L'ARS s'inquiète de la "relative" désaffection des instances de "démocratie sanitaire" et lance une enquête !
Faut il vraiment s'étonner de la désaffection quand l'impression pour les participants à ces réunions, c'est d'avoir entendu "cause toujours, nous on décide" ?
Il y a les causes liées à la loi HPST, son caractère antidémocratique, le tout pouvoir des directeurs d'ARS, contrôlés seulement par la Ministre, le tout pouvoir des directeurs d'hôpitaux, contrôlés seulement par leur directeur d'ARS. Il y a les lois de financement de la sécu, qui, parait-il ne regardent pas les membres de ces instances - il faut juste voir comment mieux gérer la pénurie. Il y a la composition de ces instances et la nomination des membres par le directeur de l'ARS : comment voulez vous qu'un directeur d'hôpital remette en cause une proposition de l'ARS ? Et les représentants d'usagers sont bloqués par leur mode de désignation : représentants de représentants, ils hésitent souvent à s'exprimer car ils ne connaissent pas toujours tous ceux qu'ils représentent ! Ce serait tellement plus simple avec le retour d'élections directes des représentants des salariés à la sécu : ils pourraient valablement représenter les usagers, sur des bases représentatives, dans ces instances, qui mériteraient d'être complètement transformées, avec la suppression des ARS, la création de nouvelles structures de gestion des questions de santé et du social et l'on pourrait donner un vrai rôle aux associations plus spécialisées (malades de la sclérose en plaque, diabétiques pour ne pas citer AIDES bien connu) d'interlocuteurs dans tous les dossiers qui les concernent. Rêvons, rêvons ... il y a sans doute d'autres formules que ma proposition : ce qui est sur, c'est qu'il est urgent que des élections aient lieu pour la sécu et que ce qu'il y a actuellement pour les différentes instances autour de l'ARS ne marche pas.
Et puis il y a les causes liées au fonctionnement en Champagne Ardenne, sans doute le même d'ailleurs que dans beaucoup de régions, et cela il suffirait d'un peu de volonté pour l'améliorer, mais je doute que d'inviter des personnes qui ne voient pas l'utilité d'une réunion à une réunion pour leur demander pourquoi ils ne viennent pas soit très motivant ! Il faut que les concertations servent à quelque chose !!!
En ce qui concerne la conférence de territoire Marne Ardennes (je trouve cette appellation plus claire que l'officielle "Champagne Ardenne Nord) , j'avais proposé que l'on s'empare du dossier de l'élaboration d'un contrat local de santé dans la Pointe des Ardennes. Sur cette proposition, les dernière nouvelles, c'est qu'il faudrait avant, faire un état des lieux plus poussé, en particulier sur les ressources belges, mais cela me parait une argutie comme d'autres utilisées par l'ARS, pour repousser aux calendes grecques ! D'autres membres du bureau de la conférence de territoire ont proposé d'autres thèmes. Pourquoi pas ? Mais si l'on ne prend pas un ou des sujets, pour se contenter de se demander pourquoi les gens ne viennent pas, on court à l'échec !
Et sur le contrat local de santé de la pointe, je pense que ce serait bon d'interpeller la ministre qui avait promis ce contrat dans sa réponse à une question de Christophe Léonard.
Au mois de juin, les participants au groupe de suivi sur la santé des jeunes ont remis en cause les indicateurs de suivi proposés et demandé que le groupe se réunisse à nouveau rapidement. Aux dernières nouvelles, les groupes de suivi ne doivent pas se réunir plus souvent qu'un fois par an. Les membres ont causé et l'ARS a décidé autrement ! Pourtant sur un sujet pas fondamental !
Champagne Ardenne - Page 18
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Démocratie sanitaire ou parodie ?
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Conseil Académique de l'Education Nationale vendredi dernier.
Il serait plus que temps que je revienne sur cette réunion du Conseil Académique de l'Education Nationale qui s'est déroulé vendredi dernier. Si ce n'est qu'elle donne un arrière goût d'instance démocratique qui se cherche même si un progrès très net a été fait : il ne se réunit pas uniquement tous les deux ou trois ans !
A l'ordre du jour, en résumé, le bilan de l'année dernière et de premiers éléments sur la rentrée prochaine, en particulier en ce qui concerne les formations professionnelles.
Bilan : je pense qu'il faut le dire, car il convient de ne pas rester sur des clichés anciens : la région et en particulier le département des Ardennes se rapprochent des moyennes nationales, en particulier dans les réussites au bac. Un bon point ! Je ne vais pas vous abreuver de chiffres. Juste ceux-ci : quand en 2010 le taux de réussite au bac général était de 86% en Champagne Ardenne et seulement de 80,8% dans les Ardennes, en 2013, il est de 89,2% dans les Ardennes et de 89,8% pour l'ensemble de l'académie et tout cela avec une augmentation en valeur absolue des reçus.
Les perspectives pour la rentrée prochaine sont par contre plombées par les annonces faites la veille du CAEN : 3 postes supplémentaires seulement dans le premier degré pour l'ensemble de l'académie, malgré les annonces de la priorité donnée à l'école primaire, la volonté affichée de relancer la scolarisation à deux ans, une volonté qui reste donc bien théorique et 56 de supprimés dans le second degré : une vraie saignée. La seule bonne nouvelles, c'est la création de deux postes d'infirmières et de deux postes d'assistantes sociales.
Le débat sur les formations professionnelles a porté sur deux points : les modalités d'élaboration et l'adaptation aux besoins de la région.
Sur les modalités d'élaboration de la carte des formations professionnelles, le rectorat a précisé le calendrier centré autour du CCREFP (comité de coordination régionale de l'emploi et de la formation professionnelle) mais, comme je l'ai indiqué, même si c'est l'application de la loi, cela prive du débat ceux qui siègent au CAEN, sans siéger au CCREFP, les parents en particulier.
La nécessaire coordination entre l'état et la région (c'est quand même la région qui paie les équipements et il ne faut pas que des investissements ne servent qu'un an !) ne doit pas être le recul sur l'égalité dans l'ensemble du territoire français et je n'étais pas d'accord avec le renforcement du rôle des régions dans la définition de la carte des formations professionnelles, comme c'est le cas dans l'article 29 de la loi de refondation de l'école.
D'ailleurs, les régions manquent d'éléments pour argumenter cette carte : car autant il est nécessaire de ne pas avoir de politique d'adaptation aux besoins des entreprises de la région d'aujourd'hui, mais plus indispensable d'investir dans l'avenir, d'élever globalement le niveau d'études des Champardennais, autant il n'est pas envisageable de mener des jeunes dans des impasses et si des études sont faites sur l'insertion dans l'emploi après un apprentissage, le devenir des lycéens reste, lui, méconnu. Comment donc donner un avis sur les formations à développer ou à arrêter ?
On ne peut que regretter que l'intoxication médiatique actuelle sur les emplois qui ne trouvent pas preneur ait contaminé jusqu'à des représentants d'un syndicat qui s'est exprimé pour une meilleure adaptation des formations aux emplois vacants. Sans même voir la distance entre le nombre de chômeurs et le nombre d'emplois vacants, ni la nature de ces emplois. Et quand on cherche à savoir exactement quels sont ces emplois vacants, pour favoriser l'insertion dans l'emploi des demandeurs d'emploi (et on est là dans un calendrier beaucoup plus immédiat) comme on est en train de le faire en Champagne Ardenne, on se rend compte que quand on sort des clichés répétés sans véritable source, ce nombre est vraiment limité !
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Budget du conseil régional sous le signe de l'austérité !
Première journée de session du conseil régional : il reste les dossiers de trois commissions pour demain, transports infrastructures, aménagement du territoire agriculture et santé jeunesse sport vie associative. Une part importante des débats d'aujourd'hui a porté sur la question de fond : ambition pour la région, solidarité ou austérité prônée par la droite qui s'était même amusée à déposer des amendements de réduction de dépenses, très à la marge, comme sur la seule ligne budgétaire d'investissements dans le domaine de la formation professionnelle, une ligne permettant de financer des équipements en particulier informatiques aux missions locales, points d'accès à la téléformation et espaces métiers, au prétexte que la consommation des crédits n'avait pas été totale en 2013, sans même voir que pour une part, il ne s'agissait pas cette année de voter de nouveaux crédits, mais de réinscrire au budget ce qui n'avait pas été fait en 2013 : nous avions effectivement prévu l'ouverture d'un espace métiers à Langres et dans le Sud Ardennes pour compléter la couverture du territoire régional, mais les concertations locales ont avancé un peu lentement.
Franck Tuot, dans son intervention générale au nom du groupe communiste, a rappelé que dans le cadre très contraint du budget où 92% des recettes sont décidées non par les élus régionaux, mais par le gouvernement et le parlement, avec une baisse des dotations de 4 millions d'€ cette année, les orientations prises étaient conformes, à la fois aux engagements de la majorité régionale, mais aussi aux intérêts des Champardennais. Le groupe communiste se félicite des mesures de solidarité dont il est à l'origine, la tarification sociale de la restauration dans les lycées, le Pass'solidaire dans les TER et voit avec plaisir que l'idée d'un volet sur la carte Lycéo permettant l'acquisition d'une licence sportive fait son chemin. Je ne vais pas vous reprendre toute sa déclaration : vous pouvez la retrouver sur le site du groupe communiste au conseil régional en cliquant ici.
J'ai repris cette après midi la question de l'aide aux lycéens pour insister sur la nécessité, après l'aide à la restauration, encore insuffisante, d'apporter aussi une aide pour le financement de l'internat pour les familles les plus modestes. L'évolution légitime vers une homogénéisation des tarifs d'internat dans tous les lycées de la région semble se faire plutôt par un nivellement vers le haut, ce qui fait remonter des exigences. Et ce sont quand même 30% des dépenses des fonds sociaux lycéens qui sont consacrés à ces dépenses : aider les familles dans le cadre de règles claires et connues, donner un droit, serait nécessaire plutôt que ce recours à des démarches pour obtenir une aide du fond social lycéen que certaines familles ont trop de pudeur pour oser faire et le fond social lycéen doit rester dans un rôle moins systématique, plus tourné vers la situation imprévue ! Piste de réflexion pour l'année à venir : le groupe communiste compte bien faire aboutir cette idée pour l'année prochaine.
J'avais déjà ponctuellement fait deux remarques au cours des débats, la première au moment du vote du budget sur le personnel régional pour attirer l'attention sur les postes vacants, dans un contexte où la région Champagne Ardenne est une de celles qui emploie le moins de personnel et que ne pas pourvoir les postes vacants pour faire quelques économies n'est pas de bonne gestion : ce sont des dossiers qui traînent, du temps perdu pour construire les politiques répondant aux besoins des Champardennais et ce, malgré l'immense bonne volonté des personnels de la région que l'on ne peut que féliciter. L'autre remarque était une demande au président pour qu'il interpelle le ministre de l'Education Nationale par rapport à la situation financière du lycée Vauban de Givet : des promesses ont été faites d'une aide pour combler le trou du au détournement financier. (Les habitants du secteur savent de quoi je parle : cela a aussi touché les collèges de la Pointe) Pour l'instant, elles ne sont que très partiellement tenues !
Sur la formation professionnelle, deux sujets ont été essentiellement abordés. Tout d'abord le contexte national avec le nouvel accord. Je ne vais évidemment pas reprendre ce que j'ai écrit hier ici, je n'ai pas changé d'avis et c'est le sens de l'intervention que j'ai faite à ce sujet, simplement vous donner une information que j'ai trouvé ce matin sur Centre Inffo (un centre d'information sur la formation sous tutelle du ministère du travail et donc à priori neutre) : "cette nouvelle répartition des fonds des entreprises devrait faire passer les sommes passant par les tuyaux des Opca de 6,7 milliards à 4,8", presque un tiers donc de diminution des fonds mutualisés dans les branches professionnelles, avec des conséquences qui risquent d'être catastrophiques pour les salariés des petites entreprises et vous faire part de mon ahurissement devant la position du FN pour qui la formation n'est qu'une charge pour les entreprises. Investir dans l'avenir par la formation ne doit pas être français pour eux ! La deuxième question évoquée dans le débat sur la formation professionnelle l'a été sur les compétences régionales, la question vaste de l'adaptation des formations aux besoins des demandeurs d'emploi avec l'image médiatique actuelle des emplois qui ne trouvent pas de salariés, emplois dont on oublie de dire qu'ils ne sont pas pérennes ou assortis de conditions de salaires insupportables.
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Quelle politique pour la jeunesse au conseil régional ?
Je ne vous ai pas raconté la réunion de lundi du conseil régional, consacrée aux orientations budgétaires, mais, plutôt que de vous faire part des débats stériles avec une droite qui oublie à tout allure la casse de notre pays fait par le précédent gouvernement, qui oublie aussi que ce n'est pas avant tout aux collectivités à trouver l'argent nécessaire au développement d'entreprises, mais bien aux banques, je vous donne à lire l'intervention de Franck Tuot, conseiller régional communiste des Ardennes sur les politiques jeunesse :
Il me semble important de réaffirmer nos engagements en faveur de la jeunesse dans le cadre des orientations budgétaires.
Nous le savons tous, être jeune dans ce contexte n’est pas si simple surtout si dans le même temps il nous faut changer les représentations véhiculées dans notre société, où souvent, les jeunes sont représentés sous le seul angle des problèmes.
Alors que bien au contraire, ils sont la solution, celle de l’avenir de notre région.
Ce statut des 16-25 ans paraît parfois bien singulier dans cette quête de l’autonomie en matière d’emploi, d’éducation, d’accès au logement, à la santé, à la culture, au sport ou tout simplement à un statut social.
Même si aujourd’hui nous abordons les orientations budgétaires par le prisme des axes, la politique de la jeunesse est transversale à l’ensemble des commissions.
Cette nouvelle gouvernance doit nous permettre d’avoir une approche globale pour une véritable autonomie.
Nous devons sortir des sentiers battus, des figures imposées, il nous faut expérimenter, oser, innover, rassembler, travailler ensemble car cela fait partie de la politique de la co-construction.
Vous avez pu le constater lors des rencontres territoriales de la jeunesse organisées par la CRAJEP, qui ont permis de nouvelles approches, de faire émerger des propositions, d’avancer ensemble : les élus, les acteurs de terrain, les services mais avant tout les jeunes. Cette nouvelle démarche demande un nouveau cadre, car le rythme institutionnel n’est pas l’espace temps pour la mise en œuvre d’une telle politique.
Une approche pluriannuelle permettra aux acteurs associatifs et l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) de s’inscrire dans le temps, de se projeter, mais c’est aussi le temps de la reconnaissance, des échanges, de l’articulation des politiques publiques, celle d’une nouvelle gouvernance, nous devons instaurer un nouveau pacte de confiance.
Enfin, nous devons prendre en compte les thèmes qui ont émergé lors de ces rencontres, ceux de la mobilité et des discriminations.
Cette proposition de vœu nous permet de réagir dans l’immédiat mais c’est un travail au long court que nous devons entreprendre.
Je mets en garde celles ou ceux dont la tendance est de surfer au-delà des valeurs républicaines, attention au tsunami, car libérer la parole publique dans le but de refaire la Genèse en comparant la ministre de la Justice à un primate est un acte condamnable, cela est un délit relevant du Pénal.
Il nous faut non seulement réagir mais aussi agir ! Et nous le pouvons sans plus attendre, dans le cadre de l’appel à projet porteur des valeurs communes. Car, chassez le naturel, il revient au triple galop. -
Conseil régional : un grand moment de langue de bois !
Le conseil régional se réunissait ce jour avec à l'ordre du jour la décision budgétaire modificative, une décision de petit volume, l'habitude ayant été prise depuis 2004 d'essayer d'anticiper au maximum les besoins budgétaires.
Alors, comme la droite n'avait pas grand chose à se mettre sous la dent, nous avons eu droit à une offensive de premier plan sur la technique budgétaire : fallait il mettre cela sur cette ligne budgétaire là ou sur celle là ?C'est évident qu'il s'agit de la première des priorités des Champardennais, inquiets de l'emploi, de la faiblesse de leurs revenus, du recul des services publics ...Au dessus de tout cela, il y aurait comme super priorité, super inquiétude la ligne budgétaire de la convention qui lie le conseil régional au CHU de Reims à propos des écoles paramédicales : l'année dernière, le CHU n'a pas voulu signer la convention, avec un différent portant sur le financement de certaines formations (je vous passe les détails). La subvention du conseil régional n'a donc pas été versée, ce que l'on ne savait pas en fin d'année, au moment du vote du budget 2013 en décembre, n'imaginant pas que le CHU préfèrerait se passer de subvention sur son budget 2012, que d'assouplir ses exigences sur la somme de la subvention.Soucieux de ne pas pénaliser le CHU, l'exécutif régional a décidé de réinscrire cette subvention pour 2012 dans cette décision budgétaire modificative 2013.Voilà qui a mobilisé, à l'initiative de JL Warsmann le conseil régional une bonne partie de la matinée.Nous n'avons d'ailleurs pas eu plus de propositions de la droite sur la stratégie de développement économique cet après midi.Quelle méconnaissance de ce qui préoccupe les Champardennais !Et dans tout cela pas un mot de l'opposition sur les crédits votés pour la formation des demandeurs d'emploi où je fais en sorte que la région ait une politique très volontariste : une étude attentive du rapport présenté au vote des élus leur aurait montré qu'une bonne part des crédits soumis au vote est lié aux résultats enfin connus d'analyse financière des dépenses de l'AFPA, des dépenses plus importantes que ce que le transfert par l'état décidé en 2004 et concrétisé beaucoup plus tard n'a consenti à la Champagne Ardenne. Mais peut être la droite n'a pas envie de se vanter de cela !