Voilà l'intervention de Sylvain Dalla Rosa, conseiller municipal communiste, au dernier conseil municipal de Charleville Mézières :
Avant d’évoquer ce budget supplémentaire, je voudrais vous faire part de mon inquiétude concernant les nouvelles coupes sombres qui vont intervenir dans les dotations de l’Etat aux collectivités locales. L’annonce d’une baisse de ces dotations de 3,7 milliards en 2015 va venir aggraver des budgets locaux déjà précaires. Ce sont des investissements en moins pour les collectivités qui vont pénaliser les réalisations locales et l’emploi.
Concernant le BS 2014, je note en premier lieu que vous obtenez son équilibre grâce à l’excédent de 3 millions constaté sur le budget 2013. Cela démontre la bonne gestion qui était la notre et qui permet d’assainir les finances de la collectivité. Je souligne au passage que, malgré ce bon résultat de 2013, vous n’avez pas voté le compte administratif. Mais en regardant de plus prés les chiffres de ce BS 2014, quelle ne fut pas ma surprise, voire mon étonnement, de constater que vous proposiez d’y inscrire un nouvel emprunt de 300 000,00 euros. Mon étonnement vient du fait qu’il y a tout juste un an et même pendant la récente campagne électorale, vous n’aviez pas de mots assez durs pour dénoncer l’endettement de la ville de Charleville-Mézières. A vous entendre, nous étions au bord du dépôt de bilan ou de la banqueroute. Je cite vos propos au conseil municipal d’octobre 2013 : « un endettement très lourd et tellement encombrant que vous cherchez à le dissimuler ». Ou encore, « il y a des éclairs de lucidité pour ne pas augmenter davantage la dette ». Je constate qu’une fois à la tête de la commune, la lucidité vous a abandonnée. Je considère pour ma part que, certes la dette de notre ville est importante (1558,00 € par habitant) mais tout à fait acceptable pour une collectivité de notre taille et recourir à l’emprunt de façon raisonnable est un moyen de gestion normal. Il y a deux hypothèses à vos propos, soit vous avez une méconnaissance des finances, soit vous avez voulu volontairement dramatiser notre gestion pour faire peur. Je penche personnellement pour la deuxième hypothèse.
Dans le détail, les lignes budgétaires proposées montrent des orientations surprenantes. Ainsi vous inscrivez une dépense de 111 000,00 euros pour l’achat d’horodateurs de nouvelles générations. Je ne souscris pas à cette dépense car je considère que le parc d’horodateurs dont nous disposons pouvait encore faire de l’usage et quelques bons et loyaux services. A travers cette exemple, c’est votre logique du stationnement en centre ville que je conteste, elle se traduit d’ailleurs par une diminution de 100 000,00 euros des recettes de stationnement. La surveillance est nécessaire si on veut éviter des voitures ventouses et permettre une rotation des véhicules afin de favoriser le commerce local. Je constate également une dépense de 330 000,00 euros pour l’achat d’un bâtiment appartenant à l’Etat et qui jouxte l’Hôtel de Ville de Mézières. Aucune information ne nous ayant été donnée, plusieurs questions se posent. Même s’il s’agit d’une opération intéressante, les questions de l’utilisation de ce bâtiment, de son prix par rapport à l’estimation du service des domaines ou des coûts de rénovation sont légitimes.
Enfin, permettez-moi de souligner que grâce à la gauche, les finances de notre collectivité vont pouvoir bénéficier dans les mois qui viennent, d’un versement de 542 000,00 euros correspondant au Fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle pour l’année 2012. Le Conseil général, qui gère ce fonds, voulait nous en priver et en raison de la bataille des élus de gauche, le tribunal administratif vient d’annuler cette décision. Charleville-Mézières va donc bien toucher cette somme. Vous pouvez dire merci la gauche.