA est un exemple de ces renoncements (voir l'article de Patrick Le Hyaric sur le site de l'Humanité en cliquant ici),  a dramatiquement accru les inégalités dans notre pays et en Europe, faisant croire à l'impossibilité d'une alternative de progrès social, tout en constituant le terreau à la division des pauvres entre eux, les politiques de charité, à l'opposé des politiques de droit pour tous y contribuant largement : prenons comme exemple les aides à la complémentaire santé. Elles sont distillées au gré de dirigeants en quête de popularité, alors qu'il faudrait une prise en charge de tous par une branche maladie de la sécurité sociale, remboursant tous les soins prescrits à 100%. Ne pas renoncer face aux grandes multinationales, c'est donner plus de droits aux salariés, contre le pouvoir patronal, c'est la proposition de loi des députés communistes (à retrouver en cliquant ici) pour la sécurisation de l'emploi et de la formation, à l'opposé de la précarité et des cadeaux aux multinationales des futures ordonnances que les députés de la République En Marche viennent d'autoriser le gouvernement à prendre.
    La démocratie ne peut être que politique ; elle doit être aussi économique et sociale avec des droits pour décider des orientations économiques et sociales à ceux qui sont les créateurs de la richesse, aux travailleurs !
    Je terminerai cette chronique, par une dernière remarque : le mépris souvent affiché pour ceux qui n'ont pas bien voté. Le "bien" est évidemment variable selon là où on se place dans  l'échiquier politique, mais cela concerne dans tous les cas les classes populaires ou plus précisément, ceux qui n'ont pas fait d'études et témoigne d'une méconnaissance totale des réflexions qui accompagne ces votes traités d"'imbécile", une réflexion qu'il serait plus important de prendre en compte que de mépriser. Les questions sont complexes mais c'est plutôt leur simplification à l’extrême, portée par l'ultralibéralisme, entre le "il n'y a pas d'alternative" et le "c'est de la faute des étrangers" qui décourage l'intervention populaire. C'est aussi aux élus à s'investir pour ne pas être dans la délégation, mais dans le débat avec ceux qu'ils représentent !
    La démocratie c'est le suffrage universel, mais ce n'est pas que cela : c'est aussi le débat sans céder à la facilité, et l'action !

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  • Chronique estivale n°1, de tout un peu, en finissant par Ardennes Forge

    Le temps a passé depuis mes dernières expressions sur ce blog, limitées d'ailleurs depuis la fin de la séquence électorale de cette année à deux sujets particuliers, la situation des Ardennes Forge et je vais d'ailleurs y revenir dans cette chronique et la question de l'obligation vaccinale, histoire de donner des éléments de réflexion - il s'agit là d'un sujet assez symbolique où les contradictions entre les intérêts capitalistes et le bien commun troublent les esprits !
    Et l'actualité s'est emballée, confirmant surtout la rupture politique que constitue l'arrivée de Macron et de ses équipes au pouvoir, une rupture au service du capitalisme et des intérêts de quelques uns, confirmant aussi la fragilité de ce capitalisme moribond : cette rupture, son danger, les communistes l'ont largement dénoncé pendant les campagnes électorales et il va falloir continuer à en démonter tous les aspects pour mieux faire comprendre à ceux qui attendent pour voir, mais il est aussi nécessaire d'analyser tout ce qui s'est passé depuis un an, les nouvelles pratiques politiques, comme je l'avais évoqué dans un de mes articles à retrouver en cliquant ici mais pas que et plus globalement la complexité des rapports sociaux dans ce XXIème siècle pour mieux cerner les conditions d'un retour au progrès social, nous évitant que les soubresauts de ce capitalisme finissant ne détruisent davantage les gens et la planète.
    Et si l'actualité s'est emballée, j'ai pris mon temps, le temps de la randonnée sur les côtes bretonnes, quoi de mieux pour réfléchir, le temps aussi de m'occuper de mes petits enfants avec cette question angoissante : quel monde laissons nous à ceux qui, comme les deux qui sont à côté de moi, jouent dans l'insouciance que l'on a à trois ou quatre ans ?
    Alors, évidemment, je ne vais pas rattraper mon retard d'actualité, mais plutôt vous faire part de quelques unes de mes réflexions de l'été, assez confuses, mais les écrire est aussi un moyen de les démêler même si c'est par bribes : ce sera pour mes prochaines chroniques estivale, car pour aujourd'hui, juste quelques flashes qui me reviennent sur l'actualité de fin juin et juillet.
    - Le comique de la rencontre entre Macron et Poutine, alors que les médias dominants et autres soutiens au nouveau président de la République avaient caricaturé des déclarations de JL Mélenchon parlant de discuter avec le président russe pour avancer dans la recherche de la paix au moyen Orient. Et oui, la paix ne peut passer que par le dialogue avec tous les peuples (et donc avec leur dirigeants). Dialoguer ne veut pas dire tenter de séduire, comme semble vouloir le faire Macron avec Trump, confirmant ainsi son soutien à l'idéologie ultralibérale d'outre Atlantique.
    - Sur la situation nationale, j'ai retenu le rôle irremplaçable de L'Humanité pour dénoncer l'enrichissement de la ministre du travail. Avec une question de fond sur la différence entre éthique et légalité : elle n'aurait rien fait d'illégal et pourtant quel scandale vis à vis de tous ceux qui ne vivent que de leur travail ! Et quel témoignage de l'éthique du macronisme : s'enrichir en écrasant les autres ! Et pour la note comique, Mélenchon qui se plaint de travailler au mois d'aout et la nuit ! Qu'il dénonce les pratiques antidémocratiques de la République En Marche, soit ! Mais pour le reste, c'est faire preuve de méconnaissance du monde du travail : qu'il pense donc à tous ceux qui accumulent les heures de travail dans les hôpitaux par exemple, y compris la nuit et le dimanche !
    - Sur les Ardennes enfin, ces élus qui veulent cacher la réalité ! Rien de dramatique dans les retards des travaux de la nouvelle école de la marionnette ! Et comme l'on comprend que le directeur de l'école ait envie que l'inauguration soit une réussite, servant à faire rayonner cette école, qu'il souhaite accueillir la ministre de la culture dans un beau cadre. Mais dans son orgueil, le maire de Charleville-Mézières ne veut pas décaler la date de l'inauguration, prétextant que les travaux seront finis à 95%. Sauf que c'est bien souvent la dernière touche qui donne l'ambiance ! Et il a déjà pratiqué ce gâchis avec le musée Rimbaud. Cacher la réalité aussi des Ardennes Forge (pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, cliquez ici) : ils s'en sont tous mêlés, les trois députés des Ardennes, le président de la communauté d'agglomération, tous membres des Républicains ou assimilés, pour mettre un point final à l'affaire dans les plus mauvaises conditions possibles pour ces salariés, en les renvoyant vers la négociation individuelle de chaque cas, c'est à dire dans l'asymétrie du salarié isolé face à la toute puissance de l'administration des AGS. Sans doute fallait il éviter de rappeler le fond de l'affaire, cette entreprise sortie des cendres de Thomé Génot à travers de nombreuses magouilles ou de demander au conseil général un coup de main, lui qui a su dilapider l'argent public comme nous le dénoncions en 2008 : retrouvez donc un de mes articles de l'époque sur mon ancien blog en cliquant ici.

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  • Après Bachelot, Buzyn : des armes criminelles données aux obscurantistes opposés à la vaccination !

    Sans parler de l'attentisme de Touraine !
    Les vaccins ont été un progrès considérable permettant l'éradication de certaines maladies, à tel point que l'on a oublié ! Alors, on ne voit plus que les risques, mais pense-t-on au risque d'accidents de voiture, chaque fois qu'on monte dedans ? Comme tout acte médical, une vaccination doit être réfléchie en fonction du rapport bénéfice/risque et celui-ci doit être le plus élevé possible. Avant d'aborder la question politique, quelques très (trop) rapides éclaircissements scientifiques, pour éviter de tout mélanger, comme le font les obscurantistes, car il y a vaccin et vaccin !
    - déjà pour dire que le bénéfice est évidemment fonction des chances (ou malchance) que l'on a d'attraper la maladie avec un exemple simple : le vaccin contre la fièvre jaune est inutile dans les pays où cette maladie n'existe pas ... comme la France.
    - certains vaccins préviennent des maladies dues à des virus qui ont besoin spécifiquement des hommes pour se reproduire. En supprimant la maladie, le vaccin empêche le virus de se reproduire et il disparaît : c'est ce qui s'est passé pour la variole, c'est en très bonne voie pour la polio et ce serait possible pour la rougeole. Il y a donc un intérêt individuel,  mais aussi collectif.
    - selon les maladies, les vaccins sont plus ou moins efficaces. Celui contre le tétanos l'est complètement (à condition de ne pas oublier les rappels !). D'autres ne sont pas efficaces à 100% (la grippe par exemple
    )
    - il y a le vaccin, et ce qu'on injecte en même temps, ce qu'on appelle des adjuvants, comme les sels d'alumine, utilisés pour renforcer l'action d'un vaccin. Sans qu'il n'y ait encore de preuves formelles, reconnues par tous, des doutes sérieux existent cependant sur l’innocuité de certains de ces adjuvants.
    Venons en à l'aspect économico-politique. Trois vaccins sont obligatoires en France, le fameux DTP (Diphtérie, tétanos, poliomyélite). Il était en général associé au vaccin contre la coqueluche, mais la combinaison de ces quatre vaccins n'est plus produite en France, remplacée par des associations de six vaccins, plus chères et contenant des adjuvants.
    On se rappelle tous du scandale du vaccin contre la grippe H1N1 à l'époque Bachelot, qui, comme d'autres scandales des industries pharmaceutiques, le Médiator par exemple, a contribué à faire comprendre que les labos pharmaceutiques étaient de grands gagnants dans le développement de la vaccination, mais pas toujours très transparents, et a déjà donné des armes aux obscurantistes.
    Touraine a laissé pourrir la situation, sans exigence vis à vis des laboratoires pour qu'ils continuent à fabriquer le vaccin tétravalent et poursuivent leurs recherches sur les adjuvants : "laissons donc les labos faire leur beurre" comme le reste du patronat, a été le leit-motiv de l'époque Hollande ! Tout au plus a-t-elle demandé une consultation citoyenne : je vais y revenir.
    Saisi, le conseil d'état a pris une décision le 6 février de cette année (à retrouver en cliquant ici) exigeant du ministre chargé de la santé de prendre des mesures pour rendre disponibles des vaccins correspondant aux seules obligations de vaccination, sauf à ce que la législation évolue en élargissant le champ des vaccinations obligatoires.
    Que fait Buzyn ? Elle veut rendre obligatoire onze vaccinations ! Alors qu'elle avait déjà fait percevoir comme présidente de la Haute Autorité de Santé, son soutien à l'industrie pharmaceutique. Et vous allez réussir à faire croire qu'il faut vacciner pour le bien des enfants, et pas pour le bien des labos ? Il s'agit là d'armes pour les plus obscurantistes de nos concitoyens !
    Pourtant, la concertation a été très intéressante, donnant plein de pistes pour lutter contre cet obscurantisme et développer la vaccination, les débats, pas le rapport final, qui sans tenir compte de l'avis du jury citoyen, partagé sur la généralisation de l'obligation vaccinale, ni de celui des professionnels de santé, lui, clairement défavorable et en faveur de la suppression de toute obligation, conseillait la généralisation des vaccinations. Vous pouvez trouver l'ensemble des documents en cliquant ici. Les arguments contre l'obligation sont déjà la preuve par l'exemple : la couverture vaccinale est au moins aussi bonne dans les pays où il n'existe pas d'obligations ! Et dans les pistes pour développer la vaccination figurent des exigences vis à vis des laboratoires, la gratuité des vaccins ... Agnès Buzyn ferait bien de lire les avis des deux jurys, plutôt que la conclusion sans doute téléguidée, sauf si elle-même est téléguidée par l'exigence de profits de SANOFI !

    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire
  • Ardennes Forge : 9 ans déjà et des ex salariés toujours dans le pétrin !

    Vous n'avez peut être pas suivi toutes les péripéties juridiques des ex salariés de cette boutique, sortie des décombres de Thomé Génot et mise en liquidation judiciaire moins de deux ans plus tard. Pour résumer succinctement, des indemnités avaient été accordées à ces salariés pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et travail dissimulé, payées par les AGS. En appel à Reims, ces indemnités ont été revues à la baisse et les salariés devaient donc rembourser un trop perçu, sauf qu'à la suite, en pénal, les deux dirigeants de l'entreprise ont été condamnés pour escroquerie et travail dissimulé et c'était en niant ceci que la cour d'appel de Reims avait revu à la baisse les indemnités : une raison pour faire casser ce jugement et ce dossier doit être examiné en cour de cassation mardi prochain et l'avis rendu quelques semaines plus tard.
    A ce parcours semé d'embuches, laissant dans l'incertitude ces personnes, qui n'ont pas toutes retrouvé un emploi, et quand elles en ont un c'est le plus souvent avec des baisses de salaire, les AGS ont décidé, dans la plus grande inhumanité, de rajouter un nouvel obstacle, de jouer sur leurs nerfs, en envoyant un courrier cette semaine, mettant ces personnes en demeure de rembourser sous 15 jours, des sommes que vous comprenez bien, vu la dureté de la vie, elles ont déjà dépensées. Il s'agit là d'un parfait scandale, d'un harcèlement d'autant plus inexcusable que le dossier n'est pas clos juridiquement.
    Certains ont déjà été victimes de la rapacité des AGS : à nouveau victimes de licenciements économiques (et malheureusement, ceux-ci sont suffisamment fréquents dans le département pour qu'une même personne en ait plusieurs à subir) et amenés à devoir avoir leurs salaires payés un temps par les AGS, ils en ont été privés : ils sont fichés comme devant des sous aux AGS, qui se sont donc remboursés de la première affaire sur la seconde.
    Victimes des dirigeants de Thomé Génot, puis de ceux d'Ardennes Forge, ces ex salariés sont encore victimes des AGS !
    J'étais présente ce matin à la réunion organisée par leur association : des interventions vont être faites, en particulier à l'égard de la nouvelle ministre du travail. Mais la solidarité de tous les Ardennais doit se manifester (et une pétition va être lancée, ainsi que d'autres actions) : il n'est pas acceptable que les anciens d'Ardennes Forge doivent rembourser des sommes, liées à la non reconnaissance en appel du travail dissimulé, alors que celui-ci a été reconnu en pénal !

    Catégories : Ardennes Lien permanent 1 commentaire
  • Y en a marre des élections ... tous pareils ... Et pourtant, ils décident pour nous ... alors, allons voter le 11 juin !

    Et votons pour les candidats du PCF !
    Déjà une première remarque : les élus communistes reversent leur indemnités au PCF, histoire d'éviter toute source d'enrichissement personnel ! Qu'en pensent les donneurs de leçon sur la moralisation de la vie politique ?
    Quelques échos de la campagne ensuite : comme à chaque élection législative depuis la réforme constitutionnelle et ce calendrier où l'élection des députés suit de quelques semaines l'élection présidentielle, l'intérêt pour le politique baisse dès que le nom du président de la république est connu, comme si les dés étaient jetés, confirmant ce régime monarchique. Déjà le sentiment d'impuissance est présent en permanence après ces décennies d'alternance sans véritable changement, dans une continuité d'aggravation des inégalités sociales, mais pour les élections présidentielles certains se disent  que à tout hasard, si un bulletin dans l'urne peut servir, pourquoi s'en priver une fois tous les cinq ans et puis, ils sont contents ou déçus, mais remisent leur carte d'électeur pour cinq ans.
    Cette année, il y a du nouveau, un élu inattendu. Trop tôt pour savoir ce qu'il vaut. "Donnons une chance à Macron" revient souvent dans les discussions mais pas de quoi passionner les débats !
    Beaucoup sont conscients de la gravité de la situation dans notre pays, de cette crise de sens, du retard pris dans notre pays sur le progrès humain et le quinquennat qui vient de s'achever laisse une image de stagnation, avec une équipe gouvernementale empêtrée dans ses contradictions et qui, pour faire plaisir à tous a déçu tout le monde.
    Prenons trois exemples de réformes qui auraient pu être un progrès.
    - la réforme des rythmes scolaires. L'insupportable diminution de 6 h d'école en 40 ans a été traitée par une réforme génératrice d'inégalités territoriales avec les nouvelles activités périscolaires et totalement inefficace sur les apprentissages des enfants : ils doivent apprendre en 24 h par semaine ce que l'on apprenait (et même plus) en 30, et au lieu de rajouter des temps de respiration dans ces apprentissages, du temps avec le maître ou la maitresse pour "digérer" sous une autre forme les enseignements, on a rajouté des activités nouvelles, au demeurant souvent intéressantes, mais coupées du reste et qui plus est facultatives et souvent payantes. A un besoin clair a répondu une mauvaise réforme.
    - le tiers payant : une mesure indispensable pour tous ceux qui remettent à plus tard les soins, faute de moyens. Mais une usine à gaz pour les médecins, si simple à résoudre si on allait vers des remboursements à 100% par la sécu au lieu de promouvoir les mutuelles et surtout leur évolution vers des complémentaires privées.
    - le compte pénibilité : encore une usine à gaz, pour être sur de limiter au maximum la reconnaissance de la pénibilité et répondre aux demandes du patronat, qui s'appuie maintenant sur la complexité qu'il a voulu pour ne pas appliquer.
    Alors, c'est vrai que beaucoup se demandent si un président qui tranche, au lieu de rechercher le consensus mou qui ne satisfait personne, ce n'est pas un plus. Reprenons donc nos trois exemples :
    - l'école : l'équipe Macron veut rendre facultative, au choix des communes, la réforme précédente, c'est à dire renforcer les inégalités territoriales. Et en plus, cela ne résout en rien le problème de fond, la réduction du temps scolaire et la concentration des apprentissages, qui fatigue les enfants et qui conduit les enseignants à se reposer sur ce que les enfants peuvent apprendre en dehors de l'école, renforçant les inégalités sociales.
    - le tiers payant : même solution macronesque : le rendre facultatif. Cela résoudra le problème des médecins, pas celui des malades, ni d'ailleurs celui des dépenses de santé, car plus on soigne tard, plus cela coute cher.
    - le compte pénibilité : silence radio sur le sujet, mais pas sur les retraites, ce qui porte à penser que Macron ignore la pénibilité.
    En résumé, sur ces trois sujets, où on avait failli avancer vers des solutions de progrès, Macron va mettre fin aux légitimes reproches faits ... en nous renvoyant quelques années en arrière.
    La vraie nature de Macron et de la République en Marche ne doit pas être méconnue : il s'agit bien de mettre en oeuvre des politiques ultralibérales, c'est à dire de donner toute liberté, surtout de gagner de l'argent sur le dos des autres en laissant chacun se débrouiller dans la jungle du capitalisme. Ce n'est pas la continuité avec le gouvernement précédent, ni une vision améliorée par un autre mode de gouvernement, qui serait plus efficace, mais une étape nouvelle dans l'adaptation du capitalisme au XXIème siècle pour plus de satisfaction des actionnaires, du monde de la finance et de la grande bourgeoisie internationale.  Macron ne doit pas avoir de majorité à l'assemblée nationale : il ne représente pas l'espoir en une société meilleure sauf peut être pour les 1% de la société qui sont déjà ceux qui vivent le mieux ... au détriment des autres !
    L'espoir, c'est la gauche, pas la gauche revue par Hollande/Valls, qui n'a fait que salir ce beau mot mais la gauche qui a créé les congés payés, la sécurité sociale, la gauche qui fait vivre les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, la gauche qui nous fait avancer tous ensemble vers un pays où on vit mieux, pas en opposant les salariés aux retraités, comme veut le faire Macron mais en s'en prenant aux grandes fortunes, construites sur l'exploitation des autres et l'évasion fiscale.
    Alors, c'est vrai que cet espoir à gauche a du mal à se concrétiser : les expériences depuis 1981 ont déçu, laissant à chaque fois un capitalisme plus offensif reprendre le dessus et cela doit nous convaincre qu'il n'est pas possible d'aménager le capitalisme, mais qu'il faut avoir de courage de réformes beaucoup plus offensives, privant de leur pouvoir de nuisance les actionnaires.
    Et en plus, à ces élections, la gauche est particulièrement divisée : toute une partie du PS a renié la gauche rejoignant Macron, et ceux qui restent n'ont pas fait l'analyse nécessaire des causes des échecs ; les écologistes poursuivent leur habituel opportunisme et leur réflexion obnubilée autour des questions écologiques, alors que la défense de la planète passe par une analyse plus globale sur les rapports sociaux et les comportements humains à l'origine des dégradations ; comme à l'accoutumée, Lutte ouvrière est dans le témoignage, mais pas dans l'action nécessaire pour le changement. Transformer la société ne peut passer que par le rassemblement de toutes les femmes et les hommes de bonne volonté, dans leur diversité. Et c'est cette diversité que Mélenchon et la France Insoumise n'ont pas comprise. Pourtant, que les motivations au vote Mélenchon à l'élection présidentielle ont été variées, entre électeurs socialistes cherchant le vote utile à gauche, au vu des sondages, laissant Hamon loin derrière le quarteron de tête, écolos, insoumis divers, communistes, qui n'avaient pas voulu rajouter un candidat de plus à cette élection, mais déçus de l'évolution du programme de Mélenchon depuis 2012, revenu à des idées plutôt social démocrate que de réelle transformation sociale, comme par exemple son projet de modulation de la CSG selon les revenus, plutôt que de modulations des cotisations sociales permettant d'intervenir dans le rapport cout du travail/cout du capital et de prendre l'argent nécessaire là où il est. En demandant obéissance aux candidats souhaitant le soutien de la France Insoumise, en recherchant l'hégémonie d'un nouveau parti à gauche, qui s'appellerait la France Insoumise, Mélenchon se contredit lui-même avec la notion d'insoumission, de 6ème république. Ses militants sont privés de tout esprit d'initiative, à tel point que quand on critique un point de son programme sur les réseaux sociaux, plutôt que d'avoir une argumentation sur ce point, on a comme réponse "le programme, c'est un tout, à prendre dans sa globalité, car c'est sa cohérence qui en fait la force". A prendre ou à laisser ? Quel appauvrissement ! Les communistes sont bien placés pour avoir depuis longtemps fait l'analyse des dégâts d'un parti unique !
    Dans leur diversité, les voix se lèvent, de plus en plus nombreuses, pour rejeter une société fondée sur le règne de l'argent roi, de la seule recherche du profit, pour l'humain d'abord. Et ceci est un vrai signe d'espoir. Il y a moyen de reconstruire une gauche puissante, apte à prendre le pouvoir pour le partager avec le peuple, une gauche combative sur le terrain politique et social, car n'oublions jamais, l'ennemi, ce n'est pas l'autre mais le pouvoir de l'argent, ces rapports sociaux d'exploitation, de domination.
    Mais dimanche, la gauche est divisée  ... on fait quoi ? Déjà, on ne reste pas chez soi, car l'abstention c'est le jeu de la droite, sous toutes ses formes, extrême, traditionnelle ou macronesque. Ensuite, on peut se dire qu'il n'y a pas de vote utile, sauf celui pour ses idées. Car contrairement à l'élection présidentielle, où les sondages avaient donné des indications sur les candidats qui avaient des chances d'être présents au second tour, les sondages nationaux ne donnent aucune idée de ce qui se passera dans chaque circonscription dimanche, car la recomposition politique nationale va être pondérée par les personnalités de chaque candidat localement. Osez donc le vote communiste ! Pas de volonté hégémonique, mais seulement celle de rassembler largement pour concrètement changer les choses. Mais aussi, la volonté de changer vraiment, dans l'intérêt des 99% de la population qui vit de son travail (présent ou passé pour les retraités) et pas de revenus financiers : augmentation de salaire, amélioration de la protection sociale, services publics ... en changeant le rapport des forces avec le grand patronat, pour l'amener à, durablement, ne plus être le maitre du monde. Et les communistes, vous savez que vous pouvez compter sur eux : ils sont dans les luttes toute l'année, tous les ans, pas seulement dans les trois mois qui précèdent l'élection présidentielle !
    Dans les Ardennes, dimanche, on vote Sylvain Dalla Rosa, Igor Nivelet ou Dalila Maouche.

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire