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Le blog de Michèle Leflon - Page 97

  • Réforme de la formation professionnelle : plus de 2 milliards de cadeaux au patronat et la démocratie bafouée !

    Aujourd'hui commençait à l'Assemblée Nationale le débat sur la réforme de la formation professionnelle selon une procédure accélérée.

    Cette réforme n'est pas bonne, je vais y revenir, mais alors même que les généreuses intentions annoncées se cachent derrière des mesures techniques complexes où le diable peut se cacher dans les détails et que la soumission au patronat pourrait être quelque peu amoindrie par des amendements tout aussi techniques, le temps imparti par le gouvernement - le projet de loi a été présenté au conseil des ministres du 21 janvier, c'est à dire tout récemment - va transformer cette mauvaise loi en une mauvaise loi baclée. Le gouvernement exauce là un vœu du MEDEF : qu'il y ait le minimum d'amendements ! Le gouvernement préfère écouter le MEDEF que les parlementaires : un vrai déni de démocratie.

    Venons en au fond.

    - C'est tout d'abord un beau cadeau au patronat : derrière la simplification des cotisations formation professionnelle (je vous passe le pourcentage qui va au FPSPP, le truc qui va là et le machin ici), c'est globalement une baisse de plus de 2 milliards d'euros des dépenses des entreprises consacrées à la formation que ce projet de loi entérine, une nouvelle économie sur le "coût du travail" et de la manière la plus toxique possible pour l'avenir de notre pays, en privant les salariés de formation, en n'investissant pas dans l'Humain !

    - C'est ensuite une escroquerie avec tous les compliments qui tournent autour de la mise en place du compte personnel de formation (CPF). Déjà ce n'est pas cette loi qui le crée : il a été créé par la loi de sécurisation professionnelle au printemps dernier. Ce projet de loi ne détermine que sa mise en oeuvre mais en plus cette mise en oeuvre du CPF est une escroquerie intellectuelle.

    Que des beaux principes : un compte d'heures de formation attribué à chaque salarié qu'il pourra garder s'il change d'entreprise et ces heures sont réservées à l'obtention d'une qualification. Génial allez vous dire ! Soit dit entre nous, si le PCF n'avait pas lancé l'idée, il y a déjà bien longtemps, de sécurité d'emploi ou de formation, on n'en serait sans doute pas à un tel niveau d'exigences qu'il a bien fallu que le MEDEF se creuse la tête pour trouver comment retourner la situation en sa faveur. Il  l'a déjà retourné en échangeant ces 2 et quelques milliards de gain contre la mise en place mais il a fait mieux en rendant les salariés responsables de leur "employabilité" et en limitant l'utilisation du CPF aux stricts besoins patronaux (dans la vue à très court terme qu'on lui connaît dès lors que l'investissement dans l'avenir peut contrarier ses profits immédiats)

    Je voudrais juste illustrer ce propos par deux points :

    Tout d'abord la limitation du CPF à 150 h (d'ailleurs dans ce que j'avais écrit sur ce blog le jour où avait été annoncé l'accord national interprofessionnel, j'avais sous estimé la capacité de nuisance du patronat et n'ayant pas le texte de l'accord, seulement des commentaires, j'avais parlé de 200 h !). 150 h, c'est un mois de formation ! Il y a une contradiction manifeste entre l'affirmation que le CPF doit servir uniquement pour l'obtention d'une qualification et cette limitation à 150 h ! La moindre formation menant effectivement à une qualification nouvelle, c'est au moins 500 h, plus souvent 800 ou 1200 h. Les salariés vont donc se retrouver devant l'incapacité d'utiliser leur CPF sauf à trouver des cofinancements (on parlera d'abondements de leur CPF ; ça fait plus chic) ou à payer de leur poche. Et cerise sur le gâteau, le MEDEF en a profité pour supprimer l'allocation que les entreprises devaient verser à leurs salariés qui utilisaient leur DIF (droit individuel à la formation) hors temps de travail. Bref, le CPF risque de n'être guère plus utilisé que le DIF, les conditions étant encore plus contraignantes, sauf pour les demandeurs d'emploi. Je vais y revenir.

    Le deuxième point du CPF que je souhaite aborder est la limitation des formations ouvertes à l'usage du CPF à une (ou des) listes. Le" une" ou "des" et le "qui décide" fera manifestement partie des débats au parlement. Mais cette limitation pose une question de fond et témoigne bien de la volonté de limiter les formations aux stricts besoins du patronat. Certes, il faut fixer des cadres. Il ne peut être question que le CPF serve à enrichir des organismes de formation bidon, mais on pourrait rêver d'un tout autre cadre, que le CPF puisse n'être utilisé que dans le service public de formation, tout le service public : GRETA, CNAM, AFPA, CFPPA, université et éventuellement dans d'autres organismes de formation, dument agréés pour la qualité de leur formation !

    - Dernier mot sur la formation des demandeurs d'emploi. On nous fait verser des larmes de crocodile sur la nécessité de les former, mais ce n'est pas cela qui crée les emplois ! Cela positionne juste ceux qui sont formés moins loin dans la file d'attente de l'emploi. Ceux qui auront des heures sur leur CPF devront de toute façon avoir un accord de financement complémentaire de Pôle Emploi ou d'une région, accord sans doute donné aux mêmes que ceux qui bénéficient actuellement de formation par ces financeurs. Les régions sortiront un peu moins d'argent de leur poche, sachant que plusieurs ont déjà cette année baisser leur budget formation des demandeurs d'emploi, faute de ressources (ce que l'on s'est refusé à faire en Champagne Ardenne, on l'a même augmenté) et Pôle Emploi fera aussi sans doute quelques économies, à moins que le patronat ne reprenne de l'autre main ce qu'il a consentit d'une main pour la formation des demandeurs d'emploi et j'attends avec impatience de voir ce que va donner la négociation sur l'assurance chômage, sous le volet accompagnement ! Mais je doute que cela ne change quoique ce soit de concret pour les demandeurs d'emploi.

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  • Parodie de démocratie sanitaire

     

     

    Les faits s'accumulent, têtus, constants, confirmant les craintes : les instances de démocratie sanitaires ne sont là que pour détourner l'attention de la réalité : la prise en charge des malades se dégrade ! Rien que dans l'actualité toute récente : les personnels du bloc opératoire de l'hôpital de Chalons en Champagne obligés de se mettre en grève, parce que les réductions d'effectifs ne leur permettent plus d'assurer la sécurité, des suppressions d'emploi annoncées à l'hôpital de Vitry le François, la fermeture du laboratoire d'analyses médicales de Revin, avec beaucoup d'incertitudes sur les suites pour la population de ce secteur des Ardennes …

     

    Mais le groupe de suivi du plan régional de santé consacré à la santé des jeunes a été bafoué : il avait osé remettre en cause les indicateurs de suivi proposés par l'ARS et demander une nouvelle réunion rapidement : c'est avant l'été ; il attend toujours !

     

    Mais, aujourd'hui, la réunion de bureau de la conférence de territoire Champagne Ardenne Nord a été annulée dans des conditions plus que scabreuses. Il fallait confirmer sa présence avant 11 h mais à 10 h 45 le président avait déjà décidé d'annuler la réunion. S'il avait autre chose à faire, nul ne l'a obligé à prendre cette présidence, d'autant plus qu'il avait mis fin ainsi à une démarche ayant pour but de faire prendre des responsabilités à des usagers. Démocratie bafouée aussi quand est diffusée auprès des membres de la conférence de territoire la lettre du bureau, sans avis des membres de ce bureau sur le contenu.

     

    Et cerise sur le gâteau, un débat public sur la stratégie nationale de santé annoncé pour la semaine prochaine avec comme thème « Devenir acteur de sa santé avec internet ? ». Si l'on peut concevoir que la ministre de la santé ait souhaité enrichir la réflexion en demandant à chaque ARS de s'emparer d'un thème particulier, celui choisi dans notre région est particulièrement provocateur : internet pour pallier le manque de personnels médical et paramédical ? Les Champardennais attendent autre chose de la stratégie nationale de santé que d'être renvoyés vers leurs ordinateurs.

     

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  • Hôpital : danger !

    Assemblée générale du collectif de défense de l'hôpital de Charleville Mézières

    vendredi 7 février à 18 h

    maison des associations à Mohon

    tour.JPGL'assemblée générale statutaire sera suivi d'un débat sur la privatisation de l'hôpital public, dans le cadre du tour de France de la Coordination Nationale des Hôpitaux et Maternités de proximité pour l'accès au soin et le droit à la santé pour tous.

    Dans les informations de la semaine passée, grève au bloc opératoire de l'hôpital de Chalons, simplement pour qu'il y ait assez de personnels pour assurer la sécurité, des suppressions d'emploi à l'hôpital de Vitry le François, la pérennité d'un laboratoire d'analyse médicale en jeu à Revin ...

    Oui, c'est partout que la politique actuelle sème les difficultés dans les hôpitaux et le discours du Président de la République lors de sa dernière conférence de presse ne va pas arranger les choses : développer les soins ambulatoires pour pouvoir faire des économies à l'hôpital, sauf qu'il faudrait déjà faire en sorte que le secteur ambulatoire réponde aux besoins avant de restreindre l'offre de soins à l'hôpital !

    Je ne résiste pas au plaisir de vous raconter ce que m'a dit le candidat de droite à la mairie de Charleville Mézières, rencontré lors des distributions de tracts que nous avons fait pour préparer cette AG. Quand je lui ai dit que l'état catastrophique de l'hôpital était le résultat de la loi HPST votée par ses amis (il était quand même conseiller de N. Sarkozy à l'époque), il m'a demandé pourquoi elle n'était pas encore changé, une manière de reconnaître qu'elle n'est pas bonne ! Ou pur opportunisme ! On n'a pas besoin à Charleville Mézières d'un maire qui dit toujours comme la personne en face de lui !

     

     

     

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  • Accès au soins : danger à Revin pour le laboratoire d'analyses médicales

    p5310210.jpgJacky Sarazin, secrétaire de la section du PCF de Revin, écrit au directeur de l'Agence Régionale de la Santé :

    Monsieur le Directeur,

    Nous venons d'avoir la confirmation que le laboratoire de biologie médicale NORDEN va ouvrir un nouveau site à Charleville-Mézières avec pour conséquence la fermeture de celui de Revin.

    Afin d'examiner cette situation et envisager une solution alternative? une réunion s'est tenue le lundi 13 janvier en Mairie de Revin, avec les représentants des laboratoires Bio Ard'Aisne, le maire de Revin, Monsieur Alain Roy, et moi-même. Il en ressort que la société Bio Ard'Aisne serait prête à s'installer à Revin pour compenser le départ de NORDEN avec, bien sur, votre autorisation.

    Une autre réunion s'est tenue le 13 janvier dans le bureau du député Christophe Léonard, en présence du maire de Revin, de la conseillère générale du canton et de moi-même, avec Monsieur FARA, gérant de Norden. Celui-ci nous a confirmé son installation à Charleville-Mézières début mars. Il nous informe qu'il cherche une "solution bis" permettant de maintenir une activité à Revin, avec un possible accord avec les infirmières libérales du secteur pour assurer une continuité du service.

    Pour notre part, cette proposition nous semble inquiétante, car nous n'avons aucune garantie sur la pérennité et le maintien de l'ensemble du service rendu à la population.

    En revanche, la proposition du laboratoire Bio Ard'Aisne nous apparaît plus cohérente pour le maintien d'un service de qualité de biologie de proximité, indispensable pour les habitants de Revin et de ses environs.

    Je me permets de vous rappeler que dans votre courrier du 11 décembre 2013 adressé à Monsieur Dalla Rosa, vous précisiez que vous étudieriez toute demande d'installation d'un autre laboratoire sur le site de Revin.

    En fonction de tous ces éléments, je vous informe que la population revinoise et de ses environs ne comprendrait pas d'être privée d'un service médical de proximité, nécessaire à tous, cela, alors qu'une solution de remplacement existe.

    Je suis persuadé que vous examinerez positivement la demande de Bio Ard'Aisne afin qu'un aménagement harmonieux de notre territoire ne soit pas détruit par le départ de Norden.

    Je vous remercie par avance du traitement positif de cette situation au profit d'une population déjà trop sinistrée sur le plan économique, et vous prie d'agréer ...

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  • Forte expression de mécontentement sur la ligne SNCF Charleville Givet

    clad.jpgIls étaient venus en nombre, au moins une centaine, mercredi soir à Revin, à l'invitation du conseil régional, largement relayée par le collectif de défense de la ligne participé au "CLAD", sigle barbare pour désigner une concertation publique avec le conseil régional, la SNCF et RFF.

    Sans doute parce qu'ils n'y croient plus comme un moyen rapide pour améliorer leur quotidien, les usagers sont restés silencieux pendant la première partie du débat consacrée à la rénovation de la lgne. Pourtant quelques très timides avancées se font jour, pour cette indispensable remise en état, condition de voyages plus rapides : tout d'abord l'affirmation que cette ligne n'est pas une ligne abandonnée par RFF, et d'un début de réflexion de RFF (RFF, c'est Réseau Ferré de France, la société responsable des voies à laquelle la SNCF paie pour chaque passage de train - avec la subvention du conseil régional quand il s'agit de TER) : rénover la voie permettrait de faire des économies d'entretien qui sont de l'ordre de 4 millions d'€ par an mais tout cela reste très loin des besoins de financement ! Tout l'intérêt de la proposition de loi des sénatrices et sénateurs communistes pour la renationalisation des autoroutes que j'évoquais dans un précédent article à retrouver en cliquant ici (allez voir à la fin de l'article).

    La colère a explosé quand le responsable de la SNCF pour les TER de Champagne Ardenne a commencé à montrer des statistiques de régularité : la statistique, cela n'a évidemment rien à voir avec la réalité de personnes qui se retrouvent en difficulté dans leur emploi pour cause de retard. Trains supprimés, trains bondés en particulier à partir de Monthermé et plus encore de Nouzonville, bien des raisons de mécontentement, sans parler de la fermeture de la gare de Vireux Molhain : non seulement, il n'y a plus personne, pas de possibilité d'y prendre un billet, mais les locaux sont fermés, obligeant les usagers à attendre dehors par tout temps : allez donc voir le blog de Vireux Rive Gauche en cliquant ici.

    Engagement a été pris de se retrouver avant l'été !

     

     

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