Ce soir avait lieu un conseil municipal extraordinaire pour élire le nouveau maire de Charleville Mézières. Voilà la déclaration de Sylvain Dalla Rosa au nom des élus communistes :
L’essentiel ayant déjà été dit sur la démission de Claudine Ledoux, je veux simplement redire ce soir que nous respectons ce choix, qui est personnel. Il nous appartient donc maintenant de continuer à gérer la collectivité dans l’intérêt des carolomacériens comme les communistes le souhaitent et comme nous nous y sommes employés depuis le début du mandat.
Nous allons avoir à nous prononcer pour un nouveau Maire. Nous soutiendrons, et donc nous voterons, pour Philippe Pailla qui est le candidat du PS et qui s’est engagé à assurer la continuité du mandat sans bouleversements majeurs. Nous sommes respectueux des engagements pris en commun en 2008 et nous considérons cette passation de responsabilité comme un prolongement de notre mandat.
Mais je tiens à préciser qu’il s’agit de cela et de rien d’autre. Ne voyez pas, ne cherchez pas, dans notre vote une quelconque déclaration d’intention qui concernerait les futures échéances municipales. En effet, si nous sommes viscéralement attachés au rassemblement de toutes les forces de gauche, pour mettre en place une gestion de progrès et battre la droite et l’extrême-droite, ce rassemblement à gauche doit avoir un contenu.
Or, pour être franc nous constatons beaucoup de souffrance sociale chez nos concitoyens. Ainsi, comment accepter que plus de 1,2 millions de foyers (dont statistiquement prés de 800 carolomacériens) sont, cette année, assujettis à l’impôt sur le revenu alors qu’auparavant ils en étaient exonérés.
Comment accepter que l’Etat ampute de 1,5 milliards d’euros ses dotations aux collectivités en 2014.
Comment accepter, qu’au 1er janvier, la TVA passe de 19,60% à 20 % et de 7% à 10 % sur le taux intermédiaire.
Comment accepter que la loi de financement de la Sécurité Sociale programme une coupe sombre de 440 millions d’euros pour les hôpitaux alors que celui de Manchester est déjà en sous effectifs.
Des gestes comme ceux-ci appauvrissent les Français et rendent impossible la gestion locale et amènent une dégradation sans précédent des services publics locaux.
Nous dénonçons cette politique de recul social alors qu’à l’autre bout de la chaine les riches eux, s’en sortent toujours mieux. Prés de 80 milliards de manque à gagner en raison de l’évasion fiscale et les grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine augmenter de 25 % en 2012.
Dans notre département, on apprend que la Zone Franche aura permis aux entreprises Ardennaises d’économiser quelques 100 millions d’euros ces dernières années et que le Crédit d’impôts Compétitivité va faire cadeau, nationalement, de 20 milliards, à toutes les entreprise.
Ce basculement de la fiscalité aux dépens des ménages entraine un « ras le bol fiscal ». C’est en urgence que le gouvernement doit répondre à cette volonté de changement qui s’exprime de plus en plus fortement.
En disant cela je ne m’éloigne pas des problèmes de gestion de notre commune, car à force de taper toujours sur les mêmes, de réduire le pouvoir d’achat, de mettre des impôts supplémentaires, de casser l’emploi, nous assistons à des difficultés de plus en plus grandes chez nos concitoyens. Ces difficultés ont des conséquences dans la gestion locale. Je rappelle au passage, qu’à Charleville-Mézières nous sommes la 3e ville de France ou la pauvreté a le plus progressé entre 2008 et 2011. Cela n’est pas sans alourdir notre budget, notamment de l’aide sociale, alors que nous sommes déjà sur la corde raide.
Si nous sommes élus ce n’est pas pour cautionner ces dérives libérales mais bien pour y résister.
C’est pourquoi nous vous lançons ce soir un appel chers collègues socialistes et verts, ensemble retrouvons nous pour résister. Nous pouvons, si la volonté politique existe, réclamer ensemble une réorientation de la politique gouvernementale comme nous y engagent nos concitoyens. C’est en tous les cas le vœu le plus ardent que formulent les communistes pour les semaines et les mois qui viennent.