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  • Plan régional de santé du Grand Est : inquiétant !

    Le plan régional de santé (PRS) doit être élaboré au premier trimestre 2018 par l'agence régionale de santé (ARS). Un avant projet est mis en concertation dans les instances, avec un cadre d'orientation stratégique pour dix ans et le schéma régional (SRS) pour 5 ans.
    Je me suis déjà exprimée sur le cadre d'orientation stratégique ici et ici. Le texte ci-dessous repose sur ma lecture du SRS. Il n'a pas pour but une analyse complète du document, mais simplement d'en dégager l'esprit et de citer quelques exemples démonstratifs. La synthèse de ce document est très difficile, comme si l'ARS avait pour but de masquer à travers des répétitions, des bonnes intentions et des propositions pointues sur quelques sujets le sens global de ce schéma : limiter les dépenses de santé et favoriser le développement du secteur lucratif de la santé. En effet, plutôt que d'assumer le rôle de représentant en région d'un état garant d'un bon service public de santé, stratège dans son développement, l'ARS se place en simple arbitre qui compte les points des initiatives privées. Cela va avec la dérive ultralibérale du gouvernement qui aimerait bien se limiter aux compétences régaliennes (armée, justice) pour se débarrasser de la compétence santé ! Avec toutes les conséquences en terme de développement des inégalités !

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    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 1 commentaire
  • Chroniques estivales 4 : politique du Grand Est, état d'urgence, 35 h

    J'ai lu l'autre jour avec amusement la délibération de la commission permanente du conseil régional du 1er juillet, concernant l'utilisation faite des 75 millions d'euros donnés par l'état pour la formation des demandeurs d'emploi. Vous vous souvenez, les nouveaux présidents de droite des régions  avaient annoncé qu'ils feraient bien mieux qu'avant, qu'il fallait leur donner plus de pouvoir ... Que fait notre président de région ? Sans la moindre publicité, à part dire qu'il a passé un accord avec Pôle Emploi (ce qui existait déjà en Champagne Ardenne), il donne pratiquement deux tiers de ces 75 millions d'euros (exactement 47 892 000€) à Pôle Emploi. Vous pouvez trouver cette délibération en cliquant ici. Amusant, cette reconnaissance du rôle essentiel de ce qui est le service public national de l'emploi, un service public à transformer, en particulier en lui donnant des moyens pour l'accueil, mais, malgré ses difficultés actuelles, un service public national ! Et, au delà des discours de P. Richert, non seulement président de région, mais aussi président de l'Association des Régions de France, ce geste témoigne de son incapacité à faire mieux qu'un service public national ! Je ne vais évidemment pas critiquer cette mesure, elle m'amuse simplement et c'est pour cela que je la fais remarquer, car sans doute Pôle Emploi utilisera mieux cette manne financière que lui ! Dans l'accord que la Champagne Ardenne avait avec Pôle Emploi, la région ne subventionnait pas Pôle Emploi (sauf ponctuellement quelques actions cofinancées), mais il y avait un engagement à travailler ensemble et de fait les services échangeaient très activement, car c'est bien cela qu'il faut, un grand service public national de l'emploi, en lien étroit avec les réalités locales. J'ai quand même quelques inquiétudes. C'est d'ailleurs lié aux choix gouvernementaux faits : former les demandeurs d'emplois, c'est bien mais sans emploi créé, cela ne conduit pas à grand chose et en multipliant le nombre de formations, le  nombre de chômeurs ne trouvant pas d'emploi au terme de leur formation va augmenter, avec tout ce que cela peut comporter de désespoir à la clé. Par ailleurs, cela ne doit pas se faire au détriment des salariés, qui ont besoin aussi d'être formés. Le conseil régional participe à plein à la politique de communication gouvernementale : bluffer auprès des demandeurs d'emploi. En plus, la politique de formation de Pôle Emploi ne comporte pas ou trop peu de formations longues, qualifiantes, permettant d'investir dans l'avenir. Soixante quinze millions dans le Grand Est en plus pour la formation des demandeurs d'emploi, c'est quand même une somme énorme (en gros, c'était le budget total formation professionnelle - hors apprentissage et formations sanitaires et sociales - en Champagne Ardenne). Autre inquiétude, je n'ai toujours pas vu comment le conseil régional va contribuer aussi au développement du conseil en évolution professionnelle, quelque chose d'essentiel pour accompagner le compte personnel de formation et permettre son utilisation par tous, même par ceux qui ne sont pas au courant des arcanes de la formation professionnelle.
    Je me suis encore laissée entraîner à parler longuement formation ! Pourtant ma raison d'aborder les politiques régionales aujourd'hui c'était l'article sur les clubs sportifs dans la presse locale du jour ! On est vraiment dans la politique de communication ! Je comprends la satisfaction des dirigeants des clubs concernés par les annonces. Mais il faut voir ce qu'il y a dessous ! Le rapprochement des différentes politiques des trois ex régions, pourquoi pas ! En l’occurrence, l'uniformisation avec celle qui était pratiquée en Alsace, pourquoi pas ! Sauf que la politique du sport en Alsace était une politique élitiste ! A enveloppe constante, plus pour les clubs professionnels, c'est moins pour les autres ! Dans le budget 2016 du sport du Grand Est, près de la moitié est consacré aux clubs professionnels, pas de quoi favoriser le développement du sport pour tous, avec ce que cela nécessite, en particulier d'attention auprès des bénévoles !
    L'actualité, c'est encore, dans les suites de l'attentat de Nice, l'annonce de la prolongation de l'état d'urgence : encore de la communication, car plus que jamais cette mesure a montré son inefficacité.
    Revenons aux questions d'emploi, car là encore, il y a quelque chose de cocasse (prenons bien les choses, plutôt que de dire que c'est scandaleux) : la non publication d'un rapport de l'IGAS. Il n'était pas politiquement correct en défendant la réduction du temps de travail ! Idéologiquement, parler de réduction du temps de travail, c'est reconnaître que faire faire des heures sup pendant que d'autres sont au chômage n'est sans doute pas la meilleure manière de gérer notre société, c'est mettre en cause une certaine conception de la valeur travail, celle du "travaille et tais toi" à l'opposé d'un travail réfléchi, concerté, partagé, coopératif, répondant aux besoins de la société, c'est ainsi stigmatiser un peu plus ceux qui n'ont pas d'emploi, c'est contribuer à l'opposition des salariés pauvres avec les personnes en recherche d'emploi ... C'est jouer avec le diable en divisant pour régner, en favorisant les idées du F Haine...
    Pourtant, ce rapport n'avait rien de révolutionnaire : il proposait même de nouveaux cadeaux au patronat en échange d'une nouvelle réduction du temps de travail ! Mais c'était s'attaquer à un tabou idéologique ! N'hésitez pas à aller lire l'article de L'Humanité à ce sujet en cliquant ici.

    Catégories : Au fil des jours, Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 1 commentaire
  • Chroniques estivales 1 : l'été des mauvais coups ?

    J'ai mis un point d'interrogation à mon titre car je rêve toujours que ça aille mieux mais il faut reconnaître que cet été commence mal !
    - Déjà évidemment avec le renouvellement de cette incroyable procédure dans une démocratie que celle du 49.3 !
    - Mais il y a aussi tout ce qui vient de l'Europe : la dernière, le coup tordu de Juncker sur l'accord avec le Canada : à lire en cliquant ici. Après on s'étonne des replis nationaux des peuples, du résultat du référendum en Grande Bretagne ! Évidemment ces replis nationaux oublient que nous sommes condamnés à vivre sur le même continent et que plutôt que l'enfermement ou la concurrence, c'est la solidarité qu'il faut travailler !
    - Et puis il y a tout ce qui se passe dans le domaine de la santé. Le communiqué de l'ARS Grand Est (à lire en cliquant ici)  sur la mise en place des GHT ( groupement hospitalier de territoire ) montre bien à quel point on marche sur la tête : les territoires sont découpés et pour les contenus, il faudra attendre ! Alors que si GHT était synonyme de coopération, ce serait étude des besoins - projet - recherche des partenaires pour mettre en oeuvre ces projets.
    D'ailleurs il doit y avoir quelques difficultés puisque les conventions constitutives ne seront approuvées par le directeur de l'ARS que dans deux mois, alors qu'elles devaient lui être adressées pour le 20 juin : deux mois de rab. pour serrer un peu plus la vis des suppressions d'activités, de personnel ... deux mois de rab. en pleine période estivale pour faire pression sur les médecins...
    Et figurez vous que l'on apprend que dans un des 15 GHT, l'établissement support ne sera désigné qu'après avis du comité territorial des élus : sans doute dans celui qui regroupe le nord haut marnais, la Meuse et Vitry le François où il n'y a pas d'évidence : quand on sait le faible nombre d'élus qui participeront à cette instance !
    Car où est la démocratie dans tout cela ? L'avis des populations ? L'avis des personnels ? En effet, même si je condamne ceux qui ne veulent pas voir à travers les élus les représentants de la population, dans le cas présent la consultation des élus telle qu'elle est faite ne peut suffire : elle se limite aux présidents de conseil de surveillance et ne représente ni la diversité politique ni la diversité territoriale (ville/ruralité),
    Je terminerai cette première chronique estivale par un signe de plus de l'affolement gouvernemental : il y a évidemment la suppression de l'université d'été du PS mais je préfère rester dans le domaine de la santé : la maternité de Pithiviers ferme. (C'est dans le Loiret). La députée de la circonscription a posé une question orale à l'Assemblée nationale. La réponse publique du gouvernement a été une justification par un événement indésirable grave. Le chef de service de la maternité a téléphoné à l'ARS pour savoir ce qui était en cause et a eu les excuses de la directrice de l'ARS ... car il n'y a jamais eu d'événements graves ! Un mensonge de plus à l'actif du gouvernement !

    Catégories : Ardennes, Au fil des jours, santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire