J'ai assisté vendredi à la mise en place du CNEFOP, le conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle, une structure de concertation issue de la réforme de la formation professionnelle.
Avec un discours inaugural de F. Rebsamen, dont les premiers mots, après les inévitables formules de circonstances, m'ont profondément interrogée : il a parlé du chômage de masse comme d'un choix de société : un choix pour qui ? Pour le patronat évidemment puisque cela lui permet de faire pression sur les salaires. Mais cela, il ne l'a pas explicité et je ne suis pas du tout persuadée que telle est son explication !
J'ai plus apprécié l'intervention de P. Gérard , vice présidente du CNEFOP au titre de la représentation des régions, soulevant le rôle capital que va avoir le conseil en évolution professionnelle pour que le compte personnel de formation ne soit pas qu'un dispositif de plus servant aux mieux formés. Le reste de son discours était malheureusement plus lénifiant sur la réforme, parlant du compte personnel de formation comme de la carte vitale de la formation, une image pour faire croire à une sécurité sociale professionnelle alors que l'on en est encore à des années lumière !
La nouvelle "gouvernance" de la formation professionnelle, qudripartite (Etat, Régions, organisations patronales et syndicales représentatives) est un progrès ne séparant plus emploi, formation, orientation et renforçant le rôle des organisations patronales et syndicales, mais il faut garder mesure : ce n'est pas la démocratie sociale que l'on voudrait nous faire croire, car pour une vraie démocratie sociale, il faut que les salariés puissent avoir plus de droits dans la gestion de leur entreprise !
Sur les différents textes présentés à l'avis du conseil, beaucoup d'insatisfaction et la représentante de la CGT a même dit à un moment que le gouvernement avait réussi le tour de force de rétablir l'unité syndicale cassée lors de la signature de l'ANI !
Deux projets de décrets correspondent au "droit différé à la formation", la possibilité pour des jeunes ayant quitté l'école sans qualification professionnelle d'y retourner, mais l'absence de toute contrainte pour l'Education Nationale de faire connaître les places disponibles dans les lycées risque de rendre ce droit très virtuel, si ce n'est pas corrigé, sans parler d'une rédaction qui parait-il va changer, mais pour l'instant tend à faire croire que si l'Education Nationale ne peut prendre en charge, les conseils régionaux doivent le faire, bref , une éducation nationale qui n'assumerait pas ses responsabilités !
Et on a eu croit à quelques articles du projet de loi "Macron", sortis du contexte de l'ensemble du texte, quelques gadgets pour aider les entreprises à se libérer plus facilement de leur obligation d'employer des personnes en situation de handicap, bien loin d'une politique d'emploi durable pour les travailleurs handicapés, et quelques autres gadgets pour faciliter les licenciements : il parait que c'est un projet de loi pour développer l'emploi. Cela se passe de commentaires, et même l'objectif de simplification du droit ne me paraît pas atteint en rajoutant quelques alinéas à l'actuelle réglementation !
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Des orientations budgétaires au conseil régional marquées par la réforme territoriale !
Le débat, lundi dernier, au conseil régional a été largement traversé par la réforme territoriale, souvent d'ailleurs par ses aspects les plus contingents, Strasbourg désigné comme capitale régionale, le fusion Chamalo (Champagne Ardenne, Alsace, Lorraine), certes, une très mauvaise configuration pour notre région "périphérique" mais qui ne doit pas faire oublier l'essentiel, la volonté d'aggraver la mise en concurrence des territoires autour de leur métropole au lieu des nécessaires solidarité et coopération, tout cela pour faire plaisir à la volonté patronale de limiter les services publics, ni l'absurdité d'un gouvernement qui recompose la carte des régions avant d'en déterminer pour quelles compétences !
A vouloir en faire oublier l'austérité que nous impose ce gouvernement, plus enclin aux cadeaux au patronat (le vrai, celui des multinationales, évidemment pas celui des artisans et autres petites entreprises, qui pourtant font notre économie aussi, et sont eux aussi marqués par l'austérité !), qu'à la satisfaction des besoins des hommes et des femmes de notre pays.
A vouloir en faire oublier la gravité de la crise économique, avec l'explosion en région de la misère et de la désespérance !
A vouloir en faire oublier la baisse de ressources des collectivités : préserver coûte que coûte les politiques de solidarité, investir dans l'avenir, ces idées que j'ai porté tout au long de la préparation du budget régional, je les ai explicité à propos des lycées, non sans avoir répondu au président du groupe UMP, le sinistre député sedanais (un des adeptes, avec ces autres collègues ardennais de la région Chamalo), que précisément parce qu'il y avait des incertitudes sur l'avenir, nous ne pouvions rajouter de l'incertitude en repoussant le vote du budget.
Développer la solidarité vis à vis des lycéens, c'est mettre en place, comme pour la restauration scolaire, une aide pour l'internat, pour ceux qui en ont le plus besoin, une aide de droit, pas encore en leur conseillant d'aller quémander au fond social lycéen : les lycéens sont pas responsable de la situation sociale ! Avec le risque de plus en plus majeur de fusion avec la Lorraine et l'Alsace (une région où aucun dispositif ne vient aider à l'acquisition des manuels scolaires), il nous faut pouvoir mettre beaucoup de dispositifs de solidarité dans la corbeille de la mariée !
Investir dans l'avenir, c'est aussi faire en sorte que nos lycées soient en bon état et il est profondément anormal que des travaux budgétés depuis plusieurs années dans un lycée comme Bazin par exemple ne soient pas réalisés.
J'ai évidemment rappelé les incertitudes subsistant sur les compensations pour les nouvelles compétences attribuées aux régions (voir à ce sujet ce que j'avais écrit en cliquant ici) et que bien évidemment, si on ne les avait pas, le dispositif Tonic, qui doit être lancé en avril, recomposant le dispositif Compétences Clés qui nous a été transféré et des actions que le conseil régional organisait déjà en direction des personnes en recherche d'emploi serait maintenu (puisqu'une partie du budget correspond à des actions existantes), mais à voilure réduite !
Un élu de la droite auboise a du aimer mon expression de corbeille de la mariée puisqu'il la reprise pour critiquer les "excès budgétaires" de la région, les dépenses de fonctionnement ! J'en ai profité pour rappeler que les dépenses de fonctionnement lié au personnel de la région "au siège", c'est à dire hors personnel des lycées, rapporté au nombre d'habitants de la région, étaient les plus faibles de France, ce qui n'est d'ailleurs pas sans difficulté malgré leur grande conscience professionnelle dont il convient de les remercier. Evidemment, si on parle non dépenses de fonctionnement, mais dépenses d'intervention, comme les transports, la formation, la géographie de la région, sa faible densité démographique, oblige à plus de dépenses que dans d'autres !
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Pour une alternative à l'austérité, rendez vous devant la préfecture des Ardennes le lundi 1er décembre à 18 h 30
L'austérité mine notre pays.
Le patronat profite de la faiblesse du gouvernement pour en exiger toujours plus. C'est inacceptable. Il lance une semaine d'action début décembre.
Dans l'esprit de l'appel du collectif 3A qui, dans la suite de la manifestation nationale du 12 avril, a initié des manifestations partout en France le 15 novembre, les Ardennais sont invités à un
rassemblement le 1er décembre à 18 h 30
devant la préfecture des Ardennes
pour crier que les cadeaux au patronat, cela suffit, exiger des comptes sur le CICE et dire qu'une Alternative A l'Austérité est possible.
Voilà le texte de l'appel national :
La coupe est pleine ! Le pays s’enfonce dans la crise avec son cortège de misère, de chômage, de précarité, de violentes divisions. Depuis des années la droite et, depuis 2012, François Hollande, les gouvernements Ayrault et Valls poursuivent le même but dans le cadre des traités européens et en accord avec les dirigeants de l’Europe libérale : austérité, compétitivité par la baisse du coût du travail, reculs sociaux, coupes claires dans les dépenses publiques. Ces politiques ont échoué partout comme elles échouent en France : elles nourrissent la crise, creusent tout à la fois les inégalités et les déficits.
Dans son immense majorité le peuple rejette cette politique imposée sans débat et avec autoritarisme. Cette situation crée une grave crise politique dont la droite et l’extrême-droite porteuses de graves projets de régression tentent de tirer profit.
Il est temps d’arrêter cet engrenage. Il faut dire non à la loi de finances 2015 présentée par Manuel Valls qui, pour satisfaire les cadeaux faits au CAC 40, dans le cadre du pacte de responsabilité, coupe massivement dans les dépenses publiques. Il se traduirait par le recul des services publics et de ses missions, un étranglement financier des collectivités locales et de leur capacité d’investir. Il faut aussi empêcher les reculs budgétaires de la protection sociale qui remettent en cause les acquis pour la santé, la retraite, la famille, les chômeurs.
D’autres choix sont pourtant possibles. Nous ne sommes pas condamnés à l’austérité permanente et à l’insécurité sociale. Il faut mettre en œuvre une politique qui parte des besoins sociaux, s’attaque aux inégalités. Une réforme fiscale d’ampleur permettrait une redistribution des richesses et une relance des investissements productifs au bénéfice de la grande masse de la population, s’inscrivant dans la transition écologique.
Il faut redonner du pouvoir d’achat, augmenter les salaires, créer des emplois. Il faut créer les conditions d'une véritable reconquête industrielle. Il faut s’attaquer au capital, à la finance, à la rente des actionnaires qui est supportée par les salarié-es, les chômeurs, les précaires, les retraités et la jeunesse.
Il existe dans le pays une majorité de femmes et d’hommes disponibles pour cette alternative sociale et politique, des forces syndicales, sociales, associatives, politiques que nous voulons rassembler.
Mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours, imposer d’autres choix, cela ne peut se faire sans la mobilisation des salarié-es, sans l’intervention citoyenne.
Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement VALLS et appeler à ce qu’il soit rejeté !
Pour dire non aux exigences du Medef !
Pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle !
Nous appelons à organiser des manifestations à Paris et dans les grandes villes de France -
Les Champardennais punis que la région Alsace soit à droite ?
On croit rêver devant l'autisme des Hollande, Valls : pourtant c'est la réalité. C'est sans consulter les citoyennes et citoyens qu'ils sont en train de faire passer leur réforme territoriale.
Les parlementaires alsaciens manifestent leur refus d'une grande région : raison de plus pour le gouvernement d'exiger des parlementaires socialistes discipline et obéissance pour voter une réforme territoriale ignoble et qui a, pour nous Champardennais, des conséquences gravissimes.
Si les raisons des parlementaires UMP d'Alsace sont très loin des miennes pour refuser cette grande région, plus faites de chauvinisme et du refus du partage et de la coopération que de raisons avouables, il semble aussi que les raisons du gouvernement soient essentiellement fondées sur de la politique politicarde au plus mauvais sens du terme, cette politique qui ronge notre société, là où il faudrait redonner aux citoyens le sens premier de la politique, celle du vivre ensemble dans la ville selon le terme grec (et à la campagne !), il semble que les raisons du gouvernement soient avant tout de démontrer aux Alsaciens que c'est le PS qui a le pouvoir !
Et quid des Champardennais, des Lorrains dans tout cela : la casse de leur région, la construction d'un ensemble antidémocratique, l'éloignement des lieux de décisions ..., l'austérité pour les citoyens !
Savez vous qu'en Alsace, il n'y a par exemple aucune mesure comme la carte Lycéo, pour aller vers la gratuité des manuels scolaires dans les lycées : on va harmoniser comment ?
On nous parle de la taille des régions comme d'un élément capital : savez vous que l'Islande a moins d'habitants que le seul département de la Marne ? Pourtant, ce pays dont les habitants ont pris en main le destin contre les banques après la crise de 2008 voit repartir son économie ! Ce sont bien les banques, la finance, qui sont en cause, pas la taille des régions !
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Réforme territoriale : un hold up démocratique !
Regardez donc cette vidéo, vous comprendrez pourquoi ce n'est pas seulement la carte des régions qui est en cause !