Lundi, c'était session plénière du conseil régional. L'opposition ne doit pas avoir grand chose à reprocher à la gestion puisque c'est très tôt dans l'après midi que nous en sommes arrivés (après avoir voté en plus la décision budgétaire modificative et le programme régional de formation) à une discussion sur la réforme territoriale !
Sur le compte administratif, j'ai surtout retenu la discussion surréaliste concernant les relations avec le CHU de Reims à propos des écoles paramédicales. Depuis le transfert de ces formations aux régions, il y a un différent sur la compensation : les régions sont là pour financer la formation initiale, (ou la formation de demandeurs d'emploi), pas la promotion sociale qui est du ressort des employeurs.
A partir de ce différent (national), le directeur du CHU de Reims refuse depuis plusieurs années de signer la convention avec la région, ce qui fait que la subvention de fonctionnement des écoles paramédicales n'est pas versée au CHU, et pour un différent qui doit porter sur moins de 10% du total, c'est une somme qui se compte en millions d'euros dont s'est privé le CHU, avec un double discours, celui de réserves de trésorerie lui permettant de refuser toute négociation et le prétexte de difficultés budgétaires pour supprimer des postes !
Et plutôt que d'interpeller le conseil régional, la droite ferait bien d'interpeller les administrations de la santé sur le sujet et de faire son méa culpa sur les conditions de cette décentralisation !
Quant au débat qui a suivi sur la réforme territoriale, il était tout aussi surréaliste, entre une droite qui rêve de cette réforme, mais regrette juste quelques détails, le choix des régions qui fusionnent par exemple, des élus socialistes coincés entre leur désapprobation de F. Hollande et leur affection pour leur parti et des écolos qui comme à l'habitude font de l'idéologie sans en mesurer les conséquences concrètes et qui défendent cette réforme : ils veulent l'Europe des régions et cela ne les dérange pas de casser l'unité nationale, avec ce que cela devrait impliquer, l'égalité des droits entre tous les citoyens de notre pays. Vous pouvez retrouver sur le blog du groupe communiste au conseil régional les déclarations des communistes à ce sujet en cliquant ici.
Mardi a suivi une rencontre entre le conseil régional et le conseil économique, social et environnemental régional. J'ai surtout retenu, outre la très haute qualité de l'avis du CESER (vous pouvez le retrouver en cliquant ici), la résignation du président Bachy, qui a complètement admis l'idée que de toute façon, la Champagne Ardenne ne peut survivre en tant que telle, et cherche juste à changer la carte nouvelle, en intégrant aussi la Lorraine.
Mais ce n'est pas d'être dans une seule région qui réglera les difficultés économiques : tous les découpages sont mauvais et il faut coopérer avec tous les voisins, sauf à s'enfermer dans un isolement destructeur. Ne pas être avec la Lorraine ne doit pas empêcher les coopérations industrielles, dans le cadre du pôle Matéralia par exemple. Et je plaide d'ailleurs pour des coopérations avec l'ensemble des régions voisines, y compris la Bourgogne, la Franche Comté, le Nord Pas de Calais et l'Ile de France, comme nous en avons d'ailleurs avec la Wallonie.
Mais éloigner le lieu de décisions des citoyens est mauvais ! Vous savez que la réforme annoncée, à défaut de pouvoir, tout de suite, toucher aux conseil départementaux, transfère des compétences des départements aux régions, celle des collèges par exemple. En plus des deux ou trois CA de lycées auxquels doivent siéger les élus régionaux, il va y avoir 5 ou 6 CA de collèges pour chacun, autant dire mission impossible, d'autant plus que les périodes de ces CA sont très resserrés dans le temps !
Sans même parler du but recherché : faire des économies et comme cela ne pourra pas être des économies de structures, ce sera sur le dos du peuple !
Bonne nouvelle : l'examen de la réforme territoriale au Sénat est repoussé. Les sénateurs communistes ont demandé l'avis du conseil constitutionnel avant cet examen, car contrairement à ce que prévoit la constitution, il n'y a pas, ou trop peu, d'étude d'impact de cette réforme.