Ce n'est évidemment pas la militante du PCF et du Front de Gauche que je suis qui dira le contraire : une réforme institutionnelle est indispensable : notre pays connaît une crise démocratique profonde qui affecte désormais toutes les institutions. Cette crise est le produit des politiques libérales menées depuis des années, confinant de plus en plus les pouvoirs publics au renoncement et à l’impuissance, cédant toujours plus de pouvoir aux logiques des grandes puissances financières.
Cette crise démocratique est aussi le produit des dénis de démocratie répétés, comme ce fut le cas lors du référendum de 2005 ou de la ratification récente du pacte budgétaire. Elle est aggravée par le discrédit jeté sur l’ensemble de l'action politique par ceux qui ont trempé dans des affaires, par les pratiques clientélistes qui déshonorent la politique, par la professionnalisation de la politique, faisant de nombre des élus des ignorants de la vie réelle, de ce qu'est le travail (ou le chômage).
Cette crise majeure appelle à un changement total de nos institutions, à une sixième république. Cela nécessite une élaboration démocratique soumise, à la fin d'un processus suffisamment long pour permettre une vraie concertation, un vrai débat citoyen, à la ratification populaire par référendum.
Or le Président Hollande, le Premier Ministre, nous annoncent une réforme territoriale précipitée : la gauche avait combattu les réformes Sarkozy. Les mesures annoncées vont toutes dans le même sens, pilotées par les exigences de baisse des dépenses publiques et de mise en concurrence des territoires.
L’argent public doit être géré avec la plus grande rigueur. Cela suppose de ne pas l'utiliser pour enrichir les actionnaires à travers des soutiens directs ou de la privatisation et sous traitance de services publics. Cela nécessite une vraie élaboration démocratique des conditions de son utilisation, une réelle proximité donc ! Le gâchis, ce n’est pas d’avoir différents échelons pour traiter des questions et des solidarités entre les territoires, c’est de vouloir tout reconcentrer dans les mains d'un nombre de décideurs toujours plus étroit, voir tout soumettre au présidentialisme institutionnel.
Le MEDEF rêve de la fin de la compétence générale, compétence qu’il s’octroie lui-même, ainsi qu’à ses mandants. Il veut moins d’élus pour avoir plus d’élus dociles, il veut des institutions moins proches du terrain pour jouir sans entraves du territoire, il veut des institutions tenues par Bruxelles et ses orientations libérales pour pouvoir les presser. Le MEDEF, les marchés, le cours de la bourse n'ont pas tremblé devant le vote F Haine : nouvelle forme d'expression dévoyée à leur service.
Il convient, à tous les niveaux de la République, de développer la participation et l’intervention citoyennes. Face à la crise de la démocratie représentative, la souveraineté du peuple doit connaître un nouveau processus de développement. Les communes sont le centre de la vie démocratique nationale. Elles doivent être confortées et leurs moyens renforcés. Notons au passage que l'essentiel des conseillers municipaux est strictement bénévole ! La proximité de leur action publique est vitale pour la République.
Le maintien des trois niveaux de collectivités actuelles (commune, département, région) est nécessaire à une couverture harmonieuse et égalitaire de l'action publique sur le territoire. Ces collectivités doivent disposer d'assemblées élues à la proportionnelle, être dotées de ressources fiscales propres, et assurées de la clause de compétence générale.
La suppression des départements, à fortiori accompagnée de l'agrandissement des régions, laisserait un vide béant sans niveaux intermédiaires. Le maintien des départements sans conseils généraux élus serait un grave recul démocratique.
Evidemment, cela peut s'accompagner d'une modification des périmètres des collectivités, mais cela ne peut se faire que sur des projets élaborés avec les populations, des projets fondés sur la coopération et non sur la mise en concurrence avec les populations voisines.
Donner de l'ambition pour le développement local, les services publics garantissant l'égalité des droits effective, c'est évidemment donner les moyens aux collectivités à travers une nouvelle fiscalité locale plus juste, taxant les revenus fonciers spéculatifs, garantissant une péréquation verticale et horizontale permettant de faire reculer les inégalités, incluant la reconstruction d'une fiscalité territoriale des entreprises et des revenus financiers. Le problème n'est pas l'impôt mais la justice et l'efficacité fiscales. L’argent existe, il est aujourd’hui largement soustrait à l’intérêt général et à celles et ceux qui produisent les richesses.
Le coût du travail, le coût de la démocratie, le coût de l’action publique... Cette culpabilisation permanente orchestrée par ceux qui accroissent chaque jour le coût exorbitant du capital est insupportable.
Les institutions doivent mieux représenter le peuple, avec des assemblées à parité, en limitant le cumul, en favorisant le renouvellement des mandats pour déprofessionnaliser la politique et la détechnocratiser Tous les modes de scrutin doivent être revus pour généraliser au maximum la représentation proportionnelle.
Nous ne pouvons souffrir que des réformes majeures soient adoptées sans que le peuple français en soit saisi pleinement et en soit le décideur, par le biais d’un grand débat populaire et d’une assemblée constituante. La crise démocratique que nous traversons appelle de nouveaux événements fondateurs pour notre pays et l’écriture d’une Constitution nouvelle.
Au fil des jours - Page 21
-
Pas de réforme territoriale sans ambition démocratique !
-
Victoire ou dernier sursaut d'un capitalisme agonisant ?
A l'évidence, les forces de progrès ont pris une claque hier dans notre pays à l'occasion des élections européennes et le grand gagnant n'est sans doute pas celui que l'on dit, le FN, mais bien le capitalisme !
C'est pire que les résultats que l'on pouvait attendre, mais soyons sérieux : les gens nous l'avaient dit et nous avaient expliqué pourquoi ils allaient voter extrême droite même si, sans doute, il faut décrypter le vocabulaire : les étrangers, terme accompagné d'un insupportable racisme chez certains, plutôt cité par mimétisme chez d'autres pour signifier l'"autre", celui qui a du boulot, alors que je n'en ai pas, ou celui qui a des aides, alors que je m'épuise au travail et ne sais comment finir le mois. Signe évident de la division de notre peuple.
Car plus que le mot étranger, ce sont les mots de travail et de courage qui ressortent ! Et dans un contexte témoins d'une évidente victoire idéologique du capitalisme : les luttes, symbole de la gauche, pour l'amélioration des conditions de travail, pour de meilleurs salaires, sont assimilées à de la paresse ! Un message est passé, une vraie victoire pour les patrons, confondant lutte pour l'émancipation du travail et paresse et vantant le courage d'entreprendre. Et c'est vrai qu'en ce qui concerne le courage, le gouvernement socialiste n'en a guère fait preuve, se contentant d'essayer de soudoyer l'adversaire, que ce soit politiquement la commission européenne, ou économiquement, le patronat.
C'est bien une victoire avant tout du capitalisme que cette première place du FN aux élections européennes dans notre pays. Leurs conceptions rétrogrades économiques conduiraient notre pays dans une impasse à l'époque de la mondialisation, mais dans l'immédiat c'est une bouffée d'oxygène pour le capitalisme, un étouffoir sur les luttes.
Car il en a bien besoin, en échec dans d'autres pays, et je pense tout particulièrement à la Grèce, où Syriza, qui porte des idées proches de celles du PCF et du Front de Gauche, arrive en tête des élections.
L'extrême droite est une bouffée d'oxygène pour le capitalisme, mais elle ne le sortira pas de son agonie. A nous de faire en sorte que les soubresauts de cette agonie soient le moins meurtriers possibles, en rassemblant notre peuple autour de droits nouveaux à acquérir, plutôt que d'un saupoudrage de pansements sur la misère, diviseurs - l'état de développement de notre pays, de l'Europe, le permet - et en faisant de l'émancipation du travail, du travail libéré, le chemin pour mieux vivre ensemble.
-
Dimanche, on vote FRONT DE GAUCHE
La réunion publique de lundi à Charleville Mézières a été un succès avec un débat approfondi sur la manière de se sortir de cette Europe qui nous veut du mal pour reconstruire l'Europe de la solidarité et une idée forte : les débats sont nombreux. Mais face à la droite et au capital qui est uni, nous n'avons pas le droit de nous diviser et nous devons nous rassembler sur l'essentiel : l'Humain avant la finance, l'Humain d'abord !
Sur le blog de la coordination du Front de Gauche dans les Ardennes, vous pouvez trouver le communiqué adressé à la suite de cette réunion aux médias et des photos, en cliquant ici.
Le premier tour des élections locales en Grèce soulève un vent d'espoir : la percée de la gauche radicale Syriza au 1er tour des élections locales face à la droite du Premier Ministre, reflète la colère des Grecs face aux répercussions de la crise, comme le discrédit de la classe politique traditionnelle, les socialistes du Pasok en tête.
Le Syriza a réussi pour la 1ère fois à participer au 2nd tour à Athènes et dans sa région, l’Attique, la plus grande du pays (un tiers de l’électorat). Syriza sera aussi au second tour dans quatre autres régions. « Athènes et l’Attique ont envoyé un message fort contre "le mémorandum" (la politique d’austérité) », s’est félicité hier à la radio Skaï Panos Skourletis, le porte-parole du Syriza. « Si le résultat de dimanche prochain est un désaveu des politiques gouvernementales, il y aura des conséquences politiques », a-t-il prédit. Alexis Tsipras, Président du Syriza et candidat de la Gauche européenne pour la présidence de la Commission européenne, ne cessant de réclamer des élections législatives anticipées.
-
Non au traité de libre échange entre l'Europe et les Etats Unis
Dans le plus grand secret, les Etats Unis et l'Europe ont entamé depuis 2013 des négociations pour un accord de libre échange.
Quel est le mandat de négociation de la commission européenne ? Apparemment les citoyens n'ont pas le droit d'être au courant !
Un premier projet du texte a filtré : de quoi inquiéter !
Au nom du libre échange, plus le droit d'interdire l'importation de produits américains ne correspondant pas à nos normes sanitaires par exemple. Mais le commerce, le profit priment sur la santé !
Mais c'est aussi la libéralisation des services et par exemple les universités privées pourraient attaquer en justice l’Éducation nationale pour concurrence déloyale. De la maternelle au doctorat, les sociétés privées contesteraient aux écoles, cantines scolaires et resto U, toutes subventions municipales, régionales ou nationales.
Et dans les projets aussi, un tribunal arbitral privé jugeant des conflits, en dehors de tout contrôle démocratique devant lequel les grands groupes pourraient attaquer les états. C'est par un tel mécanisme qu’en 2012, l’Équateur a été condamné à payer 2,3 milliards de dollars à l'américaine Occidental Petroleum pour avoir cessé sa collaboration avec elle au terme d'un conflit !
Le refus d'un tel traité, mortifère pour nos peuples, est un enjeu majeur des élections européennes : vous pouvez compter sur les députés du Front de Gauche pour voter contre ce traité !
Tout faire pour s'opposer à un tel traité, c'est bien essentiel pour le Front de Gauche. A l'Assemblée Nationale les députés PCF et du Front de gauche à l'Assemblée nationale soumettront dans leur niche parlementaire ce 22 mai une proposition de résolution pour réclamer la suspension des négociations sur le traité de libre échange transatlantique. Vous pouvez trouver le texte de cette proposition de résolution sur le site de l'Assemblée Nationale en en cliquant ici.
-
Ne confondons pas sortie de l'euro et sortie de la mise en concurrence des peuples européens !
C'est au nom de l'Europe que le gouvernement Valls nous annonce un plan d'austérité ! Il faudrait réduire le déficit du pays, devenir plus compétitif ...
Cette Europe là, les Français n'en veulent plus ! A juste titre.
Mais la solution est-elle d'en sortir ? Ou au moins de sortir de la zone Euro ?
Sauf que l'adversaire, ce n'est pas l'euro : l'euro, ce n'est qu'un outil ! L'adversaire, ce sont bien les capitalistes et la rupture nécessaire, c'est avec le système capitaliste, avec la recherche du profit, plutôt que la satisfaction des besoins, plutôt que l'Humain d'abord ! Et l'on ne peut ignorer que le capitalisme s'est mondialisé : il y a l'internationale du capital et ce ne sont pas les produits fabriqués en Chine, en Slovaquie ou en Tunisie qui sapent notre économie, mais bien les grandes multinationales installées dans ces pays !
Et le problème n'est pas économique, mais bien politique ! L'illusion de la sortie de l'Europe, redonner du pouvoir au peuple français est une illusion si c'est pour se coucher devant le patronat, et devant l'internationale du capital, l'union avec les autres peuples européens fait la force !
Alors oui, il faut rompre avec cette Europe du capital et refonder l'Europe des peuples, l'Europe de l'Humain d'abord : c'est le sens de la campagne des candidats du Front de Gauche pour ces élections européennes.
Je vous propose :
- un peu de lecture avec un article de JM Harribey, économiste, membre du conseil scientifique d'ATTAC. Ce n'est pas un économiste communiste. Cela vous évitera de dire que je fais du sectarisme ! Cet article, vous pouvez le trouver en cliquant ici.
- une vidéo : celle de l'intervention de Jacky Henin, député européen communiste sortant et tête de liste des candidats du Front de Gauche dans le Nord Ouest, à Beauvais récemment.