Beaucoup de choses à dire en ce qui concerne l'éducation en ce moment ! J'aborderai dans un autre article la situation à Revin mais elle a aussi été abordée au CDEN.
Juste deux éléments avant de parler de cette grand messe de l'Education Nationale qu'a été la réunion de vendredi du CDEN :
- c'est un peu curieux que la publication des travaux de l'INSEE Champagne Ardenne concernant la projection en 2030 des effectifs scolaires paraisse au moment même où ont lieu les annonces sur les mesures de la rentrée scolaire prochaine. Cette étude de l'INSEE, vous pouvez la trouver en cliquant ici. Annoncer 18 000 élèves de moins en 2030 par simple projection des courbes actuelles - effectivement les jeunes couples ont tendance à partir ailleurs en espérant trouver plus facilement un emploi ; ce sont eux les parents des enfants qui seront scolarisés d'ici 2030 - sans dire que c'est à situation politique, économique ... identique, c'est contribuer au fatalisme ambiant. Pourtant, on sait bien qu'une autre politique, une autre économie ne reposant pas uniquement le profit maximum pourraient permettre de relocaliser des emplois et les Ardennais savent bien que l'on vit bien dans ce département pour autant que l'on ait de quoi vivre, c'est à dire un emploi décent ! Le fatalisme n'est pas de rigueur. Et c'est sans doute le refus de voir compliquer un nouveau développement de nos territoires par la suppression de ce service public essentiel qu'est l'Education Nationale qui explique le rejet massif des réductions de moyens accordés par le ministre de l'Education Nationale à notre académie, à notre département, par l'ensemble des représentants des Ardennais présents au CDEN, qu'il soient représentants des personnels, des parents ou élus.
- deuxième élément de contexte : la réforme annoncée des collèges. Pour ne pas allonger, je vous renvoie à la question posée à la Ministre de l'Education Nationale par Patrick Abaté, sénateur communiste de la Moselle (à retrouver en cliquant ici).
Venons en à cette réunion de vendredi, tout d'abord pour dire ma satisfaction de voir autant de personnes rassemblées devant la préfecture pour protester contre toutes les fermetures annoncées, alors que l'appel à rassemblement avait été particulièrement discret.
Cette réunion du CDEN n'a pas failli à la tradition de grandes déclarations, d'autant plus longues que chacun sait que le vote au bout sera méprisé par le ministre et n'influencera pas les décisions, le seul droit restant étant de causer, autant le faire ! L'enthousiasme avec lequel le Directeur Académique défend la politique de l'Education Nationale, un enthousiasme, qui aurait plutôt tendance à friser le dépassement de la réserve demandée aux fonctionnaires, en rajoute à cette ambiance !
Pour ma part je me suis contentée de dire qu'en fonction des objectifs du conseil régional d'élévation des niveaux de formation et d’aménagement équilibré des territoires, je ne pouvais que souscrire aux déclarations précédentes, ( faites par les organisations syndicales, par la FCPE ) et j'ai consacré la suite de mon intervention à des sujets plus précis : lycée de Revin, CIO. J'y reviendrais.
Après les multiples déclarations préliminaires a débuté l'étude précise des différentes fermetures et adaptations des moyens donnés aux écoles. Le maire de Neufmanil a profité de sa position de représentant du président Huré pour opposer ruralité et bassin industriel de notre département. Comme je l'ai indiqué, les difficultés sociales existent dans l'ensemble du département, aggravées d'ailleurs par les difficultés de déplacement et il n'y a pas de raison de demander la non fermeture à Neufmanif sans défendre aussi Wasigny : les chiffres d'effectifs des deux écoles sont complètement identiques. Ce sont bien ces deux fermetures qui ne sont pas acceptables. J'ai fait référence à des discussions avec des personnes qui travaillent dans le cadre de l'insertion professionnelle témoignant de la gravité particulière des difficultés en zone rurale. Je me suis abstenue d'être provocatrice, mais le témoignage qui m'a le plus marqué est celui d'une personne qui a travaillé dans différents territoires du département avec des demandeurs d'emploi de longue durée : pour elle la situation la pire se trouve dans le canton du président du conseil général !
L'enthousiasme sans borne du Directeur Académique l'a conduit a nous expliqué les dépenses liées au maintien d'un poste d'enseignant : je n'ai pas pu faire autrement que de lui faire remarquer que les enseignants, ce n'était pas un coût, mais une richesse !
Le temps consacré aux collèges a été court : la majorité des décisions ne relevant plus du niveau départemental ! J'ai posé une question dont je pensais la réponse simple, l'évolution des effectifs dans les collèges privés (car l'on sait bien que toute fermeture de site s'accompagne de transfert du public vers le privé) : je devrai attendre le prochain CDEN pour avoir la réponse !
Le vote du CDEN sur les mesures prévues pour la rentrée prochaine a été sans appel : unanimité contre !
Une date à retenir : c'est le 21 mai que sera présenté l'état de la réflexion actuelle sur le réseau des collèges ardennais.