Certes, on peut se féliciter que le maire ne
s'intéresse pas qu'à la plage ducale ! Et la place de l'hôtel de
ville a besoin d'un coup de neuf .... mais il devrait aussi
s'intéresser à la baignade de la Warenne, aux centres sociaux, aux
escaliers du Mont Olympe, pour ne citer que les dernières choses
dont j'ai entendu parler ... mais je pourrais allonger la liste !
Cette place de l'Hôtel de ville est un croisement de circulation
et pas seulement le passage d'une circulation nord sud, comme il
l'évoque dans son projet à retrouver sur le site de la ville en
cliquant
ici.
L'avenir est évidemment à la piétonisation des centre-villes et ne
pas en tenir compte pour le centre de Mézières serait un affront à
l'avenir. Encore faut il s'en donner les moyens en facilitant les
transports en commun. En supprimant le projet de bus à haut niveau
de service fait par la municipalité précédente, le maire s'est mis
une sacrée épine dans le pied ! Car sauf à diminuer la circulation
automobile, fermer la place de l'hôtel de ville à la circulation
promet quelques embouteillages monstres : il suffit de voir
actuellement les queues de voitures en provenance du Theux le
matin ou après la pause de midi ! Et, ne rions pas, pour aller de
Manchester au Theux, il faudra traverser une première fois la
Meuse par le Pont de Pierre, pour la retraverser par le Pont de la
Victoire.
Circulation, stationnement aussi, avec trois types de
stationnement dans le quartier, celui des habitants, celui de
celles et ceux qui travaillent dans le quartier, celui de celles
et ceux qui viennent y faire leur course ou dans les différentes
administrations. Alors évidemment, le regard se tourne vers ceux
qui y travaillent, qui viennent donc pour une longue durée et
pourraient, parait il, se garer plus loin et pourquoi pas sur le
parking Picasso, plutôt désert. Et on triche un peu sur le temps
de trajet à pied, car pour le maire, il n'existe que l'hôtel de
ville, sauf que la préfecture est un peu plus loin, le tribunal
encore un peu plus et pour la cité administrative, il faut bien 9
à 10 mn : vingt minutes à rajouter à la journée de travail, plutôt
quarante minutes pour beaucoup avec la pause de midi ! Mais ils
n'habitent pas tous Charleville-Mézières donc cela n'a pas
beaucoup d'importance pour le maire !
Pourtant des solutions existent : le succès des navettes lors du
récent festival des marionnettes (certaines débordaient : il en
aurait fallu de plus fréquentes à certaines heures) témoignent que
les gens n'hésitent pas sur les
transports
en commun et elles étaient même utilisées par celles et
ceux qui travaillent dans le centre de Charleville. Ah, j'oublie,
elles étaient gratuites ! Mais toutes les villes qui explorent la
piste du transport en commun gratuit s'en trouvent satisfaites. Ça
coûte cher ? Mais malgré la récente augmentation, nous avons
encore un des versements transport les plus faibles de France !
(Pour info, le versement transport est payé par les entreprises
résidant sur le territoire de l'autorité organisatrice des
transports). Et si le maire veut y aller en douceur, il pourrait
commencer par quelques navettes aux heures de début et de fin du
travail. Il serait d'ailleurs intéressant qu'il y ait une
concertation entre les administrations et leurs salariés du centre
de Mézières et le maire pour travailler la question du
stationnement.
Et puis, il y a les
circulations "douces"
comme on dit ! Alors là, le maire a un projet est ouest, le long
des berges de Meuse, mais pas Nord Sud, à part sur le Pont
d'Arches, sauf qu'en venant de Mohon, il faudra, soit faire le
tour par la préfecture, dans le flot de voitures, soit traverser
le flot de voiture deux fois, à l'entrée et à la sortie de la
place de l'hôtel de ville, pour profiter de cet espace sans
voiture. De fait, la possibilité de circuler en vélo diminuerait
la circulation et contribuerait certainement à la qualité de vie
de beaucoup de parents qui font des aller et retour en voiture
alors que les enfants pourraient prendre leur vélos, pour autant
qu'il y ait une continuité des circulations douces, gage de
sécurité.
J'ai entendu le plaisir des gens du quartier à ces travaux :
se réapproprier la place de l'hôtel de ville, c'est ouvrir le
champ des possibles à un quartier en le sortant de la froideur des
administrations pour en faire un lieu de vie, et tout simplement
supprimer des obstacles à des déplacements à pied de la citadelle
à la rue Monge et à ses commerçants : les feux pour la traversée
sont actuellement programmés uniquement pour l'écoulement rapide
des voitures sans le moindre égard pour les piétons.
Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs : développons les
transports en communs, les circulations douces d'abord. Le projet
de rénovation de la place de l'hôtel de ville ne peut être isolé
d'un plan global de circulation dans l'agglomération, pour lequel
on sait que l'achèvement de l'A304 est attendu depuis longtemps,
facilitant la mise en oeuvre en supprimant les circulations de
transit dans la ville.