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  • Budget du Grand Est : un budget de bon père de famille conservateur !

    Le 30 mai, le conseil régional a adopté son premier budget. Evidemment, ce n'était pas facile, et pour deux raisons, l'une conjoncturelle en lien avec la fusion des régions, la nécessité de faire un seul budget là où il y avait trois budgets différents en 2015, avec leurs histoires différentes, des dispositifs différents ... l'autre plus profonde, l'absence de ressource suffisante pour mener les politiques qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins des populations.
    L'insuffisance des recettes est le résultat des décisions de l'époque Sarkozy, de suppression de la taxe professionnelle en particulier, aggravé par Hollande, qui n'a toujours pas fait la réforme fiscale qui s'impose, une réforme qui, entre autre, donnerait des ressources propres aux conseils régionaux, mais en plus a réduit les dotations ! Et la loi NOTR aggrave la situation : sans même parler des nouvelles compétences prévues pour l'avenir, le transport scolaire par exemple pour le 1er septembre 2017, dès maintenant, les conseils régionaux ont la compétence entière du développement économique ... et les départements interdiction de donner des aides au développement économique. Sur l'ensemble des dix départements du Grand Est, cela représentait 130 millions d'euros, non compensés à la région. Bien sur, on peut s'interroger sur les orientations données par les départements à ces aides, et nous savons par exemple comment le conseil général des Ardennes a eu quelques financements opportunistes pour ne pas dire clientélistes ayant conduit à un véritable gâchis, mais en tout état de cause, on demande aux régions de faire plus sans leur en donner les moyens.!
    Alors P. Richert - et je personnalise volontairement, car on n'a guère entendu d'autres élus régionaux s'exprimer - a joué la prudence et le budget régional, de l'ordre de 2,5 milliards d'euros (j'arrondis volontairement pour vous permettre de mieux intégrer l'ordre de grandeur) n'est en augmentation que de 2% par rapport à la somme des trois budgets 2015 des anciennes régions, une augmentation essentiellement liée à la gestion des fonds européens.
    Prudence aussi sur homogénéisation des dispositifs entre les trois régions et l'essentiel reste à faire : il n'est donc à ce stade pas encore possible de savoir comment va s'opérer cette nécessaire harmonisation. On sait par exemple que la carte Lycéo, cette spécificité Champardennaise existera encore à la rentrée de septembre. Mais la suite ?
    Difficile donc de juger des orientations qui vont être données, dans le concret, au delà des effets d'annonce ("une région ouverte", "développer la compétitivité" ...) d'autant plus que les décisions budgétaires correspondent pour l'essentiel à des grosses masses, et à des délégations données à la commission permanente pour répartir et faire évoluer les dispositifs !
    Pourtant, le caractère profondément conservateur de la majorité du conseil régional pointe déjà son nez ! Rien sur l'égalité femmes/hommes par exemple, un budget du sport tourné vers le sport professionnel, de même dans la culture, le manque de soutien à la pratique amateur ...
    Nous sommes déjà en juin et rien n'annonce des démarches de démocratie participative. Qu'en est il par exemple des CLAD, les comités locaux d'animation et de développement des transports ? Comment la région va-t-elle élaborer son CPRDFOP (contrat de plan régional de développement des formations et de l'orientation professionnelle) ? Dans le secret du cabinet de Richert, avec les branches patronales ou dans des démarches plus ouvertes ?
    Et j'en terminerais sur la formation professionnelle : bien difficile de se faire une idée, d'autant plus que le "découpage" n'est pas celui que l'on avait en Champagne Ardenne. L'école de la deuxième chance, le soutien aux missions locales sont par exemple sur le budget jeunesse. Et c'est d'ailleurs dans ce budget jeunesse seulement que l'on retrouve la notion de l'orientation. Quid de l'orientation tout au long de la vie ? Alors que la montée en puissance du compte personnel de formation nécessite un développement sans précédent des services d'orientation si on ne veut pas que ne profite du compte personnel de formation que les plus formés, qui savent comment ça marche ! Rien non plus sur la formation des salariés, qui même si elle n'est pas une compétence obligatoire des conseils régionaux, mérite d'être soutenue, là aussi pour impulser la formation des moins qualifiés ... et éviter qu'ils ne soient jetés comme des kleenex à l'occasion des mutations technologiques. Et l'on attend avec inquiétude la place qui sera prise par l'apprentissage dans le CPRDFOP, la volonté affichée de vouloir faire du chiffre dans ce domaine étant inquiétante. Enfin, la plan 500 000 formations du gouvernement avec la dotation qui va avec pour notre région n'est pas intégré dans ce budget primitif : à suivre !
    Un dernier mot pour vous donner mes sources sur le site du conseil régional et sur le site du CESER

    Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • Hôpitaux de Sedan et de Charleville-Mézières : ce qui ne serait pas de la langue de bois !

    A l'approche de la date fatidique du 1er juillet, date fixée par la loi pour la mise en oeuvre des Groupements hospitaliers de territoire (GHT), les articles se succèdent dans la presse locale, avec des déclarations rassurantes du directeur des hôpitaux de Charleville-Mézières et de Sedan (rappelons que c'est le même), du maire de Sedan ...
    J'ai déjà sur ce blog, expliqué, il y a quelques semaines, ce que voulait dire cette réforme : à retrouver en cliquant ici.
    La récente conférence de presse du maire de Sedan et du directeur avait pour but de démentir les rumeurs ! La meilleure manière de faire taire ces rumeurs, de faire autre chose que de la langue de bois, ce serait de publier le projet de convention constitutive du GHT, avec les orientations stratégiques du projet médical.
    Car il n'est pas acceptable que ce projet soit établi loin de la population de notre département, profondément concernée par le sujet et qui a donc son mot à dire. Sylvain Dalla Rosa, conseiller municipal PCF, a d'ailleurs écrit récemment au maire de Charleville-Mézières pour lui demander que cela soit l'objet d'un débat au conseil municipal.
    Sur le Pôle Mère enfant de Sedan, on serait rassuré si était écrit dans la convention constitutive que les accouchements continueront à être fait à Charleville-Mézières et à Sedan, que les deux services de pédiatrie subsisteront. Nous annoncer que la prévention de l'obésité des enfants se fera à Sedan et nulle part ailleurs est une annonce assez idiote ! Qu'il y ait une prise en charge spécialisée de l'obésité infantile à Sedan et pas à Charleville-Mézières est une chose (et d'ailleurs on pourrait imaginer une consultation avancée à Fumay dans ce domaine), mais limiter la prévention à Sedan relève d'une conception particulière de la prévention !
    Maternité et pédiatrie sont les services dont on parle le plus, car cela touche toute la population, en particulier les jeunes, ayant moins besoin de recourir à l'hôpital pour d'autres raisons, mais, comme le confirme Monsieur Mazur, le directeur des hôpitaux, dans son interview à la Semaine des Ardennes, on peut rencontrer des difficultés dans d'autres domaines.
    Qu'en est il par exemple du maintien des urgences chirurgicales de nuit à Sedan ? Là encore, on serait rassuré si on connaissait le projet de convention constitutive du GHT, un projet indiquant clairement ce maintien !
    Et la prise en charge des soins urgents non programmés (pour rester dans le langage des technocrates de la santé) à Fumay ? Là aussi, on aimerait connaître les orientations ! Le contrat local de santé signé entre l'ARS et la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse dans sa fiche action 2-3 annonçait "Redéfinir et mettre en place la réponse à l'urgence" avec comme porteur de l'action l'hôpital de Charleville-Mézières et comme partenaires l'hôpital de Fumay et les médecins de ville. Où en est-on ? La mise en place du GHT pourrait être l'occasion d'améliorer les choses, si tant est que cette réforme se veut bénéfique.
    Enfin, les relations avec le privé hospitalier doivent être clarifiées. Il serait profondément anormal que le GCS fasse partie du GHT (là aussi relisez mon précédent article ! J'en parle à la fin.) Mais la constitution du Groupement Hospitalier de Territoire pourrait contribuer à la transparence ! Est ce le cas ?
    Bref, le projet de convention constitutive du GHT pourrait être publié, ne serait ce que dans les actualités sur le site internet de l'hôpital ! Ce serait la meilleure manière de faire taire les rumeurs, sauf à ce que ce projet ne réponde pas aux inquiétudes !

    Catégories : Ardennes, santé et protection sociale Lien permanent 1 commentaire