Après le rassemblement du 12 mars à Sedan,
l'Agence Régionale de Santé (ARS) du Grand Est
tremble ! Elle a dû reporter de quelques mois ses
annonces de restructuration des hôpitaux ardennais. Il s'agit là
d'un premier succès, à confirmer et la manifestation prévue le 24
mars à Sedan est plus que jamais d'actualité. Après des actions
sur la défensive, au calendrier fixé par l'ARS, ponctuant les
visites de sa direction dans les Ardennes, la mobilisation passe à
l'offensive avec pour but de permettre de s'exprimer à toutes
celles et ceux qui travaillent le lundi midi !
L'exigence de garder tous les services de
l'hôpital de Sedan rassemble de plus en plus : les
motions des conseils municipaux se multiplient, comme les
signatures des pétitions, celle sur internet lancée par les
médecins de l'hôpital, celle "papier" de l'intersyndicale, celle
"papier" et sur internet de la coordination nationale des comités
de défense des hôpitaux et maternités de proximité (à retrouver en
cliquant
ici) à laquelle adhère le comité ardennais. La situation de
Sedan n'est en effet que le reflet d'une situation nationale liée
à la mise en place autoritaire des groupements hospitaliers de
territoire, favorisée par la suppression des procédures
démocratiques dans les établissements hospitaliers lors de
l'adoption de la loi HPST et à des ressources financières
insuffisantes liées à la volonté gouvernementale de mesures
austéritaires, sauf pour les riches.
L'exigence de garder tous les services de
l'hôpital de Sedan rassemble de plus en plus. D'autant
plus que dans le même plan dit de performance, l'ARS supprime des
postes à l'hôpital de Charleville-Mézières, pas le meilleur moyen
pour accueillir des patients supplémentaires qui viendraient de
Sedan ! Et à Belair, elle diminue le budget de 10%, au prétexte
d'une activité insuffisante, en rapport avec le manque de
médecins, tout en empêchant ainsi toute nouvelle embauche. L'UD
CGT a bien compris la globalité de la question et appelle à
manifester le 24 mars à Sedan avec l'intersyndicale des personnels
de l'hôpital de Sedan et le comité de défense.
L'ARS tremble comme en témoigne non
seulement le report des annonces, mais aussi sa culture du secret,
son incroyable chantage aux organisations syndicales : leur donner
des informations à condition que leurs délégués ne les divulguent
pas. Il s'agit là d'un complet déni démocratique, avec sans doute
le secret rêve de diviser pour mieux régner, d'une infantilisation
des personnels et des populations inacceptable : il s'agit bien de
l'argent de nos cotisations sociales qui finance l'hôpital. Nous
avons tous le droit de savoir comment il est utilisé !
L'ARS n'est que le bras technocratique du
gouvernement : c'est bien vers la ministre de la santé
qu'il faut se tourner ! Mais au delà de ses paroles de
compréhension de la situation dans les hôpitaux, qu'a-t-elle dans
la tête ? Laisser pourrir la situation pour permettre au secteur
privé de mieux prendre la main ? C'est avec consternation que l'on
constate que de plus en plus de ceux qui en ont les moyens vont se
faire soigner à Reims, non pas au CHU, mais dans le privé et rien
n'est fait pour enrayer la fuite des médecins spécialistes vers ce
secteur, rien n'est fait pour limiter les revenus exorbitants
qu'ils en tirent, tout en choisissant leurs activités, au
détriment de l'intérêt public.
Les parlementaires communistes ont
décrété l'hôpital comme un sujet prioritaire. Ils font
actuellement un tour de France des hôpitaux et ont lancé un appel
à signer (
cliquez
ici). Il y a urgence à donner des moyens à la sécurité
sociale en supprimant les exonérations de cotisations patronales,
en luttant contre la fraude patronale et en mettant à contribution
le capital et les dividendes pour aller vers la prise en charge
des soins à 100 % par l’assurance maladie. Cet argent est
indispensable pour faire grandir l’hôpital public, Et la
suppression de la taxe sur les salaires et de la TVA payées par
les établissements hospitaliers serait une vraie bouffée d'oxygène
pour eux : c'est un hold up de l'Etat sur la sécurité sociale, sur
l'argent de nos cotisations ... mais le gouvernement a préféré supprimé l'ISF !