La création des emplois d'avenir, si ce n'est pas la panacée (il y en a marre des contrats aidés, faisant référence à une pseudo difficulté d'"employabilité", un teme horrible quand on se rend compte qu'il ne renvoie qu'à une acceptation de la soumission aux contraintes d'un travail exploité par d'autres) a donné espoir à de nombreux jeunes et a l'avantage par rapport aux autres contrats aidés, d'obliger à une vraie formation, permettant une évolution professionnelle.
Le fait est que le dispositif a bien du mal à démarrer ! Et il convient de faire le point à la lumière des réactions du gouvernement qui m'incitent à quelques réflexions.
Tout d'abord, la désagréable impression que le gouvernement préfère la communication au travail en profondeur pour l'insertion des jeunes !
Il faut que le dispositif marche à tout prix. Et pour cela, il est prêt à mettre de côté les éléments de qualité du dispositf. A sa demande, les préfets de région sont en train de prendre des arrêtés étendant à quasiment l'ensemble du secteur privé la possibilité d'ambaucher des jeunes en emplois d'avenir. C'est ce qui a été fait en Champagne Ardenne et vous pouvez trouver le nouvel arrêté en cliquant ici : il a été pris tel quel après consultation. Lors de la réunion du CCREFP (comité de coordination régionale de l'emploi et de la formation professionnelle) au cours de laquelle un avis a été demandé, je me suis abstenue (j'étais fort tentée par un vote contre, mais comme je doutais fort à la fois des possibilités d'un vote négatif du comité et encore plus que cet avis consultatif ne soit suivi, j'ai préféré favoriser une dynamique d' expression large d'interrogations sur la justesse d'un tel élargissement) suivie en cela par les représentants de la majorité du conseil régional (toutes tendances politiques confondues) et par la CGT, les autres organisations syndicales présentes semblant inféodées à la politique gouvernementale ! J'ai expliqué que pour moi cette élargissement du champ des entreprises pouvant embaucher en emplois d'avenir mettait en concurrence des jeunes en très grande difficulté avec des jeunes en un peu moins grande difficulté !
Il faut que le dispositif marche à tout prix. Et si cela ne marche pas, c'est de la faute des autres ! Dans un article du journal Le Monde l'entourage de Michel Sapin, met en cause le département de Seine St Denis ; le préfet des Bouches du Rhône s'en est prix aux communes de ce département et si ce n'est pas public, je peux vous dire qu'en Champagne Ardenne, les pressions se font multiples pour que le conseil régional intervienne plus dans ce dispositf. Si ce n'est qu'on intervient déjà là où c'est la compétence du conseil régional, la formation, et que l'on réfléchit à quelques embauches, mais il faut un peu de temps pour voir là où ces emplois seront réellement de qualité, car pouvant être pérennisés. Pour voir ce que fait le conseil régional pour la formation des emplois d'avenir, vous pouvez cliquez ici.
Communiquer, cela évite, après cette mesure d'urgence de créations des emplois d'avenir, de prendre d'autres mesures pour les jeunes : il est urgent de se pencher sur la situation des jeunes, pour rendre effectifs, maintenant, leurs droits à l’éducation, à la santé, au logement, à un travail qualifié et stable. Le projet de loi de refondation de l'école, qui sera débattue en seconde lecture à l'Assemblée Nationale cette semaine, ne va pas assez loin dans la prévention de l'échec scolaire. A quand une allocation d'autonomie pour les jeunes, leur permettant de se former correctement, d'avoir les moyens de chercher un emploi ? A quand une vraie remise en cause des contrats précaires ?
Ensuite, se décharger sur les collectivités semble pour le gouvernement dans l'air du temps ! Pour l'emploi des jeunes comme pour le reste ... si ce n'est que l'annonce de baisse de dotation dans les années à venir n'est certainement pas la méthode engageant les communes et autres collectivités à oser se projeter dans l'avenir en embauchant des jeunes ! Et oui, le gouvernement est bien empétré dans ses contradictions en se soumettant aux ordres européens de réduction des déficits !
Ma dernière remarque sera pour dire que, à l'image du dicton "on ne prête qu'aux riches" il semble, à voir la carte des emplois d'avenir créés, que ce dispositif fonctionne d'autant mieux que le territoire est riche : il y a là évidemment l'avantage d'aider des jeunes en difficultés, mais les jeunes aimeraient aussi trouver des emplois quand ils habitent dans les territoires les plus en difficulté de notre pays.