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Au fil des jours - Page 11

  • Chroniques estivales 3 : silence

    Silence, car il n'y a rien à dire : aucun mot n'est assez fort ! Respectons la douleur, la peine, des victimes et de leurs familles de l'horrible attentat de Nice.
    Plus que jamais, les valeurs de solidarité, de liberté, d'égalité, de fraternité sont à l'ordre du jour et plus que jamais, il nous faut oeuvrer à ce qu'elles deviennent réalité

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  • Chroniques estivales 2 : le CPA, un gadget qui pourrait être dangereux.

    Le gouvernement avait rêvé faire oublier la situation sociale et politique avec une victoire de la France à l'Euro 2016. C'est loupé ! Reste que l'équipe de France de football a fait un remarquable parcours et le bonheur des supporters portugais fait partie de la joie du sport ! D'ailleurs, quelle naïveté de penser que le foot pourrait effacer la loi El Khomri, le 49.3 et le reste : les Français savent faire la part des choses !
    A propos de la loi El Khomri, revenons sur le CPA, le compte personnel d'activité, qui serait pour certains le grand plus de cette loi. Il n'y a en fait pas grand chose de neuf sous le soleil ! Mais un grand danger à venir, celui d'un mensonge comme ceux qu'aime le gouvernement Hollande/Valls.
    Pas grand chose de neuf sous le soleil, car c'est surtout mettre sous le même intitulé deux dispositifs qui existaient déjà : le CPF (compte personnel de formation) et le compte pénibilité.
    - le CPF : rappelons nous. Sa création s'est accompagnée d'une baisse des cotisations formation des entreprises. On a surfé sur la mauvaise utilisation de celles-ci. Et on a jeté le bébé avec l'eau du bain, réduit les possibilités de formation des salariés plutôt que d'avoir des exigences sur la qualité, sur la nécessité de former même et surtout les salariés les moins qualifiés (sans pour autant freiner la formation des cadres, indispensable pour favoriser le progrès - il faut juste freiner les séminaires au soleil !). Et l'utilisation du CPF reste marginale, sauf pour les demandeurs d'emplois - je vais y revenir - car c'est d'utilisation complexe, car le nombre d'heures autorisées ne suffit pas pour une formation longue permettant d'accéder à un niveau supérieur de qualification. Il aurait fallu, comme le proposait la CGT, fusionner le CPF et le CIF (congé individuel de formation). Quant aux demandeurs d'emploi qui ont bénéficié d'une formation en utilisant leur compte personnel de formation, ils auraient pour une bonne part pu bénéficier de la même formation, avec un financement Pôle Emploi ou Conseil Régional. Evidemment, cela a accru les masses financières, permis donc plus de formations ... mais pas créé d'emplois !
    - le compte pénibilité : il est à l'ordre du jour en ce moment puisque le 1er juillet était la date d'une nouvelle phase de mise en oeuvre. Vous avez vu : une pleine page dans l'Ardennais-L'Union de samedi pour expliquer pourquoi les entreprises ne veulent pas appliquer la loi. C'est un parfait scandale. C'est effectivement une usine à gaz, mais on oublie de dire que cette complexité n'est que le résultat de la volonté des organisations patronales de tout faire pour minorer la pénibilité au travail.
    Un nouveau gadget : le compte d'engagement citoyen est le troisième volet du CPA. Evidemment, c'est une bonne chose que l'engagement citoyen, le bénévolat soient valorisés. Encore faut il que ce ne soit pas que de la communication ! Ce compte d'engagement citoyen devrait permettre des heures de formation. Un décret devrait en préciser les modalités. Espérons que ce ne soit pas, là aussi, une usine à gaz inutilisable ! L'état financerait des formations à des bénévoles associatifs. Bien ! Sauf que quand je lis le projet de loi, pour acquérir des heures sur son compte personnel de formation pour un militant associatif, le bénévole doit sièger "dans l'organe d'administration ou de direction de l'association ou participe(r) à l'encadrement d'autres bénévoles, dans des conditions, notamment de durée, fixées par décret ". C'est le chat qui se mort la queue, car la proposition de formation est souvent une condition à l'acceptation de responsabilités dans une association et là, on pourra se former ... quand on n'en aura plus besoin (expression fausse, car on a toujours besoin de se former, mais vous voyez ce que je veux dire). Cela renvoie en plus à une conception très individualiste : ce n'est pas l'association qui réfléchit à son programme de formation, à ceux qu'elle décide de former, mais ce sont ceux qui ont des heures sur leur compte qui peuvent se former. C'est très très loin de ce que j'avais mis en place en Champagne Ardenne avec la CRESCA (Chambre Régionale de l'Economie Sociale en Champagne Ardenne) ouvert à tous les bénévoles associatifs (vous pouvez voir le programme 2016 en cliquant ici ... en espérant que le Grand Est continue le financement en 2017 !).
    Nous sommes dans une conception individualiste, avec le compte d'engagement citoyen, comme globalement avec le CPA : et c'est cela le grand danger, cette assimilation des droits individuels nécessaires à des hommes et des femmes en interaction avec les autres à des dispostifs renforçant l'individualisme : ce n'est pas l'association qui est concernée, mais le bénévole associatif (c'est quand même assez caricatural, car c'est précisément antinomique avec la notion d'association). Ce n'est pas l'entreprise qui est concernée par la pénibilité, mais le salarié qui acquiert des points, avec sans doute un jeu à venir de répartition de la pénibilité entre salariés pour ne pas atteindre les seuils, plutôt qu'une réflexion sur la baisse de la pénibilité ! Ce n'est pas non plus l'entreprise qui est concernée par "l'employabilité" future de ses salariés (pour reprendre ce terme horrible), mais le salarié seul. Et s'il n'a pas suivi les progrès technologiques, on le jettera comme un kleenex ... pour reprendre un jeune ayant acquis un plus haut niveau de formation grâce à l'Education Nationale (ce qui n'empêche pas le patronat de dénigrer ...). Et avec une future loi rajoutant quelques virgules, le CPA pourrait se transformer en sécurité sociale professionnelle, à cent lieux du projet de la CGT : ce ne serait qu'une imposture de plus, un nouveau mensonge, tout sauf une véritable sécurisation des parcours professionnels pour reprendre ce terme admis par tous avec des contenus, eux fort différents, car pour être véritable, elle suppose la responsabilité des entreprises. Et je pourrais continuer avec les conséquences sur la protection sociale ... Il y avait à ce sujet un excellent article sous la plume de Dominique Sicot dans le dernier numéro de l'Humanité Week End : "il (le CPA) comporte en germe l'explosion des garanties collectives de protection sociale au profit de droits individuels. C'est déjà le cas du compte pénibilité, qui, à la reconnaissance de métiers pénibles, a substitué la prise en compte d'exposition individuelle à certains critères de pénibilité. Toute la logique du CPA repose sur un « compte » de « points » attribués aux individus ­ en gros, du prêt à privatiser le système de protection sociale. Il ne vise pas à émanciper les travailleurs, mais à les adapter aux demandes de main-d'oeuvre ..."

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  • Chroniques estivales 1 : l'été des mauvais coups ?

    J'ai mis un point d'interrogation à mon titre car je rêve toujours que ça aille mieux mais il faut reconnaître que cet été commence mal !
    - Déjà évidemment avec le renouvellement de cette incroyable procédure dans une démocratie que celle du 49.3 !
    - Mais il y a aussi tout ce qui vient de l'Europe : la dernière, le coup tordu de Juncker sur l'accord avec le Canada : à lire en cliquant ici. Après on s'étonne des replis nationaux des peuples, du résultat du référendum en Grande Bretagne ! Évidemment ces replis nationaux oublient que nous sommes condamnés à vivre sur le même continent et que plutôt que l'enfermement ou la concurrence, c'est la solidarité qu'il faut travailler !
    - Et puis il y a tout ce qui se passe dans le domaine de la santé. Le communiqué de l'ARS Grand Est (à lire en cliquant ici)  sur la mise en place des GHT ( groupement hospitalier de territoire ) montre bien à quel point on marche sur la tête : les territoires sont découpés et pour les contenus, il faudra attendre ! Alors que si GHT était synonyme de coopération, ce serait étude des besoins - projet - recherche des partenaires pour mettre en oeuvre ces projets.
    D'ailleurs il doit y avoir quelques difficultés puisque les conventions constitutives ne seront approuvées par le directeur de l'ARS que dans deux mois, alors qu'elles devaient lui être adressées pour le 20 juin : deux mois de rab. pour serrer un peu plus la vis des suppressions d'activités, de personnel ... deux mois de rab. en pleine période estivale pour faire pression sur les médecins...
    Et figurez vous que l'on apprend que dans un des 15 GHT, l'établissement support ne sera désigné qu'après avis du comité territorial des élus : sans doute dans celui qui regroupe le nord haut marnais, la Meuse et Vitry le François où il n'y a pas d'évidence : quand on sait le faible nombre d'élus qui participeront à cette instance !
    Car où est la démocratie dans tout cela ? L'avis des populations ? L'avis des personnels ? En effet, même si je condamne ceux qui ne veulent pas voir à travers les élus les représentants de la population, dans le cas présent la consultation des élus telle qu'elle est faite ne peut suffire : elle se limite aux présidents de conseil de surveillance et ne représente ni la diversité politique ni la diversité territoriale (ville/ruralité),
    Je terminerai cette première chronique estivale par un signe de plus de l'affolement gouvernemental : il y a évidemment la suppression de l'université d'été du PS mais je préfère rester dans le domaine de la santé : la maternité de Pithiviers ferme. (C'est dans le Loiret). La députée de la circonscription a posé une question orale à l'Assemblée nationale. La réponse publique du gouvernement a été une justification par un événement indésirable grave. Le chef de service de la maternité a téléphoné à l'ARS pour savoir ce qui était en cause et a eu les excuses de la directrice de l'ARS ... car il n'y a jamais eu d'événements graves ! Un mensonge de plus à l'actif du gouvernement !

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  • Penser, créer, se former : un travail invisible ?

    Carnets Rouges, la revue du réseau école du PCF, a pour thème en ce mois de juin : "Enseigner : quel travail ?". Ce numéro intéressera largement au delà du monde enseignant, car les réflexions dépassent le cadre du travail des enseignants pour revenir sur ce qu'est le travail, ses évolutions. L'article de Marine Roussillon, l'animatrice de ce réseau, dont j'ai repris le titre, est remarquable d'analyse des transformations du travail, et concerne tout le monde : comme elle l'explique, la part intellectuelle du travail augmente de plus en plus, avec cet impératif pour l'école, rendre les salariés de demain de plus en plus aptes à utiliser des savoirs, des technologies complexes, et cette contradiction forte : il faudrait que cela ne se traduise pas par des salaires plus élevés ou une maitrise accrue du travail ! L'aller-retour dans cet article entre le travail des enseignants, dont le temps de travail tient compte du temps d'élaboration des cours, corrections et autres - un temps de travail hors établissement que les pouvoirs publics aimeraient de plus en plus contrôler - et les transformations globales du travail avec une part intellectuelle de plus en plus externalisée hors temps de travail, utilisée pour intensifier l'exploitation, cet aller-retour est vivifiant ! Avec à la clé des arguments pour une diminution généralisée du temps de travail. Les articles qui suivent ouvrent tout autant au débat, à la réflexion sans tabous, toujours sur le travail, sur les questions d'évaluation aussi.
    Vous y trouverez également un fort intéressant article de G. Aschieri sur le statut des enseignants, au service de l'intérêt général, articulant principe hiérarchique et responsabilité. Bref, lisez Carnets Rouges : vous les trouverez en cliquant ici.

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  • Dans le projet de loi El Khomri, il y a aussi la casse de la médecine du travail !

    J'ai peu abordé dans ce blog le scandale du projet de loi El Khomri. L'immense succès de la manifestation d'hier ... et l'inacceptable position de défensive du premier ministre, qui ne trouve rien d'autre à dire que de demander à la CGT de ne plus organiser de telles manifestations, tant il se sent faible ... montrent bien le rejet de ce projet dans notre pays et plus profondément d'ailleurs la compréhension des Français qu'une autre politique économique et sociale est possible.
    J'en ai peu parlé, non pas que je sous estime l'importance de ce sujet - l'issue de ce conflit social aura sans doute un rôle déterminant pour l'avenir de notre pays - mais tout simplement pour éviter de répéter ce qui est mieux dit ailleurs !
    Mais je voudrais aujourd'hui donner quelques éléments sur l'article 44, celui qui concerne la médecine du travail.
    Car il n'y a pas que l'article 2 qu'il faut retirer. C'est tout l'esprit de la loi qui est mauvais en refusant d'admettre que le salarié n'est pas dans un rapport d'égal à égal avec son patron ! Alors, évidemment, comme dans toutes les lois Valls, le gouvernement a essayé de masquer l'inacceptable derrière ce qui pourrait être de bonnes mesures. Dans la loi Touraine, il y avait le tiers payant pour masquer le reste, ce qui est en train de conduire à une casse généralisée du service public hospitalier. C'était une mesure qui se donnait des airs de gauche, mais qui n'allait pas au fond du problème en ne revenant pas sur les franchises, les déremboursements, tout ce qui fait que le taux de remboursement est maintenant de l'ordre de 50% pour ceux qui ne sont pas en ALD (affection de longue durée), sans parler des avancées vers la casse des mutuelles historiques et la marchandisation de la protection sociale. Dans le projet El Khomri, il y a, pour se donner l'air d'être auprès des salariés, le compte personnel d'activité. L'aspect misérabiliste du projet, bien loin de la sécurité sociale professionnelle demandée par la CGT, est bien insuffisant pour masquer tout le reste de la loi.
    Venons en à la médecine du travail. Comme dans le reste de la santé, le nombre insuffisant des professionnels formés sert à casser ! Cela ne suffit pas : l'indépendance des médecins du travail est de plus en plus remise en cause et depuis quelques années, médecins du travail mais aussi médecins généralistes et psychiatres sont sous le coup de plaintes d'employeurs devant le conseil de l'ordre pour avoir constaté, dans le cadre de leur fonction, le lien entre l'état de santé de salariés et leurs conditions de travail. Les employeurs profitent de l'introduction dans un décret de 2007 du mot « notamment » dans la liste des personnes autorisées à porter plainte devant le conseil de l'ordre pour s'immiscer dans la relation médecin/patient salarié. Les médecins ne peuvent se défendre, au risque de trahir le secret médical.
    Le projet de loi El Khomri veut aller plus loin encore en faisant passer la médecine du travail d'une médecine de prévention pour les salariés en une médecine de sélection des plus aptes pour le patronat ! Plus de visites médicales d'embauche, sauf pour les postes dits à risques ! Pour les autres, une simple visite d'information et de prévention, réalisée par un collaborateur du médecin (en pratique une infirmière). Quand on sait que pour de nombreux salariés, en particulier les plus jeunes, le médecin du travail est le seul médecin qu'ils avaient l'occasion de rencontrer ! Et il va rester au médecin du travail à sélectionner les plus aptes ... pour les postes à risque, bref, à choisir ceux qui seront soumis à un travail nocif pour leur santé. C'est tout l'inverse du sens de l'engagement des médecins du travail : faire acte de prévention, éviter les risques professionnels. Pour plus d'informations, vous pouvez aller lire un bon article sur les blogs de Médiapart en cliquant ici.
    Vraiment, le gouvernement doit retirer ce projet de loi nocif !

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