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  • Chiche, Monsieur le Président, le zéro reste à charge pour l'optique, le dentaire, c'est le 100% remboursé par la sécu !

    Le remboursement à 100% des soins est une nécessité éthique :  nous sommes tous égaux devant la maladie et devons pouvoir bénéficier des mêmes soins. Plus globalement, en englobant aussi la prévention, disons que nous sommes tous des ayants droits à la santé et seul le remboursement à 100% évite les discriminations par l'argent : c'est une condition au bien vivre ensemble, à une véritable citoyenneté.
    C'est une nécessité de santé publique : en favorisant des soins précoces, la prise en charge à 100% contribue à un meilleur état de santé de la population.
    C'est une nécessité économique car ces soins précoces coûtent moins chers !
    Le remboursement des soins à 100% s'impose donc et j'ajoute tout de suite, par la sécurité sociale.
    La sécurité sociale va mal : il faut donc réinventer la sécurité sociale du XXIème siècle, sur les valeurs qui ont fait le succès de la Sécurité Sociale de la libération, d'Ambroise Croizat. La solidarité, l'universalité, l'unicité sont ces valeurs. Le 100% sécu pour le remboursement des soins fait partie des mobilisations nécessaires pour une protection sociale de notre siècle face aux attaques incessantes des ultralibéraux, du capital.
    Une précision s'impose : historiquement, la France avait une dualité dans la protection sociale : sécurité sociale/mutuelles, résultat d'un compromis au moment de la création de la sécurité sociale. J'ai écrit "avait", car maintenant il y a aussi les assurances privées, les banques et l'on n'est plus sur un système dual, mais à plusieurs vitesses. Le compromis historique de la libération ne tient plus depuis que le code de la Mutualité a été modifié suite aux directives de l’Union européenne et les mutuelles alignées sur la réglementation des compagnies d’assurance à but lucratif.
    D'emblée, ajoutons qu'il ne s'agit en aucun cas de s'attaquer aux mutuelles,  mais simplement de les débarrasser de leur rôle assurantiel pour qu'elles puissent se consacrer à la prévention, à l'expression démocratique des ayants droits à la santé, à la gestion d'établissements, de centres de santé etc …
    Malgré le combat courageux de nombreux mutualistes, les complémentaires jouent le rôle de cheval de Troie dans la privatisation de la protection sociale. Les valeurs de la mutualité se perdent et l'on peut citer tout à la fois le recul démocratique lié aux regroupements, le rôle dans la financiarisation de l'économie et le développement des inégalités. Au delà de son apparence généreuse, l'accord national interprofessionnel rendant la mutuelle obligatoire en entreprise a eu des conséquences délétères qui avaient été prévues et dénoncées. Pour avoir les contrats, les mutuelles, d'autant plus qu'elles étaient souvent mises en concurrence avec des complémentaires moins éthiques, ont fait des offres financièrement intéressantes, sauf que ceci a été payé par les autres mutualistes, en particulier les personnes âgées. Les propositions peuvent se multiplier pour remédier à la situation de certaines fractions de la population, aide aux personnes âgées, mutuelles communales : elles ne font que fragmenter la population, cassant les solidarités et nous sommes très loin des valeurs de la sécurité sociale  chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.
    L'évolution vers une protection sociale du XXIème siècle passe par le dépassement de cette dualité pour un remboursement à 100% par la sécu.
    Par ailleurs,  ce serait une simplification avec son corollaire une diminution des frais de gestion et cela faciliterait le tiers payant, sur lequel le gouvernement vient de reculer, malgré sa nécessité.
    Quelques mots de la situation d'Alsace Moselle, parfois donnée en exemple. Cela a l'avantage d'aider à la réflexion. Le régime local d'Alsace Moselle est une forme de complémentaire, financé exclusivement par une cotisation salariale et assurant un complément de remboursement à 90% sur les mêmes bases que la sécurité sociale avec une convention de gestion avec la CPAM : quasiment pas de frais de gestion, mais remboursement des frais d'optiques ou de soins dentaires sur les mêmes bases que la sécu, même si le taux est un peu plus élevé, donc quasiment pas ! La cotisation est proportionnelle aux salaires et le système donc plus redistributif qu'une mutuelle. Le régime local est géré par les salariés, une gestion d'autant plus louée qu'après une période de crise dans les années 80 et de fortes augmentations de cotisations, la cotisation a baissé après la résorption du déficit. Nos amis d'Alsace Moselle défendent farouchement ce régime local et ils ont raison, car concrètement il est avantageux et il ne peut être question de le supprimer, tant que tous les Français n'ont pas au moins l'équivalent. Mais la gestion salariée ne concerne que le régime local, cette complémentaire particulière, à l'image de la gestion des mutuelles et la sécurité sociale de base obéit aux mêmes règles que dans le reste de la France, les hôpitaux alsaciens vont aussi mal que les autres hôpitaux français. Dernière chose, certains avaient pu rêver que le régime local tienne la place de la mutuelle obligatoire en entreprise : le patronat l'a refusé, témoignant ainsi de sa volonté de faire rentrer la finance privée dans la protection sociale.
    Ce régime local ne règle pas la question des rapports entre le patronat et les salariés en particulier sur la répartition des cotisations, la nécessité de ressources nouvelles pour la protection sociale, ne règle pas la question globale de la démocratie à la sécurité sociale et ne règle pas une bonne part des restes à charges. Sa généralisation serait donc une impasse, car il nous faut répondre à toutes ces questions.
    Le remboursement des soins prescrits à 100% par la sécu fait partie d'un projet global de société visant à une protection sociale du XXIème siècle, sécurisant tous les moments de la vie, y compris dans le travail, articulée avec une sécurité d'emploi et de formation.
    Il s'appuie sur le développement du service public, car il ne saurait évidemment être question d'une prise en charge à 100% pour financer des dépassements d'honoraires ou les profits des laboratoires pharmaceutiques. Le service public est aussi la réponse à la volonté de mise en place de réseaux de soins par les complémentaires, à plusieurs vitesses, selon la formule de complémentaire souscrite, alimentant la marchandisation des soins et leur standardisation à l'opposé de l'humain. Enfin, face aux déserts médicaux, à la catastrophe sanitaire qui s'annonce avec le déficit en médecins généralistes, une meilleure régulation des professionnels ne peut être apportée que par le service public.
    Le remboursement à 100% nécessite des moyens nouveaux supposant de s'en prendre au coût du capital. Il ne peut s'agir en effet de se contenter de cumuler économies de frais de gestion et cotisation aux complémentaires : il faut aussi financer les dépenses actuellement à la charge des malades, mettre fin à l'étranglement financier des hôpitaux, prendre en charge correctement la perte d'autonomie. Faire cotiser les revenus financiers des entreprises comme les salaires serait un cercle vertueux : limiter la financiarisation de l'économie et cela rapporterait 40 milliards par an à la branche maladie de la sécurité sociale. Cercle vertueux aussi en faisant surcotiser les entreprises qui n'assurent pas de bonnes conditions de travail, paient au lance-pierre, négligent l'égalité hommes/femmes ou l'environnement.
    Enfin, il doit s'accompagner d'avancées notables en terme de démocratie en santé. Dans les échanges que les communistes peuvent avoir avec d'autres est posée la question du champ du remboursement à 100%, certains refusant de faire confiance aux médecins et préférant l'expression de soins démocratiquement définis. Mais cela renvoie à une définition à priori, freinant l'innovation, l'adaptation au cas particulier et le contrôle à postériori des soins prescrits, pour éviter les débordements est sans doute préférable. Cela suppose de remettre le service de contrôle de la sécurité sociale au service des ayants droits et non des injonctions gouvernementales, cela suppose un retour à une gestion démocratique de la sécu. Une raison d'ailleurs de plus pour regretter l'évolution de la cotisation vers la CSG, renforçant l'étatisation.
    Services publics, démocratie, lutte contre le coût du capital, le remboursement à 100% des soins prescrits par la sécurité sociale fait partie d'un projet global de société visant au progrès social et à la sécurisation de chaque moment de la vie. Correspondant à une aspiration profonde, il offre la possibilité de remettre la protection sociale au cœur du débat politique d'une manière offensive en lien avec le reste de la protection sociale, en lien avec la sécurité d'emploi et de formation, en lien avec l'exigence de droits nouveaux pour les salarié.e.s dans les entreprises pour que la production de richesses soit au service des travailleur.e.s, pas de la finance.
    Le 100% sécu peut être l'occasion de luttes très concrètes et je dirai volontiers au président de la république : chiche, le zéro reste à charge de l'optique, du dentaire, c'est le 100% sécu. Le gouvernement n'a évidemment rien compris. Les gens ne veulent pas financer Channel et les autres industries du luxe, mais ont besoin de lunettes esthétiques permettant de bien voir.
    Je dirai aussi : chiche, la suppression de la sécurité sociale étudiante, c'est le premier pas vers la mise en oeuvre de la sécurité emploi formation, vers la création d'un statut du salarié tout au long de sa vie, qu'il soit en emploi ou en formation. En tant que futur salarié en formation, les étudiants pourraient bénéficier de la gratuité de leur adhésion à la sécurité sociale, avec remboursement de leurs frais de santé à 100% et les dépenses afférentes compensées à la Sécurité sociale en faisant cotiser les revenus financiers des entreprises.

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  • Santé et démocratie : la caricature avec la consultation sur la stratégie nationale de santé !

    La ministre de la santé a lancé sur le site du ministère une consultation publique sur la stratégie nationale de santé à retrouver en cliquant ici
    Cette consultation s'apparente à la recherche d'un plébiscite, car les questions posées sous forme "Etes vous d'accord un peu, beaucoup, pas du tout ?" ne concernent que les objectifs. Or qui pourrait être en désaccord avec l'objectif de mettre en place une politique de prévention ou de lutter contre les inégalités sociales et territoriales ? Aucune question n'est posée sur les méthodes proposées pour atteindre les objectifs, beaucoup plus contestables !
    Mais vous pouvez vous faire plaisir (et qui sait, si on est très nombreux ...) en vous exprimant dans les deux zones de texte libre. Il n'est en effet pas nécessaire de cocher les cases qui précèdent pour que la réponse soit acceptée.
    Que contient cette stratégie nationale de santé (SNS) ?
    - La prévention est mise en avant (cela fait partie des objectifs incontestables). Il s'agit malheureusement plus d'une normalisation des comportements que de vraie prévention. Certes, les objectifs d’information et d’éducation sont importants, mais ne suffisent pas. Comme l'a indiqué A. Bruneel, député PCF du Nord lors de la discussion sur le volet santé du budget 2018 (intervention à retrouver en cliquant ici) "cette approche comportementaliste ne saurait masquer que, plus que les mauvais comportements, c’est surtout la violence sociale de notre société qui dégrade au quotidien les corps et les esprits de nos concitoyens. D’ailleurs les indicateurs de performance de ce programme, tant pour la prévalence du tabagisme que pour les taux de couverture vaccinale contre la grippe, sont tous calculés par moyenne. Or les moyennes sont souvent trompeuses en cela qu’elles rendent invisible la brutalité des inégalités. Si l’espérance de vie s’accroît dans notre pays, les inégalités sociales face à la mort sont plus violentes que jamais. La santé est donc avant tout le résultat de l’inscription dans les corps et dans les esprits du fonctionnement social inégalitaire de nos sociétés par lequel les disparités sociales passent sous la peau."
    Que dire aussi de l'alimentation, du bio pour ceux qui le peuvent et des pesticides pour les autres, du laissez-aller concernant les perturbateurs endocriniens (mais il ne faut pas perturber l'industrie chimique), de la pollution atmosphérique (mais pour la rentabilité, cars et camions sont mieux que le train, moins pollueurs) ...
    Et malheureusement, là comme dans les parties consacrées aux soins, la SNS noie le poisson de la pénurie : Il faudrait " Rapprocher les acteurs de la prévention, notamment médecine scolaire, services de santé universitaires, médecine du travail et autres professionnels de santé et les mobiliser autour des mêmes objectifs de promotion de la santé" Sauf que cela suppose d'avoir des médecins scolaires et des médecins du travail !
    - Le deuxième objectif est la réduction des inégalités sociales et territoriales. Le flou entretenu depuis la campagne des élections présidentielles sur le mode de réduction des restes à charge perdure. Ce qui est sur, c'est que l'on a vu le retrait de l'obligation du tiers payant et que les annonces de la SNS peuvent correspondre à tout, sauf à la seule mesure qui serait vraiment efficace, la prise en charge à 100% par la sécurité sociale de tous les soins prescrits. Bref, un zéro pointé à la SNS pour la réduction des inégalités sociales. La réduction des inégalités territoriales est du même tonneau. La télémédecine est mise à toutes les sauces ... sauf que si l'on n'augmente pas le nombre de médecins, il n'y aura personne au bout du téléphone et que faire sortir les médecins de l'hôpital n'aurait de sens que si les médecins hospitaliers étaient trop nombreux. Actuellement, ils sont débordés et en manque d'effectifs.
    Les objectifs suivants rebrassent les mèmes incohérences : qualité, innovation, télémédecine. Avec une certaine satisfaction, on peut lire qu'il faut prendre soin des soignants, mais au delà des mots ?
    Je voulais conclure ici ce déjà trop long article là, mais à la relecture il me semble que je donne l'impression que cette SNS ne contient que du vide. Or, ce n'est pas cela ! Car non seulement elle va faire perdre un temps précieux pour mettre en place les vraies mesures de progrès pour la prévention et les soins, mais en plus elle est dangereuse ! Juste un exemple avec l'évolution annoncée des modes de financements, que ce soit en ville ou à l'hôpital. De fait, la situation actuelle est mauvaise ... mais on peut faire pire en finançant non plus des actes, mais un parcours de soins pour lequel la rapidité et la qualité de la prise en charge serait fonction de la couverture sociale, une complémentaire à forte cotisation étant nécessaire pour ne pas attendre ou pour bénéficier de kinésithérapie intensive ou .... Et cette SNS fourmille d'allusions inquiétantes à des mesures qui contribueraient à la destruction de notre sécurité sociale et à une marchandisation plus importante encore des soins. Jupiter est vraiment le président des riches !

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  • Ni incantation, ni faux débat entre Régions de France à Droite et la Macronie ne régleront les questions de formation et d'emploi.

    Actualité s'il en est, puisque l'Assemblée Nationale a débattu hier sur les crédits "emploi et travail" du budget 2018, tandis que Régions de France, structure représentative des exécutifs des régions, présentait hier aussi ses "18 propositions de réformes de la formation professionnelle et de l’apprentissage pour gagner la bataille de l’emploi."
    Quelques mots déjà du budget de l'état : la grande "nouveauté" de cette année, c'est la coupe dans les emplois aidés, et quoi que l'on pense de ces emplois, ils ne peuvent être supprimés sans solution, à la fois pour les personnes qui en bénéficient et pour les employeurs publics et associatifs pour lesquels ils effectuaient un réel travail, financé par l'Etat, des missions d'utilité sociale qui ne sont plus assurés avec la disparition des financements.
    Les propositions de Régions de Franceretrouver ici) consistent surtout à se renvoyer la balle avec le gouvernement sur les différentes compétences, sans poser les questions de fond de la décentralisation : comment mieux répondre aux besoins avec des décisions appuyées sur une démocratie de proximité ? Comment financer ? Comment assurer l'égalité d'accès aux services publics sur l'ensemble du territoire français ?
    En ce qui concerne la formation professionnelle des jeunes (lycées professionnels, apprentissage), il faut dire que la Macronie est au summum de son idéologie au service des riches en proposant que l'apprentissage soit géré par les branches professionnelles. Alors qu'une précédente loi donnait un rôle aux régions dans la définition de la carte des formations professionnelles, pour plus de cohérence entre lycées et apprentissage, le gouvernement voudrait leur retirer l'apprentissage. L'étape suivante sera-t-elle les lycées professionnels aux mains des branches patronales ? Ping-pong et les régions réclament la gestion des BTS et licences professionnelles, bref, la déconstruction d'un enseignement supérieur géré par l'Etat : il est déjà suffisamment en difficulté pour ne pas être dépecé au détriment des jeunes. Cela serait aller un peu plus vers un enseignement "noble" permettant l'accès à des hauts niveaux de qualification pour certains et à un enseignement professionnel au service du patronat pour les autres, cantonnés dans les formations régionales, correspondant aux besoins de plus en plus important du patronat de salariés qualifiés de niveau III mais bien dociles. Mais ni le gouvernement, ni les régions ne posent les vraies questions, celles des ressources des jeunes pour vivre pendant leurs études, pourtant un argument souvent de poids dans leur choix entre apprentissage et formation de type plus scolaire. La presse locale du jour évoque d'ailleurs les difficultés des élèves infirmières dans le Grand Est, la région étant devenue beaucoup plus restrictive que la Champagne Ardenne dans les critères d'attribution des bourses. Mais cette question essentielle des moyens pour vivre pendant ses études est inconnue de la droite et de la Macronie !
    Pour l'orientation, les régions rêvent de s'approprier le service public d'orientation de l'Education Nationale, pour le mettre au service du patronat, freiner les ardeurs des jeunes à aller vers des formations émancipatrices pour les cantonner aux besoins immédiats du patronat, quelque chose de très dangereux pour l'avenir d'ailleurs en n'anticipant pas les besoins de demain !
    Quant à la formation des demandeurs d'emploi, on est dans la démagogie ! Faire croire que la formation réglera la question du chômage ! Elle règle des situations à l'échelle individuelle et elle contribue globalement au progrès de notre société. Mais le nombre d'emplois vacants est bien inférieur au nombre de personnes privées d'emploi et les emplois soit disant difficiles à pourvoir sont soit hautement qualifiés, dépassant le cadre d'une formation de quelques mois, soit particulièrement précaires et cela n'a rien d'étonnant à ce qu'une entreprise ne trouve pas sur le "marché" de l'emploi quelqu'un qui soit déjà apte à remplacer un salariés formé depuis des années à l'utilisation d'une machine très spécifique ou d'un logiciel ! Il semble que la Macronie soit un peu tentée de se débarrasser du fardeau de Pôle Emploi, synonyme du chômage et que les régions prétendent mieux faire. Très symboliquement, le nouvel exécutif du Grand Est n'a plus de vice-président en charge de la formation professionnelle : l'intitulé est devenu "emploi" avec d'autres élus en charge de l'apprentissage (avec les lycées) de l'orientation (avec la jeunesse) ... mais rien pour la formation des demandeurs d'emploi, pourtant un gros budget pour la région ! Adapter la formation à l'emploi est devenu le leit-motiv à tel point que les formations de "remédiation" disparaissent, c'est à dire qu'un demandeur d'emploi non retenu à des tests d'entrée dans une formation ne pourrait plus accéder à une formation "préparatoire", bref se retrouve dans l'impasse.

    Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • La médecine scolaire en péril

    Dans mon précédent article, je faisais état du mépris de la ministre de la santé pour la médecine scolaire (Excusez moi d'utiliser ce terme de mépris, mais il n'y en a pas d'autres pour une ministre qui regrette que des médecins puissent préférer la médecine scolaire à une installation de médecine générale dans des zones déficitaires)
    Il se trouve que l'Académie de Médecine vient de publier un rapport à ce sujet : il est court (17 pages y compris les annexes), mais contient sans doute tout ce qu'il faut savoir à ce sujet : l'historique, le fait que la loi ne soit pas respectée (l'obligation d'un examen par un médecin scolaire dans la sixième année) et des propositions d'organisation et de formation qui semblent rationnelles.
    On y apprend entre autre qu'une évaluation de la médecine scolaire avait été demandée par le ministre en 2015 : le rapport de cette mission d'évaluation n'est toujours pas publié ! Cela évite évidemment de prendre les mesures qui s'imposent.
    A l'heure où la ministre de la santé établit la stratégie nationale de santé pour les années à venir, la totale impasse faite sur la prévention à l'école rend caduque tout discours tendant à vouloir accréditer la priorité donnée à la prévention.
    Pour lire le rapport de l'académie de médecine, cliquez ici.

    Catégories : Education, formation, santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire
  • Devant la catastrophe sanitaire qui s'annonce faute de médecins, la ministre propose de ne rien faire !

    Elle ne veut pas augmenter le numérus clausus ... parce que ce n'est pas d'effet immédiat, mais ça fait 20 ans qu'on dit cela.
    Mais en plus, lors de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2018 à l'Assemblée nationale, elle a eu une réponse extraordinaire à une proposition de conventionnement sélectif des médecins généralistes : "Or, actuellement, c’est une pénurie de médecins que nous avons à gérer, dans tous les secteurs : en médecine du travail, en médecine scolaire, dans l’industrie pharmaceutique. Si, par le conventionnement sélectif, nous tentons d’obliger les médecins à s’installer dans des zones sous-dotées, tout ce que nous y gagnerons, c’est qu’ils iront exercer un autre métier salarié ailleurs. Nous ne réussirons pas si nous gérons la pénurie par le conventionnement sélectif, car ce n’est pas un mécanisme de régulation adapté à une profession sous-dotée."
    Serait il si dramatique que des médecins se tournent vers la médecine scolaire ou la médecine du travail ?
    En ce qui concerne la médecine scolaire par exemple, la situation de pénurie est telle que dans le projet de Plan Régional de Santé du Grand Est est donné comme objectif que tous les enfants bénéficient de l'examen médical obligatoire dans leur 6ème année ... dans des territoires prioritaires (à définir avec l'Education Nationale), grâce à une organisation incluant médecins généralistes et pédiatres.
    Cette intervention de la ministre témoigne bien de l'inquiétude des pouvoirs publics vis à vis de la situation, de l'affolement même au vu de l'absurdité de cette réponse, et accessoirement, elle reconnait qu'un médecin puisse préférer être salarié à une installation dans un territoire qui ne lui plait pas !
    A force de ne rien faire, la situation devient de plus en plus complexe, mais elle n'est pas sans solutions, des solutions que j'ai déjà abordées dans un précédent article, à retrouver ici

    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire